La Presse Bisontine 139 - Janvier 2013
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
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N° 139
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr
JANVIER 2013
L’ÉGLISE DE BESANÇON LÈVE LE VOILE SUR SON PATRIMOINE
LE FEUILLETON DU TRAM p. 14 LES MOTEURS SERONT AUTRICHIENS Ce n’est pas Alstom qui fabriquera les moteurs qui équi- peront le tram de Besançon. L’accord a été impossible avec l’espagnol C.A.F. Ils seront faits en Autriche. COMMENT GÈRE-T-ELLE SON BUDGET AVEC DE MOINS EN MOINS DE FIDÈLES ?
Monseigneur André Lacrampe est à la tête du diocèse de Besançon.
LE DOSSIER en p. 19 à 23
L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 “Fin du monde” : les survivalistes s’organisent
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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 139 - Janvier 2013
Tram : presque au milieu du gué
T.G.V. : 9 millions l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de
Pragmatisme Sans tambours ni trompettes, avec une opiniâtreté peut-être toute féminine, la présidente de la Région Franche-Com- té Marie-Guite Dufay a su montrer dans le dossier ferroviaire transfrontalier tout ce que les citoyens sont en droit d’attendre de leurs élus locaux. La mise en place des nouvelles lignes de trains régionaux qui relient le Haut-Doubs, Pontarlier et Frasne, à Vallorbe et au Val de Travers depuis le 10 décembre est une illustra- tion parfaite du rôle que doivent rem- plir les collectivités territoriales. Parfois raillée pour son manque supposé de charisme, son déficit de notoriété ou son retrait, Marie-Guite Dufay a prépa- ré ce dossier sans aucune esbroufe et annoncé la mise en place de ces nou- velles lignes destinées à désengorger autant que faire se peut le trafic trans- frontalier. Là où des comités internatio- naux, des agglomérations transfronta- lières nés ad hoc ou encore des Conférences transjurassienne à la lour- deur de fonctionnement toute jacobine peinent à mettre en place des solutions concrètes, en voilà une, simple, certes coûteuse - quoique - et certainement efficace et qui peut non seulement ser- vir à pallier les carences et les promesses en l’air de la toute puissante mais si lour- de S.N.C.F. dans le dossier des T.G.V. franco-suisses, mais qui est aussi une réponse immédiate à la galère ressen- tie par des milliers de frontaliers. Las, ces derniers ne croient plus aux pro- messes d’amélioration des routes, menés en bateau par un État devenu indigent. Sur ce point, et malgré l’énergie déployée par les autres élus locaux, on ne peut que se rendre à l’évidence : les premiers travaux d’amélioration du trafic trans- frontière entre Besançon et la frontière suisse ne seront pas effectués avant au moins cinq ans, les services de l’État dépensant plus de temps et d’argent à réaliser des études et des contre-études qu’à agir. Il a donc fallu que d’autres solutions soient imaginées, plus rapides à mettre en œuvre et également plus écologiquement correctes. Certains res- ponsables politiques raillent sous cape le manque d’autorité de la présidente de Région. L’entière disponibilité qu’elle consacre à son seul mandat à la tête de la Franche-Comté n’aboutit jamais à des coups d’éclat. On ne demande d’ailleurs rien autre chose à ces élus locaux que du pragmatisme au service des problématiques régionales. Le dos- sier des T.E.R. transfrontaliers en est l’exemple parfait. Jean-François Hauser Éditorial
de clients en un an
L a ligne à grande vites- se inaugurée le 11 décembre 2011 fête le premier anniversaire de sa mise en service com- mercial “avec un bilan encou- rageant” note la S.N.C.F. Alors que les objectifs affichés avant le lancement de la ligne étaient de 11 millions de voyageurs, sur les onze premiers mois de lʼannée 2012, près de 9 millions de clients (8, 727 millions) ont déjà voyagé sur la ligne T.G.V. Rhin-Rhône, dont 58 % sur la route Est-Ouest et 42 % sur la route Nord-Sud. Près de 20 % sont des voyageurs internatio- naux, les deux tiers des voyages
étant réalisés par T.G.V., 29 % par Lyria (le T.G.V. franco-suis- se) et 5 % par Alleo (le T.G.V. franco-allemand). Avec des ser- vices innovants et du matériel neuf ou rénové, “le taux de satis- faction globale des clients est de 86 %” dʼaprès une enquête réalisée par lʼopérateur de che- mins de fer. “Le service de nettoyage des rames assuré en cours de par- cours est particulièrement appré- cié des clients” ajoute la S.N.C.F. La possibilité de réserver sa pla- ce dans un “Espace Calme” en première classe se poursuivra en 2013 et sera gratuite. Sur les liaisons internationales
Paris-Zurich et Francfort-Mar- seille, des rames à deux niveaux du modèle Euro Duplex sont progressivement déployées, au fur et à mesure des livraisons par le constructeur Alstom. “Sur la desserte nationale, des rames relookées et rénovées intègrent progressivement le parc T.G.V. Sud-Est - 6 sont déjà mises en service en 2012” ajoute le voya- giste. À lʼoccasion de ce premier anni- versaire, la S.N.C.F. organise les 21 et 22 décembre une gran- de distribution de 60 000 cartes de vœux, dans 33 trains et 9 gares de la ligne T.G.V. Rhin- Rhône.
Du côté des Hauts-du-Chazal, tous les rails sont posés, la voie sera végétalisée.
“D ans six mois on pourra retraverser la rivière sur le nou- veau pont Battant et à lʼautomne prochain lʼencorbellement du quai Veil- Picard pourra être emprun- té.” Cette note dʼespoir déli- vrée par Jean-Louis Fousseret fin novembre est censée redonner le moral à tous ceux qui désespèrent. Et au moment où Dijon affiche en grand son message sur les panneaux publicitaires bison- tins, il faut bien ici quʼon trou- ve des raisons de positiver. “Nous sommes parfaitement dans les délais” ajoute M. Fousseret. Mi-décembre, les premières charpentes métal- liques du futur pont Battant commencent à être posées. “Six colis de 170 tonnes cha- cun sont livrés” indique Jean Tesseire, directeur dʼexploitation chez Bouygues. Lʼassemblage et le soudage du pont sur la première par- tie du pont sʼétaleront sur 2 mois et demi. Sʼensuivra la pose des tronçons sur lʼautre rive, puis dans la partie cen- trale. “La dalle béton qui vien- dra couvrir lʼouvrage sera réa-
lisée au printemps” poursuit M. Tesseire. Et le nouveau pont Battant sera opération- nel en juin, puis les rails posés en juillet. La partie Ouest du tracé du tram est déjà réali- sée à 40 %. “On a déjà posé 3 km de voie double, dont les trois quarts en voie verte. La voie ferrée sera entièrement posée aux Hauts du Chazal avant la fin de lʼannée, puis à Planoise en mars 2013, à la Malcombe en janvier, à Brû- lard en avril et à Chamars en mai. Tous les travaux seront terminés aux Hauts-du-Cha- zal en mars, à Planoise en juillet et à Chamars en octobre prochain.” Donc du départ Ouest de la ligne jusquʼà Cha- mars, “tout sera terminé en septembre prochain” se réjouit Jean-Louis Fousseret. La partie Est du chantier qui a démarré plus tard est beau- coup moins avancée. “Sur les 54 millions de cette partie Infra Est, 10 millions ont été réali- sés” note Thierry Fléchon, responsable de cette partie située entre Chamars et Cha- lezeule. Sur les 6,5 km de voie ferrée, 1,5 sera déjà posé à Noël.
