La Presse Bisontine 132 - Mai 2012
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
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Ouvert 7j/7 midi et soir - Service de 12h à 14h et de 19h30 à 22h30 (23h les vendredis, samedis et veilles de jours fériés.)
N° 132
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr
MAI 2012
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CLAIRS-SOLEILS LA MÉTAMORPHOSE UN QUARTIER NEUF, MAIS LES PROBLÈMES PERSISTENT…
Abdel Ghezali, l’adjoint bisontin à la vie des quartiers, chargé notamment des Clairs-Soleils.
L’ÉVÉNEMENT en p. 6 et 7
POLITIQUE p. 10 PAULETTE GUINCHARD : “POURQUOI JE SOUTIENS ÉRIC ALAUZET”
HISTOIRE
Dossier en p. 19 à 25
ALGÉRIE, 50 ANS APRÈS : des Bisontins dans la guerre
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-bisontine.fr - redaction@groupe-publipresse.com
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012
La clinique Saint-Vincent encore au top
Parking C.H.U. Minjoz : 200 nouvelles places pour calmer la colère l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de
Lucide Imaginons un instant qu’un référendum soit organisé en France sur la durée légale du travail. Imaginons que l’on propose aux Français de passer à la semaine de 32 heures de travail, payées 39 (une entreprise comme E.D.F. a eu l’audace de le faire il y a plus de dix ans). Naturellement, les Français sau- teraient à pieds joints sur cette oppor- tunité formidable qu’ils considéreraient comme un acquis social de plus. Ils com- mettraient évidemment une erreur his- torique. Nos voisins suisses l’ont, eux, bien compris, qui ont refusé par vota- tion populaire le mois dernier d’allonger leurs droits aux congés payés de 4 à 6 semaines par an. Un résultat halluci- nant pour des Français toujours prompts à enchaîner “ponts”, R.T.T. et autres récup’. Aussi surprenant que ce résul- tat de référendum puisse paraître, il est simplement le fruit d’un jugement luci- de de la part du peuple suisse qui aura compris, lui, que l’on a changé de siècle. Il faut bien en prendre conscience une fois pour toutes : la vieille Europe est condamnée si elle ne change pas sa façon d’appréhender le travail. L’Allemagne l’a compris, la Suisse éga- lement. Ces peuples ont saisi tout l’enjeu de la mondialisation que n’a pas sem- blé encore assimiler une partie de la classe politique française, qui pense que moins travailler apportera plus de bon- heur aux Français. C’est tout l’inverse. D’une part, c’est le fait de ne pas tra- vailler qui cause les plus grandes angoisses et d’autre part, le système d’organisation du travail mis en place dans notre pays il y a quinze ans va à l’encontre même du but recherché puis- qu’au final, dépassée dans la compéti- tion économique mondiale, la France aura bien plus à perdre qu’à y gagner en termes d’emplois. L’idée n’est pas, évidemment, de tuer l’homme à la tâche ou de l’asservir par le travail - ces idéo- logies anciennes ont encore la vie dure -, mais bien de tenter de relever le défi de la mondialisation qui, qu’on le veuille ou non, implique notre pays autant que les autres. Aux tréfonds du peuple suis- se subsistait certainement l’idée que les vacances sont l’invention paresseuse d’une poignée de nantis… Humour bien sûr, mais qui tend néanmoins à mon- trer que le mot “travail” ne doit plus, de ce côté-ci de la frontière, être consi- déré comme une notion rébarbative ou un motif d’affliction. Jean-François Hauser Éditorial
T rop, cʼest trop. Comme un seul homme, une cin- quantaine de salariés du centre hospitalier Jean-Minjoz a débarqué au dernier conseil municipal de Besançon pour demander quʼune solution soit trouvée pour résorber la galère du stationnement. Cʼétait le jeu- di 22 mars dernier. Marie-Noël- le Schoeller, première adjointe qui remplaçait Jean-Louis Fous- seret au pied levé, leur a offert la possibilité de sʼexprimer. Les membres du personnel ont alors expliqué pourquoi ils revendi- quent la gratuité du parking visi- teurs. La municipalité a écou- té… et annoncé lʼouverture de 200 places supplémentaires au profit du personnel. Pour en voir les effets bénéfiques, ils devront
patienter jusquʼà septembre. Pour les visiteurs, le parking du haut sera toujours payant et les patients qui resteront plus de 2 h 30 devront passer à la cais- se. Jusquʼà 2 h 30 de durée, le stationnement est gratuit, puis coûte 60 centimes de lʼheure et enfin 5 euros pour les 24 heures. Forcément, les parkings gratuits sont plus engorgés. “Parfois, il faut patienter quinze minutes pour attendre quʼune personne parte” dit une représentante du personnel. À 9 heures du matin, il est difficile de trouver un endroit où se garer. Par ailleurs, la navet- te actuelle entre les deux sites sera transformée en navette directe entre le parc relais de Micropolis et lʼhôpital. À la fin de cette année, ou au début
2013, 80 nouvelles places seront offertes au covoiturage, sur un terrain cédé gratuitement par la Ville, actuellement occupé par la base de vie du restaurant dʼentreprise. En 2015, Minjoz disposera alors de 1 800 places pour son per- sonnel. “À titre dʼexemple, lʼhôpital de Dijon en offre 400” compare la municipalité. À noter que deux zones de stationne- ment gratuit ont été aménagées : 200 places rue Ambroise-Paré et 120 rue Belin. En attendant la remontée du personnel de Saint-Jacques dʼici à la fin de lʼannée et lʼarrivée de tous les étudiants en médecine en septembre (environ 4 000), la situation ne devrait pas sʼaméliorer….
La clinique Saint-Vincent est souvent classée dans les 80 meilleurs établissements de France par les magazines généralistes.
L e Figaro Magazine a publié le mois dernier son traditionnel clas- sement des meilleurs éta- blissements de santé publics et privés de France. Sur 30 actes de différentes spé- cialités retenus pour ce clas- sement, la clinique bison- tine Saint-Vincent ne figure pas moins de 11 fois dans le pôle dʼexcellence régio- nal, cʼest-à-dire entre la première et la dixième pla- ce de ce classement Grand Est qui englobe les régions Franche-Comté, Bour- gogne, Rhône-Alpes et Auvergne. Cʼest en chirur- gie urologique que lʼétablissement bisontin obtient ses meilleurs résul- tats en se hissant en tête du palmarès pour la “chi- rurgie pelvienne majeure chez lʼhomme (ablation de la ves-
sie ou de la prostate pour cancer).” Dʼautres spéciali- tés pratiquées à Saint-Vin- cent ont été distinguées par lʼhebdomadaire comme cet- te deuxième marche du podium en matière de chi- rurgie des amygdales et des végétations, deuxième marche en ce qui concerne également la chirurgie des artères. La chirurgie ortho- pédique de Saint-Vincent est classée troisième de ce pal- marès interrégional, avec la prothèse du genou. Médaille de bronze également pour la chirurgie des artères caro- tides. La clinique Saint-Vincent dis- pose de 274 lits, dont 206 de chirurgie. Elle emploie 430 professionnels de santé dont 100 praticiens. En 2011, Saint-Vincent a accueilli 29 000 patients.
