La Presse Bisontine 92 - Octobre 2008

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008

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ÉCONOMIE

Trois zones intercommunales Saint-Vit ne veut pas jouer les seconds rôles

Le secteur saint-vitois poursuit ses efforts sur le plan économique pour s’imposer comme un pôle d’attraction majeur pour les entreprises. Se faire une place au soleil et pas dans l’ombre du Grand Besançon.

L es 10 000 habitants de la communauté de com- munes duVal Saint-Vitois ne pèsent apparemment pas lourd à côté des 170 000 qu’abrite le Grand Besançon. Et pourtant, Saint-Vit refuse d’être tiraillé entre les deux pôles d’attraction majeurs qui l’entourent,l’agglomérationbison- tine et le secteur de Dole. Le bourg de 5 000 habitants et la quinzaine de communes qui l’entoure comptent bien s’imposer en acteursmajeurs de l’économie

Élus et salariés de la communauté de communes misent sur l’économie pour le déve- loppement du secteur saint-vitois.

locale, ils ne se contentent pas de jouer les seconds rôles. “Nous avons vraiment la volonté de nous démarquer de ces deux secteurs voisins et constituer un vrai ter- ritoire entre les deux” affirme-t- on à Saint-Vit.Si bien que depuis février dernier, une personne a été embauchée uniquement à ce titre : valoriser Saint-Vit et son territoire auprès du monde éco- nomique. “Mon rôle est triple, résume l’intéressé, Carlos Fon- tinha : aller à la rencontre de toutes les entreprises pour anti- ciper leurs besoins, notamment en matière de transmission, fai- re le point avec elles concernant leurs besoinsmatériels (en termes de voirie, de réseaux, d’aménagements…) et mettre en lien l’offre et la demande en ter- me d’emploi.” Depuis le mois de mars, une quarantaine d’offres d’emploi ont ainsi pu être trai- tées directement par l’intermédiaire de cet agent de développement économique. La communauté de communes du Val Saint-Vitois abrite sur son territoire 239 entreprises employant au total 1 790 sala- riés, dont quelques-unes des entreprisesmajeures de la région bisontine : l’entreprise de tuiles Koramic (ex-Migeon) et ses 180 salariés, la centrale de distribu- tiondu réseauU (130 personnes), la société Allianz (70 salariés), les transports Bourgeois, plu- sieurs grandes surfaces employant chacune des dizaines de salariés, etc. Pour les élus locaux, le challenge est de taille. Et notamment financier car la collectivité a lourdement inves-

ti dans des zones d’activité qu’il s’agit désormais de remplir. Pre- mière d’entre elle : la zone de la Foulottière et ses 20 hectares dont 14 ont été pris par la cen- trale Système U. “Il reste sur cet- te zone 6 hectares à aménager, nous avons de bons contacts. À 14 euros le mètre carré, en bor- dure deNationale,c’est très attrac- tif” estime Pascal Herrmann, l’élu intercommunal chargé de l’économie. Dans les cartons, deux autres zones d’activités sont en prépa- ration : la première sur la com- munedeVelesmes-Essarts,l’autre sur Pouilley-Français, toujours en bordure de Nationale. “Nous réfléchissons pour les vingt pro- chaines années” , observe Pascal Routhier, le président de la com- munauté de communes. Pour renforcer encore l’attractivité de ce secteur (attractivité qui n’est pas toujours du goût des grands voisins de la C.A.G.B.), les élus saint-vitois comptent bien faire aboutir leur idée de créer une nouvelle bretelle d’autoroute qui desservirait Saint-Vit. “Il faut réaliser un peu plus d’1 km de voirie pour rejoindre l’autoroute et surtout convaincre la société A.P.R.R. du bien-fondé d’un tel projet. Nous y travaillerons acti- vement” confie M. Routhier. Avec le recrutement d’une autre chargée de développement, Sté- phanieVuillemin,la communauté de communes saint-vitoise a clai- rement fait du développement économique le cheval de bataille de ses actions. Cette politique semble porter ses fruits. n J.-F.H.

