La Presse Bisontine 132 - Mai 2012

POLITIQUE

La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012 39

LÉGISLATIVES 5 ème circonscription “Je pars pour gagner” L’ex-conseillère régionale Nathalie Bertin, adjointe au maire de Pontarlier, est la candidate portée une vague de militants U.M.P. qui rejettent la candidature d’Annie Genevard, maire de Morteau. Elle s’explique sur son engagement qui repose sur des bases solides.

L a Presse Bisontine : Vous êtes la candidate de la dissidence qui s’opère actuellement à droi- te sur la 5ème circonscription. Sous quelle étiquette vous présentez-vous ? Nathalie Bertin : Je me présente sous l’étiquette Parti Radical Nouvelle Droite. Le Parti Radi- cal de Jean-Louis Borloo est une composante de l’U.M.P. jusqu’à preuve du contraire.Mes valeurs sont à droite ! Je n’ai pas chan- gé d’avis depuis trente ans. J’ai des valeurs morales, des convic- tions humanistes et solidaires. Mon suppléant Christian Cou- tal est de l’U.M.P., il incarne cet- te nouvelle droite. Ma philoso- phie politique, c’est d’abord l’entreprise, l’économie, et ensui- te l’investissement dans le social. On ne fait pas de social sans des entreprises fortes. L.P.B. : Vous avez été sollicitée par ce groupe dissident qui compte beau- coup de cadres de l’U.M.P. pour por- ter leurs valeurs. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager dans cette bataille électorale alors que vous sem- bliez en retrait de ces grands rendez- vous ?

N.B. : C’est une décision que je n’ai pas prise à la légère. J’ai consulté ma famille, mes amis. Un engagement comme celui-ci se pèse. Je pense avoir la matu- rité pour défendre les intérêts de ce territoire. L.P.B. : Le député Jean-Marie Binétruy condamne votre candidature qu’il com- pare à une “opération de division de la droite”. Qu’est-ce que cela vous inspire ? N.B. : C’est comme d’habitude une déclaration lance-flammes. Mais elle ne changera rien à ma

fut pas le successeur légitime de Roland Vuillaume dont il fut le suppléant ? Je suis accusée de la division alors que j’ai un comportement démocrate qui ne fera pas perdre la droite. Il y aura des primaires, entre deux personnes qui ont une vision pour un territoire et une atti- tude différentes. Jean-Marie Binétruy condamne alors que cela fait partie de la démocra- tie. L.P.B. : On sait que les relations entre vous et Jean-Marie Binétruy sont ten- dues depuis longtemps. Que s’est-il passé pour en arriver à un tel point de rupture ? N.B. : Après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, Jean-Marie Binétruy m’a demandé d’être sa suppléante. J’ai fait campagne à ses côtés. Il a été élu. Puis je l’ai informé de mon intention de me présenter aux élections séna- toriales. Il m’a clairement répon- du qu’Annie Genevard était déjà positionnée. Pour l’équilibre des mandats sur le territoire, je me suis permise de lui signifier qu’il serait regrettable que le dépu-

Nathalie Bertin se présente sous l’étiquette du Parti Radical - Nouvelle droite.

décision. Je suis déterminée. À vrai dire, je m’attendais à une réaction de sa part. Cependant il ne répond pas sur le fond, à savoir pourquoi, alors que je suis sa suppléante, je ne suis pas une candidate légiti- me. Je n’ai pas été consultée. Est-ce que lui ne

qu’aux dernières régionales, c’est elle qui a eu ma tête. J’ai reçu tellement de pression qu’il m’a fallu un temps de recul impor- tant pour ne pas être dans l’amertume aujourd’hui. Ce n’est pas une revanche non plus. Cela l’aurait été il y a un an tant j’avais été blessée. Ils ont pen- sé que j’étais fichue. Mais j’ai de l’énergie à revendre. Ce qui me préoccupe maintenant, c’est de gagner. Je ferai campagne comme je l’ai toujours fait, sans coups bas.

té et le sénateur soient de Mor- teau. En vain. La rupture a eu lieu à ce moment-là. L.P.B. : Est-ce un règlement de comp- te ou une revanche ? N.B. : Je ne veux pas d’un règle- ment de compte avec Annie Genevard qui s’est présentée aux dernières sénatoriales avec le résultat que l’on connaît. Elle m’a d’ailleurs accusée de l’avoir fait perdre, mais à aucun moment elle ne s’est remise en question. Je considère plutôt

“Avec moi, il n’y aura plus de sournoise- ries.”

L.P.B. : Est-ce que vous avez été sur- prise de l’ampleur de cette dissiden- ce à droite que vous incarnez aujour- d’hui ? N.B. : Je me suis dit que ce que j’avais perçu en 2008 sur la pré- gnance du binôme Jean-Marie Binétruy-Annie Genevard s’était généralisé. C’est comme si j’avais ouvert la voie. Beaucoup de per- sonnes veulent que cela chan- ge.

Propos recueillis par T.C.

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