Les salariés de l’hôpital investissent le conseil municipal pour réclamer des parkings gratuits.
Ce sera le cas… mais pas avant septembre. M.J.C. du Loutelet :
À défaut dʼavoir pu aboutir à une solution de reprise au 25 mars, le tribunal de com- merce prolonge la période dʼobservation jusquʼen septembre pour le centre de plein air du Lou- telet (vers Métabief) géré par la M.J.C. de Besançon. La M.J.C. pro- priétaire des lieux et les élus locaux sont dʼaccord pour privilégier une piste associative dans la recherche dʼun repreneur intéressé par le centre de plein air. Le patrimoine immobilier comprend lʼimposante bâtisse du centre du Loutelet, la base nautique au Vézenay et le cha- let Bouzereau sur le domaine alpin de Métabief. Le montant correspond au déficit de la structure qui même sʼil nʼest pas encore arrêté varie entre 600 000 et 700 000 euros. Cette somme reste trop élevée pour le principal candidat à la reprise, à savoir lʼassociation Espace Mont dʼOr. Pour lui cʼest clair, “la balle est
période d’observation prolongée
dans le camp de la M.J.C.” La structure a plutôt fonctionné et la situation a commencé à se dégrader il y a 8 ans. Pour lʼancien directeur, Jean- Louis Grandjean qui dirigea le centre du Loutelet de 1965 à 2004, la cause principale du déclin est liée à lʼabandon des politiques. Dʼabord la Ville de Besan- çon, puis le Conseil général qui a oublié le Loutelet dans sa politique de déve- loppement touristique et enfin la Région. “Il y aussi des causes internes avec une gestion dont les priorités nʼétaient plus de faire sortir les jeunes des quartiers populaires de Besançon.” Jean-Louis Grandjean déplore aussi le licencie- ment des 6 salariés permanents. “Ce dossier sʼapparente à un énorme gâchis. Il nʼy a jamais eu de volonté réelle de redresser la barre. On veut juste sʼen sortir le mieux possible en vendant le patrimoine.”
est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04
Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2012 Commission paritaire : 1112i80130
Le grand bâtiment appartenant à la M.J.C. de Besançon est à vendre.
Crédits photos : La Presse Bisontine, anciens d’Algérie, F.N.A.C.A., Ville de Besançon.
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012
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POLITIQUE
Alain Chrétien “Besançon a un problème de taille critique”
L a Presse Bisontine : Comment avez-vous reçu l’invitation de Jean-Louis Fousse- ret à venir donner votre sentiment,devant les élus de la C.A.G.B., sur le Pôle métropoli- tain Centre Franche-Comté dont la commu- nauté d’agglomération de Vesoul est une des cinq collectivités partenaires ? Alain Chrétien : C’était une bonne idée de la part de Jean-Louis Fousseret d’inviter ses collègues maires à venir défendre le Pôle devant les élus du Grand Besançon. J’étais le seul à pouvoir me libérer ce soir-là. Il était important pour moi d’être présent. Nous sommes trop enfermés dans nos certitudes et dans nos habitudes. J’ai cette envie d’aller regarder ce qui se passe à l’extérieur de Vesoul. Notre travail demaire est aussi de se remettre en cause en permanence pour savoir si notre analyse du contexte est exacte. C’était un bon exercice. J’ai pour habitude de dire que dans l’action publique, il y a le guidon et l’horizon. Le premier est la gestion du quotidien, le service rendu à nos concitoyens. Le second est la capacité à observer ce qui se passe ailleurs. Ce sont deux éléments que j’ai toujours en tête. L.P.B. : Vous n’avez pas hésité à provoquer l’assemblée en disant que Besançon était le petit poucet de Dijon. Pourquoi ? A.C. : J’avais envie de bousculer les idées reçues et de parler à mes collègues du Grand Besançon avec sincérité et franchise. Ce n’est pas un jugement de dire que les Vésuliens se sont souvent sentis méprisés par les Bisontins. Ce n’est pas non plus un jugement de dire que Besançon est le petit poucet de Dijon, ce sont des faits. Je n’étais pas surpris de la réaction de mes collègues. Il faut maintenant sortir de ce rapport hiérarchique pour construire quelque chose de nouveau. J’espère avoir transformé cette crispation en une prise de conscience. Besançon rencontre un problème de taille critique. Le Pôle doit pouvoir y remédier. L.P.B. : Beaucoup d’élus redoutent que ce Pôle soit une strate supplémentaire ajoutée à un millefeuille administratif déjà épais et qui n’apportera aucune valeur ajoutée au territoi- re. Que leur dites-vous ? A.C. : Ce n’est pas le cas. Le Pôle est une structure légère qui ne doit pas générer de coûts supplémentaires. C’est un outil qui formalise notre coopération, derrière lequel il y a une cuisine juridique.Mais l’important n’est pas là. L’objectif est que nos collectivités apprennent àmieux se connaître pour transmettre à nos successeurs des relations historiques construites. L’essentiel, c’est d’avoir envie de travailler ensemble et de s’enrichir de nos expériences respectives. Seul, on ne sait rien, à plusieurs on en sait déjà un peu plus. Il ne s’agit pas Le nouveau maire de Vesoul et président de la communauté d’agglomération estime que les cinq collectivités qui participent à la construction du Pôle Métropolitain Centre Franche-Comté ont tout à gagner, y compris Besançon qui est moteur dans ce projet.