La L.G.V. Rhin-Rhône, un an et près de 9 millions de voyageurs.
Sylvie Mansion, chevalier de la légion d’honneur
L e communiqué de la C.G.T. Franche-Comté qui se demandait “une médaille, en quel honneur ?” nʼaura pas gâché la cérémonie organisée à lʼAgence régionale de santé le 23 novembre dernier à lʼoccasion de la remise de la légion dʼhonneur à Sylvie Man- sion, sa directrice générale. Cʼest le ministre de lʼÉconomie Pierre Moscovici qui a épinglé lʼinsigne au col de Mme Mansion après avoir retracé son parcours jalonné de nombreux postes à responsabilité dans le domaine de la Sécurité sociale et de la santé. Lʼémotion est toujours de rigueur dans ce gen- re de cérémonie : la récipiendaire a salué sa maman présente ce jour- là et a rappelé le souvenir de son père, un ancien “malgré-nous” décé- dé il y a quarante ans.
De son parcours, Sylvie Mansion a aussi retenu quʼil était nécessai- re de “voir la vérité en face, savoir lʼexprimer, sortir de sa zone de confort et nʼexiger des autres que ce quʼon est capable dʼexiger de soi-même.” A la tête de lʼA.R.S. de Franche-Comté depuis sa création en 2010, Sylvie Mansion a confié quʼelle sʼétait fixé lʼobjectif dans sa vie professionnelle dʼêtre “sociale- ment utile.” Toujours aussi mobili- sée sur les enjeux actuels de la santé en Franche-Comté, elle a réfuté pour conclure son propos la fameuse phrase de Jules Renard qui prétendait que “le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière.” “Je nʼai pas lʼintention de faire mienne cette devise” a-t-elle terminé dans un éclat de rire.
est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :
Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :
Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré : David Aubry. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2012 Commission paritaire : 1112i80130
Crédits photos : La Presse Bisontine, A.D.M.R., Alstom, Bazaud, Bibliothèque municipale, S.E.D.D.
Sylvie Mansion a été décorée par Pierre Moscovici.
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L’INTERVIEW DU MOIS
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TRANSPORT
Lancement des lignes transfrontalières “C’est la vie de nos territoires qui est en jeu”
“C’est une expé- rimentation. On verra l’an pro- chain si nous confortons ou si nous arrêtons ces lignes trans- frontalières”, confie Marie- Guite Dufay (photo archive L.P.B.).
La présidente de Région Marie-Guite Dufay a officialisé la création des deux nouvelles lignes transfrontalières qui viennent de démarrer. Et se positionne sur le dossier ferroviaire.
rencontrent rejoignent les nôtres. Ils ont un déficit de main- d’œuvre sur les métiers de l’industrie notamment. Nous avons donc intérêt à unir nos démarches pour répondre à ces besoins. L.P.B. : Peut-on imaginer une formation commune entre nos deux pays ? M.-G.D. : C’est compli- qué car nos deux sys- tèmes de formation sont très différents. Le nôtre est public, avec des organismes comme l’A.F.P.A. ou
gression de 12 % de fréquentation dans le cadencement supplémentaire entre Pontarlier et Dole qui comprend trois trains. On a provoqué une offre. On a aussi rétabli un Saint-Claude-Besan- çon. L.P.B. : Qu’en est-il de la situation régionale ? M.-G.D. : La S.N.C.F. repose sur unmodè- le économique qui ne tient pas la rou- te. En Franche-Comté, on est en train d’entrer dans le rouge. C’est inimagi- nable de priver le Haut-Doubs de des- sertes T.G.V. On nous parle sans ces- se de rentabilité mais on n’a pas à opposer des considérations économiques à des fonctions d’aménagement. C’est la vie de nos territoires qui est en jeu. Autre exemple, il est anormal que ce soit la Région qui supporte le finan- cement des navettes entre la gareViot- te et celle d’Auxon. Cela nous coûte quand même 2,8 millions d’euros. L.P.B. : Vous semblez pessimiste… M.-G.D. : Je tire la sonnette d’alarme. On pourrait aussi parler du Belfort- Delle qui ne sort toujours pas dumaras- me. La Région a pourtant formalisé le plan de financement et R.F.F. ne don- ne toujours pas le feu vert. Autre sujet d’inquiétude sur les lignes du Haut- Jura et du Revermont qui vont néces- siter de gros travaux de maintenan- ce. Il faut instaurer un plan rail. L.P.B. : Comment réduire le budget T.E.R. ? M.-G.D. : En négociant avec la S.N.C.F. pour trouver des gains de productivi- té qui permettent de réduire les coûts. L.P.B. : Les relations franco-suisses ne tour- nent pas seulement autour de la question des transports. Que peut apporter la Franche-Com- té à la Suisse outre de la main-d’œuvre ? M.-G.D. : C’est déjà beaucoup ! En ter- me de formation, les Suisses sont très envieux de notre modèle. On entre dans une période où les problèmes qu’ils
L.P.B. : Pourquoi cette liaison Belfort-Delle n’est pas remise en service, alors qu’elle per- mettrait une connexion directe avec la nou- velle ligne L.G.V. ? M.-G.D. : Il ne se passe rien. R.R.F. est le maître d’ouvrage dans ce dossier. Je fais tout ce qui est enmon pouvoir pour que le Belfort-Delle soit inscrit au pro- chain conseil d’administration de R.F.F. L.P.B. : Le développement des relations trans- frontalières passe aussi par la mise en œuvre d’infrastructures de transport comme l’ont fait Bâle et Mulhouse ? M.-G.D. : Pour rapprocher les territoires, il faut du transport. Sans liaison cor- recte entre Besançon et Neuchâtel ou Besançon et Lausanne, la coopération transfrontalière ne donnera pas tou- te sa dimension. Mais c’est aussi par la culture et les loisirs, et pas seule- ment par les transports que l’on doit renforcer nos relations. Par exemple, j’espère une édition dans un an du Gui- de du Routard de l’Arc jurassien fran- co-suisse. La culture d’un côté, les transports de l’autre, sont deux moyens de faire avancer la coopération trans- frontalière. L.P.B. :Toujours dans le domaine du transport, le président du Conseil général du Jura a annoncé vouloir créer une liaison aérienne Dole-Paris pour compenser le fait, pense-t-il, que le Jura est négligé par la grande vitesse. Qu’en pensez-vous ? M.-G.D. : Dole-Paris par avion, c’est une plaisanterie ! Pour moi, c’est une trom- perie. On ne plaisante pas avec ces sujets-là qui engendrent des coûts importants. Le transport est un enga- gement. Or, je rappelle que Dole, par rapport à sa taille, est la ville de Fran- ce la mieux desservie par la grande vitesse. Il n’y a pas de liaison ferro- viaire grande vitesse plus fiable que le Dole-Paris. Propos recueillis par F.C. et T.C.
