La Presse Bisontine 89 - Juin 2008
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
N° 89
Juin 2008
2 €
Le troisième mercredi du mois
Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.
Le marché couvert : alors, ça marche ? Cinq cases sont actuellement vides au marché Beaux-Arts de Besançon. La situation devrait s’arranger. Et les commerçants présents ne cachent pas leur enthousiasme. p. 8 Une maison à 15 euros, c’est vraiment possible ? 20,22 rueBersot -Besançon Tél. : 03 81 82 27 14 F ête des pères l e 15 juin Un constructeur bisontin lance un programme à Chalezeule d’accession sociale à la pro- priété sur le principe de la mai- son à 15 euros par jour. La contrepartie de cette bonne nou- velle : un endettement sur 35 ans. Au minimum. p. 32 Fin de vie : le refus d’une Bisontine Parce que la société ne met rien en place, parce qu’elle refuse la fatalité de la fin de vie, la Bisonti- ne Laure Hubidos a décidé d’agir. Son concept est retenu comme projet pilote dans le plan national consacré aux soins palliatifs. p. 43 Barthod
RETRAITES
SOCIAL
ÉCOLES
FONCTION PUBLIQUE
POUVOIR D’ACHAT
PRIVÉ
POSTE
La contestation est générale Mais que veulent les Bisontins ? ulent
Lire le dossier p. 13 à 18
LES PLAINTES SE MULTIPLIENT Gaz : quand la facture explose de façon anormale L’événement p. 6 et 7
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n°89 - Juin 2008
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Mai 2008 Quarante années ont passé et rien, ou presque, nʼa changé. Ceux qui pré- sentent les événements de Mai 68 com- me une victoire du peuple contre les nantis se trompent. Les insurgésmeneurs dʼhommes de lʼépoque - fauteurs de troubles diront les autres - sont dʼailleurs souvent les nantis dʼaujourdʼhui. Mai 68 a autant construit que détruit. Du posi- tif, on ne retiendra que les fameux accords de Grenelle - ce mot mis aujour- dʼhui à toutes les sauces dès lʼinstant où lʼon veut réformer un secteur dʼac- tivité : augmentation générale des salaires, notamment du S.M.I.C. qui atteint péniblement les 600 F, et recon- naissance des sections syndicales dʼen- treprises. Pour le reste, on ne peut guè- re affirmer queMai 68 aura été un vecteur de progrès. Cet épisode marquera au contraire le délitement de certains repères sociétaux sur lesquels la France sʼap- puyait, et rien de la contestation de lʼordre existant nʼaura donné naissan- ce à une organisation meilleure de la société française. Sur le plan de la cul- ture, de lʼéducation et même des rela- tions de travail, Mai 68 sera bien loin de lʼaspect révolutionnaire quʼon a vou- lu attribuer au mouvement. Mai 68 a voulu dénoncer la société de consom- mation dans laquelle la France et le monde sʼengouffraient. Les valeurs dʼau- tonomie et de réalisation personnelle se sont traduites au quotidien par la pri- mauté de lʼindividualisme. La refonte de la pédagogie sʼest souvent soldée par une dilution des fondamentaux édu- catifs. Lʼexcessive discipline autoritai- re a laissé le champ libre à un exces- sif laxisme. Et à Besançon, que reste-t-il de Mai 68 ? Dans les usines, les mou- vements de contestation ont fait long feu. Et les injustices nʼont dʼailleurs fait que se creuser depuis quarante ans. Mai 68, douce illusion. Aujourdʼhui, la colère est la même, les revendications sont les mêmes. Sauf que. Le mou- vement syndical nʼest plus que lʼombre de lui-même - il fallait voir le maigre défilé du 1 er mai dernier à Besançon. Et le fossé entre les nantis et les autres est toujours aussi béant. La seule dif- férence, cʼest quʼaujourdʼhui, person- ne ne propose un système meilleur et crédible à la fois, si bien que les contes- tations tournent en rond depuis qua- rante ans. Lʼidéal soixante-huitard est mort sans successeur, sans digne héri- tier. Jean-François Hauser Éditorial
MÉDIAS
Multimédias et information
Le journaliste, ancien directeur de la rédaction du Monde, vient de lancer son site Internet dédié à l’information, mediapart.fr. Un journal en ligne d’information généraliste, s’adressant à une clientèle que ni l’offre papier existante ni l’offre en ligne ne satis- font aujourd’hui. Edwy Plenel était invité à Besançon le 15 mai pour animer une conférence à l’I.U.T. de G.E.A. Edwy Plenel : “La presse traditionnelle se tire une balle dans le pied”
L a Presse Bisontine : Comment se porte ce nouveau sup- port d’information ? Edwy Plenel : Mediapart existe depuis deux mois. Le lancement est réussi, nous avons déjà 7 000 abon- nés et 250 000 visiteurs uniques par mois. Mais le pari n’est pas encore gagné. Pour que cela soit le cas, l’objectif est d’atteindre les 25 000 abonnés en 2009, les 50 000 l’année suivante et stabiliser ensui- te le site autour de 60 000 abonnés. L.P.B. : Comment définir ce nouveau “journal” ? E.P. : L’idée était d’aller, sur Internet, à contre-cou- rant de la vulgate dominante du web en faisant un journal basé sur un club de lecteurs qui soit une sorte d’agora, de forum démocratique où se noue- rait une conversation de qualité. Ce site fonction- ne sans publicité, en cela, c’est un modèle atypique et sa vraie richesse, ce sont ses lecteurs, fidèles et qui s’identifient. Le site mediapart.fr fait travailler une équipe de 29 personnes dont 26 journalistes. L.P.B. : En quelque sorte, c’est une réaction à la profusion de sites dits informatifs où passent n’importe quelles informa- tions ? E.P. : Ce n’est ni un ras-le-bol ni une salve contre le web mais l’envie de faire un laboratoire où on réin-
vente la presse, où on essaie d’ex- périmenter ce que pourrait être la presse du XXI ème siècle. Nous ne voulons pas “démoniser” Internet,
Edwy Plenel a commencé sa carrière au Monde en 1980 avant d’en diriger la rédaction pendant dix ans. Il est aujourd’hui à la tête du site participatif mediapart.fr.