A 37 ans, l’U.M.P. Alain Chrétien est candidat à la
candidature pour succéder à Alain Joyandet qui a dit qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de député sur la première circonscription de Haute-Saône.
partageons
des
L.P.B. : Vous attendez que le Pôle défende une mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Vesoul et Besançon. Le problème est que Pontarlier attend des aménagements identiques pour fluidifier le trafic vers la Suisse. Comment allez- vous vous mettre d’accord ? A.C. : Il y aura un problème d’affectation des crédits.Il faudra trouver ces solutions, fixer des priorités et éviter de faire du saupoudrage. Le dialogue n’obligera pas que l’on soit d’accord sur tout. Si sur certains sujets nous ne trouvons pas de terrain d’entente, il ne faudra pas en faire une catastrophe. L.P.B. : Le 17 mars, le Conseil municipal vous a désigné maire de Vesoul pour succéder à Alain Joyandet qui a décidé de se retirer provisoirement de la vie politique. Comment va-t-il ? A.C. : Il va bien, il est heureux que la transition se soit bien passée. Il est en bonne santé contrairement aux rumeurs. Il me laisse une liberté totale d’action. Je crois qu’il a coupé le cordon.Je n’aurais pas accepté d’être instrumentalisé de toute manière. Néanmoins, lorsqu’on se rencontre, on discute de nos dossiers. L.P.B. : Il ne briguera pas un nouveau mandat de parlementaire. Êtes-vous candidat à sa succession aux prochaines législatives ? A.C. : J’ai 37 ans. J’aime l’action publique. C’est une opportunité qui s’offre à moi et qui m’intéresse. Je suis candidat à la candidature. Mais ce n’est pas moi qui décide. Il faut tout d’abord que j’aie l’investiture de Paris et que localement ma famille politique accepte de se rassembler derrière moi. L.P.B. : Si Nicolas Sarkozy est réélu président, Alain Joyandet peut-il être à nouveauministre ? A.C. : Alain Joyandet est toujours très présent à Paris. C’est vrai qu’il se retire temporairement de la politique, mais je ne suis pas sûr que cela réduise ses chances de revenir un jour dans un gouvernement. Il peut donner encore beaucoup à son pays. Lorsque le président Sarkozy est venu à Besançon, le fait qu’il fait l’honneur àAlainJoyandet de parler avant lui est un signe qui ne trompe pas à mon sens.
de créer une agence économique du Pôle, ou un office du tourisme du pôle. Je comprends que certains de mes collègues soient réticents, car chaque nouveauté est perçue comme une complication supplémentaire et pas comme un élément novateur. En revanche, je serais disposé à contribuer financièrement à l’A.U.D.A.B. (agence de l’urbanisme de l’agglomération du Grand Besançon) pour que tout le Pôle puisse bénéficier de sa capacité d’analyse et d’expertise. L.P.B. : Vous faites parties des jeunes élus convaincus de la nécessité de renforcer les liens intercommunaux ? A.C. : Ma génération est la première à vivre l’intercommunalité comme un fait acquis. La génération précédente l’a construite, percevant l’arrivée de l’intercommunalité comme un mal nécessaire parfois.Or, pour les collègues demon âge, de gauche comme de droite, c’est un outil indispensable à disposition des maires. L.P.B. :Est-il besoin de créer un Pôle pour obte- nir cette coopération entre les cinq agglos de Vesoul, Besançon, Pontarlier, Dole et Lons-le- Saunier ? A.C. : La loi nous permet de créer un Pôle qui existe en tant qu’entité juridique. Cela donne un cadre plus formel à notre coopération et nous apporte aussi la reconnaissance vis-à-vis des autres institutions. Nous aurions pu créer en effet un club métropolitain, avec des rencontres informelles entre lesmaires,
L.P.B. : Pour autant, vous dites que la liaison ferroviaire Besançon-Vesoul n’a aucun sens si elle n’est pas envisagée dans le cadre d’un projet d’aménagement plus large. Qu’entendez- vous par là ? A.C. : La Lorraine étudie actuellement un débouché ferroviaire vers le sud. Deux scénarios sont à l’étude. Le premier est une ligne Épinal- Chalindrey, et le second une liaison par Lure et Belfort avec une connexion à la nouvelle ligne T.G.V. Je propose que nous invitions nos voisins à étudier un troisième scénario à savoir une liaison Metz, Nancy, Épinal, Vesoul, Besançon. C’est à cette condition me semble-t-il que la liaison ferroviaire Besançon-Vesoul qui n’intéresse personne vue de Paris et qui est infinançable puisqu’elle est estimée à 600 millions d’euros, prend tout son sens. Besançon deviendrait le réceptacle de tout le transit lorrain. Je le répète, défendre une liaison Besançon-Vesoul n’a pas d’intérêt. Mais proposer à la Lorraine une alternative qui lui ouvre les portes du sud en passant par nos villes, alors le projet prend une tout autre dimension. Nous devons trouver des arguments convaincants si nous voulons que l’on s’intéresse à nous. Nous pouvons porter cette idée dans le cadre du Pôle. L.P.B. : Pour autant, vous dites aussi que la nouvelle gare T.G.V. d’Auxon ne vous intéresse pas ? A.C. : Non. La nouvelle gare nous intéresse,mais elle ne nous regarde pas car d’un point de vue institutionnel, nous ne sommes pas parties prenantes de ce projet. On ne peut donc pas faire de l’ingérence. En revanche, nous sommes très attentifs aux types d’activités qui vont s’implanter dans son périmètre, aux prix dumètre carré de terrain, car nous devons tenir compte de ces paramètres pour adapter nos projets àVesoul.Toutefois, je pense qu’il y a un problème d’enclavement de cette gare.Avant de travailler sur les projets ferroviaires,je crois qu’il faudra défendre la liaison routière Besançon-Vesoul. Car depuisVesoul, je vous garantis que c’est une gageure d’aller à la gare.
problématiques communes que rencontrent les villes moyennes sur la redevance incitative par exemple, ou le rapport entre la ville centre et les communes environnantes. Pour Vesoul, ce pôle va nous permettre de faire du lobbying. J’espère que mes collègues défendront
“Faire du lobbying.”
des dossiers qui nous intéressent comme je m’engage à soutenir ceux qui les concernent. Je suis prêt à soutenir Lons- le-Saunier qui veut défendre sa formation en rudologie. J’attends en retour que l’onm’aide à défendre l’I.U.T. deVesoul. L.P.B. : Des élus comme Jean Rosselot (U.M.P.) regrettent que ce Pôle ne repose pas sur une coopération avec Dijon. Mais selon vous, un rapprochement avec la capitale bourguignonne aurait été prématuré, n’est-ce pas ? A.C. : Besançon a besoin de conforter son rôle de capitale régionale face au pôle dijonnais et à l’Alsace du Sud. Une fois que lePôleMétropolitainCentreFranche- Comté aura trouvé son rythme,il faudra que l’on envisage des alliances avec d’autres partenaires. Jean-Louis Fousseret sera alors plus à l’aise pour négocier avec Dijon s’il a derrière lui les présidents des différentes agglomérations du Pôle. Prenons la question de l’enseignement supérieur par exemple. Si Besançon part seule la fleur au fusil pour défendre l’université, Dijon ne saura même pas qu’il y a un I.U.T. important àVesoul.Grâce auPôle,Jean- Louis Fousseret défendra l’université dans son ensemble.Nous ne venons pas servir la soupe aux Bisontins mais défendre des intérêts communs. L.P.B. : Quels grands dossiers voudriez-vous que le Pôle traite ? A.C. : L’université, l’enseignement supérieur sont des questions importantes ainsi que la redevance incitative. Je souhaite que l’on aborde aussi la question des gens du voyage et de façon plus factuelle la liaison ferroviaire Besançon- Vesoul.
mais nous aurions rapidement atteint nos limites. L.P.B. : Néanmoins, que peuvent partager la communauté d’agglomération deVesoul avec la communauté de communes du Larmont. Où est la cohérence ? A.C. : La pertinence est de rompre l’isolement et d’intensifier les échanges d’expérience. Même si nous ne sommes pas physiquement liés à Pontarlier, nous
“Le petit poucet de Dijon.”