L a Presse Bisontine : Comment justifier la mise en place de ces nouvelles lignes ferroviaires ? Marie-Guite Dufay : Il s’avérait nécessai- re de proposer une nouvelle offre sur ce secteur où il n’y avait plus rien sur l’axe transfrontalier. La Régionmarque ainsi sa volonté de contribuer à un allégement de la circulation sur les routes au moment où les frontaliers les empruntent massivement. Ceci s’inscrit aussi dans le schéma de mobi- lité avec les Suisses. L.P.B. : Quels sont les itinéraires de ces trains ? M.-G.D. : On a une circulation entre Pon- tarlier et Travers, cadencée avec un autre train ralliant Fleurier où tra- vaillent de nombreux frontaliers. On propose aussi une autre liaison entre Pontarlier-Frasne et Vallorbe avec des correspondances vers Lausanne et la Vallée de Joux. On a travaillé en étroi- te collaboration avec les cantons de Neuchâtel et de Vaud. L.P.B. : Ce projet s’est concrétisé en un temps record ! M.-G.D. : Cela correspond à six mois de propositions. Quand nous avons dévoi- lé nos intentions, la S.N.C.F. nous a signalé que rien n’était possible avant 2014. Nous sommes montés au cré- neau pour raccourcir ces délais. Ceci grâce à la mobilisation politique entre les Suisses et les Français qui a for- tement pesé sur les C.F.F. et la S.N.C.F. L.P.B. : Êtes-vous confiante sur la réussite de l’opération ?
M.-G.D. : C’est une expérimentation. J’espère qu’elle va prendre. On verra l’an prochain si nous confortons ou si nous arrêtons. En même temps que je regarderai ce que donne cette ligne, je chercherai à associer à la Région et aux cantons suisses un troisième par- tenaire financier. Je considère que les entreprises suisses qui seront desser- vies doivent être de la partie. Ce ne serait pas normal que seuls les pou- voirs publics assument ces finance- ments. Ces entreprises sont capables
“Dole-Paris par avion, c’est une plaisanterie !”
le G.R.E.T.A. Le leur est complètement privé. Ce n’est pas simple de trouver des connexions. Mais de part et d’autre de la frontière, il y a une envie d’avancer sur cette question de la formation. J’espère que fin 2013 nous aurons des propositions sur un modèle d’apprentissage franco-suisse diplô- mant. L.P.B. : Est-ce que la Suisse intéresse toute la Région ou seulement les territoires fronta- liers ? M.-G.D. : A l’échelle de la région, la Suis- se est un grand partenaire. Je suis favorable à ouvrir la Franche-Comté à d’autres territoires. On doit travailler avec l’Alsace, la Bourgogne, mais aus- si avec la Suisse. Je me félicite qu’il y ait des liens entre le laboratoire Fem- to-S.T. et par exemple des laboratoires de Lausanne et de Neuchâtel. Il y a des enjeux d’innovation qui condi- tionnent le développement économique de nos deux pays. En dehors de cela, nos voisins suisses rêvent de la gran- de vitesse. Ils piaffent d’impatience sur la liaison Belfort-Delle.
d’investir dans des navettes de bus. Elles peuvent donc se mobi- liser aussi par substi- tution en faveur des trains. L.P.B. :Combien coûtent ces ouvertures de lignes ? M.-G.D. : Cela représente une enveloppe de 300 000 euros pour la Région. L.P.B. : Par les temps qui courent, c’est plutôt rare d’annoncer des ouvertures de lignes régionales ! M.-G.D. : On était déjà dans cette dynamique avec le cadencement des T.E.R. entrepris en 2011. On a fait des efforts et les résultats sont assez encoura- geants. On enregistre par exemple une pro-
“Un Guide du Routard de l’Arc jurassien.”
BESANÇON
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POMPIERS
La tuile pour la caserne Besançon-Centre
Les malfaçons de la nouvelle caserne Comble des pompiers bisontins, ils doivent colmater des fuites d’eau dans leur caserne inaugurée en octobre dernier. Les murs du gymnase ne sont pas adaptés tout comme les vestiaires. Le bâtiment a coûté 15,7 millions d’euros.
B ien sûr, les 176 pompiers de Besançon-Centre sont mieux lotis dans leur nou- velle caserne située rue du général Brûlard à Besançon comparé à leur ancien centre
Les élus l’annonçaient comme révolutionnaire enmatière archi- tecturale… Sans doute l’est-il trop ? Alors que le nouveau centre d’intervention de Chalezeule (Besançon-Est) fait l’unanimité
Louise-Michel.Mais sans doute ne s’attendaient-ils pas à devoir slalomer entre les seaux d’eau installés dans les couloirs de leur établissement inauguré en gran- de pompe le 5 octobre dernier.
Le 5 octobre, moment de l’inauguration en grande pompe.
beaucoup plus carré” poursuit- il. Le commandement du S.D.I.S. n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet mais affirme que le pro- blème des fuites d’eau sera réglé au plus vite avec les entreprises. En moyenne, les soldats du feu interviennent selon les estima- tions 7 200 fois par an pour Besançon-Centre et 3 900 fois pour Chalezeule (143 sapeurs). À eux deux, la population défen- due par les centres bisontins est d’environ 180 000 habitants (70 000 environ sur le secteur Nord-Est et 110 000 sur le sec- teur Sud-Ouest de l’agglomération). Les pompiers bisontins savaient combattre le feu… Ils savent désormais stop- per l’eau. E.Ch.
