La Presse Bisontine 132 - Mai 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012

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FINANCES

La question du coût Tramway : et si on parlait

du fonctionnement ?

Le Bisontin Jacques Vuillemin s’inquiète d’une aug- mentation des impôts liés au tram.

L’ancien premier adjoint au maire Jacques Vuillemin sort de sa réserve pour poser une question fondamentale à ses yeux : combien coûtera le tram aux Bisontins, dès sa mise en service ?

30 % des recettes C.T.B. Sans faire de mauvais esprit, il est permis de penser que le tram va générer de nouvelles dépenses de fonctionnement, qu’il convien- dra d’équilibrer par une recet- te supplémentaire, par exemple par une augmentation de la sub- vention d’équilibre” estime M. Vuillemin qui a décortiqué éga- lement le budget de la C.A.G.B. “L’examen attentif du budget primitif 2011 de la C.A.G.B. montre que 31,7 millions d’euros sont inscrits au budget princi- pal au titre des subventions d’équilibre des budgets annexes, dont le budget transport.

J acques Vuillemin était sous le dernier mandat de Robert Schwint le grand argentier de laVil- le puisqu’il gérait avec rigueur ses finances en tant que pre- mier adjoint. Retiré de la vie politique, ce citoyen a sorti sa calculette et ne cache pas ses inquiétudes, malgré le discours répété maintes fois des promo- teurs du tram qui affirment à l’envi que le tram ne coûtera pas un centime d’impôt aux Bisontins. Dans le magazine d’information du Grand Besan- çon daté de novembre-décembre 2008, Jean-Louis Fousseret déclarait que “ce projet est un choix d’avenir qui ne doit pas grever le budget général du grand Besançon ni celui de la ville.” Dans un dossier spécial mobi- lité en date du 16 juin 2010, le même Jean-Louis Fousseret déclarait : “Je souhaite rassu- rer les habitants de l’agglo. Contrairement à ce qui a pu être

affirmé, les impôts locaux n’augmenteront pas. Le projet est financé grâce au Versement transport (V.T.), de plus le tram bénéficie d’un budget autonome qui se finance lui-même. Les capacités d’investissements de l’Agglo ne seront donc pas ampu- tées.” Enfin dans le journal munici- pal de Besançon daté de juillet-

tir l’autonomie financière du projet qui sera amorti avec la seule ressource du V.T. majoré. En clair, nous n’irons pas cher- cher d’autres ressources.” Selon Jacques Vuillemin pourtant, “faut-il pour autant être pleine- ment rassuré ? Pas vraiment dit- il, car il est une question qui n’est pas soulevée : celle du fonc- tionnement. Il n’est pas néces- saire d’être un financier pour comprendre que la réalisation d’un nouvel équipement ou d’un mode de transport nouveau génère obligatoirement des dépenses nouvelles de fonc- tionnement.” Les recettes du service trans- port ont trois origines : la recet- te usagers (les tickets de trans- port ou les abonnements), la subvention d’équilibre de la col- lectivité, et la taxe versement transport prélevée aux entre- prises de l’agglo. “Au temps de la C.T.B., la ville versait une subvention d’équilibre égale à

Peut-on parler de budget auto- nome alors qu’une subvention d’équilibre est nécessaire ? En outre, les charges de personnel sont réparties entre le budget primitif et les budgets annexes. Par ailleurs, les intérêts d’emprunt figurent sur la sec- tion fonctionnement du budget. Pour toutes ces raisons, il sera

intéressant de suivre l’évolution du montant de la subvention d’équilibre transport dans les années qui viennent. Toute aug- mentation devra être équilibrée par une recette supplémentaire, c’est-à-dire par l’impôt” termi- ne l’ancien élu qui dit attendre des réponses claires à ses inter- rogations.

août 2010, on pouvait y lire : “Pour être clair, aucun impôt supplémentaire ne sera prélevé auprès des habi- tants.” Propos réitérés dans la même revue en octobre de la même année par Gabriel Baulieu, le vice-président de la C.A.G.B. : “Nous sommes à même de garan-

“Faut-il pour autant être pleinement rassuré ?”

