La Presse Bisontine 139 - Janvier 2013

20 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 139 - Janvier 2013

ENTRETIEN 700 000 euros à la Madeleine Besançon au chevet de ses églises

A vec l’histoire, laVille de Besançon a héri- té d’une dizaine de lieux de culte sur Besançon.Mise à part la cathédrale, un bien appartenant à l’État, et quelques églises datant du XX ème siècle (Planoise, Montrapon, etc.), la plupart des lieux de culte de Besan- çon ont été édifiés avant 1905 et tombent, ainsi, sous la responsabilité de la Ville qui doit assurer l’entretien “du clos et du couvert. On fait ce que la loi nous dit de faire” résu- me Christophe Lime, l’adjoint bisontin au patrimoine. Il en est ainsi pour les églises sui- vantes : Saint-Pierre, place du 8-Septembre, la basilique de Saint-Ferjeux, l’église Saint- Martin des Chaprais, le temple protestant de la rue Goudimel, l’église Saint-Maurice (Gran- de rue), l’église Saint-François-Xavier, rue du Lycée, cette dernière étant désaffectée, toute comme l’église Notre-Dame (rue Mégevand), l’église de Velotte, celle de Saint-Claude et enfin, le gros morceau en terme d’investissements, l’église de la Madeleine à l’entrée de Battant. Pour cette église, la Vil- le a investi 700 000 euros cette année, elle en mettra autant l’an prochain (financés en gran- de partie par l’État à hauteur de 50 % et le Conseil général à hauteur de 25 %). “Nous avons cette année financé la restauration de la table de communion.Nous remplaçons régu-

N’en déplaise aux partisans d’une séparation totale des Églises et de l’État, c’est à la Ville de Besançon d’investir dans l’entretien des édifices cultuels datant d’avant 1905. Conformément à la loi de la même année.

La tribune de l’église Saint-Maurice a été confortée cette année.

lièrement des pierres, il reste notamment à remplacer la clé de voûte. Et les travaux se poursuivent sur les façades latérales” indique Arsène Perros, le directeur du patrimoine à la Ville. L’église Saint-Pierre fait également partie du calendrier de travaux 2013 pour la Ville de Besançon. Un programme de mise en accessibilité avec création d’une porte d’accès côté rue de laRépublique et l’installation d’un élévateur électrique, est engagé pour la somme de 130 000 euros. Le beffroi de Saint- Pierre sera également restauré,dans un second temps. L’autre édifice cultuel qui fera l’objet d’attentions de la Ville est l’église Saint-Martin dans le quartier des Chaprais. Le clocher est fragili- sé, la Ville a engagé une étude pour trouver une solution pérenne. En attendant, un pare- gravats a été installé, et l’échafaudage sera bientôt habillé comme ce qui s’est fait pour le toit de la préfecture du Doubs. Dans l’église Saint-Maurice, la Ville vient de conforter la tribune. La porte d’entrée de Saint François- Xavier, église désaffectée qui sert désormais à la classe d’orgue du conservatoire, a été refaite. Et l’église Notre-Dame rueMégevand, devrait bientôt être transformée en salle de concert pour les Bisontins. Une dizaine de croix et calvaires sont aussi entretenus à rai- son de deux par an dans toute la ville. Chaque année, outre les grosses opérations d’investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros,Besançon consacre 85 000 euros à l’entretien de ce patrimoine religieux. Cet- te dizaine d’édifices cultuels restent presque anecdotiques par rapport aux quelque 700 bâtiments publics propriétés de la Ville. J.-F.H.

L’église de la Madeleine est en travaux depuis au moins dix ans. En ce moment, on remplace des pierres sur les voûtes (photo D.R.).

SAÔNE

Le 16 novembre L’église Saint-Victor a rouvert ses portes L’édifice religieux a été fermé le

28 août. Ce jour-là, des morceaux de plâtre se sont détachés du plafond. La mairie a effectué les travaux pour le bonheur des paroissiens.