Quant aux vestiaires des filles, ils seraient mal adaptés : les soldats du feu doivent en se changer devant les baies vitrées donnant sur la route principa- le. En matière d’intimité, il y a mieux ! “Forcément, c’est un peu gênant” témoigne le syndicat des pompiers de Besançon
en matière de fonctionnalité, celui de Besançon-Centre dis- posant de 6 500 m 2 de surface utile suscite les critiques suite aux infiltrations d’eau récur- rentes. C’est d’autant plus vrai que le projet du centre-ville a coûté 15,7millions d’euros (argent de la collectivité), soit 7,8 mil- lions de plus que Chalezeule. Outre les fuites constatées dans une partie du bâtiment, les murs du gymnase - lieu d’entraînement des sapeurs - sont déjà dégradés après seu- lement deux mois d’utilisation. La faute n’incombe pas aux mili- taires mais au choix des maté- riaux : du placo-plâtre a en effet été posé sur les parois… Forcé- ment, il ne résiste pas aux chocs des ballons.
contacté par nos soins. Ce dernier se demande si le déménagement n’a pas été déci- dé trop tôt. “On ne discute pas le caractère archi- tectural du bâti- ment mais bien sa fonctionnalité par rapport à celui de Chale- zeule qui est
Les filles se changent devant les baies vitrées.
15,7 millions d’euros pour la caserne Besançon- Centre, et des fuites d’eau.
L’ÉVÉNEMENT
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LES “SURVIVALISTES” SE PRÉPARENT AU PIRE
Les heures de l’humanité seraient donc comp- tées. Les théories les plus farfelues annoncent la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Ce jour- là, l’apocalypse frappera la planète pour la plon- ger dans le chaos. Rien que ça ! Dans la commu- nauté des Hommes, il y a ceux qui sont convaincus que le ciel va leur tomber sur la tête et ceux qui en pleurent de rire tant cette histoire leur semble ridicule. Puis il y a ceux qui ne redou- tent pas le néant mais une crise économique et sociale majeure, un événement naturel, un conflit, qui bousculera l’ordre établi de notre société occi- dentale qui vit au rythme effréné de la consom- mation. Ceux-là se préparent à faire face à des problèmes d’approvisionnement en denrées ali- mentaires, à des coupures d’électricité et à des difficultés d’alimentation en eau. On les appelle les “survivalistes”. La Presse Bisontine les a ren- contrés.
Dans le Haut-Doubs, un internaute a créé la chaîne de Grunswick qui rassemble un ensemble de vidéos dans lesquelles il se met en scène pour parler de sujets aussi divers que la crise économique ou la manière d’allu- mer un feu avec de l’amadou. Grunswick, la chaîne du survivalisme MÉDIAS Pontarlier I nternet foisonne de survivalistes qui délivrent des conseils pour survivre à un coup dur. Parmi les blogeurs actifs sur le web , il y a l’animateur de la Chaîne de Grunswick. Cet internaute, vraisemblablement installé dans le secteur de Pontarlier, que nous avons cherché a contacté en vain, poste des vidéos sur You Tube dans lesquelles il parle du surviva- lisme et du bushcraft, un domaine qui regroupe un ensemble de techniques pour survivre en milieu naturel. Grunswick ne spécule pas sur la fin du monde ou l’explosion d’un système qui conduirait à une guerre urbaine. Il ne joue pas sur les peurs. Les vidéos dans lesquelles l’animateur se met en scène à visa- ge découvert, mais sans jamais donner son nom, abordent des sujets très divers qui ont un lien. Au “bistrot du survivalis- me”, il parle de tout. À sa manière, il évoque la crise écono- mique mondiale, le pouvoir des banques ou la mortalité des abeilles.Autant de sujets qui reflètent une forme de décadence du monde dans lequel on vit. Il fait sa propre rentrée littéraire en présentant des ouvrages utiles au survivaliste car ils enseignent la conservation des aliments, la façon de faire un potager, ou de connaître les arbres fruitiers. Selon Grunswick, le survivaliste peut se préparer “à des événements peu dramatiques et se constituer une réserve alimentaire pour faire face à une rupture dans la chaîne de consommation de la société.” En cas de crise plus longue, le survivaliste a les moyens de vivre “en autarcie alimentaire.” Pour cela, il doit être capable de se “constituer un potager, un verger, pratiquer la chasse et la pêche.” Il peut aussi, “avec peu de moyens” , élever des insectes comme les grillons pour se nourrir. Caméra au point, Grunswick part en randonnée autour de Pontarlier. L’occasion pour lui de donner des conseils pour sur- vivre en milieu naturel en apprenant par exemple à allumer un feu avec l’amadou, un champignon qui se fixe sur les arbres.
TÉMOIGNAGE L’exemple de Philippe Prêt à faire face à un effondrement de la normalité
Cet habitant du Doubs dispose de six mois de réserves alimentaires dans son bunker. Actuellement, il engrange des connaissances pour maîtriser la culture de la terre. Rencontre avec un survivaliste qui se dit prêt à faire face à une crise qui bousculerait l’ordre établi.
din pour ceux qui ont la chance d’avoir un bout de terrain. “J’ai lamême démarche qu’avaient nos grands-parents. J’acquiers des connaissances qui vont dans ce sens. Pour moi, le survivalisme c’est être capable de faire attention à ce que l’on consomme. Pourquoi acheter dans une grande sur- face des tomates cultivées sous serre en Espagne alors que je peux en faire pous- ser sous mes fenêtres ? Pourquoi ne pas chercher à consommer local ? Je crois qu’on vit une période de fou. On perd la notion de beaucoup de choses. Si on veut que ça fonctionne, il faut peut-être revoir notre train de vie” conseille Philippe. Il va le moins souvent possible au supermarché et plaide pour les filières courtes, du pro- ducteur au consommateur. Être autono- me sur le plan de la nourriture est une manière d’anticiper d’éventuelles menaces sur l'approvisionnement des magasins. En changeant sa façon de vivre au quo- tidien sans tout révolutionner, cet hom- me estime être capable de faire face à un “effondrement de la normalité” comme une période de chômage longue, un évé- nement climatique, un accident nucléai- re ou un conflit. Le monde peut s’effon- drer autour de lui, comme cela arrive ailleurs sur la planète, Philippe sait déjà comment il va réagir car il a anticipé la crise. Pour la plupart des survivalistes, l’orga- nisation qu’ils déploient doit leur per- mettre de faire face à une situation cri- tique temporaire. Les armes à feu et les armes blanches font partie de leur paque- tage. Même les plus modérés se disent prêts à défendre leur pré carré. Question de sécurité. Ce qui surprend dans cette démarche, c’est son côté égoïste et indi- vidualiste puisqu’elle répond à la règle du “chacun pour soi.” Et dire que l’avenir de l’humanité tient peut-être dans une boîte de conserve périmée en 2015. C’est moche.
