La Presse Bisontine 89 - Juin 2008

DOSSIER La Presse Bisontine n°89 - Juin 2008

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L’AVIS DU MAIRE Le service minimumdans les écoles, plus qu’une provocation Jean-Louis Fousseret a toujours refusé de mettre en place le service minimum dans les écoles les jours de grève. Pourtant, il pourrait comme tous les maires de France être contraint de le faire si celui-ci devient obligatoire comme le souhaite le président.

Zoom “La solution la moins pire” proposée à l’école Rivotte “N otre idée, c’est d’envoyer à l’inspection académique une liste de tous les enfants après accord des parents toujours sur la base du volontariat. Nous proposons que ces deux heures soient réser- vées à des activités culturelles par exemple sous forme d’ateliers. Notre préférence va au samedi matin. Pour nous, c’est la solution la moins pire” explique au nom de l’équipe enseignante la directrice de l’école. Jeux mathématiques, théâtre, activité sportive pourraient ainsi être maintenus. Une consultation va être menée auprès des parents. Si ces derniers approuvent, il faudra alors déterminer les modalités d’application de cette proposition (un samedi sur deux, sur trois…) et souhaiter que les parents tiennent leur engagement sur l’année. Sinon, il faudra opter pour une autre configuration, qui ici comme ailleurs reste à définir. A.B.

L’ annonce sur le service minimum obligatoire dans les écoles faite par Nicolas Sarkozy au soir de la grande mobilisation du jeudi 15 mai pose “des problèmes d’ordresmultiples” pour lemai- re de Besançon. Jean-Louis Fousseret liste les dangers d’une telle mesure. D’abord il s’insurge contre la méthode. “Répondreà une grè- ve par une provocation, c’est chercher à diviser les Fran- çais, à diviser le pays.” Il invoque une loi “anticonstitu- tionnelle”. “Leprincipede libre administration des collectivi- tés est bafoué par ce projet de loi, qui impose une nouvelle fois aux maires des missions qui ne relèvent pas de leurs compétences.” Comme pour la réforme Dar- cos, les conditions d’application restent floues.Ainsi, rien n’est précisé sur la responsabilité des maires en cas d’accidents. Le maire dénonce aussi le mépris avec lequel sont trai- tés les fonctionnaires territo-

riaux. “Demander quedes fonc- tionnaires territoriaux fassent garderiedes enfants, c’est consi- dérer quenous avons des agents qui sont là, sans rien faire, à attendre pour être mobilisés, pour remplacer d’autres en cas de grève.” De plus, il ne croit au financement par l’État de ce service minimum. Enfin, il évoque “un problème de fond”. “De quoi parle-t-on avec ce ser- viceminimum ? Nous parlons en fait d’un formidable constat d’échec du président dela Répu- blique et du gouvernement. Un échec à écouter, à dialoguer, à entendre les aspirations des Français…” Et de conclure : “C’est l’école de la Première chance qu’on est en train de fragiliser. L’école est le pilier fondamental de notre Répu- blique […] Réduire les horaires des élèves, faire disparaître les options, rendre impossibles les remplacements d’enseignants absents, surcharger les classes, appauvrir les programmes, c’est faire le nid de l’échec sco- laire.”

On manifeste en famille

devant l’école Rivotte.

Jean-Louis Fousseret argumente contre le service minimum (photo archive L.P.B.).

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