A près plus de deux mois de fermeture, l’église Saint-Victor de Saône a rouvert ses portes le 16 novembre à la satisfac- tion de la communauté catho- lique locale. L’accès à l’édifice religieux était interdit au public depuis le 28 août. Ce jour-là, des morceaux de plâtre se sont détachés du plafond, sans faire de victi- me, suite à des infiltrations d’eau consécutives à un vio- lent orage. Les bourrasques de vent ont soulevé les tuiles. Pour des raisons de sécuri-

Ce que dit la loi de 1905 Depuis la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 relatif à la séparation des Églises et de lʼÉtat, il apparaît que les com- munes sont propriétaires des édifices construits avant cette date. Exemple : la basilique Saint-Ferjeux à Besançon. Ceux bâtis après 1905 sont propriétés de lʼÉglise. Exemple : lʼéglise Saint-Louis de Montrapon. 1 – Presque tous les édifices consacrés au culte construits avant la promulgation appartiennent soit à lʼÉtat soit au Département, soit surtout à une commune. Il convient toutefois de préciser que les édifices antérieurs à la loi du 18 germinal an X et qui, en vertu de cette loi servaient à lʼexercice du culte, sont et demeurent propriétés de lʼÉtat, des Départements et des com- munes. Cʼest ainsi que dans lʼensemble, les cathédrales appar- tiennent à lʼÉtat (cʼest le cas de Saint-Jean à Besançon), les églises paroissiales et autres aux communes. 2 – Les objets mobiliers qui garnissaient ces édifices au moment où ils ont été remis aux communes suivent le même sort que ces immeubles. 3 – Les communes peuvent engager les dépenses nécessaires pour lʼentretien et la conservation des édifices du culte qui sont leur propriété. Les collectivités publiques propriétaires dʼun édi- fice du culte peuvent donc légalement engager des dépenses qui sont rendues nécessaires par le mauvais état de lʼédifice, et ont, par suite, pour objet la conservation dʼun élément de leur patrimoine. 4 – Les mots “conservation” et “entretien” doivent être pris dans un sens restrictif et ne concernent que le maintien des édifices tels quʼils existent, sans amélioration, extension ni embellisse- ment. Sont donc autorisées toutes les dépenses concernant le gros œuvre, la charpente et la toiture. Pour les questions dʼéclairage et de chauffage, les communes peuvent participer aux dépenses dʼinstallation de lʼéclairage électrique dans les édifices cultuels leur appartenant dans la mesure seulement où cette installation a pour but dʼassurer la conservation desdits édifices ou la sécurité publique.

té, la commune propriétaire du bâtiment, a donc fermé l’église, le temps de faire inter- venir les experts et de réali- ser les travaux de répara- tion. “Il y avait un trou d’un mètre carré au plafond. Mais nous avons repeint une cen- taine de mètres carrés pour que l’ensemble soit homogè- ne. Il a fallu faire intervenir une nacelle spécifique pour la mise en peinture car nous sommes à cet endroit à 9,80 mètres de hauteur” précise Alain Viennet, le maire de Saône.

À terme, la mairie envisage de changer les tuiles et la zinguerie.

Ces deux mois d’attente ont suscité un peu d’impatience chez certains paroissiens. “Quelques personnes âgées qui avaient l’habitude de venir là ont été gênées car elles avaient le sentiment que la municipalité n’agissait pas. En réalité, elles ne savaient pas où en était le dossier” remarque Catheri- ne Delcey qui s’occupe du catéchisme à Saône avec Odi- le Bouchez, auquel partici- pe entre 80 et 100 enfants. Ces dames se sont chargées de faire le relais entre lamai- rie et les paroissiens pour les renseigner sur l’avancement des opérations. Chacun a pris son mal en patience. “ Nous avons été

bien informés” rappelle Catherine Delcey. La fermeture de l’église a perturbé l’organisation de la communauté et notamment du catéchisme. La solidari- té catholique a joué. Pour les temps de forts comme la ren- trée du caté, Saône a pu compter sur les villages de Mamirolle et La Vèze où les enfants ont été accueillis. Que les paroissiens se ras- surent, à moins d’un autre événement climatique, l’église Saint-Victor ne devrait plus fermer ses portes pour tra- vaux. En tout cas, pas dans l’immédiat. Le bâtiment est bien entretenu. La mairie songe à changer à terme les tuiles et la zinguerie.

Plus de 100 m 2 de plafond ont été repeints suite à ces dégâts.

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