c’est à nous de faire que cela soit un bon outil. Nous sommes persuadés qu’Internet permet de démo- cratiser l’information beaucoup mieux que le papier, à condition de le faire bien. Avec le numérique, nous assistons à une nouvelle révolution indus- trielle, après celle de la vapeur, celle de l’électrici- té. Et cette révolution, c’est un moment où un nou- veau rapport de force s’instaure entre le capital et
tuits et d’audience. Nous avons voulu prendre le contre-pied. L.P.B. : Une information gratuite manque forcément de crédibilité à vos yeux ? E.P. : Pas forcément. Il y a une vraie gratuité démocratique sur Inter- net, basée sur l’échange d’infor- mations, le partage de données et je pense qu’il peut y avoir une gra- tuité de qualité. Mais l’idée unique que l’on est en train d’imposer que toute information désormais sera gratuite est un mensonge et un danger. C’est un mensonge car ce n’est pas gratuit, c’est la publicité qui paye. Derrière tout cela, il y a une vraie logique économique.Notre but est bien de défendre sur Inter- net ce qui a fait l’essence démo- cratique de la presse, avec son indé- pendance. L.P.B. : Estimez-vous que la presse payan- te est condamnée ?
le travail, entre ceux qui produi- sent les richesses - en l’espèce, l’in- formation - et ceux qui se disent qu’ils pourront gagner plus par ce biais d’Internet. Via Internet, les financiers ont un cheval de Troie à deux jambes qui sont la gratui- té et l’audience. Leur idée est de dire : tout va être gratuit et plus il y aura d’audience, mieux ce sera. C’est pour cela que j’estime que toute la presse traditionnelle est en train de se tirer une balle dans le pied en faisant des sites gra-
“Nous avons voulu prendre le contre-pied.”
E.P. : À mon sens, elle n’est pas morte. Nous assis- tons plus en ce moment à une crise de l’offre que de la demande. En France, notre presse n’a pas assez de valeur d’usage, pratique. Et il n’y a pas une culture politique assez respectueuse de la liber- té de la presse, on le constate bien en ce moment. Il y a en France une crise démocratique qui n’est pas la crise économique de la presse mais une cri- se démocratique dont l’état de la presse est un témoignage. L.P.B. : Comment assurer l’indépendance totale de media- part.fr par rapport au pouvoir, politique et financier ? E.P. : C’est un journal de journalistes. J’ai investi mes économies dans ce projet, il y a une société des amis du journal puis un troisième groupe d’inves- tisseurs composé de personnes qui sont dans l’in- formatique, qui ont misé sur ce laboratoire. Et l’existence détermine la conscience : les journa- listes de mediapart n’ont pas à dealer avec des pou- voirs qui n’ont rien à voir avec leur métier. Ils n’ont pas à être parasités par autre chose, l’information est une “marchandise” très spéciale. L.P.B. : Vous êtes devenu directeur de la rédaction du Mon- de en 1995 alors que ce titre était un journal. Vous l’avez quitté onze ans plus tard alors que le Monde est devenu un groupe. C’est cette évolution qui vous a poussé vers la sor- tie ? E.P. : La fuite en avant du Monde dans un groupe a gravement déstabilisé le journal. Ce mouvement a abouti à une normalisation économique et édi- torialiste du titre. Je n’étais pas d’accord avec cet- te orientation. L.P.B. : La sortie du livre “La face cachée du Monde” vous a causé de profondes blessures, tout comme votre départ du quotidien. Deux ans après, ces blessures sont refermées ? E.P. : De telles blessures, on en garde forcément des cicatrices, mais ça tient en vie. J’ai appris des choses et je pense avoir été très naïf et présomptueux. J’ai cru que les dynamiques éditoriales suffisaient à rendre vertueuse une dynamique économique.Mais l’important, c’est d’apprendre et de continuer à se battre. Quand on est journaliste, on ne doit pas se plaindre de prendre des coups. C’est comme un boxeur. On ne lui apprend pas à donner des coups mais d’abord à en encaisser. Propos recueillis par J.-F.H.
* Donnez vie à vos rêves
est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :
Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Thomas Comte,
Jean-François Hauser. Régie publicitaire :
Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04
Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2008 Commission paritaire : 1102I80130
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Crédits photos : La Presse Bisontine, C.C.P.P.O., Cie du Petit vélo, En Vadrouille, Moyse Ma Maison, Christian Sigrand, Utinam Besançon.
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RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n°89 - Juin 2008
L’association “Sauvons la Malate” ne désarme pas
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Clinique Saint-Vincent : le permis de construire annulé
style . Or, ce que redoute l’association, c’est que la construction d’une microcen- trale électrique rende impossible la pratique de cette discipline spectaculaire. Les représentants de “Sauvons la Malate” ont eu l’occasion d’exposer leur point de vue en préfecture, tout com- me les porteurs du projet de microcentrale. L’hypothèse idéale pour les kayakistes serait que l’idée de la construction d’une pareille installation soit abandonnée. Si elle n’obtient pas gain de cau- se, l’association est ouverte au dialogue pour travailler sur un compromis afin que les deux activités puissent cohabiter. “La
T rois scénarios sont encore possibles. Soit l’autorisation est donnée pour la construc- tion d’une microcentrale élec- trique à la Malate, soit le site res- te dédié à la pratique du kayak free style , soit, enfin, un com- promis est trouvé pour que les deux activités cohabitent. Dans tous les cas, à l’arrivée, c’est la préfecture qui tranchera dans ce dossier. Rien n’est encore joué donc. L’association de défense de la Malate ne désar- me pas. Le collectif réunit une majorité de kayakistes qui “sur- fent” à cet endroit la vague du Doubs dont la réputation dépas- se largement les frontières de Besançon dans lemonde du free
difficulté de ce scénario, c’est de répartir les créneaux d’exploitation du site. À quel moment la microcentrale pour- ra turbiner l’eau, et à quel moment nous pourrons prati- quer le kayak” indique Thierry Brugvin, représentant de
l’association. Il s’agit non seulement de trouver des créneaux équitablement répar- tis mais de les faire respecter. “C’est ce qui nous inquiète. Par expérience, on sait que celui qui a les clefs des vannes peut faire ce qu’il veut.”
