La Presse Bisontine 92 - Octobre 2008

La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008

DOSSIER

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PROGRAMMES NEUFS

3 000 euros le mètre carré

ZOOM

Chiffres Ville de Besançon Le nombre de permis de construire se maintient À Besançon, on enregistre une légère baisse du nombre de permis déposés mais seulement depuis quelques semaines. Quelques gros programmes immobiliers doivent encore démarrer. Au 17 sep- tembre, 495 demandes ont été déposées, cʼest presque déjà autant que sur toute lʼannée 2007. Par exemple, dans les 361 demandes en 2008, un programme compte à lui seul 120 logements (projet Bouygues rue de Trépillot). PERMIS DÉPOSÉS PERMIS ACCORDÉS Logements Logements privés publics 1 er semestre 2006 109 78 2 ème semestre 2006 230 103 Total 2006 339 181 338 1 er semestre 2007 172 85 2 ème semestre 2007 333 35 Total 2007 505 120 628 1 er semestre 2008 361 76 2 ème semestre 2008 134 16 Total 2008 495 92 197 (jusquʼau 17 septembre)

Le neuf continue de tirer les prix vers le haut Prudents, les promoteurs ont mis un coup de frein au lance- ment de nouveaux programmes immobiliers. Pour autant, le prix du neuf ne s’écroulera pas. Et par conséquent celui de l’ancien non plus car ils est indexé sur le premier.

L a profession ne peut pas le nier : “Nous serons cette année sur un ralentissement des ventes après les deux années record 2006 et 2007” confirme- t-on du côté de la S.M.C.I., le principal constructeur privé de la ville avec 80 à 100 logements vendus tous les ans. “Les clients se font beaucoup plus rares pour nos programmes neufs. C’est la première fois que des apparte-

travaux. Forcément, eux aussi ont augmenté. “Avec les 35 heures en plus, depuis 2000, les coûts de construction ont plus que dou- blé” annonce ce promoteur bison- tin. Et les nouvelles normes obli- gatoires qui entrent ou vont entrer en vigueur dans les pro- chaines années (normes handi- capés, réglementations ther- miques, sismiques…) ne vont surtout pas alléger la facture finale. “Forcément que le coût de l’habitat ira croissant” résume M. Équoy. Pour autant, Besançon n’est pas confronté à une crise du neuf. Aucun logement neuf dont les travaux sont terminés ne sont pas vendus sur Besançon, à quelques exceptions près.Concer- nant les programmes immobi- liers dont le chantier a démar- ré, le stock de logements non acquis ne dépasse pas les 50 uni- tés. La différence actuelle, c’est que “des contacts clients, on en amoins. Il faut voir plus demon- de pour faire une vente” recon- naît cet autre promoteur bison- tin. “L’important, c’est que les fondamentaux n’aient pas chan- gé, les raisons d’investir dans l’immobilier sont les mêmes qu’il y a trois ans” ajoute Fabrice Jean- not, patron de F.J. Investisse- ment. Pour ce qui est des loge- ments encore en stock sur des programmes non démarrésmais dont le permis de construire est accordé, ils sont actuellement environ 250 sur Besançon. Chaque année à Besançon, 400 à 450 logements neufs sont com- mercialisés dans des programmes collectifs de plus de 5 logements. Le neuf ne connaît pas encore la crise, seulement “une tension” selon le terme employé par la plupart des promoteurs. D’où leur prudence actuelle. Ils écou- lent leurs programmes existants avant d’en lancer de nouveaux. J.-F.H.

ments situés en dernier étage ne sont pas vendus. Ce sont les prix duneuf qui refroidissent les clients potentiels” reconnaît de son côté Matthieu Sertout, directeur de l’Immobilière Comtoise. Les raisons invoquées de ce ralen- tissement sont multiples : l’accès au crédit rendu plus difficile à cause de taux qui sont passés en 2 ans de 3,5 % à plus de 5 %, le coût du crédit lui-même alour- di par le fait que les banques sont plus réticentes à allonger la durée des prêts et, une fois de plus, l’effet psychologique véhi- culé par le spectre d’une crise immobilière. Le paradoxe est le suivant : les besoins sont tou- jours aussi importants enmatiè- re de logements neufs mais en face, la demande s’est calmée. “Une catégorie de clients est beau- coup moins importante que les années précédentes, c’est celle des investisseurs” avoue Patrick-Oli- vier Équoy, directeur commer- cial de la S.M.C.I. Investisseurs qui représentaient jusqu’à l’an dernier 55 % des achats dans le neuf. L’augmentation faramineuse des prix du neuf explique aussi une bonne part de ce récent fléchis- sement. À 3 000 ou 3 200 euros le mètre carré, le potentiel de clients est forcément plus limi- té. En 2003,les prix duneuf attei- gnaient au maximum les 2 500 euros sur Besançon. En 5 ans à peine, le mètre carré a flambé de plus de 500 euros. Et la tendance a peu de chances de s’inverser. Le prix de revient explique cette hausse. Dans le prix d’un bien immobi- lier neuf, le coût de construction (artisans, main-d’œuvre, maté- riaux…) représente lamoitié du total. Les honoraires techniques (maître d’œuvre, architecte, bureau de contrôle, assurance) qui représentent 10 % du coût final, sont indexés au coût des

Fabrice Jeannot, responsable de F.J. Investissement : “Il y a toujours autant d’intérêt à investir aujourd’hui qu’il y a trois ans.”

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