La Presse Bisontine 132 - Mai 2012

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012

PASSION

Nouvelle tendance

Besançon mord à l’hameçon du street fishing Pêcher en ville et remettre le poisson vivant à l’eau est tendance. Silures, brochets, sandres et autres carnassiers n’ont qu’à bien se tenir. Premiers lancers à partir du 1 er mai.

En float tub, ce pêcheur vient d’épuiser un chevesne… qu’il remettra à l’eau.

D ans le fond du Doubs coulant à hauteur du Pont de Bregille ou du Pont Battant, il n’y a pas que des vélos rouillés ou des barrières ! Il y a des poissons, en densité. Le dernier grand spéci- men à avoir succombé au leur- re artificiel de Sébastien, c’était un silure d’1,50 m pris l’année dernière en face de la Rodia. En ville, le poisson a le droit de cité et certaines espèces ont trouvé ici un calme relatif en raison du nombre restreint de pêcheurs. La tranquillité des brochets, sandres, silures, chevesnes est aujourd’hui chamboulée par l’arrivée du street fishing, (en français pêche en ville), tech- nique qui permet aux citadins de s’évader. L’association les “ Fisheurs comtois” créée il y a un an promeut cette technique qui consiste à arpenter les berges avec peu de matériel. Un lancer, une boîte de leurres et une épui- sette suffisent pour se mettre en action de pêche. “Ce n’est pas la pêche de grand-père où l’on prend

Doubs s’y prête parfaitement paraît-il : “Les berges sont assez douces” note Sébastien Éveillé qui possède des coins à sandres, poisson rare, qu’il préfère tenir secrets. Au sein de l’association, les membres discutent, parlent tech- nique et surtout organisent des nettoyages de berges, des com- pétitions (peut-être en septembre àBesançon). “Bientôt,nous allons créer une école de pêche pour apprendre aux jeunes âgés de plus de 12 ans cette technique” émet le vice-président. L’investissement pour s’adonner à cette passion est peu coûteux : il suffit d’une carte de pêche (70 euros), d’un lancer avec mou- linet et quelques poissons nageurs… et l’épuisette. Cer- tains mordus utilisent la tech- nique du float tub (notre photo). Dans un boudin, le disciple de Saint-Pierre se laisse dériver pour rejoindre des postes de pêche. À lui ensuite d’accrocher le bon spécimen… E.Ch.

le poisson pour le manger. Nous, c’est pour le coup de ligne car nous le relâchons, sans le bles- ser” témoigne Sébastien Éveillé, le vice-président des “Fisheurs comtois”. Lui, comme ses amis, a toujours sa canne à pêche dans sa voitu- re. Le 1 er mai, lorsque la pêche aux carnassiers sera ouverte dans le domaine public de deuxiè- me catégorie, il balancera son leurre derrière une pile de pont ou un banc de nénuphar. C’est aussi l’occasion de souffler après ou avant une journée de travail : “C’est rapide pour se mettre en place. Si vous avez une heure à tuer entre un rendez-vous, c’est parfait…” dit-il. Que ce soit sous le pont de Bre- gille, à Tarragnoz, ou le long de la Gare d’Eau, les poissons sont au rendez-vous.Les badauds éga- lement. “Les gens viennent très facilement nous parler. Ils nous demandent s’il y a du poisson ici, ci ce n’est pas trop pollué. Ce sont souvent ces questions qui revien- nent” avoue-t-il. La Boucle du

Sébastien Éveillé, des fisheurs com- tois : “Le street fishing arrive de Paris

et de Stras- bourg. À la

pause déjeu- ner, vous pou- vez pêcher…”

UNIVERSITÉ

Après les lettres, un scientifique

Claude Condé, un président et son bilan Après six années à la présidence de l’Université de Franche- Comté, il quitte son poste pour Bruxelles où il dirigera l’antenne de l’Agence universitaire de la francophonie.

L orsqu’il est arrivé, les caisses de l’université étaient saines. À son départ, “elles le seront aussi” assure Claude Condé, président de l’Université de Franche-Comté qui a quitté sa fonction jeudi 5 avril dernier après six années (deux man- dats) à la direction d’un pôle comptabilisant 21 200 élèves répartis à Besançon et dans le Nord Franche-Comté. Ne pouvant briguer un troi- sième mandat, l’ancien pro- Et le nouveau président est… Jacques Bahi J acques Mohcine Bahi, marié, 3 enfants, est pro- fesseur des universités de Classe Exceptionnelle en Infor- matique à lʼU.F.R. Sciences et Techniques de Besançon. Ce scientifique a été élu avec 18 voix sur 22 à la tête de la pré- sidence de lʼUniversité. Dans son programme, il veut notam- ment valoriser le personnel, harmoniser les primes et reva- loriser celles des catégories C, renforcer le P.R.E.S., la recherche, favoriser lʼinterdisciplinarité… Il souhaite également organiser une vie étudiante de qualité (accueil, culture, sports) et rénover le campus.

Claude Condé cède sa place à Jacques Bahi, professeur de Sciences et Techniques.

fesseur de sciences du langa- ge, par ailleurs doyen de la faculté des lettres, cède son fauteuil après avoir mené la réforme des Universités (L.R.U.) et engagé le pôle de recherche avec la Bourgogne, nécessaire pour obtenir les crédits de l’État. Jacques Bahi le rem- place (lire par ailleurs). Aujourd’hui, l’université gère - depuis Besançon - sa masse salariale, qui représente les trois quarts d’un budget esti- mé à 220 millions d’euros. Elle emploie 3 000 salariés et se

successeur de poursuivre le travail vers le Nord Franche- Comté. “L’Aire urbaine repré- sente environ 300 000 personnes. Il faut arrêter de se regarder en concurrents et penser au ser- vice public : il y a une vraie question de structuration. Il faudrait aboutir à une inté- gration du Nord Franche-Com- té dans le P.R.E.S.” Le bilan du président semble flatteur. Il ne trouve pas de points négatifs venus entacher ses deux man- dats : “L’Université de Franche- Comté est sortie du lot et dis- pose d’une présence nationale que d’autres pourraient nous envier. Elle est respectée pour sa recherche.” Avant de partir, Claude Condé ne s’est pas repo- sé sur ses lauriers : il a dépo- sé un nouveau projet d’initiative d’excellence. “Malgré les élec- tions, il faut se battre…” conclut- il. Son successeur est préve- nu. E.Ch.

doit d’être concur- rentielle. C’est la raison pour laquel- le “nous avons engagé le P.R.E.S. avec l’Université de Bourgogne, qui n’est pas une fusion mais une réunion” insiste l’ex-président qui a demandé à son

Respectée pour sa recherche.

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