La construction du giratoire de Fly débutera cet été
L es conditions de circulation dans la zone de Châteaufarine devraient s’améliorer dans les mois à venir. Dans le cadre du programme d’aménagement d’ensemble de la zone commer- ciale, la ville prévoit de construire un giratoire près du magasin Fly afin de fluidifier le trafic à cet endroit, ce que ne permet pas le carrefour actuel. En effet, après avoir quitté la rue de Dole par l’échangeur Ouest, 12 000 véhicules par jour passent sous cet axe routier pour gagner plus facilement la partie de la zone de Châteaufarine où se trouve entre autres Géant Casino. Mais aux périodes de forte affluence, le trafic est com- plètement congestionné. Les travaux du giratoire devraient débuter en juillet prochain. L’ouvrage sera livré “en novembre de façon à ne pas perturber la cir- culation importante liée à la période de Noël” indi- quent les services de la Ville. Pendant toute la durée du chantier, l’accès à la zone commerciale par l’échangeur de Fly restera possible. Le coût de l’opération est évalué 420 000 euros. La réalisation de ce rond-point est une première éta- pe dans cette tentative de fluidifier le trafic à Châ- teaufarine. Ensuite, la municipalité s’attaquera au second point noir de la zone : la rue René Char. À partir de février 2009, elle doit faire l’objet de travaux d’élargissement afin de passer cette route à trois voies, dont une réservée aux bus.
E n juin dernier, plusieurs riverains du chemin des Tilleroyes attaquaient la ville de Besançon qui avait délivré un permis de construi- re à la clinique Saint-Vincent destiné à édifier un quatrième étage à l’établissement de soins. Le tribunal de Besan- çon vient de donner raison à ces riverains qui arguaient notamment du fait que le plan d’occupation des sols n’était pas conforme à une telle acti- vité sur cette partie du chemin des Tilleroyes et qu’aucune place de stationnement sup- plémentaire n’était prévue. “La Zone UY n’a pas vocation, contrairement à ce que sou- tient la commune de Besan- çon, à admettre un établisse- ment exerçant une activité de nature hospitalière” confirme le tribunal administratif de Besan- çon dans son jugement du
27 mars dernier. D’ailleurs, l’ensemble de la clinique serait non conforme à la destination de la zone sur laquelle elle est implantée. Le tribunal a annu- lé le permis de construire et attribué 1 000 euros aux rive- rains requérants. Au-delà de l’aspect purement réglementaire de ce dossier, ce que craignaient avant tout les riverains voisins de la clinique, c’était le manque criant de places de stationnement aux abords de l’établissement. Ils soulignaient aussi le manque d’intimité des patients dont les chambres sont en vis-à-vis avec les pavillons voisins. Le projet d’extension de la clinique Saint- Vincent concernait 1 000 m 2 par la construction d’un qua- trième étage, devant permettre d’accueillir 23 chambres et une trentaine de lits supplémen- taires.
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La Presse Bisontine n°89 - Juin 2008
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EN BREF
TRANSPORT Équilibrer les comptes Ginko déclare la guerre aux fraudeurs “Frauder, c’est pas malin”, le nouveau slogan de Ginko. À cause de la fraude, la compagnie de bus perd chaque année l’équivalent d’un bus à gaz qui part en fumée.
Canoë-kayak Le club de canoë-kayak de Roche-lez-Beaupré, la Croix verte et le foyer de la Cas- sotte organisent le nettoya- ge des rives du Doubs le samedi 24 mai. Rendez-vous à 14 heures au club, rue de Casamène à Roche-lez-Beau- pré. Apporter des gants et sa bonne humeur. Objectif : net- toyer les rives de Roche à Chalèze. Vacances L’association “Étoile Saint- Ferjeux” propose pour l’été 2008 plusieurs centres de vacances. Pour les mater- nelles 4-7 ans et pour les 6- 12 ans à Noël-Cerneux (Haut- Doubs), pour les 9-12 ans à Laviron. Renseignements au 03 81 88 29 12. Concert Le Ricard Live Music Tour fait escale comme tous les ans à Besançon. Le 12 juin à Cha- mars avec Maroon 5 et Mar- tin Solveig. Concert gratuit.
280 000 euros par an, c’est l’estimation de la fraude annuelle sur le réseau Ginko (photo archive L.P.B.).
D epuis avril, le réseau Ginko part en lutte contre les fraudeurs de tout poil.Ne pas reporter son numé- ro de carte sur son coupon, voyager avec un titre périmé ou non oblitéré sont autant de comportements, volontaires ou non, qui coûtent cher à la société de transport. Cette dernière a décidé de sévir via une vaste campagne de com- munication et une présence renforcée des contrôles sur le réseau urbain com- me périurbain sur l’ensemble du Grand Besançon. Fin 2006, Ginko mène l’enquête et fait un rude constat : le taux de fraude est de 5,4 % et l’évasion de recettes est éva-
serait pas clair, tous les supports sont estampillés d’un rond rouge contenant le slogan “Frauder, c’est pas malin”. En un mot, il faut payer son ticket quand on prend le bus ! La campagne se déroule en deux temps : jusqu’en juin puis, après une pause cet été, de septembre à novembre. Ginko a prévu de mener une nouvelle enquête sur les fraudes en fin d’année et pour- ra mesurer l’impact de sa campagne cul- pabilisante. A.B.
dans les stations, Ginko explique com- ment l’entourage ou plus largement la collectivité doit assumer ce manque à gagner.Une amende, c’est autant d’argent que le particulier ne dépense pas en loi- sirs par exemple. Ne pas s’acquitter de son titre, c’est autant d’argent que Gin- ko n’investit pas dans ses véhicules ou sur son réseau. Pour compléter le dis- positif, un jeu-quizz distribué à bord par les vérificateurs veut inciter les utili- sateurs à réfléchir à cette probléma- tique. Des questions sont posées, les
luée à 280 000 euros par an. Si c’est mieux qu’en 1996 (8 %) grâce essen- tiellement au retour de la montée par l’avant dès 1997, c’est plus qu’en 2005 (4,8 %) et c’est encore trop !
