La Presse Bisontine 92 - Octobre 2008
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
N° 92
Octobre 2008
2 €
Le troisième mercredi du mois
Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.
Turbulences dans le marché de l’immobilier bisontin LES PRIX DANS LE NEUF ET DANS L’ANCIEN SECTEUR PAR SECTEUR DANS L’ANCIEN
Besançon laisse fuir ses talents Le départ imminent de la com- pagnie de renommée interna- tionale Accrorap pour La Rochelle est un exemple de plus de la fuite des talents. p. 8 Un déficit de 150 000 euros à l’office de tourisme
Avec un déficit cette année de 150 000 euros, l’office du tou- risme de Besançon doit se remettre en question. La masse salariale et des animations coû- teuses ont plombé les comptes. p. 7 Le long combat d’un père Depuis deux ans et demi, un père bisontin se bat pour retrouver ses enfants. Il est sans nouvel- le d’eux depuis que leur mère les a emmenés en Iran. p. 10
Lire notre cahier spécial p. 14 à 24
L’ancien adjoint revient sur son passage à vide Les confessions de Denis Baud Lire en p. 6
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81
L’INTERVIEW DU MOIS
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La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008
est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Katia Mairey, Thomas Comte, Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2008 Commission paritaire : 1102I80130 Achetez ! “C’est à cause de vous !” accusent les promoteurs immobiliers et les agences bisontines. Les médias ont toujours bon dos quand on cherche une explication à un phénomène qui commence à vous dépasser. Jamais, ces trois dernières années, les médias avaient été accu- sés, à force de rebattre les oreilles du public sur le sujet, de faire grimper les prix de lʼimmobilier. Ces mêmes pro- moteurs et agents sʼétaient bien gardé de vouer aux gémonies le soi-disant pouvoir des médias dans une période où certains ont allégrement profité de lʼeuphorie immobilière. Mais maintenant que le temps de lʼopulence et de la faci- lité semble révolu, on a forcement dû trouver un bouc émissaire. Alors ce sera le pouvoir médiatique. Soit. On donne- ra tout de même raison aux profes- sionnels de lʼimmobilier quand ils affir- ment quʼune des explications principales du ralentissement actuel du marché est dʼordre psychologique. Cet élément se traduit par une baisse sensible du nombre de transactions immobilières dans le Doubs depuis un, de lʼordre de 30 à 40 % selon les notaires du cru. Bien sûr il y a eu aussi le sérieux coup de vis donné par les banques qui tentent aujour- dʼhui de faire payer au consommateur leurs errances récentes. Les grandes manœuvres de la finance internationa- le, qui a opéré un dévoiement sordide de la notion même de capitalisme, ne font rien pour arranger la morosité ambiante. La dernière crise immobiliè- re du début des années quatre-vingt- dix était uniquement due à un phéno- mène de spéculation effréné qui a fini par crever les plafonds et fait retombé la bulle immobilière comme un soufflé. Aujourdʼhui, on nʼassiste aucunement à ce jeu dangereux. On ne fait que repro- duire les craintes nées des errances de la finance mondiale. En quinze ans, le contexte international a pris le pas dans lʼesprit des consommateurs sur les sché- mas de pensée nationaux ou locaux. Si bien quʼaujourdʼhui, la fameuse mon- dialisation a des répercussions jusque dans le marché immobilier bisontin. Alors prenons le contre-pied de cette morosité actuelle par cette incitation : cʼest le bon moment pour négocier les prix et investir dans lʼimmobilier. Et si on tient ce genre de discours Messieurs les promoteurs, vous changez dʼavis sur les médias ? Jean-François Hauser Éditorial Jean-François Hauser. Régie publicitaire :
AUTOMOBILE
Il a fait ses études à Besançon
“Bonjour, c’est Jean-Claude Debard, président de Hyundai.” La pub radio a su se démarquer de celle des autres construc- teurs. Le président France de la 5 ème marque automobile mondiale analyse l’évolution d’un marché en pleine mutation. “L’automobile a toujours été un secteur difficile”
L a Presse Bisontine : En dix ans, la marque coréenne a pris une place de premier choix dans le marché auto- mobile. Comment expliquer ce phénomène ? Jean-Claude Debard : En 1999, le constructeur Hyun- dai n’était même pas référencé dans les enquêtes de notoriété, pointant à peine à la 14 ème place mon- diale. Aujourd’hui, nous venons de nous hisser au 5 ème rang. Hyundai ambitionne de devenir le 3 ème constructeur mondial. Le succès de la marque est
des consommateurs. Naturelle- ment, la crise qui touche l’immobilier dans certains pays se ressent ensuite dans l’automobile. Maintenant, il y a des moyens de réagir. Ceux qui ont mis en place des procédés éco- logiques dans leurs gammes sont en avance. Avec BMW, Hyundai est la deuxième marque à se posi- tionner sur ce créneau des voi- tures plus propres et même dans nos plus grosses catégories. Au salon de Paris en octobre, nous présentons par exemple le Santa Fé hybride, nos voitures à l’hydrogène sont déjà presque au point et les faibles consommations diesel font désormais partie des gammes qui sont le plus en pro- gression chez nous. L.P.B. : À l’image de Nissan intégré au groupe Renault, Hyundai peut-il un jour entrer dans le giron d’une marque euro- péenne ? J.-C.D. : Nous sommes désormais
lié bien sûr aux S.U.V. (modèles Santa Fé et Tucson) qui repré- sentaient 60% de nos ventes. Mais notre future progression est liée à l’élargissement de la gamme à laquelle on assiste aujourd’hui. Hyundai devient un vrai construc- teur généraliste. L.P.B. : Les difficultés rencontrées par certains constructeurs - Renault et les 4 000 licenciements annoncés - n’est- il pas le signe d’une crise profonde du marché automobile ? J.-C.D. : L’automobile a toujours été un secteur difficile. L’automobile est, après le loge- ment, le principal centre d’intérêt
“Se différencier des autres marques.”
