La Presse Bisontine 139 - Janvier 2013

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 139 - Janvier 2013

28

TARCENAY Une nouvelle opportunité Les studios Doollywood partent en Moselle C’est sur l’ancien site industriel de Bataville que devraient être aménagés les studios de cinéma imaginés par Boris Pierret. Il les avait initialement conçus pour les implanter dans le Doubs.

Le projet de studios que défend Boris Pierret en Moselle est unique en son genre.

L e projet de studios de ciné- ma de Boris Pierret a trou- vé un écho inattendu. Lui qui ambitionnait de le voir

éclore dans le Doubs, est en pas- se de le concrétiser en Mosel- le, sur le site de Bataville, ancienne cité industrielle où étaient fabriquées les chaus- sures Bata, devenue ville fan- tôme. “Les choses sont bien enga- gées, et franchement je suis très heureux” remarque Boris Pier- ret depuis son bureau de Tar- cenay. C’est par le hasard des ren- contres que ce trentenaire éco- nomiste de la construction, et passionné de cinéma,a été appro- ché à la fin de l’été par des élus de la communauté de communes du Pays des Étangs. Dans un département qui est un des plus touchés par la désindustriali- sation, inquiet quand à l’avenir du site de Florange, cette col- lectivité locale cherche de nou- velles pistes de développement économique, susceptibles de générer de l’emploi. “Les élus m’ont appelé fin août. J’ai ren- contré une première fois Jean- Paul Leroy le président de la communauté de communes avec d’autres élus. Je leur ai présen- té ce projet. Ils ont bien accro- ché.” Depuis ce premier entre- tien, les choses s’accélèrent, puisque c’est sur un terrain de 7 hectares, en friche, situé dans l’enceinte de Bataville que devraient être construits les stu- dios Doollywood, baptisés ain- si au départ pour le Doubs. Selon Boris Pierret, “le cadre est idéal. On peut y construire un bâtiment de 2 000 mètres car- rés pour le studio principal, un second studio de 600 mètres car- rés” et toutes les autres infra- structures qui permettent aux réalisateurs de tourner des films, des séries télé, des spots publi- citaires, et même de réaliser des jeux vidéo, de faire des photos et d’enregistrer des bandes-son. “Les autres atouts de cet ancien

site industriel est qu’il était desservi par un canal de 250 mètres de long et de 70 mètres de large que nous pourrons utiliser pour les tournages. Il reste encore l’ancienne voie de chemin de fer au bord de laquelle il est pré- vu de reconstruire une ancienne gare.

De 3 à 13 millions d’euros.

ENVIRONNEMENT

Gestion du tri des déchets, Besançon en pointe

Une nouvelle usine pour maîtriser le coût du tri Le Sybert dispose de son propre centre de tri des déchets à Besançon. L’investissement de 10 millions d’euros permet d’être autonome et selon les élus de maîtriser les coûts. D e la polémique au consens. En 2008, le syndicat de Besançon et de sa région pour le traitement des déchets (Sybert) décide de construi-

Un tronçon de route départe- mentale sera aménagé, ce qui simplifiera la tâche des réali- sateurs qui doivent demander des autorisations pour tourner sur une départementale.” Chiffrés au départ à 3 millions d’euros, Doollywood passe à 13 millions d’euros subvention- nés sur le papier à 80%. Confor- mément au souhait deBoris Pier- ret, c’est une association qui gérera le site qui doit à la fois créer de l’emploi et générer une dynamique touristique enMosel- le oùont été tournées“Les rivières pourpres”. Les studios vont répondre à ces deux exigences selon le porteur de projet. “L’association va employer qua- rante personnes à temps plein. Ensuite, le tournage d’un film d’1million d’euros, va donner du travail à une centaine de per- sonnes.” Un circuit touristique d’1,3 kilomètre parcourra les stu- dios qui devraient être ouverts le week-end aux associations locales pour qu’elle puisse y orga- niser des manifestations. Le calendrier pourrait être arrê- té début 2013 selon Boris Pier- ret qui ne désespère pas qu’à terme, Doollywood ait un petit frère dans le Doubs. Il est enco- re trop tôt pour spéculer sur l’avenir. Attendons déjà que les studiosmosellans voient le jour. T.C.

re son propre centre de tri des déchets ménagers recyclables. Décembre 2009, un appel d’offres met en concurrence plusieurs entreprises dont la société régionale Nicollin. Le marché de 10 millions d’euros sera attribuée à la société Neos basée en Côte-d’Or, avec cette polémique selon laquelle cette décision détruirait 40 emplois à Cor- celles-Ferrieres non loin de Saint-Vit. Jusqu’ici, cette dernière gérait le tri et le recyclage des déchets déposés par les habitants des 198 communes du Sybert.Deux ans plus tard, Christophe Lime (vice-président du Sybert) et Éric Alauzet (président du Sybert) ne sou- haitent plus en parler. Grâce à leur décision, élus et dirigeants ont réussi à économiser le prix du tri en créant cette nouvelle usine qui per- met de retrouver des tarifs comparables à ceux de 2008. “C’est comme si nous avions gagné quatre années en faisant ce choix” estime Christophe Lime dont l’idée est de gérer le tri des déchets comme on gère l’eau à Besançon. Une idée novatrice. “Nous devenons ainsi autonome et maîtriser les coûts de tri” dit l’élu communiste. En fonction depuis le 29 mai 2012, le centre tourne à plein régime, à proxi- mité de l’usine d’incinération de Besan- çon, à Planoise. Les délais de travaux ont été respectés pour unmontant total

Le produit fini…

bour de machine à laver énorme), des électro-aimants ( pour récupérer la fer- raille) et la technologie du tri optique (scanner qui reconnaît lamatière) per- mettent un gain de temps et de quali- té. Lamain de l’homme est néanmoins nécessaire. “Actuellement, nous avons 16% de refus de tri” annonce le Sybert qui aimerait descendre en dessous des 10%. Les autres matières repartent dans une usine de recyclage : à Rouen pour les journaux-magazines (28%), à Kay- sersberg (Alsace) pour les emballages ménagers (22%), ou à l’usine Arcelor Mittal de Dunkerque pour les métaux (2%). 20 000 tonnes pourront être trai- tées par an. L’arrivée de la redevance incitative (fac- ture de votre poubelle selon son poids et nombre de levées) n’a pas eu pour l’instant de conséquences néfastes. La décheterie de Besançon a même noté une baisse de tonnage. Deux explica- tions : soit les consommateurs compos- tent, soit ils rejettent dans la nature. E.Ch.

de 10millions d’euros dont 1,8 million ont été finan- cés par l’Ademe. 35 employés trient les déchets émanant des bacs jaunes. Ils atterrissent ici, sans passer par une entrepri- se externe. L’usine fonctionne avec deux équipes. Juesqu’à 60 tonnes de déchets par jour sont dissociées. Les objets triés sont ensuite reven- dus, la tonne triée étant d’environ 145 euros (tarifs 2013). L’argent sera rever- sé aux collectivités orga- nisant la collecte. Le trommel (sorte de tam-

“20 000 tonnes traitées à terme”

Christophe Lime (vice- président du Sybert) pré- sente la nou- veau centre de tri des déchets.

Made with FlippingBook HTML5