Il faut épingler le res- quilleur et le faire ren- trer dans le rang du bon utilisateur qui paye son titre de transport. Et pour atteindre son but, l’entreprise a choisi de le culpabiliser jouant la carte de la dramatisa- tion. Via deux affiches apposées dans les bus et
Une nouvelle enquête sur les fraudes.
réponses sont à gratter. Et au cas où le message ne
Barthod
TRAVAUX
22 000 euros par appareil
La facture de rénovation des ascenseurs atteint des sommets L’association bisontine U.F.C.-Que Choisir s’insurge contre l’envolée du coût de rénovation des ascenseurs. Elle dénonce un “grand dérapage” des sociétés d’ascenseurs.
le 15 juin F ête des pères
L es quelques accidents dramatiques qui sont survenus en France ces dernières années dans quelques ascenseurs vétustes ont suf- fi à remettre totalement en question les mesures de sécurité et d’entretien du parc d’ascenseurs en France. À tel point que le législateur a déci- dé une rénovation complète dumatériel en quelques années seulement. De quoi se frotter les mains pour les quelques sociétés spécialisées qui se par- tagent le marché des 450 000 ascenseurs du parc français : Koné, Thyssen, Schindler et Otis pour les principaux. Mais l’intention de base a vite tourné au déra- page. C’est en tout cas ce qu’affirme l’association de défense des consommateurs U.F.C.-Que Choi- sir qui a mesuré l’impact financier de la rénova- tion de sécurité des appareils décidée par la loi du 2 juillet 2003. Depuis cette date, les prix annon- cés par les ascensoristes auraient tout bonnement doublé, passant de 3 ou 4 milliards, à 8 milliards d’euros. À cause d’une part d’un calendrier de rénovation beaucoup trop serré, “ce qui aurait déséquilibré le marché et fait grimper les prix” et d’autre part d’un “manque de concurrence dans le secteur des ascenseurs” ainsi que “des syndics de copropriétaires qui ne remplissent pas leur rôle de conseil vis-à-vis des copropriétaires.” “Les syn- dics sont rémunérés au pourcentage en fonction du montant des travaux. Ils sont donc très peu regardants” commente Jean Serre, spécialiste des copropriétés à l’association bisontine. Il reproche également que les ascensoristes aient attendu cette loi de 2003 pour réagir, alors qu’une loi de 1995 les obligeait à assurer à leurs frais l’entretien des appareils. “Dans une copropriété de Besan- çon, aucune pièce n’a été changée en quarante ans et d’un seul coup, il faut tout rénover.” La loi impo- se d’examiner 17 points de contrôle. “Mais il y a un vrai amalgame entre la sécurité et le confort. Comme la tolérance de niveau de la porte palière qui a été fixée à 2 cm, alors que jusqu’à 7 cm, il
n’y a aucun danger. La différence, c’est qu’avec ce seuil, la moitié des moteurs seront à changer” déplore Jean Serre qui estime déjà que “des copro- priétaires ne pourront pas assumer ces charges.” Les quatre ascensoristes concernés avaient déjà été condamnés par la Commission Européenne pour pratique anticoncurrentielle à une amende de 992 millions d’euros. Au-delà des tarifs jugés excessifs, l’U.F.C.-Que Choisir déplore que “les décisions de travaux soient prises dans la plus totale opacité, quelle que soit la copropriété concernée. La plupart du temps, on accepte des travaux avec un seul devis, il n’y a pas de mise en concurrence” ajoute Jean Serre qui dénonce aussi “des contrats d’entretien tout à fait flous que personne ne contrôle” , citant “ces deux copropriétés voisines à Besançon, l’une de trois étages, l’autre de treize, avec un prix d’entretien identiques pour les deux.” Pour les propriétaires particuliers, la note risque d’être salée. Le coût par ascenseurs est évalué à 22 000 euros en moyenne et les travaux doivent s’échelonner jusqu’en 2018. Mais c’est pour les organismes publics que la facture est la plus impressionnante. Chez Grand Besançon Habi-
tat, on est concerné au premier chef avec la gestion d’un parc de 155 ascenseurs. Pour l’organisme logeur, le montant de ces travaux de mise en conformité dépasse chaque année les 150 000 euros. “Pour cette année, la facture sera de 164 166 euros. Heureusement, nous avions anticipé les choses et échelonné ces dépenses. Si bien que nous éviterons de répercuter ces coûts dans les loyers” rassu- re Sylvie Joubert, responsable de la maintenance à Grand Besan- çon Habitat. J.-F.H.