5 ème constructeur mondial, alors ce serait plutôt l’inverse… (rires). On avait déjà absorbé le coréen Kia dans les années quatre-vingt- dix. Je pense qu’à une ou deux exceptions près, les grandes manœuvres dans l’automobile sont terminées. L.P.B. : Vous faites vous-mêmes la pro- motion de vos modèles dans les publici- tés Hyundai à la radio et désormais à la télé. C’est un réflexe d’homme de pub ? J.-C.D. : Il fallait bien trouver le moyen de se différencier des autres marques. Pour l’entreprise privée que je représente en France, il paraissait assez légitime que le patron qui y a cru dès le départ prenne la parole pour défendre sa marque. Sans tomber dans le syn- drome “Afflelou”, cette façon de faire apparaît crédible et plutôt percutante. L.P.B. : Jean-Claude Debard, né à Héri- court, quel parcours avez-vous suivi jus- qu’à la tête de Hyundai France ?
Jean-Claude Debard est né à Héri- court, il a fait ses études à Besançon. Il est depuis 1999 le patron de
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J.-C.D. : J’ai commencé mon travail de garagiste à la concession Renault de Montbéliard en tant que vendeur-prospecteur. À l’époque, ils cher- chaient des jeunes diplômés évolutifs. Le défi était intéressant dans le fief de Peugeot, d’ailleurs mon père travaillait à l’usine Peugeot. Cette expérience a plutôt bien marché si bien que j’ai suivi le par- cours initiatique chez Renault pour terminer com- me patron de la pub promotion France en pas- sant par la case “chef des ventes”. Après 15 ans chez Renault, on m’a proposé de devenir le res- ponsable de Lancia France au moment où Lan- cia était absorbé par le groupe Fiat. Ensuite, j’ai souhaité faire quelque chose qui cristallisait tous les métiers que j’avais eu l’occasion de connaître dans l’automobile en volant de mes propres ailes. C’est comme ça que j’ai pris la relève de Sonau- to qui importait la marque Hyundai en France et que je suis devenu le président de Hyundai Fran- ce en 1999. Depuis, la marque a connu la pro- gression que l’on sait : 5 000, puis 10 000, 15 000, 20 000 et aujourd’hui environ 30 000 véhicules par an en France. Propos recueillis par J.-F.H.
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Crédits photos : La Presse Bisontine, Accrorap, Yves Petit, Saveurs d’automne.
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008
Boomerang : l’aventure américaine des lanceurs bisontins
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Opéra-Théâtre : la ville ne remettra pas un centime
aimé finir 5 ème mais ça va, ce n’est pas catastrophique” confie Lau- rent Froment. “Avec Loofy Boi- teux, Daniel Abelairas, Arnaud Tribillon et deux autres compa- triotes, on a confirmé notre pla- ce parmi les 50 meilleurs lan- ceurs mondiaux.” En haut du classement, on trouve sans sur- prise les Allemands et les Suisses. Les quatre Franc-Com- tois rêvent déjà de la prochai- ne coupe du monde, à Rome en 2010 et même de la sui- vante, au Brésil si tout va bien En attendant, ils planchent à l’organisation d’une compéti- tion en salle à Besançon cet hiver. Renseignements sur http://kooka.boomerangs.net.
C et été, loin de la fièvre olym- pique et médiatique de Pékin, s’est disputé à Seattle (États-Unis), la coupe du monde de boomerang. L’équipe de France est revenue de l’aventure avec trois médailles en poche : le bronze en “relais par équipe”, bronze toujours et argent en “rattrapages acroba- tiques.” Ces récompenses tri- colores ont une saveur toute franc-comtoise puisque quatre des six lanceurs de l’équipe de France sont membres du Koo- kaburra Boomerang Associa- tion, club de boomerang bison- tin. “C’était super. Dans l’ensemble, on est plutôt content. On est 7ème au général. On aurait
Besançon opte pour les livraisons en triporteur électrique
D idier Brunel, lʼancien patron de lʼOpéra-Théâtre, a lais- sé les clés de la maison avec un lourd passif. La société quʼil avait créée pour exploiter les lieux se trouve dans une situation financière plus que critique, situa- tion née des créations dispen- dieuses quʼavait lancées Didier Brunel, espérant ensuite des pro- fits liés aux ventes de ses créa- tions. Maisaucunprofitnʼestjamais venu remplir les caisses. Appe- lés à la rescousse, les collectivi- tés locales et lʼÉtat qui subven- tionnait lʼOpéra-Théâtre, refusent aujourdʼhui de répondre de la ges- tion calamiteuse de lʼancien direc- teur. La ville de Besançon, prin- cipale pourvoyeuse de fonds, estime avoir joué son rôle jusquʼau bout. “Nous avons tenu plus que nos engagements, commentent les services de la ville. Y com- pris lors de la dernière saison, nous avons versé l’intégralité de la subvention. Nous avions négo- cié avec lui la reprise d’un cer- tain nombre d’éléments comme
le matériel, le personnel…Nous n’irons pas plus loin” affirme la ville. Lors de la dernière saison, les autres financeurs avaient sérieusement réduit leurs aides, notamment lʼÉtat à travers la Direction Régionale desAffaires Régionales. Le sort de la socié- té Brunel en déconfiture doit être tranché par le tribunal de com- merce de Besançon. “Nous l’avions déjà alerté sur ses diffi- cultés de gestion il y a deux ans, il n’a rien fait pour redresser la barre. Ce n’est plus le problème de la ville” ajoutent les services municipaux. La Région elle, “réserve encore” sa réponse. Bien que remplacé à la tête du théâtre par une nouvelle équipe et un nouveau mode de gestion, Didier Brunel attend aujourdʼhui des bouées de secours des autres collectivités. Mauvais per- dant, lʼancien directeur aurait même poussé la rancœur jus- quʼà faire couper les lignes télé- phoniques du théâtre avant son départ.
