La Presse Bisontine 139 - Janvier 2013

La Presse Bisontine n° 139 - Janvier 2013

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DENIER DE L’ÉGLISE 32 250 donateurs Comment tourner avec moins de fidèles ? Un nombre de fidèles et de sacrements en chute constante, c’est moins d’argent qui rentre dans les caisses. Pour le diocèse, il n’y a pas de solution miracle.

L e diocèse a des charges : payer les prêtres en activité, les retraites des religieux, les rémunérations des laïcs…Pour payer ses charges, elle ne peut compter ni sur les subventions, si sur une quelconque aide du Vatican, mais quasi exclusivement sur la géné- rosité de ses fidèles et un peu, à hauteur de 300 000 euros par an, sur les legs. Le denier de l’Église a représenté l’an dernier 2,823 mil- lions d’euros, c’est 1,58 % de moins que l’année précédente. “ À fin novembre, il nous manquait encore 150 000 euros pour atteindre le même chiffre que l’an dernier” observe l’économat du diocèse. Le nombre de donateurs ne cesse de chuter, heureusement compensé par le mon- tant moyen du don qui est en hausse. 32 250 donateurs ont contribué l’an dernier à la cam- pagne du denier, avec un don moyen de 87,50 euros. Mais près de 1 900 donateurs manquaient à l’appel par rapport à 2010. “Cet- te diminution du nombre de donateurs est pré- occupante et doit nous inciter à sensibiliser au denier tous les catholiques qui ne donnent pas encore” enjoint le diocèse. Pour assurer ses arrières, l’Église cherche aussi à moderniser sa collecte. Ainsi, le prélèvement automatique est en hausse, il représente désormais 8,50 % de la collecte globale avec une augmentation de 5,6 % lors de la dernière campagne. Le don en ligne, quant à lui, a représenté l’an dernier 31 000 euros, soit à peine 1,09 % du total, mais

ce chiffre est lui aussi en hausse et largement : + 34 % par rapport à l’année précédente. Le denier de l’Église est affecté à près de 40 % à la vie matérielle des prêtres (voir ci-dessous). Il sert aussi à payer les charges des prêtres en long séjour, de plus en plus nombreux. Près de 6 % des revenus du denier partent pour indemniser les congrégations, notamment les frais liés à l’exercice de la mission pastorale de la quinzaine de religieuses et religieux actifs sur le diocèse chaque année. Le paiement des charges relatives au person- nel laïc rémunéré représente la deuxième plus grosse dépense, qui absorbe plus de 32 % du denier. “Il y a de plus en plus la nécessité de salarier, en plus des nombreux bénévoles actifs, des laïcs pour des emplois pastoraux ou admi- nistratifs.” À noter qu’il revient aux unités pas- torales (les paroisses) et non au diocèse, de payer elles-mêmes l’entretien courant des

églises (chauffage, abonnement électrique, secrétaire…). Un chiffre inquiète, pourtant, celui du profil-type du donateur : c’est une donatrice âgée de 72 ans en moyenne. “Les clignotants commencent à s’agiter” confie- t-on dans les couloirs de l’archevêché. J.-F.H.

Payer les charges des prêtres en long séjour.

Le denier à Besançon (Source diocèse - Chiffres 2011) Paroisse Denier 2010 Denier 2011

Évolution

(en euros) 157 127 74 046 86 815 117 309 101 344 21 045

Saint Etienne Sainte Jeanne-Antide Saint Vincent-de-Paul Saint Jean-Baptiste Saint Ferréol107 057 Saint François-dʼAssise Total doyenné563 399

136 802 70 283 88 912 114 449 - 5,34 % 23 467

- 12,94 % - 5,08 % + 2,42 % - 2,44 % + 11,51 %

535

257

- 5 %

Le salaire des prêtres U n prêtre nʼest pas riche, il nʼest pas pauvre non plus. Le traitement des prêtres est le même pour tous, quʼil

Cette part fixe, modeste, est sensiblement amé- liorée par le produit des offrandes des messes (pas les quêtes qui partent à dʼautres causes) qui leur confient une intention de prière. Chaque intention, lors dʼun dimanche ordinaire, est fac- turée une quinzaine dʼeuros aux fidèles. Ils per- çoivent aussi le “casuel”, cʼest-à-dire les rétri- butions perçues à lʼoccasion de cérémonies, dʼadministration de sacrements : baptême, maria- ge, funérailles ou bénédiction. Ces offrandes peuvent largement contribuer à doubler le trai- tement de base des prêtres en activité.

soit simple curé de campagne ou arche- vêque. Ainsi, Monseigneur Lacrampe et tous les prêtres du diocèse de Besançon perçoi- vent un traitement de 1 780 euros par tri- mestre (soit 593 euros par mois). Et ce, quel que soit leur âge, leurs responsabilités et quʼils soient en activité ou en retraite. Ils bénéficient aussi du logement et du chauf- fage gratuits.

info@villamedicis-besancon.com

Comme tous les autres

prêtres, Monsei- gneur

Lacrampe perçoit un traitement de base de 593 euros par mois.

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