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L’ÉVÉNEMENT
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Il y a de l’eau dans le gaz entre Gaz de France et une partie de ses abonnés qui se plaignent de dérives dans la facturation. Les associations de consommateurs de Besançon recueillent les plaintes de ces clients mécontents qui s’étonnent de devoir s’acquitter d’une facture dont le montant est deux à trois fois supérieures de ce qu’ils avaient l’habitude de payer jusque- là. Leur surprise est d’autant plus grande qu’ils n’ont pas l’impression d’avoir modifié leur façon de vivre, ce qui le cas échéant aurait pu expli- quer une augmentation de leur consommation. Gaz de France a été interpellé sur ces problèmes récurrents. Le gazier apporte des réponses à ce qu’il compare à des couacs liés la plupart du temps à des transferts de données informa- tiques qui ont été effectués à l’été 2007 lors de la libéralisation du marché de l’énergie. Gaz de France Des usagers dénoncent une facturation douteuse À Besançon, plusieurs habitants se plaignent des méthodes de facturation du gazier qui leur demande de s’acquitter de factures exorbitantes qui ne correspondraient en rien à leur consommation. GAZ DE FRANCE INTERPELLÉ PAR SES ABONNÉS CONTESTATION
L orsque Jean a ouvert sa fac- ture Gaz de France, ça a été la douche froide. “On me demande 172 euros alors que jusqu’à présent, le plus que j’aie payé, c’est 89 euros ! Pour moi qui ai une pension mensuelle de 930 euros, ce n’est pas rien cette augmentation. Selon G.D.F., j’aurais consommé 335 m 3 ces deux derniers mois” remarque ce retraité bisontin. Non seulement la note est salée, mais en plus elle est injustifiée pour cet octogénaire qui déclare ne pas avoir modifié sa manière de vivre ce qui, dans le cas contraire, aurait peut- être pu expliquer cet écart. Jean n’est pas un cas isolé. Josette est confrontée à une situation iden- tique. Elle vit seule dans un appar- tement de 110 m 2 . Le gaz, elle l’utilise uniquement pour chauffer le bal- lon d’eau et cuisiner. Cette dame s’acquitte de sa facture tous les six mois. Comme Jean, elle a pris l’habitude de relever depuis plu- sieurs années l’évolution de sa consommation. Pour elle, il n’y a donc pas d’ambiguïté possible : les services de Gaz de France se sont trompés. “En moyenne, j’avais un relevé de 60 m 3 et là, d’un coup, il
mations, il faut écrire à Lannion (Côtes- d’Armor) qui “abrite un innocent pres- tataire chargé
passe à 260 m 3 . Ma facture a été multipliée par trois.” Chantal est elle aussi confrontée à un dérapage du gazier. Cela fait plu- sieurs années maintenant qu’un contentieux l’oppose à l’opérateur, suite à une facture de 1 400 euros pour deux mois qu’elle refuse de payer. “Cette facture correspond à celle d’une entreprise. Elle est trois
“Ils n’ont jamais voulu l’entendre ainsi. C’est vraiment dommageable d’avoir en face de soi un interlo- cuteur qui n’a de cesse de vous culpabiliser.” De ces trois consom- mateurs, aucun n’a pour l’instant obtenu le dernier mot. “G.D.F. est tout-puissant. Que voulez-vous qu’on fasse. Je trouve cela triste cette mauvaise foi” soupire Jean. Entre les factures qui triplent sans explications valables, des suresti- mations de consommations aléa- toires ou un service-client qui semble faire la sourde oreille aux récla- mations, les sources de méconten- tement des abonnés de Gaz de Fran- ce sont multiples et de plus en plus nombreuses. Les dossiers affluent sur le bureau des agences de défen- se des consommateurs de Besançon qui s’inquiètent de la situation. T.C.
quelqu’un s’était branché sur mon réseau” raconte Josette qui a envoyé trois recommandés qui sont restés lettres mortes. Or après avoir fait vérifier son installation, tout appa- raît normal. “Gaz de France m’a pro- posé de changer mon compteur en septembre dernier, je n’ai toujours vu personne” dit-elle. Cette consommation anormale peut être en effet liée à un problème tech- nique. C’est ce qui est arrivé à Chan- tal. “À l’origine du problème, il y a un changement de compteur. Le maté- riel a été expertisé, ce qui m’a coûté 200 euros. Des spécialistes ont conclu que tout était bien. J’ai demandé néanmoins à ce que cet équipement soit changé et comme par hasard, ma consommation est redevenue nor- male” raconte l’abonnée qui, conci- liante, était prête à régler une par- tie de sa facture exorbitante si G.D.F. acceptait de reconnaître son erreur.
de la saisie et de la répartition des courriers entre les différents centres G.D.F. répartis sur le territoire” écrit U.F.C.-Que Choisir qui a mené l’enquête. La procédure est longue pour les clients en recherche d’informations. De lettres recommandées restées sans réponse en rendez-vous infruc- tueux, c’est un parcours du com- battant auquel doivent se plier les abonnés mécontents. “Comme il n’y a plus personne à qui s’adresser sur Besançon, on passe notre temps au téléphone à se perdre de service en service pour rien. Par contre, la fac- ture du téléphone tourne” s’insurge Josette. Ceux qui parviennent à obtenir une réponse en sont rarement satisfaits. Le gazier ne serait pas enclin semble- t-il à reconnaître ses erreurs. “Dans mon cas, G.D.F. a estimé qu’il pou- vait y avoir une fuite ou alors que
fois plus élevée que ce que je paie habi- tuellement. À croire que j’ai chauffé mon logement en laissant les fenêtres ouvertes.” L’insatisfaction de ces abonnés ne tarit pas. Tous ont entre- pris des démarches auprès de Gaz de France afin d’obtenir des explications, en vain. “G.D.F. a pu se tromper. Ce que je reproche, c’est qu’il n’y ait pas un bureau d’accueil du public à Besançon pour recevoir nos doléances” regrette Jean. Pour les récla-
“C’est de la mauvaise foi.”
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CONSTAT
Le nombre de litiges progresse Les associations de consommateurs s’interrogent
U.F.C.-Que Choisir et Franche-Comté Consommateurs estiment que les méthodes de Gaz de France maintiennent les abonnés dans le flou.
La méthode du gazier est peut- être légale, il n’en reste pas moins qu’elle laisse l’abonné dans le flou. “Cette opacité de la facture inter- médiaire est regrettable. Le par- ticulier devrait pouvoir vérifier simplement si l’estimation cor- respond à sa consommation sans être contraint de passer par des calculs compliqués.” Normalement, lors de l’émission de la facture définitive, les ser- vices de Gaz de France ont rec- tifié le tir pour présenter au final un montant qui corres- pond à la consommation réelle de l’abonné.Mais de nombreux cas contrairesmontrent que des couacs subsistent, surtout chez les abonnés qui sont mensua- lisés.
sans réponse. “La communica- tion actuelle avec Gaz de Fran- ce est très difficile.Vous avez un numéro de téléphone. Quand vous appelez, vous patientez 20 minutes au bout du fil pour avoir un correspondant.” Monique Bisson a également transmis sa lettre à la direction de la répression des fraudes qui s’est penchée sur le sujet. “Effec- tivement, l’index intermédiaire permettait de comparer si l’estimation était conforme à la réalité. Mais ce n’est pas une obligation pour Gaz de France d’apporter ces précisions. Pour nous, l’examen des factures cor- respond à la réglementation ” indiquent les services de la direc- tiondépartementale de la répres- sion des fraudes.
