La Presse Bisontine 132 - Mai 2012

La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012

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Clairs-So, en bref

- Nombre d’habitants en 2009 2 373 (Source I.N.S.E.E.) 2006 2 891 - Revenu fiscal médian en 2008 11 086 euros par an (16 936 pour les Bisontins). - Part de la population à bas revenus. 34,30 % (11,8 % à Besançon). - Part des ménages dʼau moins 6 personnes. 4,1 % (1,8 % à Besançon). - Part des jeunes adultes sans diplôme de niveau au moins égal au bac en 2007. 72,3 % (33,2 % à Besançon) - Indicateur de monoparentalité avec jeunes enfants. 6,8 % (4 % à Besançon). - Bénéficiaires des Allocations familiales. 911 allocataires sur 2 090 personnes. 263 personnes perçoivent le R.S.A. (revenu de solidarité active). - Bénéficiaires de la Couverture maladie uni- verselle (C.M.U.). 640. - Part des ménages locataires fin 2009 93,4 % (56,8 % à Besançon). - Part des employés et ouvriers 2007-2009. 80,7 % (55,7 % à Besançon). - Offre de logements. 358 logements ont été reconstruits sur les 320 démolis. Actuellement, on compte 232 logements sociaux (192 sur site), 92 logements locatifs privés et 34 logements en accession.

COMMERCE Comment attirer les investisseurs ? Une locomotive sans les wagons Le nouveau magasin Spar dope l’activité commerciale mais c’est encore le flou total pour combler le vide dans

La chronologie des travaux Les destructions 2004:destruction du “Logement-foyer” 2005 : destruction du “Mirabeau” 2006 : destruction de la “Tour 106”, de la Banane 2007 : destruction du magasin Coccinelle 2008 : destruction de la M.J.C., du “P.S.R.” Les constructions 2008 : construction des “Soleils levants”, du “bas- sin de rétention”, 2009 : construction des “Terrasses du Soleil” 2011 : création de la place des Lumières Rénovations 2008 : Centre Martin Luther-King 2009 : extension de la médiathèque Aimé-Césaire

les cellules situées place des Lumières. Difficile de convaincre les investisseurs…

ÉDUCATION 83,9 % de réussite au brevet Le collège de la mixité

et de la réussite

16 heures, dans la cour du collège des Clairs-Soleils, ça discute, ça crie, ça cha- hute gentiment. La vie quoi. Puis, le son strident de la cloche reten- tit. Un à un, des sixièmes aux troisièmes, 550 élèves se rangent en ligne en attendant que leur professeur demaths ou d’espagnol vienne les chercher pour les conduire en salle de classe. Scè- ne de vie… pas si courante que cela pour les Clairs-Soleils. “À mon arrivée, j’ai tout de suite imposé le rangement dans la cour. C’est un symbole, mais c’est effi- cace” témoigne le principal qui se bat pour casser cette image de collège difficile. Jean-Luc Gorgol maîtrise assez bien le sujet. Avant d’accéder à la tête de cet établissement tota- lement rénové en 2009, il a diri- gé un collège aux Mureaux dans la banlieue parisienne. Et visi- blement, les collégiens de Clairs- Soleils font figure d’anges. Pour exemple, le taux d’absence des élèves qui évoluait entre 2 et 9 % varie aujourd’hui entre 1,5 et 3%. Les journées d’exclusion ont, elles, diminué de 70 à 29 jours sans que les surveillants soient plus laxistes. Le principal qui a placardé sur le mur de son bureau un pense- Avec un excellent taux de réussite au brevet puis d’accès au lycée, une baisse des exclusions temporaires de 70 à 29 jours, le collège des Clairs- Soleils n’a rien à envier aux autres. Mieux, il fait des envieux. Un documentaire télévisé y sera tourné en mai.

si Bregille, des Chaprais, de Thi- se, Roche ou Chalezeule. “C’est une bonne mixité et surtout une bonne équipe pédagogique de 50 professeurs” dit-il, épaulé par Catherine Mesnier, principale adjointe. L’établissement va orga- niser un échange sur 2 ans avec des collèges allemands, polonais et turcs sur le thème de l’eau. Avant cela, une équipe télévisée va tourner un film documentai- re en mai ! Cinq parents d’élèves prendront la place de leur enfant en classe de sixième. Une belle image, au moins aussi belle que la participation d’une équipe de filles aux championnats de Fran- ce U.N.S.S. de handball en mai à Bar-le-Duc. Comme les sept autres collèges de la ville, cet établissement doit faire face aux restrictions de postes. Comme les autres, il y a bien quelques bagarres (qui valent un jour d’exclusion) et comme les autres, l’établissement fait la traque à l’utilisation effrénée du téléphone portable. En revanche, le principal dit n’avoir aucun pro- blème de drogues dans l’enceinte de son établissement, ni d’alcool. Il suffisait de franchir la porte de l’établissement pour casser les images préconçues… T.C.