Propos recueillis par T.C.
BESANÇON
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Nouvelle étape dans la coopération intercommunale La communauté d’agglomération du Grand Besançon compte sur ses quatre partenaires qui participent RÉSEAU Pôle métropolitain Centre Franche-Comté
Les élus de la
communauté d’agglomération du Grand Besançon se sont pronon- cés favora- blement au Pôle Métropolitain fin mars.
au Pôle métropolitain Centre Franche-Comté pour mieux défendre ses intérêts dans l’Est.
P ontarlier, Besançon, Dole, Vesoul et Lons-le-Saunier ont désormais un point commun. Ces villes et les communautés de communes auxquelles elles appar- tiennent s’unissent pour former le Pôle métropolitain centre Franche-Comté. “Ce pôle est une association d’intercommunalités désireuses de tra- vailler ensemble” résume Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon. Les porteurs du projet précisent d’emblée qu’il ne s’agit pas de créer une nou- velle super-structure qui viendrait ajouter une couche supplémentaire au millefeuille administratif censé opti- miser la gestion de nos territoires. “Notre structure sera légère mais péren- ne prévient encore Jean-Louis Fous- seret. Il n’y aura ni locaux ni services (et pas de fiscalité propre). Les travaux que nous lancerons sur les différentes thématiques retenues nous permettront de définir progressivement l’intérêt métropolitain et l’opportunité de trans- ferts de compétences limités et précis.”
Ce pôle a donc été imaginé comme un outil permettant aux présidents des communautés de communes associées de réfléchir ensemble à des problé- matiques qui ont un écho dans cha- cune de ces collectivités et pour les- quelles des solutions communes et “innovantes” peuvent être envisagées. On parlera de la structuration d’un réseau de santé, de transport, de la manière de renforcer l’attractivité des zones d’activités, d’aménagement numé- rique, ou de la création d’une filière de l’économie de l’habitat.
Le 29 mars, les élus de la communauté de communes du Larmont ont voté à l’unanimité l’adhésion de la C.C.L. à la création du Pôlemétropolitain Centre Franche-Comté. Les élus du Grand Besançon l’ont approuvé également le même jour, à la suite d’une rencontre avec Alain Chrétien, le maire deVesoul venu exposer son point de vue sur l’intérêt de ce projet. Rappelons que ce réseau d’agglomération réunit 320 000 habitants. Le cas échéant, le Pôle étudiera l’opportunité de rap- prochements possibles avec la Suis- se. T.C.
tage de poids à un territoire qui aura à jouer des coudes pour exister entre le Pôle métropolitain du sillon alpin et le Pôle métropolitain Strasbourg- Mulhouse. “On comble un vide qui se créait entre le nord Franche-Comté et le Grand Dijon” estime Patrick Gen- re, maire de Pontarlier et président de la Communauté de communes du Lar- mont. Il ajoute : “Nous avons tout inté- rêt à coopérer et à échanger à une époque où les fonds publics se raréfient. Grâ- ce au pôle, nous allons bénéficier d’un effet d’entraînement qui va nous per- mettre d’irriguer tout le Haut-Doubs et pas seulement la communauté de
communes du Larmont.” Peser plus lourd face aux décideurs pour défendre des projets structurants pour un territoire, voilà l’objectif. Mais de là à dire que le Pôle métropolitain centre Franche-Comté pourrait solu- tionner la question de l’aménagement de la R.N. 57 tant attendu dans le Haut- Doubs, c’est aller un peu vite en besogne. Patrick Genre le reconnaît. “Le Pôle ne résoudra pas la R.N. 57, mais il don- nera une chance de plus d’aboutir. Nous avons aussi tout à gagner à ce que Besançon se renforce sur l’Université par exemple, pour nos enfants qui vont étudier là-bas.”
“Nous avons tout à gagner.”
Les champs de discus- sions sont divers et variés. Mais la coopéra- tion ira au-delà, puis- qu’elle doit favoriser la prospective, l’émergence de projets communs et le lobbying auprès des décideurs. Au final, cet- te union devrait per- mettre de donner davan-
L’ÉVÉNEMENT
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CLAIRS-SOLEILS : APRÈS LE COUP DE BARRE, LE RENOUVEAU ?
Situé en zone sensible, le quartier des Clairs-Soleils a bénéficié du plan de rénovation urbaine de 40 millions d’euros. Les anciens habitants ont dû quitter leur quartier après la démolition de la “Banane” ou du “Petit Chicago”. D’autres y sont revenus malgré des loyers un peu plus chers mais nettement mieux isolés et confortables. Environ 2 300 personnes vivent aujourd’hui dans un nouveau cadre où les services médicaux et commerciaux sont appelés à se développer. Derrière cette belle image se cachent pourtant des réalités plus complexes, avec chômage et misère sociale.
1980, Clairs-Soleils et les barres d’immeubles (photos ville de Besançon).
RÉNOVATION URBAINE Un nouveau quartier, mais le chômage demeure Clairs-So : que sont-ils devenus ? Ces habitants arrachés à leur ancien appartement sont heureux de (re)vivre dans un quartier flambant neuf où l’insécurité a diminué. “Clairs-So” est dans la lumière mais le nuage de la misère sociale plane toujours. La peinture n’efface pas tout.
I ls ont débarrassé le plancher, fait place nette, éliminé, jeté, trié, décloué, décampé. Un coup de balai et hop, ils ont fermé à jamais la porte de leur appartement pour en rou- vrir une plus jolie, plus grande, plus sécurisante,mieux isolée. Grâce au pro- gramme de rénovation urbaine (P.R.U.)