F ranche-Comté Consom- mateurs et U.F.C.-Que Choisir observent depuis quelques mois une recrudes- cence du nombre de litiges qui opposent des abonnés à Gaz de France. Les revendications concernent surtout des pro- blèmes de facturation dont l’association de la rue Battant (Franche-Comté Consomma- teurs) a d’ailleurs fait les frais. Un comble ! “Nous nous sommes retrouvés avec une facture à régler de 1 300 euros pour la période de décembre à février ” remarque Dominique Coulon, le directeur de Franche-Com- té Consommateurs. C’est presque le double de ce que cet organisme a payé pour l’année 2006 (730 euros) et 2005 (763 euros). L’augmentation serait donc injustifiée d’autant “que la chaudière a trois ans.” La cause ne serait donc pas liée à un problème technique, mais à un cafouillage des services du gazier. L’association ne pouvait pas laisser passer cela. Elle a donc déposé une réclamation auprès de Gaz de France, “qui nous a fait une ristourne immédiate de 557 euros fin février” pour- suit le directeur. Du fait de son statut, cette structure a pro- bablement fini par avoir gain de cause dans les meilleurs délais. Le parcours est moins aisé pour le particulier qui se retrouve face à un problème
C’est ce que reproche U.F.C.- Que Choisir. “Gaz de France n’indique plus la consomma- tion enmètres cubes avec le coef- ficient de conversion. L’opérateur ne met que la consommation en kWh sur le relevé intermédiai- re, alors que le compteur donne une indication enmètres cubes. Les abonnés n’ont donc plus les moyens de vérifier si l’indication en kWh correspond à leur consommation enmètres cubes” remarqueMonique Bisson, res- ponsable de l’association. Elle a écrit au fournisseur d’énergie pour pointer du doigt cette dif- ficulté. Son courrier est resté
d’estimation de la consomma- tion. Dominique Coulon avance deux explications aux dérapages du gazier. “Il y aurait des bogues informatiques chez Gaz de Fran- ce. Ensuite, on nous dit que ces écarts correspondent à des avances de consommation. Par exemple, nous avons dans nos fichiers le cas d’un jeune adhé- rent dont l’estimation de la consommation était de 4 800 kWh alors qu’en réalité il n’a consommé que 3 600 kWh. La vraie nouveauté, c’est qu’il n’y a plus d’index sur les fac- tures.”
Dominique Coulon de Franche- Comté
La défaillance des compteurs de gaz n’est pas exclue pour
Consomma- teurs : “Gaz de France nous a fait une ristourne immédiate.”
expliquer les problèmes de surconsom- mation.
RÉACTION
Des outils à disposition du client Gaz de France reconnaît les erreurs, mais…
Mauvaise évaluation de la consommation, problème de facturation, le gazier répond. Des problèmes sont nés lors du transfert de données informatiques, mais aujourd’hui tout serait rentré dans l’ordre.
client a consommé l’année précédente. Elle est pondérée par rapport à un hiver moyen. Sachant qu’en 2006 l’hiver a été très doux et que l’hiver 2007 était annon- cé comme plus rude d’après les données fournies par Météo France, la facture allait donc être plus élevée. Le client peut contester par téléphone voire par Internet en transmettant un relevé de son compteur.” Si c’est le service client de Gaz de France qui reçoit la requê- te, ce n’est pas lui qui la traite. Il trans- met la demande de modification au dis-
est mis en œuvre au sein de l’entreprise pour réparer les erreurs dans les meilleurs délais. Le gazier brandit la charte d’engagement DolceVita qui offre une garantie de service à la clien- tèle. Dans cette charte, il s’engage notamment à “faciliter vos démarches au quotidien.” Il a mis en place “un numéro d’appel accessible de 8 heures à 22 heures, tous les jours sauf le dimanche. Une indemnisation en cas de retard sur les délais de réponse (2 jours ouvrés pour votre e-mail et 8 jours ouvrés pour votre courrier), sur simple demande de votre part.” C’est à se demander comment ces Bison- tins peuvent encore être empêtrés dans une galère qui les oppose depuis plu- sieurs mois parfois au gazier. Leur his- toire n’est pas celle d’une dolce vita. Mais leur problème n’est par forcément lié au bogue, mais peut-être “à une erreur humaine tout simplement.” Les réclamations sont possibles et les démarches sont simples. Au point que du côté de Gaz de France on s’étonne par exemple que des lettres recom- mandées soient restées sans réponse, où qu’un dérapage dans l’estimation de la consommation n’ait pas été rec- tifié à la demande de l’abonné. “La fac- ture repose sur une estimation faite de la consommation à partir de ce que le
G az de France reconnaît que des erreurs sont possibles. Le gazier qui a en portefeuille 11 millions de clients et qui envoie chaque jour 150 000 factures, ne conteste pas les couacs survenus surtout à partir du 1 er juillet 2007 lors de la libéralisation du marché de l’énergie. L’ouverture à la concurrence a obligé l’opérateur his- torique national du gaz à scinder l’activité distribution de celle de la com- mercialisation. Cette mutation a conduit à l’émergence de deux entités distinctes avec d’un côté G.r.D.F. (Gaz réseau dis- tribution France) et de l’autre Gaz de France. Le premier gère le réseau (l’ensemble de la tuyauterie) et se doit de garantir au second un accès à celui- ci comme il se doit de le faire de façon équitable à l’ensemble des nouveaux opérateurs qui commercialisent du gaz naturel (Poweo, Alterna, etc.). “Cette évolution nous a imposé de séparer nos fichiers informatiques pour que Gaz de France n’ait plus de lien avec G.r.D.F.