Lʼ inénarrable Darry Cowl nʼaurait pas renié lʼidée. Un triporteur - électrique de surcroît - pour livrer les colis au centre-ville de Besançon. Lʼidée vient dʼêtre concrétisée par la ville de Besançon qui a signé un par- tenariat avec la société de transport Beaune. “Une expérimentation dʼun mois est lancée, le premier tricycle roule depuis le 8 septembre. Si ça fonctionne, lʼidée est dʼétendre ce dispositif. Au bout dʼune semaine dʼexpérience, je considère que lʼaffaire est économiquement rentable. Le 9 septembre, on a livré 90 clients” confir- me Didier Beaune, responsable de la socié- té éponyme. Depuis une dizaine de jours, la Ville de Besançon a mis à disposition temporaire de la société de transports Beaune, un local de stockage rue Pasteur afin de cen- traliser les colis qui sont ensuite livrés dans un rayon dʼ1 kilomètre au moyen de tricycles un mode de déplacement doux, “respectueux de lʼenvironnement et adap- té aux conditions de circulation dans le centre-ville” se félicitent les services de la ville. “La satisfaction est palpable : gain
de temps, adhésion des chauf- feurs, des piétons et des com- merçants” poursuit la ville. Si la nouvelle semble réjouir tout le monde, il y en a un quʼelle éton- ne. Armand Millet, responsable de la société “Roulʼélectrique”, implantée rue de la République à Besançon, milite depuis plusieurs mois pour ce mode de transport. Cʼest lui qui est à lʼinitiative du premier taxi électrique qui roule depuis lʼan dernier dans les rues de Besançon. Et cʼest lui qui avait lancé lʼidée, avant lʼété, de concré- tiser ce mode de livraison par tri- cycle électrique. “Cʼest une excel- lente nouvelle de voir que la ville sʼengage dans ce système mais je ne comprends pas quʼils nʼaient pas donné suite à mes proposi- tions. Ce serait ridicule que chaque transporteur sʼéquipe de son propre engin alors que je suis tout à fait disposé à mʼengager dans cette démarche et que je lʼai fait savoir !”
A
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L’ÉVÉNEMENT
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CONFIDENCES
La sérénité retrouvée de Denis Baud “Des choses me manquent, je dois les reconquérir” Après plusieurs mois d’absence, Denis Baud, l’ancien adjoint de Jean-Louis Fousseret, fait le point sur sa “nouvelle” vie et ne ferme pas la porte à un retour aux affaires municipales.
L a Presse Bisontine : Vous avez écrit un livre “Pour quel parti socialiste” et vous êtes admi- nistrateur du B.R.C. C’est votre grand retour à la vie publique ? Denis Baud : J’ai forcément eu une période de retraite pendant laquelle d’ailleurs j’ai écrit ce livre. J’ai quitté Besançon.Mais de là à parler de retour à la vie publique, c’est un bien grand mot. Je n’ai jamais envisagé de pas avoir de responsabilité et de ne plus me rendre utile. Ce livre était pour moi l’occasion de faire le bilan de sept années d’activité politique intenses durant lesquelles je n’ai jamais eu le temps de me mettre en roue libre. Dans ma vie, j’ai tou- jours écrit. Cette activité m’est habituelle. Avec la perspective du congrès du Parti Socialiste, j’ai eu envie d’apporter ma contribution à celui-ci à travers cet essai. L.P.B. : Vous affichez votre soutien à Bertrand Delanoë. C’est le candidat idéal pour remettre le P.S. sur les rails ? D.B. : Il a le profil pour attirer à la fois les voix du centre et ne pas rebuter les voix de l’extrême gauche. C’est une synthèse posi- tive. Il mène une vraie politique de gauche et a aussi une vision d’avenir faite de créativité et de courage. Bertrand Delanoë a l’ampleur intellectuelle pour assumer cette place de premier secrétaire du parti socialiste. Le P.S. lui coule dans les veines. L.P.B. : Vous restez un fervent mili- tant au P.S. On entend parfois dire que vous ambitionnez d’être premier secré- taire fédéral de la section du parti socialiste du Doubs. La fonction vous tente ? D.B. : Ce serait présomptueux de ma part de dire que je serai premier secrétaire. En revanche, j’aimerais en effet m’investir au secrétariat fédéral du P.S. L.P.B. : Est-ce un moyen pour vous de prendre votre “revanche” sur les élec- tions municipales. Vous avez été écar- té de la liste de Jean-Louis Fousse- ret à cause de la procédure judiciaire dans laquelle vous étiez engagé ? D.B. : Je n’ai pas été écarté, je me suis écarté alors que je devais être troisième sur la liste de Jean-Louis Fousseret. Mais au moment des élections, j’étais en congé longue maladie, et lors- qu’on est dans cette situation, on n’occupe pas un poste d’adjoint. À ce moment, je me soignais et je n’avais pas d’énergie.Après plusieurs mois, je retrouve la force d’avancer. L.P.B. : Faut-il comprendre qu’on vous retrouvera aux côtés de Jean-Louis Fousseret si celui-ci brigue un troi- sième mandat de maire ? D.B. : Ce sera sa décision. Si dans six ans il sent que je peux appor- ter quelque chose et qu’il fait appel àmoi, j’examinerai la ques- tion. Ce n’est pas quelque cho- se d’impossible. Jean-Louis Fous- seret a été réélu dans un fauteuil. Vauban et l’Unesco sont des élé-
de professeur en lycée profes- sionnel, un travail très impor- tant pour moi. Je suis heureux de retrouver ces jeunes avec les- quels j’ai une belle relation. L.P.B. : En tant qu’administrateur du B.R.C., quelles ambitions a l’ancien entraîneur que vous êtes et le pas- sionné du ballon rond pour ce club ? D.B. : Le foot est un élément incon- tournable de la vie d’une ville. C’est inconcevable aujourd’hui que dans une agglomération de 170 000 habitants, il faille fai- re 70 kilomètres pour aller voir unmatch professionnel. De plus, la municipalité de Besançon restructure le stade, si bien que dans quelques mois nous aurons 12 000 places assises dont 10 000 couvertes. Ce serait inco- hérent d’avoir un tel stade pour une équipe qui évolue en C.F.A. Le problème est que le B.R.C. n’a pas une image positive dans l’esprit des Bisontins. Ce club a toujours donné le sentiment d’être un peu un “loser”. Il faut lui donner une image de sérieux, de ténacité et de longévité. C’est en voie avec l’arrivée cette année d’un directeur administratif qui vient à Besançon pour fairemon- ter le club chez les profession- nels. L’objectif serait d’accéder à la Ligue 2, mais dans combien de temps, nul ne le sait. L.P.B. : La municipalité a-t-elle les moyens de maintenir tous les sports de haut niveau à Besançon ? D.B. : Je trouve regrettable lors- qu’on lui pose la question que l’adjoint au sport se demande quel sport la ville devrait arrê- ter de soutenir. C’est sa res- ponsabilité de faire des choix et d’apporter la réponse à la ques- tion. Soit la municipalité déci- de de maintenir tout le monde, soit elle choisit de soutenir tel et tel sport, et dans ce cas, il faut trancher. L.P.B. : Pensez-vous que votre déra- page a contenté vos“amis”politiques ? D.B. : Il faut leur demander.Mais à ceux-là, je leur dit de ne pas se réjouir trop vite. La nature a horreur du vide, comme la poli- tique. Nul n’est indispensable. L.P.B. : La nouvelle équipe municipa- le est-elle bien dans sa peau selon vous ? D.B. : Jean-Louis Fousseret est quelqu’un qui délègue beaucoup à partir du moment où il a confiance. Cependant, je sens moins de pluralité dans la com- munication. C’est peut-être par- ce ce qu’il y a beaucoup de nou- veaux dans l’équipe municipale qui doivent prendre leurs marques. Mais les adjoints doi- vent avoir conscience qu’ils n’ont pas intérêt à laisser le maire en première ligne. Des grands dos- siers arrivent comme les trans- ports en commun en site propre ou le conservatoire, il faudra mettre en place une stratégie de communication qui préser- ve Jean-Louis Fousseret.