Tombées sous le coup des pelleteuses, les barres d’immeubles des années soixante mal isolées ont laissé naître un espace aéré faisant de ce lieu de l’est bisontin jadis considéré comme un coupe-gorge, un nouveau quartier moins sensible. Preuve s’il en était, un des bâtiments aujourd’hui disparu fut baptisé “Petit Chicago”. Comme un symbole, ce sont ces habitants, aujour- d’hui 2 700, qui ont désigné le nouveau cœur des Clairs-Soleils “Place des Lumières”. “Nous avons reçu 480 réponses lorsque nous avons consulté les gens pour qu’ils baptisent la place” témoigne BrahimBelkhaïd, président du Conseil consultatif des Clairs-Soleils, heureux de montrer que les gens qui vivent ici tiennent à leur espace. La zone fait figure d’éprouvette test à l’échelle de la capitale comtoise. C’est la plus achevée dans sa reconversion urbanistique. Près de 320 logements ont été détruits sur les sites Mirabeau (56 logements libérés en 2008), de la Banane (80 libérés en 2006), du F.P.A. Place Sud (88 libérés en 2004) et du P.S.R. (64 libérés en 2008). Pour recons- truire enneuf,près de 40millions d’euros ont été investis par l’État, la Région, la Ville. À noter que ce chantier a permis à des personnes des Clairs-So de dégo- ter un job dans le cadre de la clause d’insertion sur les chantiers. Ainsi, 10 habitants des Clairs-Soleils ont œuvré à la réalisation du plan de rénovation urbaine (P.R.U.) Clairs-Soleils et Pla- noise entre 2002 et 2009. Deux d’entre eux ont même signé un contrat à durée indéterminée ! Une broutille ? Pas tant que cela. “Nous avons fait pour les gens vivent bien ici. On pense y être parve- nus. Maintenant, il faut leur trouver de l’activité, un emploi.Tous les problèmes ne sont pas réglés d’autant qu’il reste la question de la tranquillité publique” concèdeAbdel Ghezali, adjoint de quar- tier des Clairs-Soleils tout en nous gui- dant dans cette rue de Chalezeule qu’il
mené depuis 2004, les habitants du quartier des Clairs-Soleils vivent aujour- d’hui pour la moitié d’entre eux dans des appartements flambant neufs. Certes, ils payent un peu plus cher leur loyer mais déboursent moins de charges en chauffage notamment (lire par ailleurs).
Hausse de 8 % à 15 % des loyers mais baisse des charges Où habitent les habitants qui ont dû quitter leur quartier ? Sur lʼensemble des 4 bâtiments démolis, 192 départs ont été enregistrés depuis sep- tembre 2002. Parmi ces 192 départs, 47 familles sont parties chez dʼautres bailleurs que Grand Besançon Habi- tat ou dans le privé. Les prix des loyers à lʼimage de G.B.H. ont légèrement augmenté. Les surfaces aussi. Un T3 de 70 m 2 est loué 549,31 euros (charges comprises) dans le nouveau bâtiment Arc-en-Ciel composé de 45 logements. Un T4 aux Lumières du Jour est loué 631 euros. Pour les Tours 102-104- 108, un T4 est loué 679 euros. Ici, les loyers ont augmenté de 15 % mais compte tenu des améliorations ther- miques, la hausse nʼest que de 8 %. Pour la Tour 73 (ancienne), un T4 est loué 483 euros, soit une augmentation de 8 % depuis la réhabilitation. Destination des relogements : - 46,40 % à Clairs Soleils-Bregille - 14,60 % hors Besançon ou inconnu - 12,50 % à Planoise - 13 % à Palente-Saint-Ferjeux-Saint- Claude - 4,10 % à Fontaine Écu-Montrapon - 5,20 % aux Chaprais - 4,20 % aux Tilleroyes-Amitié-Centre- ville
connaît bien. Pendant la visite, une dame depuis le troisième étage l’interpelle et nous invitemême à déjeu- ner : “Les gens sont chaleureux” souffle Abdel Ghezali, qui tient des perma- nences au centre Martin Luther-King, espace de rencontre, d’aide, de culture. Les jeunes s’y retrouvent. C’est un vrai espace d’échange. Le conseiller muni- cipal à son niveau tente d’orienter et motiver les jeunes. Le constat est cin- glant : d’après une étude de Pôle emploi et de l’I.N.S.E.E., il y avait 453 deman- deurs d’emplois ici sur une population de 2 373 habitants. 71,5 % chômeurs étaient âgés entre 25 et 49 ans et 14,4% avaient moins de 25 ans. L’évolution 2009-2010 (situation au 31 décembre) des demandeurs d’emploi dans la zone urbaine sensible est plus forte que pour l’ensemble de la ville avec respective- ment 3,9 % et 1 % d’évolution. Si l’on s’en tient aux seules catégories tenues de rechercher activement un emploi (A, B et C), l’écart est encore plus impor- tant : 4,4%pour les Clairs-Soleils contre 0,3 % pour la ville. “Cela montre bien que tout est fragile… surtout lorsque l’on sait que des postes d’enseignants vont être supprimés. C’est inquiétant” s’énerve Abdel Ghezali. Les problèmes de tranquillité publique toujours présents, surtout l’été, ont net- tement diminué. Mais la plus grande crainte de Sofiane, 33 ans, c’est que la presse parle davantage des faits-divers que du prochain vide-greniers organi- sé dimanche 29 avril ou le fait que le club de foot a obtenu le prix du fair- play . En attendant le firmament, les Clairs-Soleils entrevoient une éclair- cie. E.Ch.
Depuis chez lui, Brahim Belkhaïd ne voit plus de grandes barres… mais un nouveau quartier.
Les vaches pais- sent à Clairs- Soleils au début
des années soixante…
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Clairs-So, en bref
- Nombre d’habitants en 2009 2 373 (Source I.N.S.E.E.) 2006 2 891 - Revenu fiscal médian en 2008 11 086 euros par an (16 936 pour les Bisontins). - Part de la population à bas revenus. 34,30 % (11,8 % à Besançon). - Part des ménages dʼau moins 6 personnes. 4,1 % (1,8 % à Besançon). - Part des jeunes adultes sans diplôme de niveau au moins égal au bac en 2007. 72,3 % (33,2 % à Besançon) - Indicateur de monoparentalité avec jeunes enfants. 6,8 % (4 % à Besançon). - Bénéficiaires des Allocations familiales. 911 allocataires sur 2 090 personnes. 263 personnes perçoivent le R.S.A. (revenu de solidarité active). - Bénéficiaires de la Couverture maladie uni- verselle (C.M.U.). 640. - Part des ménages locataires fin 2009 93,4 % (56,8 % à Besançon). - Part des employés et ouvriers 2007-2009. 80,7 % (55,7 % à Besançon). - Offre de logements. 358 logements ont été reconstruits sur les 320 démolis. Actuellement, on compte 232 logements sociaux (192 sur site), 92 logements locatifs privés et 34 logements en accession.