Il y a eu une migration des 11 millions de fichiers clients d’une entité à l’autre. Ça a été une opération de très grande ampleur” indique le service communi- cation de Gaz de France. Les erreurs sont survenues lors de cet- te migration qui a débuté au mois de juillet 2007. “Au moment du transfert des données, il y a eu des erreurs de sai- sie, de facturation, voire des problèmes d’estimation de la consommation jus- qu’en novembre.” Le gazier français qui reste leader sur le marché national assume ces bogues dont “on a pris conscience dès le mois de septembre sui- te à des plaintes d’abonnés. À partir de là, nous avons fait en sorte d’améliorer le processus.” Les problèmes liés à ce transfert des données informatiques seraient aujour- d’hui réglés. Les contentieux nés de la migration des fichiers seraient margi- naux selon Gaz de France, “de l’ordre de quelques centaines” poursuit le ser- vice communication avouant que tout
Repères Depuis la libéralisation du mar- ché de lʼénergie en France en juillet 2007, les particuliers peuvent se fournir en éner- gie, gaz et électricité, auprès de différents opérateurs. Voi- ci la liste. Altergaz Énercoop Anterna Poweo Direct Énergie E.D.F. G.D.F. Électrabell Suez G.E.G. Source dʼÉnergies Proxelia
tributeur G.r.D.F. qui gère le dossier en mettant en perspec- tive les informations transmises par l’abonné avec les siennes. “C’est un peu plus compliqué mais nous n’avons cepen- dant pas noté une recrudescence des réclamations com- parée aux années pré- cédentes.” Toutefois, ce mode de gestion est peut-être la por- te ouverte à de nou- velles boulettes.
“Pas de recrudescence des réclamations.”
BESANÇON
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CENTRE-VILLE 450 euros par mois Ça marche pour le marché Beaux-Arts ? D’un côté quelques cellules vides et une image encore négative, de l’autre des commerçants - et des clients - ravis du fonctionnement de l’endroit. Étrange paradoxe de ce lieu ouvert il y a cinq ans.
P etite impression de vide ce mar- di après-midi dans les allées du marché couvert de Besançon. Cinq cases ne sont pas occupées et le temps est plutôt propice à la flânerie exté- rieure. Alors comment se porte-t-il ce marché cinq ans et demi après son ouverture ? Mal diront les grincheux ou les commerçants qui ne seront res- tés que quelques semaines, à l’image
du dernier traiteur qui n’a jamais trou- vé ses marques ici. Très bien à entendre certains “piliers” de l’endroit qui ne cachent pas leur ras-le-bol de cette image négative trop souvent véhiculée. “Nous sommes là depuis quatre ans et l’activité est en constante augmentation” martèleAuro- re Paillusson, fromagère au Trou de souris. “Nous essayons de tirer la qua-
lité vers le haut tout en maintenant des prix raisonnables, et ça marche très bien. De mieux en mieux” répète-t-elle. Selon cette commerçante, si des com- merçants ont quitté les lieux, c’est que la qualité de leurs prestations n’était pas à la hauteur. Et ce n’est certaine- ment à cause du prix de location qu’el- le juge “très raisonnable.” Chaquemois, les 25 commerçants répar-
Au Trou de souris, on ouvre de 7 heures à
tis en 37 étals débour- sent “enmoyenne, envi- ron 450 euros de location par étal, avec des réserves en plus et une place de parking comprise” indique Jacques Mariot, l’ad- joint bisontin au com- merce. “En ce moment, il y a cinq cases vides, deux doubles et une simple, mais c’est très récent. Un primeur est parti, le chocolatier aus- si, mais ça devrait s’ar- ranger très bientôt. Nous étudions actuel- lement trois touches tout à fait intéressantes. Nous faisons toujours tout pour que le rem- plissage soit au maxi- mum, nous sommes en concertation perma- nente avec les com-
Fruits tenu par Jean- Philippe Gagliano, on affiche un large souri- re. “ Ç a va faire trois sans en juillet que je suis là.Mon chiffre d’af- faires a doublé depuis le début. Tous les mois, je fais + 10 %” se féli- cite-t-il. “Le problème est plus général. C’est l’ensemble du centre- ville qui doit être dyna- misé. En ce qui nous concerne, tout se passe bien.” Jean-Philippe Gagliano et un second
merçants.” Depuis 2002, 37 réunions entre la vil- le et les commerçants ont déjà eu lieu. Aujourd’hui, l’adjoint au commerce estime que “pour dynamiser encore plus ces lieux, il faudrait que les com- merçants prennent en main des ani- mations, mensuelles pourquoi pas, avec des thèmes à chaque fois : le jus de pom- me, le vin, les huîtres, le fromage, etc. Et pour qu’unmarché marche très bien, il est nécessaire d’avoir de la diversi- té. Il nous manque un bon traiteur par exemple, peut-être une deuxième bou- langerie” reconnaît Jacques Mariot. Certains commerçants reprochent une signalétique encore insuffisante pour indiquer aux gens de passage l’em- placement du marché. “Nous allons remettre 30 000 euros pour de la signa- létique, de la décoration et de l’éclai- rage” répond l’adjoint qui souhaite que “les commerçants travaillent plus ensemble, main dans la main, qu’ils jouent collectifs.” Un peu plus loin, devant le stand Éden
19 heures. Le succès est au rendez-vous.
Jean- Philippe
commerçant du marché reprendront dès septembre deux cases vacantes pour ouvrir un étal dédié à de l’épice- rie fine. Les commerçants qui font de la qualité ont le moral. Pour eux, les affaires sont au beau fixe. La qualité paye, toujours. J.-F.H.
Gagliano a le sourire : “Je fais + 10 % tous les mois.”
PUBLI-INFORMATION
Le magasin Croc Nature fête ses 30 ans. Pour l’occasion, toute une semaine d’anima- tion est prévue du 2 au 7 juin. L’occasion de découvrir le nouvel espace de vente. Plus de 7 000 références au juste prix. Croc Nature : 30 ans d’alimentation biologique
Un parking de 70 places a été aménagé devant le magasin.