PROJET Boulangerie Le jour se lève pour “365 matins” Une nouvelle unité de fabrication de pain de procédé artisanal basée est en cours de construction à Saint-Vit. Basée sur l’utilisation d’un matériel innovant (prix du salon mondial 2008), elle va créer une vingtaine d’emplois dans un premier temps. N on,ArnaudBovignyn’apasquit- té la Comtoise des Pains pour monter son propre projet, non cen’est pas lui qui est à l’origine au chômage, contre 310 lʼannée précédente. Sur ces 274 demandeurs dʼemploi, 68 sont inscrits au pôle emploi. Lʼan dernier, 72 % des personnes qui sont passées entre les mains du pôle emploi ont trouvé une issue positive à leur situation : soit avec un C.D.D. de plus de 6 mois en poche, soit avec un C.D.I., ou encore une mission dʼintérim ou une forma- tion, voire, pour deux dʼentre eux, une créa- tion dʼentreprise. Les personnes suivies par le pôle emploi restent 3 à 4 mois dans le dis- positif. Le pôle emploi atteint sa vitesse de croisière C’est un autre outil mis en place par la communauté de communes. Car le développement économique, c’est attirer de nouvelles entreprises mais c’est aussi lutter contre le chômage. Premier bilan. Le pôle emploi nʼest pas une “A.N.P.E. bis” à Saint-Vit mais il a été voulu par les élus locaux pour “rapprocher au quotidien les offres et les demandes en matière d’emploi et créer un véritable réseau entre les entreprises locales et les demandeurs d’emploi” résument les ser- vices de la communauté de communes. Tous les jeudis, à Saint-Vit, des parrains bénévoles issus du M.E.D.E.F. Doubs se donnent ren- dez-vous dans les locaux de la communauté de communes avec des demandeurs dʼemplois du territoire. Lancé en 2004, le pôle emploi a apporté des réponses concrètes à des chô- meurs, hélas, il ne capte pas tous les deman- deurs dʼemploi. En 2007, le territoire de la communauté de communes comptait 274 personnes inscrites

duction jusqu’en avril 2006), les collec- tivités(hôpital,cantines,restaurateurs…) n’ont plus d’interlocuteur privilégié capable seul de fournir les quantités demandées. Avec ses trois lignes de pro- duction, “365 matins” sera en mesure de transformer chaque jour jusqu’à 5 tonnes de farine (une boulangerie“clas- sique” moyenne travaille entre 100 et 500kg). “Il yaunbesoinréel sur leGrand Besançon. J’ai le soutien des collectivi- tés territoriales qui estiment également qu’ilyaunvraipotentiel” observeArnaud Bovigny. Dansunpremier temps,l’entreprisedont les bâtiments sont en cours de construc- tion sur la zone desGrandsVaubrenots, au bord de la Nationale, permettra de créer une vingtaine d’emplois. “La plu- part de ses employés seront des anciens de la Comtoise des Pains” s’engage le créateur qui investit “plusieursmillions d’euros” (sans plus de précisions) dans ce projet. Dupainde tradition française (avec des farinessansadditif)etbiofabriquéchaque jour pour les collectivités, c’est une idée novatrice qui repose notamment sur “l’utilisationdematériel très performant et de dernière générationqui permet,tout en respectant des méthodes de fabrica- tion très qualitatives, de produire à des cadencesplusélevées” indiqueM.Bovigny. Le bâtiment de 2 000 m 2 doit être opé- rationnel courant décembre. J.-F.H.

des déboires du groupe dont dépendait l’ancienne entreprise de Chemaudin et qui a licencié 120 emplois sur la région entre 2007 et 2008, non il ne s’attaque pas aux artisans-boulangers en lançant son nouveau concept à Saint-Vit mal- gré la campagne de dénigrementmenée par le président du syndicat de la bou- langerie, non il n’ouvrira pas de fran- chises au centre-ville au centre-ville de Besançon… Des rumeurs, des calom-

nies, il a dû en surmon- ter le jeune entrepreneur avant d’envisager l’ouverture, début décembre prochain, de l’entreprisede fabrication de painqu’il baptise“365 matins”. Avec cettenouvelle struc- ture, Arnaud Bovigny comptelivrerenpainfrais les collectivités locales du Grand Besançon. Dans un second temps, il sera àmêmed’approvisionner des grandes surfaces du secteur. Depuis la fermeture de la Comtoise des Pains (dont Arnaud Bovigny a été le responsable de pro-

Arnaud Bovigny, patron de la société “365 matins” : “Je n’ai aucu- ne intention de m’attaquer aux artisans, il y a un autre marché pour les gros volumes.”

Du pain de tradition française et bio à des cadences plus élevées.

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