COMMERCE Comment attirer les investisseurs ? Une locomotive sans les wagons Le nouveau magasin Spar dope l’activité commerciale mais c’est encore le flou total pour combler le vide dans
La chronologie des travaux Les destructions 2004:destruction du “Logement-foyer” 2005 : destruction du “Mirabeau” 2006 : destruction de la “Tour 106”, de la Banane 2007 : destruction du magasin Coccinelle 2008 : destruction de la M.J.C., du “P.S.R.” Les constructions 2008 : construction des “Soleils levants”, du “bas- sin de rétention”, 2009 : construction des “Terrasses du Soleil” 2011 : création de la place des Lumières Rénovations 2008 : Centre Martin Luther-King 2009 : extension de la médiathèque Aimé-Césaire
les cellules situées place des Lumières. Difficile de convaincre les investisseurs…
ÉDUCATION 83,9 % de réussite au brevet Le collège de la mixité
et de la réussite
16 heures, dans la cour du collège des Clairs-Soleils, ça discute, ça crie, ça cha- hute gentiment. La vie quoi. Puis, le son strident de la cloche reten- tit. Un à un, des sixièmes aux troisièmes, 550 élèves se rangent en ligne en attendant que leur professeur demaths ou d’espagnol vienne les chercher pour les conduire en salle de classe. Scè- ne de vie… pas si courante que cela pour les Clairs-Soleils. “À mon arrivée, j’ai tout de suite imposé le rangement dans la cour. C’est un symbole, mais c’est effi- cace” témoigne le principal qui se bat pour casser cette image de collège difficile. Jean-Luc Gorgol maîtrise assez bien le sujet. Avant d’accéder à la tête de cet établissement tota- lement rénové en 2009, il a diri- gé un collège aux Mureaux dans la banlieue parisienne. Et visi- blement, les collégiens de Clairs- Soleils font figure d’anges. Pour exemple, le taux d’absence des élèves qui évoluait entre 2 et 9 % varie aujourd’hui entre 1,5 et 3%. Les journées d’exclusion ont, elles, diminué de 70 à 29 jours sans que les surveillants soient plus laxistes. Le principal qui a placardé sur le mur de son bureau un pense- Avec un excellent taux de réussite au brevet puis d’accès au lycée, une baisse des exclusions temporaires de 70 à 29 jours, le collège des Clairs- Soleils n’a rien à envier aux autres. Mieux, il fait des envieux. Un documentaire télévisé y sera tourné en mai.
si Bregille, des Chaprais, de Thi- se, Roche ou Chalezeule. “C’est une bonne mixité et surtout une bonne équipe pédagogique de 50 professeurs” dit-il, épaulé par Catherine Mesnier, principale adjointe. L’établissement va orga- niser un échange sur 2 ans avec des collèges allemands, polonais et turcs sur le thème de l’eau. Avant cela, une équipe télévisée va tourner un film documentai- re en mai ! Cinq parents d’élèves prendront la place de leur enfant en classe de sixième. Une belle image, au moins aussi belle que la participation d’une équipe de filles aux championnats de Fran- ce U.N.S.S. de handball en mai à Bar-le-Duc. Comme les sept autres collèges de la ville, cet établissement doit faire face aux restrictions de postes. Comme les autres, il y a bien quelques bagarres (qui valent un jour d’exclusion) et comme les autres, l’établissement fait la traque à l’utilisation effrénée du téléphone portable. En revanche, le principal dit n’avoir aucun pro- blème de drogues dans l’enceinte de son établissement, ni d’alcool. Il suffisait de franchir la porte de l’établissement pour casser les images préconçues… T.C.
bête des chiffres à atteindre dépas- se les objectifs fixés. Alors que la réussite au brevet était de 75 % il y a quelques années, elle a grim- pé à 83,9 % en 2011 avec une moyenne de 80 % les trois der- nières années. 70 % des élèves des “Clairs-So” vont ensuite en seconde générale et 80%de ceux- ci passent ensuite en première générale. De quoi clouer le bec aux mauvaises langues ou décol- ler des étiquettes qui, lorsqu’elles sont collées, ont bien du mal à déguerpir. Flambant neuf, l’établissement est toujours bien conservé depuis 2009. Pas de tags, peu de gravures sur les murs. Tout est nickel. Quant à la typologie sociale des élèves, là est la for- ce de
Carole et Nicolas Clément installés depuis le 25 février : “On reçoit un excellent accueil.”
L a porte est ouverte tous les jours.Venu chercher du pain encore chaud ou la plaque de beurre qui lui manquait, l’habitant du quartier a trouvé avec lemaga- sin Spar un nouveau service, de qualité. Certains regrettent que la mairie n’ait pas privilégié l’arrivée d’un magasin de hard discount , pour bénéficier de prix bas. Besan- çon a préféré choisir l’enseigne du groupe Casino en négociant avec celui-ci. On igno- re les contreparties de la négociation, mais Casino a bien daigné répondre à l’appel de la Ville. À vrai dire, peu d’investisseurs se sont bousculés au portillon des Clairs-Soleils. Mis à part des projets de restauration rapi- de bloqués par laVille et son comité de pilo- tage, peu de “grandes” enseignes étaient intéressées par ce local de 292 m 2 de ven- te. À tort ? Depuis le 25 février et l’ouverture de Spar, les clients semblent ravis : “ On trouve de tout. ça dépanne bien” dit l’un d’entre eux qui repart avec un sac rempli de fruits et deux boîtes de gâteaux. Les gérants, qui tenaient un magasin de ce type aux Chaprais, sont aux anges. “Quand Casino nous a proposé de gérer ce local ici, on nous a dit qu’il nous faudrait deux chiens et un fusil sous le comptoir (rires). On en a marre de cette image car on a trouvé un accueil chaleureux ! Une dame nous appor- te même le thé… pour nous remercier d’être là. C’est touchant” témoignent Carole et Nicolas Clément, les deux gérants. Ils disent “ avoir tiré les prix au plus bas” pour répondre aux attentes des clients. Jusqu’à présent, leur activité se déroule “à merveille” disent ces deux commerçants qui n’ont jusque-là pas eu de soucis, ni de sécurité, ni de vols. Quelques gâteaux ont bien disparu. Rien de méchant. Néanmoins, Spar se sent un peu esseulé : “Nous aimerions que les cel- lules commerciales soient remplies. On se
sent un peu seul aumilieu de lamer” explique Nicolas Clément. Des pourparlers (lire par ailleurs) sont engagés pour inciter les inves- tisseurs à commercer ici. Selon Spar, la typo- logie du client est variable. Elle s’étend de l’acheteur aisé à celui qui n’a plus assez d’argent pour se nourrir le 10 du mois. “ Actuellement, le panier moyen varie entre 5,50 et 8 euros” annonce le gérant derrière la caisse de sonmagasin. Un client le salue. 20 heures, il est temps de baisser le rideau. La vie reprendra le lendemain, à 8 heures Les Clairs-Sommeillent. À la recherche d’une boucherie, brasserie, boulangerie, banque, opticien… C ombler les cinq cellules commerciales vides tout en assurant une diversité commerciale est lʼobjectif de la Vil- le. Simple sur le papier, plus difficile dans les faits. Des pistes sont néanmoins évo- quées : “Une boucherie va sʼinstaller” dit prudemment Jacques Mariot, adjoint au commerce. Ce dernier espère convaincre une brasserie, une boulangerie, un opticien et une banque. La Poste sʼest positionnée mais elle demande à ce quʼun agent (payé par la ville) assure la sécurité. Besançon nʼa pas donné suite. La Poste pourrait alors ouvrir un espace avec lʼappui dʼun com- merçant. Tous les quartiers bisontins ne sont pas logés à la même enseigne : pour remplacer le départ dʼun commerçant dans la zone située en face la clinique Saint-Vin- cent (quartier des Tilleroyes), la Ville a enre- gistré 11 demandes !