Q ue de chemin parcouru entre la fin des années soixante-dix lorsque la famille Mosini, dans le sous-sol de leur maison, lan- çait leur activité. Quelques années plus tard, en 1981, ils construisaient leur grand magasin Croc Nature sur la zone artisanale à Serre-les-Sapins. Fidèle aux convictions de départ, le magasin a pris de l’ampleur, jusqu’aux récents travaux d’agrandissement qui ont per- mis d’augmenter la surface à plus de 2 000 m 2 de stocks disponibles. Le nouveau magasin Croc Nature pro- pose désormais plus de 7 000 références de produits pour une alimentation bio- logique, saine et naturelle. De nouveaux rayons étoffent la gamme, notamment un rayon pâtisserie, une cave à vins, un large rayon produits frais, etc. “Nous
bio. “Nous avons des prix accessibles grâce à notre politique de circuit court. Nous travaillons en direct avec des pro- ducteurs européens, plus de 700 !” Le nouveau magasin Croc Nature accueillera les clients pour une semai- ne anniversaire exceptionnelle du 2 au 7 juin. Au programme des festivités : cocktail de bienvenue, promotions et dégustations de produits, animations diverses et promenades en calèche avec chevaux comtois le samedi 7 juin après- midi. Pour découvrir en toute décontraction, chez Croc Nature, le meilleur de la filiè- re bio.
avons doublé la surface, ce qui nous per- met de travailler dans de meilleures conditions, avoir plus de stocks et per- mettre une meilleure organisation des achats” souligneMichel Mosini, le gérant de Croc Nature. L’agrandissement du magasin a également permis de tra- vailler sur la convivialité de l’espace. “Nous avons installé un bar qui nous permettra d’organiser des séances de dégustation pour nos clients avec les producteurs qui travaillent pour nous.” Autre amélioration notable : un vaste parking de 70 places a été aménagé devant le magasin.
Croc Nature poursuit ses efforts enmatière de qua- lité, bien sûr, mais aussi de prix. “Nous faisons aussi des conditions d'achat 1/2 gros et gros spécialement pour les collectivités ou pour les familles nombreuses : remise au carton complet, remise de carte de fidéli- té, remise selon le mon- tant de ticket.” ajoute M. Mosini, toujours aus- si attaché à la notion d’ac- cessibilité des produits
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BESANÇON
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COMMENTAIRE Elle a été écartée dumusée “Je n’ai pas de comptes à régler” Joëlle Mauerhan, conservatrice déchue du musée du temps de Besançon qu’elle a contribué à faire naître, revient sur les récentes polémiques autour de cette structu- re culturelle qui passe sous le contrôle du musée des Beaux-Arts.
Joëlle Mauerhan : “J’ai vraiment envie de continuer à m’investir pour l’horlogerie.”
L a Presse Bisontine :Avez-vous le sentiment que votre histoire avec le musée du temps se termine sur un échec ? Joëlle Mauerhan : Non. Je tire un bilan positif. Le musée du temps a trouvé sa place en ville, mais il est à demi réalisé. C’est très
celui-ci sur un seul pied. C’est bancal. Pour ma part, je suis satisfaite du travail accompli, le bilan est positif. L.P.B. : Il semblerait que la fréquenta- tion du musée soit en berne. En deux ans, elle serait passée de 51 000 visi- teurs en 2005 à 38 000 en 2007. Com- ment l’expliquez-vous ? J.M. : Tout d’abord je suis partie avant la fin de l’année 2007. Ensuite, je n’ai pas vérifié les chiffres de fréquentation. L.P.B. : Vous dites avoir été mise au placard. Pensez-vous que la munici- palité ait pu vous reprocher la diffi- culté du musée à trouver son public ? J.M. : Je le maintiens, j’ai été mise au placard pour deux rai- sons. J’étais de trop dans le pro- jet de la mairie qui est d’intégrer le musée du temps au musée des Beaux-Arts. Ensuite, on a
pu me reprocher de toujours réclamer la seconde tranche des travaux essentielle à ce musée. Elle aurait dû intervenir dans la continuité de la première. C’est d’ailleurs la principale rai- son aux difficultés de ce lieu. Mais je ne me sens pas respon- sable de la situation. L.P.B. : Redoutez-vous que le musée du temps perde son âme dans le rap- prochement avec le musée des Beaux- Arts ? J.M. : Cela fait partie des risques. Lemusée du temps est unmusée scientifique qui n’a pas la même logique que celui des Beaux- Arts. À mon sens, diriger un
musée scientifique demande une réflexion particulière. J’ai peur que le musée du temps perde de son identité. Mais je ne dis pas que c’est ce qui va arriver. L.P.B. : Que pensez-vous de la posi- tion de la ville qui a bâti en partie son image autour du temps sans aller au bout du projet du musée. N’y a-t-il pas une contradiction ? J.M. : Je suis toujours employée municipale. Ce n’est pas à moi à répondre à cette questionmais aux élus pour lesquels j’ai d’ailleurs du respect. Je n’ai pas de compte à régler.
auriez aimé réaliser ? J.M. : Mon but était de travailler sur les collections de réserve afin d’expliquer comment elles seraient présentées une fois la seconde tranche des travaux réalisés. Ensuite, j’avais noué un certain nombre de contacts avec des visiteurs qui se sont exprimés sur le temps. J’ai obte- nu 5 000 réponses dont 3 000 sont des réponses fortes. Je vou- lais faire entrer ces messages dans le musée au titre des col- lections immatérielles. Un grou- pe de travail s’était d’ailleurs mis en place pour réfléchir à la manière de valoriser ces mes- sages.
L.P.B. :Vous avez l’intention de prendre votre retraite. Votre passion pour l’horlogerie va-t-elle continuer à occu- per votre temps ? J.M. : J’ai vraiment envie de conti- nuer à m’investir pour l’horlogerie. Avec mon mari, j’écris un livre sur ce sujet qui est mon domaine de prédilec- tion. Je me tiens également à la disposition des gens qui se battent pour l’horlogerie. Si on me demande de faire partie d’une équipe pour travailler sur un projet relatif à ce thème, ce sera avec beaucoup de plaisir.
difficile de don- ner une person- nalité à un musée qui est à moitié fait. Pour moi, la priorité a toujours été d’obtenir la réa- lisation de la seconde tranche des travaux qui ne s’est jamais faite.Àmon sens, il était impos- sible de faire fonctionner un musée comme
“Le ne me sens pas responsable de la situation.”
Propos recueillis par T.C.
L.P.B. : Y a-t-il des travaux que vous
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