Denis Baud : “Si j’avais eu comme préoccupation unique d’être maire, aujourd’hui je serais démoli. “
me il l’a été avec moi. Je pense lui avoir causé beaucoup plus de soucis que l’inverse. L.P.B. : Vous êtes un homme heureux aujourd’hui ? D.B. : Il y a plusieurs formes de bonheur. Pour moi, il s’agit d’arriver à me rendre utile et de surmonter les difficultés. Je ne suis pas encore pleinement heureux. Il me reste encore des étapes à franchir, mais j’ai la certitude d’être sur la bonne voie. On ne se relève pas com- me cela. Des choses me man- quent encore, je dois les recon- quérir. Pendant sept ans, je n’ai jamais pris le temps de me retourner. J’ai vécu une sorte de burn-out , j’étais cramé de l’intérieur. C’est dur à admettre. Le bonheur est une quête. Je peux encore améliorer ma rela- tion à moi-même et essayer d’analyser avec du recul ce qui m’est arrivé. L’écriture m’aide. L.P.B. : L’écriture vous apporte la séré- nité ? D.B. : J’ai fait un break pour revivre. J’écris un roman et des textes plutôt poétiques. J’ai repris également mon travail
ans de mon mandat d’adjoint, je ne l’ai jamais fait enme disant “c’est bon pour ta carrière.”Mais politiquement, je dois tout à Jean-Louis Fousseret. En dehors de cela, on ne peut pas empê- cher les gens de penser que “Denis Baud a les dents qui rayent le parquet.” Si j’avais eu comme préoccupation unique d’êtremaire, aujourd’hui je serais démoli. L.P.B. : La municipalité vous manque ? D.B. : Je suis satisfait d’une cho- se, c’est que je me rends comp- te que je ne suis pas accro au pouvoir. Ce qui me manque, c’est le relationnel avec les services municipaux. Je regrette cela. L.P.B. : Quels rapports entretenez-vous avec Jean-Louis Fousseret actuelle- ment ? D.B. : Le maire m’a désigné com- me grand électeur pour les légis- latives. Je lui en suis recon- naissant. Je n’ai aucun grief contre lui. Il peut toujours comp- ter sur moi et je n’entreprendrais jamais de manœuvre contre lui. À mon sens, en politique, la loyauté est une valeur impor- tante. Je suis loyal avec lui com-
ments supplémentaires qui l’encouragent à solliciter un troi- sième mandat. Quand Jean- Louis Fousseret était présenté comme le dauphin de Robert Schwint, beaucoup de gens disaient qu’ils n’auraient pas l’envergure pour occuper la fonc- tion. Je crois qu’il a démontré qu’il savait se mettre à la hau- teur du rôle. L.P.B. : Cela signifie que tout le mon- de, y compris vous, a tourné la page sur votre dérapage qui vous a conduit devant le tribunal ? D.B. : Ce qui m’est arrivé, je ne le souhaite à personne. C’est comme une descente aux enfers. Il a fallu que j’arrive à cinquante ans pour connaître cela. C’est la conséquence du surmenage et d’affaires personnelles. Per- sonne n’est à l’abri. Ce n’est par- ce qu’un homme est public qu’il est infaillible. Nous ne sommes pas des monstres froids, mais des êtres humains. Tout ce qui m’est arrivé a renforcé cette humanité. J’avais la réputation à la mairie d’être quelqu’un d’inébranlable. On m’envoyait partout ou ça chauffait. J’aimais cela. Mais personne n’a vu qu’à
un moment donné, la carapace se lézardait. Pour toutes ces rai- sons, je crois qu’il est nécessai- re de revoir le statut de l’élu, une fonction qui ne se partage pas avec un autre métier. L.P.B. : Pensez-vous que les Bisontins vous ont jugé et vous jugent peut-être encore ? D.B. : J’ai eu beaucoup de mes- sages de sympathie, ce qui m’a fait plaisir. Les gens savaient que je n’avais rien fait qui por- tait atteinte au mandat qui m’avait été confié. La société a changé. Nous sommes dans un pays où les gens sont tolérants. Beaucoup de familles ont vécu des situations comme j’ai pu en vivre. L.P.B. : Vous étiez pressenti comme étant le dauphin de Jean-Louis Fous- seret. Avez-vous cette ambition d’être un jour maire de Besançon ? D.B. : Être maire de Besançon n’a jamais été une ambition par- ticulière pour moi, à la diffé- rence sans doute de Jean-Louis Fousseret. Il me semble qu’il était plus heureux d’être élu maire que député. Tout ce que j’ai entrepris pendant les sept
Propos recueillis par T.C.