I l a souhaité garder l’anonymat. Nous l’appellerons donc Philippe. En couple, père de famille installé dans Doubs un job en Suisse, ce garçon mène une vie normale. Sa différence est son tempérament prévoyant exacerbé. Phi- lippe est par nature plus fourmi que ciga- le : c’est un survivaliste. Par définition, il est donc prêt à faire face à une situa- tion de crise qui menacerait sa vie et cel- le des siens. S’il le faut, il se réfugiera dans son abri enterré de l’autre côté de la frontière dans lequel il a de quoi vivre en autonomie. “Il est équipé de six lits et d’une pompe à air. C’est un endroit sec et frais, parfaitement adapté pour stocker des denrées alimentaires” dit-il. Philippe dispose d’environ six mois d’avance de nourriture dans son bunker : boîtes de conserves, pâtes, lait en poudre, eau, pro- duits sanitaires. Un stock qu’il entretient et régénère comme tout bon survivaliste qui se respecte. Mais que peut-il bien redouter pour se protéger ainsi ? La fin du monde ? Non. Il ne fait pas partie de ceux qui s’organi- sent et s’arment, dans l’espoir de survivre à l’apocalypse qui réduirait la terre à l’état de néant et l’humanité à la barbarie com- me dans le film “La route” de John Hill- coat. Une rupture qui fait froid dans le dos. “Il y a des gens qui attendent cela, qui voudraient que ça pète pour se livrer à une guérilla urbaine. Faire des réserves, cultiver le jardin, avoir un minimum de production, ça ne les intéresse pas. Ils veu- lent se battre. Moi je ne raisonne pas com-
me cela. Je suis plutôt d’une nature opti- miste” affirme Philippe qui ne fantasme pas sur les scénarios catastrophe.D’ailleurs, il ne croit à la date du 21 décembre, le jour où tout doit basculer selon les oracles illuminés. “La guérilla urbaine, ce n’est pas du survivalisme, c’est du crime orga- nisé. Ce que l’on peut redouter en effet, c’est qu’en cas d’effondrement, qui assu- rera la sécurité des citoyens si l’État n’est plus en mesure de le faire ?” interroge Pie- ro San Giorgio, auteur de deux ouvrages sur le sujet. Chez notre habitant du Doubs, le survi- valisme sonne comme un retour aux sources. Il se réapproprie des habitudes de vie comme en avaient nos aïeuls il y a
encore un demi-siècle.Alors tout devient question de bon sens, et de proximité avec la nature qui l’entou- re. Par exemple, cultiver un jardin pour se nourrir, cueillir les fruits, faire des conserves, élever des bêtes, couper du bois pour se chauffer l’hiver, sont quelques-unes des pratiques qu’il plébiscite. Être capable de générer suffisamment de nourriture pour devenir autonome, voilà l’enjeu à relever à une époque où il est plus facile de pousser son caddie dans les rayons d’un supermarché que de s’éreinter à bêcher son jar-
“Revoir notre train de vie.”
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INTERVIEW
Piero San Giorgio
“On risque de traverser une période difficile et violente”
Auteur de deux livres sur le survivalisme, ce citoyen suisse redoute que la crise économique aboutisse à des conflits sociaux importants. Comme d’autres, il s’y prépare.
ce il y a malheureusement plusieurs raisons qui peuvent conduire àune situa- tion similaire. L.P.B. : Le principe de solidarité prévaut dans nos sociétés. Ne croyez-vous pas qu’il est pos- sible d’éviter “l’explosion sociale” ? P.S.G. : Lorsqu’il y a eu le tsunami au Japon, il y a eu 10 000 morts. Les gens ont survécu en travaillant ensemble. Ils ont attendu avec résilience les secours car c’est dans la culture japonaise d’être discipliné.À l’inverse en 2005, lorsqu’il y a eu l’ouraganKatrina auxÉtats-Unis, on a vu presque immédiatement des pillards s’attaquer aux magasins. Est- ce qu’en France nous sommes plus près de la culture japonaise, ou plutôt dans des réactions violentes ? Nous n’avons pas la réponse. L.P.B. :Le survivalisme est une règle individua- liste, alors que la solution aux problèmes quels qu’ils soient est sans doute collective. Quel est votre point de vue ? P.S.G. : Vous parlez de solidarité, mais nous vivons dans unmonde qui est deve- nu très individualiste, où l’on consom- me à outrance. Je crois en effet que pour résoudre les problèmes, il faudra se mettre tous ensemble.Mais avant cela,
L a Presse Bisontine : Pour certains, le survivalisme consiste à se préparer à une guérilla urbaine. Pour d’autres,l’ob- jectif est de revenir à une vie proche de la nature. Quelle est votre définition du survi- valisme ? Piero San Giorgio : La difficulté est que cha- cun a sa propre définition du surviva- lisme qui est apparu dans les années cinquante aux États-Unis pendant la guerre froide. L’objectif à l’époque était de se protéger contre des attaques nucléaires. Cela a évolué pour couvrir une palette plus large de personnes.Elle va des apocalyptiques religieux qui croient en la fin du monde, à ceux qui se préparent à faire face à une catas- trophe locale telle qu’un ouragan, un tremblement de terre, ou une période de grande neige qui les couperait du monde pendant une durée plus oumoins longue. Pour ma part, je me prépare à l’effondrement économique. Le survi-
valiste est un adulte responsable et pré- voyant. L.P.B : Votre premier livre s’intitule “Survivre à l’effondrement économique”. Que redoutez- vous au juste et quelles seraient les consé- quences ? P.S.G. : Je rejoins les analyses de beau- coup d’économistes et d’écologistes. Le détonateur des difficultés à venir est la crise économique liée aumontant de la dette des États. Il est tel que le danger est que nous n’ayons pas les moyens de financer ni la paix sociale, ni les solu- tions aux problèmes climatiques.Àmon sens, nous arrivons à une situation où les dix prochaines années risquent d’être difficiles. Ce ne sera pas soudain, les choses se feront lentement comme on le constate aujourd’hui en Grèce. Il n’y a pas encore eu d’explosion sociale dans ce pays, mais la probabilité d’y arriver est forte. Pour moi, je pense qu’en Fran-
De nationalité suisse, Piero San Giorgio est l’auteur de “Survivre à l’effondrement économique” et de “Rues barbares.” Il est photographié devant sa ferme “survivaliste”.