Les phrases-cultes des élus bisontins Brèves du Conseil municipal du 22 mars et du Conseil communautaire du 29 mars Les perles du conseil Marie-Noëlle Schoeller à la place du Calife. Absent pour des raisons de santé (calculs rénaux), Jean-Louis Fousseret a laissé son fauteuil de maire à Marie-Noëlle Schoeller, première adjointe. Elle l’a remplacé au pied levé… et a été applaudie en fin de conseil par les élus pour avoir dirigé les débats. Martine Jeannin, “chat” va bien : “Je suis surprise que le C.U.C.S. (Contrat urbain de cohésion sociale) subventionne les associations venant en aide aux chats errants…” dit l’élue. Réponse de Benoît Cypriani (E.E.L.V.) : “Je m’étonne que Madame Jeannin considère que le C.U.C.S. subventionne des associations s’occupant de chats errants. Ne m’expliquant pas un tel contresens, j’en viens à me dire qu’elle s’est plutôt livrée à une métaphore s’inspirant d'un roman qui a eu son heure de gloire, “chiens perdus sans colliers”, relatif à l’enfance délaissée”. Philippe Gonon (MoDem) le polémiste. Le conseiller d’opposition trouve illégal que la municipalité subventionne une association (le Pavé dans la Mare) présidée par la conjointe d’un élu. Volée de bois vert de la majorité : “C’est faire offense au maire. Tout est contrôlé et cette association reconnue” dit Marie-Noëlle Schoeller. Mireille Péquignot (opposition) : “Que l’on lance un audit pour lever toute ambiguïté.” Sport Spectacle. Cyril Devesa évoque le Tour de France (9 juillet à Besançon) : “On aurait pu patienter car les Bisontins sont déjà impactés par le Tram… E.E.L.V. s’interroge sur ce sport spectacle. La ville est sous tension.” Conseil communautaire du 29 mars Alain Chrétien maire de Vesoul, invité à donner son point de vue sur le Pôle métropolitain centre Franche-Comté : “Le but du pôle n’est pas de faire un machin supplémentaire, un zinzin, ou un monstre. On veut un cadre de dialogue, simple, qui permette de laisser libre cours à notre imagination.” Il poursuit : “Nous sommes tous le petit poucet de quelqu’un d’autre. Besançon est le petit poucet de Dijon - tollé dans l’assemblé -, comme Vesoul est le petit poucet de Besançon. Ce n’est pas faire insulte à Besançon que de le dire, c’est un fait. L’idée est de savoir ce qu’on peut retirer du plus grand qui est à côté de chez soi.” Réponse de Raymond Reylé à propos du Pôle métropolitain qui fédère cinq communautés de communes : “Sachant que le petit poucet a sauvé sa famille en semant des petits cailloux, faisons en sorte que ces cailloux ne soient pas des projectiles qu’on se jette les uns contre les autres, mais qu’ils servent à marquer notre chemin.” Pascal Bonnet : “Je crois que Dijon et Besançon ont pris conscience qu’ils étaient tous les deux des petits poucets à l’échelle européenne, on l’a vu sur la question universitaire. Elles doivent porter des bottes de sept lieux pour avancer.” Gabriel Baulieu répond à Jean Rosselot qui regrette que le Pôle métropolitain ne travaille pas à une collaboration avec Dijon : “Tu as été excellent dans ta première intervention Jean. Tu devrais te surveiller. Tu reviens à tes vieux démons.”

URBANISME Dijon donne des idées à Besançon Éco-quartier Vauban : Besançon prend des notes à Dijon Quatre étudiants bisontins ont mobilisé des partenaires pour participer à un Raid automobile dans le désert marocain. Ils ont démarché 400 sociétés et créé une vraie campagne de communication.

Q ui a dit que Besançon- Dijon rimait avec oppo- sition ? Pas plus tard que mardi 10 avril, une délégation composée du service urbanisme de la ville de Besan- çon accompagnée des membres du conseil consultatif d’habitants Grette-Butte s’est rendue en Bourgogne pour visiter l’éco- quartier Heudelet 26 à Dijon. Objectif : comprendre comment Dijon organise la réhabilitation d’un quartier militaire en éco- quartier.En terre bourguignonne comme en terre franc-comtoise, l’armée a quitté l’espace à la fin des années 2000. L’État a ven- du les friches. Dijon, comme

Besançon les a rachetées pour y construire des espaces-pilotes en terme d’environnement, de mobilité, d’économie, de déve- loppement durable. Première différence entre Besan- çon et Dijon : l’approche du pro- jet dans la maîtrise d’œuvre. Seconde différence : son suivi. L’E.P.L.A.A.D. (entreprises publiques locales d’aménagement de l’agglomération dijonnaise) a en effet engagé une démarche participative en intégrant les habitants au projet. “Nous avons créé une maison de projet où les habitants peuvent venir poser des questions. Ils ont leur répon- se au minimum en 48 heures”,

explique Claire Harel, respon- sable de cette fameuse Maison de Projet. “Placer le riverain au cœur de l’opération d’aménagement facilite la com- préhension permettant ainsi de donner un sens au projet collec- tif” dit-elle. Bref, expliquer évi- te des pétitions qui pourraient bloquer le projet. Dijon a notam- ment fédéré les écoles dans ce projet : “Les enfants bénéficient d’une pépinière et dans trois ans, ils replanteront par exemple les plants de chêne dans cet éco-quar- tier” fait remarquer la respon- sable de la maison de projet. Dijon devrait livrer son projet en 2013. Besançon devrait le fai- re en 2014. 650 logements sont prévus et laVille a choisi de gar- der une partie des bâtiments historiques. Elle a fait appel à l’architecte-urbaniste Nicolas Michelin, référence en lamatiè- re. La Ville de Besançon et des membres du C.C.H. ont visité l’éco-quartier de Dijon.

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