La Presse Bisontine 159 - Novembre 2014

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014 L’ÉVÉNEMENT BOUCHONS : L’INTERMINABLE ATTENTE

Il n’est pas rare de patienter plus de 15 minutes dans sa voiture ou dans le bus pour accéder au secteur de la gare notamment (ici au niveau des Glacis). Le maire de Besançon a demandé à ses services de proposer de nouvelles alternatives pour fluidifier certains secteurs. Le point sur les pistes évoquées.

Aménagements

Écourter les phases de feux, pas si simple

Besançon s’attaque

à ses points noirs

L es automobilistes bisontins se sont réjouis un peu vite. Pied au plancher, ils sont tombés dans le panneau pensant que la mise en fonction du tramway au 1er septembre allait laisser les bou- chons dans leur rétroviseur après trois années difficiles liées aux chantiers et aux déviations. L’arrêt est brutal. Rap- pelons tout de même que le nombre de feux tricolores est passé de 80 à 140 à Besançon. La faute au tram. Forcément, ça coince aux heures de pointe dans cer- tains secteurs comme la rue de Belfort, le pont Canot, l’avenue Charles-Nodier et plus faiblement avenues Foch et Hel- vétie. Il n’est pas rare de rester bloquer plus de 15minutes aux heures de poin- te notamment le matin et le soir après 17 h 15. D’où le coup de gueule de cer- tains et l’inquiétude des utilisateurs des bus dont la ponctualité a diminué par endroits. “Nous savions que cela pointés du doigt. Un groupe d’observateurs du trafic est dépêché pour proposer des solutions rapides et efficaces. Sur demande du maire, le service voirie doit rendre sa copie visant à améliorer la circulation dans des endroits critiques. Le secteur de la gare Viotte, du pont Canot, de Chamars ou de Denfert- Rochereau-Helvétie sont

le maire de Besançon Jean-Louis Fous- seret aux automobilistes. Mais le pre- mier magistrat n’est pas dupe. Comme la plupart des Bisontins, il circule… et pas uniquement en tram. Bloqué - com- me d’autres - dans les bouchons bison- tins, il fait plancher ses services pour imaginer une meilleure fluidité : “J’ai demandé à ce que des solutions soient trouvées même si je m’aperçois que cela va un peumieux depuis quelques jours, notamment secteur Chamars” dit Jean- Louis Fousseret. Rien à voir en effet avec cette journée noire de janvier 2012 coïncidant avec la période de travaux survenue le jour même de la remise de la légion d’hon- neur dumaire où la plupart des invités sont arrivés en retard. Cela a valu un coup de gueule du premier magistrat et le (re)déploiement de policiers munici- paux (lire par ailleurs). Rien à voir non plus avec lamise en phase test des feux tricolores à l’origine d’une pagaille sec- teur Chamars et rue de Dole.

allait être tendu dans certains secteurs, admet l’adjointe à la voirieMarie Zehaf. Toutes les villes qui ont mis un service un tramway ont dû attendre plus de deux mois avant de voir les habitudes évoluer.” La Ville a répondu. Depuis octobre, un groupe composé de représentants de la policemunicipale et nationale,du réseau de transport Ginko, de personnel de la voirie, se poste aux carrefours critiques afin de remonter les informations pour ensuite proposer des améliorations. “Nous nous sommes par exemple aper- çus qu’un feu au niveau de la gare Viot- te durait trop longtemps. Nous l’avons raccourci” explique Daniel Mourot, res- ponsable à la voirie de Besançon. Mais attention : il ne suffit pas de ral- longer ou écourter des phases de feux tricolores pour régler le problème. “Tech- niquement, c’est simple à faire, admet- tent les ingénieurs voirie. Mais on ne s’amuse pas à changer les temps de feu car la circulation n’est pas un robinet que l’on coupe. On travaille avec de l’hu- main. Il faut encore attendre avant de procéder à des changements, le temps que les conducteurs prennent leurs habi- tudes.” La mairie réalisera un nouveau comp- tage grâce à 100 points de contrôle, étu- de qu’elle n’a pas réalisée depuis les nombreux changements de circulation comme la mise à double sens du pont de Bregille ou de l’avenue Droz. De la patience, voilà ce que demande

Adjointe au maire chargée de la voirie, Marie Zehaf (ici avec le directeur du service Daniel Mourot), imagine des ajuste- ments visant à améliorer la circulation, plans à l’appui.

rie qui précise qu’il ne s’agit d’une pho- tographie à un instant T. Solution ultime pour enrayer les bou- chons : bannir les voitures. Besançon, parmi les premières villes à avoir créé des rues piétonnes (1974), y aspire dans le cadre de son futur plan de déplace- ment urbain (P.D.U.) dont l’objectif est de réduire le trafic automobile de moi- tié. “On arrivera alors à 60 %des dépla- cements réalisés par la voiture, 17 % pour le bus (contre 13 % aujourd’hui) et seulement 4%à vélo (contre 2%actuel- lement). Ce n’est pas assez ambitieux. Il y a encore trop de places gratuites de stationnement…mais nous savons per- tinemment que les habitants de l’ag- glomération auront toujours besoin de leur voiture” admet Patrick Noblet, représentant de l’association des usa- gers des transports bisontins (A.U.T.A.B.). Les bouchons ne sont donc pas prêts de sauter… E.Ch. E.Ch.

les automobilistes bisontins” disent les spécialistes. Il demeure les habituels points noirs sur les axes pénétrants. La voie des Mercureaux est souvent bou- chée aux heures de pointe à l’instar de l’entrée de Besançon-Nord pour accé- der rue de Vesoul ou encore l’accès à la rue de Dole depuis Planoise. Les ronchons ont oublié qu’ils circulent mieux à certains endroits. En juin der- nier, lamairie a comptabilisé les temps gagnés et perdus par itinéraire. Résul- tat : 15 minutes gagnées pour la côte de Morre, 2 minutes pour l’axe de la rue de Belfort et 5 minutes pour sortir de Besançon par la route de Gray. En revanche, les utilisateurs de la rue de Vesoul ont perdu 9minutes dans le sens entrant et 4 dans le sens sortant.Quant au secteur de Beure-Micropolis, il faut compter 4 minutes supplémentaires. “Attention, cette étude a été réalisée après la fin des travaux et avant la mise en service du tram” prévient le service voi-

Sauf accidents, la cir- culation n’est donc pas catastrophique au centre de Besançon à en croire les spécialistes de la question : “Nous estimons le temps de bouchons entre 10 et 15 minutes aux heures de pointe.C’est raisonnable mais effectivement tou- jours troppour longpour

Diminuer de 50 % la présence de la voiture.

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