Filmer les parents en classe.
l’établissement : “Nous avons 25 % des parents d’élèves dont la catégorie socioprofessionnel- le est défavorisée et 30 % de catégo- rie favorisée” cal- cule Jean-Luc Gor- gol. Son établissement recrute des élèves de Clairs-Soleils bien sûr mais aus-
Le principal et la principale adjointe cassent l’étiquette d’établissement difficile, chiffres à l’appui.
BESANÇON
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TRANSPORTS Des accidents en chaîne Micropolis, au carrefour des accrochages ! L’aménagement de la bretelle sous le pont vers Micropolis a causé de nombreux accidents matériels entre véhicules depuis janvier. La D.R.E.A.L. a conscien- ce du problème. Elle pourrait installer un radar.
D e la tôle froissée et des dents qui grincent. Depuis le 23 décembre et l’aménagement d’un nouveau “cédez le pas- sage” à hauteur de Micropolis, les acci- dents matériels se développent dans un secteur emprunté par près de 25 000 véhicules par jour. Pas une semaine sans que des automobilistes s’arrêtent anarchiquement en bord de la R.N. 57 pour dresser un constat amiable d’accident. Souvent, ils n’ont pas vu la voiture qui freinait devant eux ou ont coupé la trajectoire à une voiture rou- lant sur la 2 x 2 voies de la R.N. 57. Le “lieu de tous les dangers” est situé sous le pont de la R.D. 673 (pont qui relie la rue de Dole à la 2 x 2 voies menant à Dole) et la R.N. 57 (sens Beu- re-Vesoul). Lorsque les automobiles déboulent depuis Dole et empruntent la bretelle d’accès leur permettant de rejoindre les directions de Montbéliard et Vesoul, elles se retrouvent face à un court “cédez le passage” et n’ont sur- tout plus la voie d’accès qui leur était préalablement réservée. Du coup, beau- coup de conducteurs se font surprendre. Les premiers ont soit percuté le véhi- cule devant eux ou accroché un véhi- cule arrivant depuis Micropolis.
La D.I.R.-Est qui exploite ce tronçon de route a conscience de cette diffi- culté des usagers à s’insérer : “Nous avons des remontées de la part de la Police mais nous n’avons pas encore de statistiques précises” , dit Jean Schlos- ser, chef de la division exploitation Besançon. Néanmoins, la D.I.R.-Est a eu connaissance de 8 accidents (qui ont nécessité le déplacement des forces de l’ordre) dont 4 en janvier, 3 en février et 1 en mars. Quatre impliquaient des véhicules légers entre eux et quatre véhicules légers avec des poids lourds. “Pour ces 8 cas, nous avons recensé deux blessés légers” calcule la D.I.R.-Est.
Sous le pont, de nombreux accrochages, heureusement sans graves conséquences, ont été constatés depuis janvier.
EN BREF
Petite précision pour les automobilistes grincheux de ce changement, il a été opéré pour fluidifier le trafic de la R.N. 57. Quant à la vitesse dans la bretelle (de Dole vers Vesoul), elle est limitée à 30 km/h. La D.R.E.A.L. (direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement) qui a pourtant
La bretelle limitée à 30 km/h.
Musique Prochain concert des Dimanches Musicaux organisés par l’association Dev’art, l’I.U.F.M. et l’Université de Franche-Comté dimanche 13 mai à 15 h 30 à l’espace culturel “Le gymnase”, Fort Griffon à Besançon. Concert de piano de Matthieu Brassart (Scriabine, Brahms et Chopin). Entrée libre et Du 8 mai au 10 juin, l’association Ritmo da Capoeira organise l’exposition “Lita Cerqueira - L’exposition sera accrochée dans la Galerie du Centre Diocésain au 20, rue Mégevand à Besançon. Le vernissage aura lieu en présence de l’artiste, vendredi 11 mai à partir de 18 h. Vide-greniers Vide-greniers de l’école primaire La Bruyère, rue du Refuge à Besançon, le samedi 12 mai de 8 heures à 18 heures. Inscription possible au 03 81 50 11 50. Photographe Bahianaise”. Pèlerinage Le Service interdiocésain des Pèlerinages de Besançon et Belfort- Montbéliard organise du 4 au 9 juin, un pèlerinage au sanctuaire de Fatima (Portugal). À l’aller par avion, visite des villes de Porto et Lisbonne, retour également en avion, par Saint-Jacques-de- Compostelle. Les transports sur place seront effectués en bus. Renseignements et inscriptions au 03 81 25 28 22. gratuite dans la limite des places disponibles. Expo
construit l’édifice dans les normes pour- rait engager des modifications : “Nous sommes en train de rechercher des solu- tions pour sécuriser cette insertion tran- sitoire. Deux hypothèses s’offrent à nous : placer un radar fixe après les feux de Micropolis ou installer un dis- positif de feux tricolores dits de mise au rouge. Lorsque les voitures roule- ront trop vite, le feu deviendra rouge” précise Christophe Pauchon, respon- sable des transports, mobilités et infra-
structures à la D.R.E.A.L. L’idée est de diminuer la vitesse des véhicules arrivant de Beure afin que ceux provenant de Dole puissent s’insérer plus facilement (zone limitée à 50 km/h). Dans l’attente du boucla- ge de la mise à 2 x 2 voies du contour- nement de Besançon, le carrefour ne changera pas de physionomie. Un conseil : roulez mollo…
E.Ch.