La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008
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BESANÇON 150 000 euros de déficit L’Office de Tourisme doit se remettre en cause Une masse salariale et des animations qui ont manqué de réussite sont les raisons principales avancées pour expli- quer le déficit de l’association.
L e bilan de l’année est négatif pour l’office de tourisme de Besançon qui accuse un défi- cit de 150 000 euros. Le chiffre dévoilé par un administrateur a été confirmé par la direc- tion de cette association qui vient de changer de président puisque Jean-François Girard, adjoint au maire, succède à Jacques Mariot. Il n’est pas question de se voiler la face ou de nier cet état de fait du côté de l’administration de l’office de tourisme, mais au contraire, de tenter d’analyser les causes de cette dérive et d’en assumer les conséquences. D’abord, ce n’est pas la première fois que cela arrive. “En 2003, nous avions enre- gistré un déficit équivalent. À l’époque, de gros efforts de recrutement et d’investissement ont été faits. Pendant les trois années qui ont suivi, nous avons généré des excédents pour reconstituer le fonds associatif” rappelle le directeur Patrice Ruelle qui annonce d’emblée qu’il faudra “pro- bablement réduire la voilure à l’avenir” pour remettre les comptes à flot. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce lourd passif. “Nous avons fait de gros efforts financiers sur les promenades théâtralisées et les visites guidées. Le site Internet de l’office a éga- lement été modernisé.” Sur certaines animations, de qualité pourtant, l’office a bu la tasse. “Pour les promenades théâtralisées, nous avions fixé la jauge à 100 personnes, ce qui est trop peu. Mais le principe est bon.” Un membre du conseil d’administration abonde dans le sens de Patrice Ruelle. Pour cet expert qui a souhaité garder l’anonymat, ce déficit n’est pas lié à des négligences de la part de l’Office de Tourismemais à unmanque de réussite. “L’équipe est performante, elle lance des initiatives impor-
enseignements.” Responsabilités partagées, dont acte. Mais à y regarder de plus près, ce qui pèse dans le budget de 1,3 million d’euros de l’association subventionnée largement par la ville, c’est la masse salariale. L’évolution vers un Office de Tourisme 4 étoiles a contraint cette structure à embaucher. Ce changement de statut, avalisé par le préfet après avis de la commission dépar- tementale d’action touristique, oblige l’association à respecter un certain nombre de critères. “L’Office doit se doter notamment de deux agents bilingues, de deux agents trilingues et de deux agents admi- nistratifs. La documentation locale et régionale doit être bilingue, et trilingue lorsqu’il s’agit de documents nationaux et européens” précise la fédération nationale des offices de tourisme et syndicats d’initiative. Résultat, en cinq ans, les effectifs de l’Office de Tourisme de Besançon sont passés de 9 à 14 équi- valents temps plein. “Je précise que dans le cadre de l’année Vauban, des agents en contrat à durée déterminée sont venus nous aider” ajoute Patri- ce Ruelle. Ces emplois temporaires ont alourdi l’addition. Cette augmentation de personnel est jugée intolérable par un ex-administrateur de l’office. “Je n’ai jamais été d’accord avec cette orientation qui consiste à augmenter la masse salariale. Je ne voulais plus cautionner ce déra- page. On a fait changer l’Office de Tourisme de catégorie, ce choix ne fait pas venir plus de visi- teurs à Besançon.” C’est dit. Toutefois, pour des membres du conseil d’administration, il n’est pas question de faire machine arrière.Au contraire, “il faut doter l’Office de Tourisme de plus de moyens encore et réin- vestir. Il faut communiquer sur Vauban, un dos- sier qui a été remarquablement préparé et aller chercher une clientèle sur l’ensemble du territoi- re national mais également en Suisse et en Alle- magne.” Pas question non plus de modifier la direction de l’O.T. “Avec un nouveau président et un nou- veau directeur à la Citadelle, si on change en plus le directeur de l’Office de Tourisme nous allons reperdre trois ans.” Par contre, il faudra bien que cette association finisse par trouver le chemin de la rentabilité. “Nous devons travailler sur le modèle économique” termine Patrice Ruelle. Pour aider à la réflexion, un cabinet d’études se penche sur le sujet afin d’optimiser tous les moyens des- tinés à l’action touristique (et pas seulement ceux de l’Office de Tourisme) à Besançon. Les résultats seront connus prochainement. T.C.
L’office du tourisme a dû embaucher du personnel en passant dans la catégorie 4 étoiles.
OBSERVATIONS
Des avis amers
La volonté est là, mais la stratégie est molle La manière dont Besançon empoigne la question du tou- risme est souvent beaucoup critiquée… par-derrière.