il faut commencer par se préparer soi- même, pour ensuite étendre le cercle à sa famille et à ses amis. Ce n’est qu’à partir dumoment oùnous sommes prêts que l’on peut aider les autres. Le but n’est évidemment pas de s’enterrer dans un bunker ou de se retrancher dans la forêt avec des armes. Le but est juste d’avoir un peu d’autonomie pour ensui- te aider d’autres personnes dans son village, dans son quartier. Je prône le lien social qui ne peut se faire qu’à par- tir d’une démarche personnelle.Le prin- cipe du survivalisme est de rompre avec une mentalité d’assistanat, qui consis- te à penser qu’en cas de problème la société continuera de s’occuper de moi. L.P.B. : Mais le survivalisme n’est pas à la por- tée de tout le monde. Cela coûte de l’argent ? P.S.G. : C’est un fait :plus on a d’argent et mieuxonpeut sepréparer.J’ai eu la chan- ce, c’est vrai, de pouvoir m’acheter une ferme. J’ai mon potager, des boîtes de conserve, des panneaux solaires. Je dis- pose d’un an d’avance de nourriture. Je suis pratiquement autonome. Cela m’a coûté de l’argent. Ce que j’ai mis en pla- ce est un système idéal.Mais finalement, ce que j’explique aussi dansmondernier livre “Rues barbares”, est qu’il est pos- sible de trouver des solutions quand on vit en H.L.M. en organisant un potager urbain, en récupérant l’eau, etc. L.P.B. : Beaucoup de survivalistes disent qu’ils n’inventent rien. Ils reviennent aux sources, à la terre,à la vie de nos grands-parents dans les campagnes qui étaient autonomes pour beau-
coup de choses. Qu’en pensez-vous ? P.S.G. : C’est exactement le sens de mon message. On imagine que ce sera le chaos, un scénario à la Mad Max, mais tout cela est très exagéré. Moi je parle d’un retour au sol local, d’une façon de consommer moins. Je commence à fai- re des conserves de légumes, des salai- sons, à jardiner. Je sais cependant que je ne serai jamais à 100 % autonome. Par exemple, je ne produis pas de lait. En revanche,mes voisins ont des vaches. Ils peuvent me donner du lait en échan- ge d’autre chose. Il y a une solidarité qui existe à la campagne. D’ailleurs en cas de problème, la vie sera beaucoup plus dure à Paris où il y a une forte concentration humaine, qu’à Besançon qui est une ville à la campagne. Nous risquons de traverser une période dif- ficile et violente, mais à terme les gens retrouveront une solidarité naturelle. Nous finirons par aller vers un monde meilleur. L.P.B. : Est-ce qu’on vous traite parfois d’ex- cessif et de pessimiste ? Êtes-vous taxé de jouer sur les peurs lorsque vous intitulés votre der- nier livre “Rues barbares” ? P.S.G. : Que des gens le pensent, c’est certain. J’ai eu des débats houleux par- fois avec mon entourage sur ces sujets. Je constate qu’aujourd’hui, la crainte du lendemain pousse de plus en plus de gens à se constituer des réserves ali- mentaires. D’autres quittent la ville pour s’installer en campagne où le contex- te est meilleur pour survivre. Propos recueillis par T.C.
FRANCE
A 50 kilomètres au sud de Carcassonne Le délire de Bugarach Culminant à 1 230 mètres d’altitude, le pic de Bugarach est considé- ré par ceux qui croient en la théorie de l’apocalypse, comme l’endroit où il faudra être le 21 décembre pour survivre. Pour éviter les pro- blèmes, le préfet de l’Aude a décidé d’en interdire l’accès ce jour-là.
À Bugarach jouit d’une noto- riété internationale. Pour- quoi ? Parce que des hurlu- berlus du monde entier qui annoncent l’apocalypse pour le 21 décembre,prétendent,sur la base d’une interprétation approximati- ve du calendrier Maya, que ce vil- lage de l’Aude, situé au cœur du pays cathare, sera épargné. Pour être plus précis, c’est son pic mys- térieux qui culmine à 1 230 mètres d’altitude, surplombant la bourga- de, qui est considéré comme un des ultimes refuges de l’humanité, du moins de ce qu’il en restera. Depuis de nombreuses années, cet- te montagne est au cœur de tous les fantasmes,alimentant les délires les plus fous. Le pic de Bugarach serait un portail qui s’ouvrirait sur un abri souterrain, d’où se déploie- raient des tunnels filant à travers la planète. Une théorie soutenue que l’ufologue ÉlisabethVan Buren dans un livre paru dans les années quatre-vingt intitulé “Bugarach, le refuge de l’apocalypse”. Mieux, il y aurait une vie sous ce massif. On y aurait entendu des bruits, pro- venant d’un atelier demaintenance de soucoupe volante ! Certains pré- tendent même que le pic va servir de piste d’atterrissage à un gigan- tesque vaisseau spatial qui sau- vera les Hommes. On nage en plein
19 au23 décembre.Ceux qui avaient donc prévu de se réfugier sur les pentes du pic, par conviction ou jus- te pour le fun, devront se résoudre à trouver autre chose.Par cette déci- sion, le préfet entend également couper court au business de la fin du monde à Bugarach où des par- ticuliers seraient prêts à louer appar- tement, maison, et terrain à prix d’or.
dans un scénario de science-fiction ! En attendant, il y a des gens sur cette planète qui prennent cette his- toire très au sérieux. C’est ce qui inquiète les autorités locales. La pression monte au fur et à mesure que l’on approche de la date fati- dique. Pour éviter les problèmes, le préfet de l’Aude a annoncé que l’ac- cès à Bugarach serait interdit du
Le pic de Bugarach nourrit tous les
fantasmes depuis de nombreuses années.
BESANÇON
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POLITIQUE
Conseil municipal Jean-Marie Girerd veut redresser l’opposition
L’élu U.M.P. a pris la présidence du groupe d’opposition. Il entend mettre en place une stratégie payante pour que ce groupe gagne en efficacité. Objectif : être au rendez-vous des prochaines élections municipales.