COMMERCE
Au 226, route de Dole Le centre commercial se remplit Le promoteur du centre commercial dit de la “Chaufferie bois” vient d’obtenir une autorisation administrative globale
L a vie du centre commercial situé au bord de la Nationale à la hau- teur de l’hôpital Minjoz, baptisé centre commercial de la Chauf- ferie bois du fait de son immédiate proxi- mité avec cet équipement municipal emblématique du secteur, vient de connaître un épisode de plus. Son pro- moteur a obtenu le 20 mars dernier le feu vert de la commission départemen- tale d’aménagement commercial d’aménagement commer- cial. Une grande enseigne est déjà sur les rangs.
Il reste 8 des 17 cellules commer- ciales encore inoccupées. La plus grande vient d’être réservée.
(C.D.A.C.) pour une sur- face demandée de 2 810 m 2 , correspondant aux 8 cellules restant à commercialiser sur les 17 que comprend cet édifi- ce de 5 000 m 2 . Selon la préfecture du Doubs, il s’agit d’une cellule de 850 m 2 et de 7 autres cel- lules de 280 m 2 chacune. “Nous avons sollicité cet- te C.D.A.C. globale afin de faciliter et d’accélérer les démarches pour les futurs acheteurs ou loca-
ré a quitté les lieux depuis son instal- lation. Le premier à s’y être installé était le storiste Philiponet.Au total, une ving- taine de personnes travaillent dans ces cellules commerciales. “Avec les autres cellules qui vont se remplir, entre vingt et quarante emplois nouveaux devraient arriver” note le développeur. Pour les candidats à l’installation, les tarifs sont les suivants : 130 euros du mètre carré hors taxes par an en loca- tion, ou 1 850 euros hors taxes du mètre carré à l’achat. Pour l’instant, les occu- pants se partagent équitablement entre la location et l’acquisition. J.-F.H.
taires de ces cellules à qui on fait ainsi gagner trois mois” explique Sébastien Henry, le développeur commercial de la société G.N.C. Holding, basée à Jouy- aux-Arches en Moselle, initiatrice de ce projet sorti de terre en 2009. La surfa- ce de 850 m 2 , située en bord de cet axe où passent 60 000 véhicules par jour, vient d’être réservée par “une grande enseigne d’équipement de la personne” confie le promoteur. D’aucuns s’étaient étonnés que ce centre commercial construit et aménagé il y a déjà près de trois ans ne soit toujours pas rempli. La société G.N.C. a son expli- cation. “Contrairement à d’autres pro-
moteurs, nous faisons de la commercia- lisation inversée ajoute Sébastien Hen- ry. C’est-à-dire que l’on construit déjà le bâtiment, on aménage les abords, sans attendre que des enseignes se soient déjà positionnés. C’est une autre stratégie, qui évite de lancer un projet sans jamais le mener à bien.” Depuis son ouverture, ce centre commercial a déjà accueilli huit enseignes, les dernières en date étant la Centrale des coiffeurs et l’artisan en décoration Marc Maïello qui a déména- gé de son précédent emplacement de Valentin pour améliorer sa visibilité. Seul un négociant en fenêtres dont l’activité n’a pas connu le succès espé-
1 850 euros hors taxes le mètre carré.
BESANÇON
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POLICE Prague en novembre Les lutteurs de la police préparent les championnats d’Europe Directeur technique national de l’équipe de France Police de lutte, Emmanuel Pin accompagnera les 12 athlètes qui participeront aux prochains championnats d’Europe Police. Le Bisontin Aurélien Bozonet et le champion olympique Steeve Guénot seront du voyage.
E mmanuel Pin est brigadier- chef de police. Il fait partie de l’équipe d’enquêteur de la P.J. à Besançon. Ce fonctionnaire à une autre casquette. Début novembre, il quittera son bureau de la Gare d’Eau et les affaires courantes pour rejoindre Prague où se dérouleront les cham- pionnats d’Europe de lutte Police. Cet ancien lutteur de haut niveau qui
été l’entraîneur de 2001 à 2007. “J’ai plus un rôle d’organisateur, de ges- tionnaire, qui est compatible avec mon métier dans lequel je m’implique à 100 %” dit-il. Dans le cadre de sa fonction, il fera néanmoins le déplacement en Répu- blique Tchèque avec les douze lutteurs (6 en lutte libre et autant en lutte gré- co-romaine) de l’équipe de France Poli- ce qui défendront le drapeau tricolo- re lors de cette compétition dans laquelle dix-neuf nations sont engagées. “ On vise 2 à 3 médailles sachant qu’il y a quatre ans, à Moscou, nous en avons remporté deux” annonce le D.T.N. Un objectif raisonnable pour cette équipe qui s’appuie sur des valeurs sûres com- me Aurélien Bozonet, de la brigade anti-criminalité de Besançon, qui est aussi vice-champion d’Europe. L’autre pointure de cette équipe est Steeve Guénot, champion olympique de lut- te à Pékin qui participera aux pro- chains J.O. de Londres. Ce sportif de haut niveau a rejoint la police natio-
nale après avoir travaillé à la R.A.T.P. Les combats s’annoncent âpres, car l’équipe de France Police aura face à elle des pointures de la discipline. “On retrouve dans cette compétition beau- coup de champions olympiques, de champions d’Europe civils. L’Allemagne, la Russie, la Pologne, la Bulgarie ou encore la République Tchèque sont des nations où la lutte est presque un sport national. Le niveau est très élevé” pour- suit Emmanuel Pin. Jusqu’au mois de novembre, l’équipe de France de lutte Police va donc pour- suivre sa préparation. Du 12 au 16 mars, elle était présente à Besan- çon où elle s’est entraînée pendant une semaine avec le C.P.B. et le Pôle Fran- ce desMontboucons. “Nous avons volon- tairement démarré notre préparation par Besançon qui est une ville qui comp- te dans le paysage de la lutte françai- se.” Les deux prochains stages auront lieu à Nîmes et à Clermont-Ferrand.
a fait ses classes au Club Pugilistique Bisontin aux côtés de Ghani Yalouz a continué à pratiquer ce sport mais sous lemaillot de la Fédération Sporti- ve de Police Nationale qui réunit 25 000 licen- ciés en France toutes dis- ciplines confondues. À 40 ans, Emmanuel Pin ne combat plus. Il est désormais directeur tech- nique national de l’équipe de France de lut- te Police après en avoir
Vice champion d’Europe bisontin.
Emmanuel Pin a disputé deux championnats d’Europe de lutte en tant qu'athlète sous les couleurs de la police nationale qu’il a intégrée en 1993.
T.C.
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