E n coulisses, les commentaires vont bon train sur la manière dont a été organisée la politique touristique à Besançon ces dernières années. Dans l’anonymat, les langues se délient. “Met- tez-vous à la place d’un touriste. Qu’est- ce qui peut le conduire à venir passer trois jours à Besançon ? C’est à cette question qu’il faut répondre pour avancer” lance un ancien administrateur de l’Office de Tourisme qui en a claqué la porte faute de pouvoir obtenir des réponses construites à ces interrogations de base. Selon cet observateur, Vauban et l’Unesco ne sont pas suffisants pour prétendre “boule- verser” l’économie touristique. “Les gens ont besoin de spectaculaire” dit-il. Justement, le festival Musiquse de Rues dont c’est la dernière édition sous cette forme cette année, avait pour objectif d’apporter la touche rythmique, festive et populaire à une ville qui se visite. Ce rendez-vous ne devait pas être exclusi- vement bisonto-bisontin, mais bien natio- nal voire international. La manifesta- tion devait donc permettre de promouvoir l’image de Besançon en France voire à l’étranger. De grandes ambitions. “Mais on a placé Musiques de Rues en octobre, le mois où les gens se déplacent le moins.” À l’occasion du lancement de cet événe- ment de rentrée qui devait faire grand bruit, Jean-Louis Fousseret avait d’ailleurs justifié le choix de la date par des sta- tistiques météorologiques qui indiquent que le début du mois d’octobre est sou- vent doux et ensoleillé. En deux éditions, le temps a donné raison au maire de Besançon, mais l’objectif de drainer une
clientèle venue de toute l’Europe - ce qui en soi est un sacré pari - n’est pas atteint. Toutefois en 2006, Jean-Louis Fousseret n’excluait pas de déplacer cette mani- festation au début de la belle saison pour attirer les touristes. La date n’a jamais été changée. Si la volonté d’agir est là, la stratégie touristique est un peu molle et manque sans doute de réactivité. “Il n’y a pas de véritable culture touristique à Besançon. Le schéma de développement touristique qui repose sur 40 actions est un truc de fonctionnaires. Il faut du concret” enché- rit un administrateur de l’Office de Tou- risme. Ce schéma qui devait arriver à échéance en 2008 n’est, en plus, pas tota- lement réalisé. Mais tout cela prend du temps, et une action touristique ne se construit pas en 7 jours. “Le mal du sys- tème, c’est que les équipes en charge du tourisme sont bouffées par une réunio- nite aiguë. Quand vous avez une idée, on l’écoute, on la consigne dans un rapport, on ne vous dit pas si elle est bonne ou mauvaise et elle finit par tomber à l’eau souvent faute de moyens” déplore-t-il. De quoi perdre son latin lors de ces séances souvent infructueuses semble-t-il et les obligations de résultats. Pourtant, il faut bien cette fois-ci que la ville de Besançon fasse preuve de réac- tivité pour exploiter dans les moindres détails et sans attendre son entrée au patrimoine mondial de l’humanité. Vau- ban est l’atout-maître de la municipali- té qu’elle devra jouer judicieusement pour que les visiteurs inscrivent à leur tour la ville dans leur périple touristique.
tantes qui n’ont pas toujours été récom- pensées. Il faut d’ailleurs relativiser ce déficit : 150 000 euros, c’est le coût d’une opération d’animation. Je n‘excuse pas tout, certaines actions sont probablement à remettre en cau- se. Il n’y a cependant pas péril en la demeure.” Jacques Mariot, ancien président de l’office de tourisme, garde une cer- taine réserve par rapport à ce déra- page financier. Il est peu loquace lorsqu’on l’interroge sur le sujet et se retranche derrière ce commen- taire ambigu qui ne semble jeter la pierre à personne. “J’ai fait confian- ce à la direction de l’office de touris- me. On peut reprocher ce déficit,mais à partir de là, que chacun en tire les
“Je n’ai jamais été d’accord.”
Des mots d’encoura- gement dans toutes les langues sont lais- sés sur le livre d’or de l’office.
Plus 80 000 visiteurs sont accueillis chaque année à l’Office de Tourisme.
BESANÇON
La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008
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LA POLÉMIQUE DU MOIS Culture Accrorap va grandir ailleurs… La nomination de Kader Attou au Centre Chorégraphique National de La Rochelle est tombée le 5 septembre. Le chorégraphe et directeur artistique de la Compagnie Accrorap installée à Besançon depuis 1997 s’en va, le hip-hop fait son entrée dans “l’institution culturelle” et Besançon laisse une fois de plus partir ses talents.
EN BREF
Librairie L’extension du magasin Camponovo à Besançon a été autorisée par la Commission Départementale d’Équipement Commercial. L’extension est de 349 m 2 pour un existant de 1 433 m 2 . Guide Les éditions Cêtre présentent la collection “Sur les pas de…”, des mini-guides destinés aux enfants de 8 à 12 ans pour leur expliquer l’histoire des villes de Franche-Comté à travers leurs principaux monuments. Les trois premiers titres sont consacrés à Besançon, village natal. Elle est richissime et le village est au bord de la faillite. Elle réclame réparation des injustices qu’elle a subies autrefois dans ce village. Les langues se délient, les vieilles haines ressurgissent. Friedrich Dürrenmatt fait la description d’une société où l’hypocrisie et la perversion suscitées par l’argent corrompent même l’idée de la justice. Par la compagnie Coloquinte, au Petit Kursaal, vendredi 24 et samedi 25 octobre à Vesoul et Lons-le- Saunier. Suivront Pontarlier, Montbéliard et Belfort. Rens. 03 81 61 98 67. Théâtre Une vieille Dame revient dans son
“C’ est énorme. C’est la pre- mière fois qu’une com- pagnie de danse hip-hop prend la direction d’un C.C.N. (centre chorégraphique national). C’est pour nous la consécration après 20 ans de travail autour de cette forme artis- tique nouvelle” se félicite Gilles Ron- dot, administrateur d’Accrorap. Le succès de “Petites histoires.com”,
Gilles Rondot et Kader Attou
dernière création de Kader Attou, “qui fait l’unanimité auprès de la pro- fession, du public et de la critique” a certes pesé dans la balance mais pas seulement. Le projet de Kader Attou a séduit le ministère, la ville de La Rochelle comme la région Poitou- Charentes, trois instances pourtant pas franchement du même bord. “On a envie que ça dynamise tout le mou-
ge) voit en Besançon “une ville ennuyeu- se” (9 février 1987). Le dramaturge lui préférera Paris dès janvier 1988, évo- quant “le climat médiocre de la cul- ture locale” (21 mai 1988). Avant, il y avait eu le projet de C.C.N. justement, parti à Belfort.