POLITIQUE Il reste conseiller général Éric Alauzet – vraiment – député Le recours en justice de Jacques Grosperrin a été rejeté par le Conseil constitutionnel, confirmant l’élection d’Éric Alauzet. Les sages ont juste annulé quelques signatures litigieuses. “J e ne fais jamais le malin” lance Éric Alauzet en ce 30 novembre 2012, jour où le Conseil consti- tutionnel a officiellement validé
cations” commente le député écologiste. Par- fois il s’agissait de femmes qui ont signé au premier tour avec leur nom de femme mariée et au second avec leur nom de jeune fille, ou inversement. Il pouvait aussi s’agir des mêmes signatures apposées en face de plusieurs noms différents. “Dans ces cas-là, c’était tout simplement des procurations, un père qui signait pour lui et pour plusieurs de ses enfants. On est loin de l’accusation de bourrage des urnes sous-entendu par M. Grosperrin. Je peux comprendre que chacun veuille faire valoir ses droits. Pour autant, tout n’est pas permis” ironise le vainqueur définitif. Il s’agissait dans d’autres cas de signatures inscrites à l’envers d’un tour à l’autre, selon la façon dont était présenté le registre à l’électeur. Au final et dans le doute, 19 signa- tures seulement ont été invalidées par le gar- dien des lois. Si bien qu’en définitive, Éric Alauzet sort vainqueur des urnes avec 89 voix d’écart. Suite à cette confirmation, le député Alauzet peut mettre en application les engagements qu’il avait pris pendant la campagne concernant ses autres mandats : il démissionne de la Ville de Besançon, de la C.A.G.B., de la présidence du Sybert et de la vice-présidence du Conseil général du Doubs. Il garde néanmoins son mandat de conseiller général. Et dit vouloir continuer à s’intéresser aux affaires municipales. Mais sur ce point, “je ne vois pas bien ce qui pourrait conduire les écologistes à conduire une liste autonome aux prochaines municipales à Besançon.” Dans l’attente du verdict définitif pour ces législatives qui connaissent enfin leur épi- logue, Éric Alauzet s’était pleinement inves- ti dans ce mandat de parlementaire, sans toutefois pouvoir s’entourer d’une équipe stable ni même s’installer dans des locaux définitifs. Il peut désormais quitter son local de campagne de la rue de Belfort et trouver une permanence parlementaire pour aumoins cinq ans. J.-F.H. Éric Alauzet estime que pour les munici- pales de 2014 à Besançon, “les condi- tions sont réunies pour faire une liste d’union” avec Jean-Louis Fousseret.
son élection de juin dernier en tant que dépu- té de la 2ème circonscription du Doubs. Il avait pourtant convoqué la presse quelques semaines auparavant, mais annulé la séan- ce sur les conseils de son avocat. Silence radio jusqu’à la décision finale. Au soir du 17 juin, l’élu vert devançait son adversaire Jacques Grosperrin de seulement 108 voix. Ce dernier, soupçonnant quelques irrégularités, a saisi la justice. Il a fallu donc attendre plus de 5 mois pour connaître le dénouement de ce litige tranché finalement en faveur du vainqueur initial. Ces résultats ont été examinés à la loupe par les sages du Conseil, comme 85 autres scrutins en Fran- ce contestés par les perdants. Trois élections seulement ont été invalidées, dont deux dues au fait que les candidats avaient pris com- me suppléant une personne qui était déjà suppléante d’un sénateur en place, la troi- sième suite à un écart infime de 10 voix. “Mais le sujet à la mode, c’est la contestation des signatures sur les registres d’émargement des électeurs. Cet argument concernait la grande majorité des recours” explique Éric Alauzet au bout de ce marathon judiciaire. Dans son recours, Jacques Grosperrin avait mis en avant 72 signatures qu’il jugeait liti- gieuses. “Nous avons apporté 100 % des expli-
Jean-Marie Girerd : “Je préfère que nous soyons un groupe restreint
mais plus efficace.”
J ean-Marie Girerd vient de prendre la présiden- ce du groupe U.M.P. qui siège au conseil muni- cipal de Besançon. Cet élu discret, qui discute les dos- siers sur le fond en s’appuyant sur les faits, a la lourde tâche de redonner du punch et de la cré- dibilité à l’opposition municipa- le qui se perd dans une caco- phonie inaudible. “Je veux que nous soyons plus cohérents et que nous communiquions plus effi- cacement. Être précis, rigoureux, factuel, voilà ce que je veux appor- ter, car c’est ce qui nous manque” dit-il. L’élu n’a pas la prétention de vouloir redresser la barre en
ri et lui-même. La rupture est désormais bien marquée avec les autres membres de l’opposition commeMartine Jeannin,Mireille Péquignot “qui n’est plus offi- ciellement dans le groupe” , Cathe- rine Gelin ou Monique Ropers. “Je préfère que nous soyons un groupe restreint mais plus effi- cace” remarque Jean-Marie Girerd, qui réfléchit encore à la ligne de conduite à adopter pour redorer le blason de l’opposition. Cependant, nous devrions en voir les effets dès le conseil munici- pal de janvier. Il faut s’attendre en tout cas à ce que les élus U.M.P. concertent et préparent leurs interventions en assemblée pour donner du poids à leur propos, et présenter cette opposition sous un jour cohérent. Être solidaire plutôt qu’individualiste afin d’éviter les faux pas, voilà le message. Jean-Marie Girerd succède à Jean Rosselot à la tête de l’opposition. Ce dernier avait abandonné la fonction en jan- vier dernier. Cela faisait donc presque un an que le groupe fonc- tionnait de façon collégiale. En nommant un nouveau président, les élus U.M.P. se mettent en
ordre de marche pour les pro- chaines élections locales. Jean- Marie Girerd a été désigné pour sa neutralité puisque Pascal Bon- net et Jean Rosselot sont tous deux candidats à la candidatu- re U.M.P. pour les municipales. “Je suis le pilote” annonce Jean- Marie Girerd. Mais dans le dis- positif, Michel Omouri sera char- gé de toute la communication du groupe.
T.C.
un claquement de doigts. Il prendra le temps néces- saire pour le fai- re. Pour commencer, le groupe a été réduit. Jean-Marie Girerd ne repré- sente que les élus U.M.P. qui sont au nombre de quatre : Jean Ros- selot, Pascal Bon- net, Michel Omou-
“Je suis le pilote” dit-il.