bête des chiffres à atteindre dépas- se les objectifs fixés. Alors que la réussite au brevet était de 75 % il y a quelques années, elle a grim- pé à 83,9 % en 2011 avec une moyenne de 80 % les trois der- nières années. 70 % des élèves des “Clairs-So” vont ensuite en seconde générale et 80%de ceux- ci passent ensuite en première générale. De quoi clouer le bec aux mauvaises langues ou décol- ler des étiquettes qui, lorsqu’elles sont collées, ont bien du mal à déguerpir. Flambant neuf, l’établissement est toujours bien conservé depuis 2009. Pas de tags, peu de gravures sur les murs. Tout est nickel. Quant à la typologie sociale des élèves, là est la for- ce de

Carole et Nicolas Clément installés depuis le 25 février : “On reçoit un excellent accueil.”

L a porte est ouverte tous les jours.Venu chercher du pain encore chaud ou la plaque de beurre qui lui manquait, l’habitant du quartier a trouvé avec lemaga- sin Spar un nouveau service, de qualité. Certains regrettent que la mairie n’ait pas privilégié l’arrivée d’un magasin de hard discount , pour bénéficier de prix bas. Besan- çon a préféré choisir l’enseigne du groupe Casino en négociant avec celui-ci. On igno- re les contreparties de la négociation, mais Casino a bien daigné répondre à l’appel de la Ville. À vrai dire, peu d’investisseurs se sont bousculés au portillon des Clairs-Soleils. Mis à part des projets de restauration rapi- de bloqués par laVille et son comité de pilo- tage, peu de “grandes” enseignes étaient intéressées par ce local de 292 m 2 de ven- te. À tort ? Depuis le 25 février et l’ouverture de Spar, les clients semblent ravis : “ On trouve de tout. ça dépanne bien” dit l’un d’entre eux qui repart avec un sac rempli de fruits et deux boîtes de gâteaux. Les gérants, qui tenaient un magasin de ce type aux Chaprais, sont aux anges. “Quand Casino nous a proposé de gérer ce local ici, on nous a dit qu’il nous faudrait deux chiens et un fusil sous le comptoir (rires). On en a marre de cette image car on a trouvé un accueil chaleureux ! Une dame nous appor- te même le thé… pour nous remercier d’être là. C’est touchant” témoignent Carole et Nicolas Clément, les deux gérants. Ils disent “ avoir tiré les prix au plus bas” pour répondre aux attentes des clients. Jusqu’à présent, leur activité se déroule “à merveille” disent ces deux commerçants qui n’ont jusque-là pas eu de soucis, ni de sécurité, ni de vols. Quelques gâteaux ont bien disparu. Rien de méchant. Néanmoins, Spar se sent un peu esseulé : “Nous aimerions que les cel- lules commerciales soient remplies. On se

sent un peu seul aumilieu de lamer” explique Nicolas Clément. Des pourparlers (lire par ailleurs) sont engagés pour inciter les inves- tisseurs à commercer ici. Selon Spar, la typo- logie du client est variable. Elle s’étend de l’acheteur aisé à celui qui n’a plus assez d’argent pour se nourrir le 10 du mois. “ Actuellement, le panier moyen varie entre 5,50 et 8 euros” annonce le gérant derrière la caisse de sonmagasin. Un client le salue. 20 heures, il est temps de baisser le rideau. La vie reprendra le lendemain, à 8 heures Les Clairs-Sommeillent. À la recherche d’une boucherie, brasserie, boulangerie, banque, opticien… C ombler les cinq cellules commerciales vides tout en assurant une diversité commerciale est lʼobjectif de la Vil- le. Simple sur le papier, plus difficile dans les faits. Des pistes sont néanmoins évo- quées : “Une boucherie va sʼinstaller” dit prudemment Jacques Mariot, adjoint au commerce. Ce dernier espère convaincre une brasserie, une boulangerie, un opticien et une banque. La Poste sʼest positionnée mais elle demande à ce quʼun agent (payé par la ville) assure la sécurité. Besançon nʼa pas donné suite. La Poste pourrait alors ouvrir un espace avec lʼappui dʼun com- merçant. Tous les quartiers bisontins ne sont pas logés à la même enseigne : pour remplacer le départ dʼun commerçant dans la zone située en face la clinique Saint-Vin- cent (quartier des Tilleroyes), la Ville a enre- gistré 11 demandes !

Filmer les parents en classe.

l’établissement : “Nous avons 25 % des parents d’élèves dont la catégorie socioprofessionnel- le est défavorisée et 30 % de catégo- rie favorisée” cal- cule Jean-Luc Gor- gol. Son établissement recrute des élèves de Clairs-Soleils bien sûr mais aus-

Le principal et la principale adjointe cassent l’étiquette d’établissement difficile, chiffres à l’appui.

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