vement. La France est le seul pays à avoir fait émerger des compagnies hip-hop. On veut défendre les nou- velles danses, partager l’outil, tra- vailler avec les associations et les scènes nationales. On souhaite aus- si créer une formation internationa- le de danseurs-interprètes et devenir un lieu de recherche” explique Gilles Rondot. Les ambitions sont grandes, la joie est immense et le départ de Besançon pas plus triste que ça car devenu incontournable. Rester signi- fiait “incapacité, impossibilité d’évoluer.” Les trois permanents de la Compa- gnie s’installeront à La Rochelle d’ici janvier, sans regret ou presque. “On a été soutenu par l’État dès 1995, d’abord par la D.R.A.C. Rhône-Alpes puis Franche-Comté dès 1997, date de notre arrivée ici. Très vite pro- grammé au théâtre de l’Espace, on a été très disponible, très présent mais il a fallu attendre 2005 pour avoir
à Rio (de Janeiro) évidem-
ment… Une nouvelle et très grande aventure
“Petites his- toires.com” est en tournée jusqu’en juin 2009, au moins, il passe par New York en octobre, en France et en
Après, il y eut la fer- meture et l’abandon du Montjoye, le départ du Cirque Plume dont la requê- te de chapiteau en dur n’a pas été enten- due, “chapiteau qui aurait d’ailleurs pu nous servir de lieu de répétition” note l’administrateur, et plus récemment, les ratés quant à l‘organisation “du grand événement” et l’éviction de l’équipe du festival Musiques de Rues. Le départ de la Compagnie Accrorap ne vient qu’allonger la liste déjà longue des artistes partis faute d’avoir été entendus et qui pourtant auraient pu jouer une carte importante dans le rayonnement de la ville. Kader Attou, lui, “va devenir un acteur de premier plan au niveau de la danse contemporaine” se réjouit Gilles Ron- dot. On en peut que s’en féliciter et souhaiter bon vent à la Compagnie Accrorap, qui n’a pas fini de faire parler d’elle, ailleurs. A.B. *Journal 1977-1990 de Jean-Luc Lagarce - Éditions Les solitaires intempestifs commence à La Rochelle.
une première subvention de la ville de Besançon. Cela montre bien le déca- lage d’une collectivité qui ne sent pas ce qui se pas- se sur son territoire.” Et Gilles Rondot poursuit. “Il n’y a pas d’espace pour la danse ici. Certes une ville ne peut pas tout fai- re mais il y a là une inca- pacité à analyser.” Un travers qui ne date mal- heureusement pas d’hier. Dans son journal*, le dra- maturge bisontin Jean- Luc Lagarce (dont le Théâtre de la Roulotte fut bien souvent finan- cièrement dans le rou-
Asie du Sud-Est (photo Yves Petit). La Rochelle et les autres C.C.N.
Un manque d’intérêt
de la part de la ville.
Plus ancien C.C.N. de France, La Rochelle a toujours opté pour “des choix audacieux” esti- me Gilles Rondot. À 34 ans, Kader Attou succède à Régine Chopinot (34 ans elle aussi quand elle fut nommée en 1986 et lʼune des premières choré-
graphes à travailler avec des plasticiens) et à Brigitte Lefèvre, directrice aujourdʼhui du Ballet de lʼOpéra de Paris. “La Rochelle est une collecti- vité en phase avec son temps, qui prend des risques.” Quatre directions de C.C.N.
(dont Belfort) vont être à pour- voir dans les prochains mois. Autre danseuse-chorégraphe bisontine talentueuse et recon- nue, Nathalie Pernette et sa Compagnie prendra-t-elle le large elle aussi, lassée dʼattendre ? Cʼest à craindre…
20 h 45. Rens. 03 81 81 25 83.
ÉNERGIE SOLAIRE La règle dans le centre historique Concilier patrimoine et énergie renouvelable Des panneaux solaires sur les toits du centre-ville, c’est possible et depuis près de 20 ans… Mais pas n’importe comment.
À l’heure du Grenelle de l’environnement et de la promotion à tout va des énergies renouve- lables pour lutter (enfin) contre le réchauffement climatique, de nombreux citadins s’interrogent sur la possibilité ou non de doter leur habitation d’un équipement “écolo”. Ainsi, peut-on en habi- tant la Boucle et avoir des pan- neaux solaires sur son toit ? “Oui
un tel équipement il y a une ving- taine d’années maintenant, la ville avec la crèche Battant ou le foyer de personnes âgéesMaru- laz ou encore Habitat 25 pour des logements situés rue de la VieilleMonnaie, dans un ancien couvent. “La ville et moi avons accepté le principe des panneaux solaires quand ils ne sont pas trop visibles.” Là, l’ancien couvent a bien sûr été préservé mais dans une petite cour, sur une façade au Sud, des panneaux ont pu être installés, tellement cachés qu’on ne les voit pas, hormis peut-être en survolant le sec- teur. “On a dit d’accord mais pas question de faire des “taches” sur un toit en tuiles. C’est donc la totalité du toit qui a été recou- verte” explique l’architecte. Chaque bâtiment est un cas par- ticulier qui nécessite une deman-
de spécifique. “La demande est assez rare pour les copropriétés. En revanche, elle est fréquente sur les maisons à Velotte ou à Bregille.” S’il ne s’y oppose pas, Marc Wattel veille et rappelle quelques éléments de base, tel- le l’installation au Sud. “Au pied de la Citadelle, il faut être dans les rues parallèles à l’édifice et on ne peut les mettre que sur un seul pan de toit.” Et l’architecte de souligner que de tels inves- tissements sont financièrement lourds. “Dans une maison, l’eau représente 10 à 20 % de la consommation d’énergie. Même très bien placés, les panneaux offrent une économie de 30 % seulement, exclusivement sur l’eau. Il faut relativiser l’importance des panneaux solaires.” Certes, mais c’est tou- jours ça ! A.B.
mais sous cer- taines conditions” répond Marc Wattel, architec- te des Bâtiments de France au ser- vice départe- mental de l’architecture et du patrimoine. Il cite l’hôtel Gran- velle, premier à avoir investi dans
Dans les rues parallèles à la Citadelle.
Si on veut se lancer dans le solaire au centre-ville, il faut rester dis- cret.
BESANÇON
La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008
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LOISIRS
AMÉNAGEMENT Rond-point Pour un meilleur accès à Châteaufarine Les travaux et la création d’un nouveau giratoire à Châteaufarine côté Fra- nois vont se terminer avec un mois d’avance. Satisfaction totale de la ville.
Rentrée associative Recharger naturellement ses batteries Littéralement “travailler l’énergie”, le Qi Gong (prononcé Tchi kong) est de ces disciplines qui ont le vent en poupe. Rencontre avec une enseignante bisontine.