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BESANÇON
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TRANSPORTS Quelle place pour le vélo ? E.E.L.V. et P.S. ne pédalent pas à la même vitesse La Ville de Besançon a présenté son nouveau plan vélo permettant aux Bisontins de circuler sur les 223 km de voies cyclables. L’association Vélo Besançon pointe des incohérences et l’élu en charge des modes doux aimerait aller plus vite.
vaises élèves.Au contraire. Elle aurait toutefois selon l’A.V.B. pris du retard par rapport à Dijon qui a profité du tramway pour repenser ses voies en cœur et en extérieur de ville. Il n’est jamais trop tard. E.Ch. Comme à Strasbourg où les amendes sont adaptées en fonc- tion des délits commis par les cyclistes, Besançon réfléchit à reprendre lʼidée. “Jʼai rencontré l'élu strasbourgeois en charge de ce dossier. Nous allons prendre du recul mais je sou- haite le mettre à lʼordre du jour à Besançon” explique lʼélu Cyril Devesa. Autre action voulue par lʼécologiste : créer une maison des modes doux où les cyclistes pourraient réparer leur vélo (en bénéficiant de conseils), y adjoindre une école de vélo et proposer des itinéraires. Enfin, le rêve à lʼavenir serait de béné- ficier dʼun réseau express vélo entre les villages du Grand Besançon où une bande cyclable serait aménagée à proximité des grands axes. Cʼest en effet en campagne que les utilisa- teurs de deux-roues sont le plus exposé. Les amendes pour cyclistes bientôt à Besançon ?
Le président de l’association Vélo Besançon Damien Bonnet, lors d’une opération de sensibilisation à la sécurité cycliste de nuit.
I ls sont dans le même pelo- ton mais pas toujours sur le même braquet. Entre la majorité P.S. de Besançon et Europe Ecologie-Les Verts, le col à franchir pour redonner au vélo sa vraie place en ville semble plus abrupt du côté de la rose que des Verts. Du rose et du bleu justement, il y en aurait un peu trop selon l’associationVélo Besançon pour indiquer les voies cyclables en centre-ville. “Le plan n’est pas mensonger mais on ne comprend pas toujours tout” explique le président de l’association Damien Bonnet. Selon lui, les zones 30 km/h sont à tort dési- gnées comme des pistes réser- vées au vélo, d’où des incom- préhensions. En charge des modes doux, le conseiller municipal délégué
Cyril Devesa (Europe Ecologie- Les Verts) est conscient que le plan vélo qu’il a présenté aux Bisontins pourrait aller plus loin : “J’ai porté un dossier assez lourd sur le bureau du maire qui proposait de nombreuses pistes mais on avance lentement.
plan vélo à 10 000 exemplaires disponibles à l’Office de touris- me, qui n’était plus en lien avec les aménagements liés au tram. “Ce plan, on l’accepte comme il est. C’est un plan bâtard mais il n’y avait pas de solution miracle… si ce n’est d’attendre 2015 et l’arrivée du tramway” reprend l’élu. Pratiquer le vélo en ville ne semble pas si dangereux que cela. Selon la mairie, trois acci- dents de cycle ont été réperto- riés cette année, une statistique moins élevée qu’en campagne. Dans l’idée de l’adjoint aux modes doux, comme dans celle de l’association Vélo Besançon, il y avait par exemple des amé- nagements rue de Belfort ou rue deVesoul, axes toujours dépour- vus de bande cyclable. “Avec les travaux que Besançon connaît,
cyclistes de la Boucle. Un grief que l’élu aux modes doux ne comprend pas vraiment sachant que les représentants de l’association ont été consultés. “S’ils possédaient une solution miracle pour faire un plan vélo plus abouti, il fallait nous le dire. Or, ils ne l’ont pas” témoigne l'élu. Ce à quoi l’associationVélo répond “qu’elle n’a eu qu’une semaine à la réception du dos- sier pour l’étudier. Trop peu.” Pour une route apaisée entre cyclistes et automobilistes, le chemin est long. Avec 223 km d’aménagement cyclables, dont 159 km en double sens, pistes, bandes, sentiers piétons-cycles, voies bus, vélo- route et 64 km en zone apaisée (aire piétonne, zone de rencontre, zone 30), Besançon n’est pas dans le gruppetto des villes mau-
ce n’est plus possible d’engager une voie que les cyclistes pour- raient emprunter au même titre que les bus. On peut le com- prendre mais nous avons man- qué l’opportunité de favoriser les modes doux avec les travaux du tramway.” Il faut bien admettre que le cycliste dési- reux de rejoindre depuis le pont de la République le quartier Saint-Claude doit utiliser des raccourcis pour éviter le flot de véhicule. D’où un plan vélo qui ressemble à un labyrinthe. “Nous avons mis plus de trois heures à le comprendre alors je n’ose pas imaginer un touriste qui arrive ici et qui voudrait se bala- der en ville à vélo. On aurait souhaité davantage de concer- tation…” poursuit l’A.V.B. qui distribuait début décembre des lumières et des plans à tous les
Nous avons de bon rapport et tra- vaillons en intelli- gence par exemple la création des par- kings pour vélo sur- veillés gratuitement aux Beaux-arts et à la mairie, mais je ne suis pas toujours d'accord avec les élus P.S..” À la décharge de la mairie, elle a dû rapidement réédi- ter un troisième
“Qu’une semaine pour l’étudier.”
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Mardi 25 décembre 2012 à 12h00 au restaurant «Le Grand Café» 1 coupe Champagne Vranken Amuses bouches ËËËËË
1 coupe de Champagne Vranken ËËËËË Accras de crabe millefeuilles de rouget et blinis croustillants ËËËËË Rillettes de jambon sec et cappuccino de parmesan ËËËËË Escalope de foie gras poêlée, gelée de queue de bœuf, coulis de potiron au miel et thym citronné ËËËËË Raviole de langoustines en bouillon d’ail doux, concassé de tomates au basilic ËËËËË Coupe sorbet poire et alcool de poire ËËËËË Tournedos de filet de veau en croûte de morilles, jus court, gâteau de pommes de terre aux figues, navets dorés aux amandes ËËËËË Légèreté de roquefort et sa mouillette de pain aux noix, croquette de morbier en panure de noisettes, jeunes pousses de salade ËËËËË Croustillant de chocolat en cœur de griottes, méli mélo de nougatine, mousse légère à la mandarine ËËËËË Framboise en gelée de champagne rosé, sorbet rose, écume pamplemousse i le i l t i l i l i i l t l , i , i
Ballottine de foie gras cuit au « torchon », pépites de nougat, gelé d’abricots secs ËËËËË Emietté de filet de sandre juste poché, dôme de laitue braisée, émulsion citron vert ËËËËË Gigolette de pintade en cœur de châtaignes, jus de cuisson, fondue de cèpes et flan de panais ËËËËË Crème de mont d’or au savagnin, mouillettes de pain aux noisettes, jeunes pousses salade ËËËËË Bûche « exotique » de notre pâtissier, coulis pistache ËËËËË
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