Après “le rond-point de Fly”, la ville s’attaquera à la rue René Char, principal accès à Châteaufari- ne.
G aëllePierronn’apasatten- duque le“Zen”et sesnom- breusesdéclinaisonssoient “tendance” pour s’y intéresser et si adonner. Dans la grande famille de la médecine tradi- tionnelle chinoise, elle a fait le choix duQi Gong (prononcéTchi kong). L’aventure a débuté en 1999 enAllemagne (où il est là- bas remboursé par la sécurité sociale) avec laCroix rouge,puis s’est prolongée à Besançon. D’abord en tant qu’élève puis dans le cadre d’une formation professionnelle pour enseigner à son tour la discipline, chose qu’elle fait depuis 4 ans. “Le Qi Gong est une pratique énergé- tique, une activité de bien-être et
énergétiques et souligne qu’une unité régionale a été créée en juin 2008 en Franche-Comté. À Besançon, on recense trois adresses pour le pratiquer. Quand on lui demande d’où vient l’engouement actuel pour ces disciplines aux gestes lents, souples et précis, (leTaî-chi fait partie intégrante du Qi Gong) et aux postures statiques (les tenir peut s’avérer très phy- sique) l’enseignante avance que “c’est pour contrebalancer la course à tout va dans laquelle nous sommes. C’est un retour aux sources.” En cours hebdomadaires, séances individuelles, ateliers femmes enceintes ou stages, elle invite tout un chacun à se laisser aller, à s’écouter. “On accueille ce qui arrive, debout sur un tapis mais ceux qui pré- fèrent peuvent rester assis sur une chaise” précise-t-elle. “On n’est jamais dans la compéti- tion.” L’ambiance est la dou- ceur et à l’apaisement. Et si des picotements vous viennent dans les doigts en cours de séance, c’est bon signe. Le travail sur votre énergie est en cours… A.B.
de détente.On cherche à prendre un peude recul et du temps pour soi, à vivre ses émotions, à se recentrer sur lemoment présent” explique Gaëlle Pierron. Elle évoque “l’apaisement, le lâcher prise” et affirme qu’il n’y a pas de profil type pour pratiquer. “Ici, le plus jeune a 14 ans, le plus âgé presque 70 ans et la moyenne est autour de 40 ans. J’ai envie d’en faire avec les enfants àpartirde l’anprochain.” Ni mystique, ni opportuniste, Gaëlle Pierron précise qu’elle ne substitue en rien à la méde- cine et que tout ceci n’a rien de magique. Elle est d’ailleurs membre de la Fédération Euro- péenne de Qi Gong et des arts
L es tractopelles ont investi le site début juillet. L’opération consistait en la créa- tion d’un giratoire en lieu et place d’un accès “compliqué, inadapté, heureusement peu accidentogène car les gens n’y roulaient pas vite” explique Anne-Lise Léger-Billot, direc- trice adjointe du service voirie et déplacements à la ville de Besançon. La réalisation était déli-
des travaux malgré les vacances. Pour l’élue Nicole Weinman, adjointe à la voirie et aux déplacements, “la coordination avec les entre- prises a été parfaite. On a pris de l’avance, on gagne un mois” se réjouit-elle. Trottoirs, éclai- rage, passages piétons, le nouvel accès offre “plus de sécurité et une meilleure lisibilité pour les conducteurs” précise l’élue. Mais au-delà, l’opération (400 000 euros) vise surtout à améliorer la fluidité du trafic, en changeant les habitudes des consommateurs, préférant jusqu’alors se rendre sur la Z.A.C. par l’entrée des Hauts-de-Chazal. Suite logique de ces travaux, l’élargissement de l’artère cen- trale de la zone, la rue René Char. “La concer- tation est en cours” explique Frédéric Van- bockstael. “On veut supprimer la voie centrale et tous les “tourne-à-gauche” et créer un nou- veau giratoire.” Des travaux qui si tout va bien, sont annoncés pour 2009-2010.
Le Qi Gong, une pratique énergétique de bien-être issue de la médecine traditionnelle chinoise, une parenthèse juste pour prendre soin de soi.
cate car “il fallait maintenir la circulation et l’accès aux commerces note Frédéric Van- bockstael, chargé de l’opération. Au final, une dévia- tion a été mise en place trois jours seulement.” La ville évoque une bonne concertation, les réunions pré- paratoires avec les riverains, le choix de la période la moins fréquentée et une continuité
“On veut supprimer la voie centrale.”
www.federationqigong.com
Luna Bong, un magasin 100 % montagne Le magasin spécialisé du 142, Grande rue, vers la place Victor Hugo, pro- pose les meilleures gammes de Besançon en matière de chaussure de ran- donnée ou d’escalade, de matériel de montagne ou de vêtements techniques.
P U B L I - I N F O R M AT I O N L una Bong est une des voies d’escalade les plus mythiques des gorges duVerdon. Le magasin du 142, Grande rue qui a emprunté son nomà cette référence des alpinistes rend un bel hommage au monde de la montagne. Ici, les sports de montagne y sont rois : randonnée, escalade, ski,
montagne à Besançon. Nous proposons également un service de location de skis, raquettes et effectuons l’entretien des skis” précise Joseph Ribeiro, le respon- sable du magasin. Pour Pierre Bouvier, le rachat de cette enseigne répond aussi à sa volonté de voir se maintenir le tissu commercial au cœur de la ville. Luna Bong, c’est aus- si un moyen d’échapper aux ogres de la grande distribution. “Luna Bong a éga- lement su fidéliser de nombreux profes- sionnels exigeants pour les travaux en milieu périlleux, d’élagage d’arbres ou encore les professeurs de sport” précise Pierre Bouvier. Cette petite adresse nichée tout au bout de la Grande rue a trouvé sa place. Elle attend de pied fer- me tous les amoureux de la montagne et les sportifs exigeants.
Joseph Ribeiro tient cette boutique intégralement consacrée aux sports de montagne.
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Luna Bong, c’est aussi des vêtements techniques de grande qualité.
Les meilleures marques de chaussures de montagne sont vendues chez Luna Bong.
Luna Bong est situé tout au bout de la Grande, face à la place Victor Hugo.
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