La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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JANVIER 2021

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

2 X 2 VOIES BEURE-MICROPOLIS Elle demande une remise à plat totale du projet ANNE VIGNOT DIT “NON”

p. 16 3 millions d’euros de pertes Il faut sauver le soldat Ginko

p. 4 et 5 L’avocat de Jonathann Daval Randall Schwerdorffer sera candidat aux législatives

Et si on commençait à penser à Noël ?

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

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Vaîtes and see… L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les stations de tri du centre-ville font peau neuve

Patience… Chez les écologistes, la culture de la dis- cussion, de la concertation, de la co- construction, de la consultation est un dogme, un totem sacré. C’est d’ailleurs indispensable tant il y a de chapelles dif- férentes, parfois antagonistes, dans ce parti politique à l’histoire mouvementée. Anne Vignot, héritière de cette jeune his- toire politique, en est sans doute l’exemple le plus abouti. Cette chercheuse, qui a horreur du conflit, n’a jamais pris une déci- sion à la légère, pesant, comme tout bon scientifique, le pour, le contre, écoutant les arguments des uns, les positions des autres, préférant repousser aux calendes grecques le moment de trancher jusqu’à ce que le consensus se fasse. Cette diplo- matie, louable quand on dirige un parti fut-ce à l’échelle régionale, trouve hélas ses limites quand on prétend faire avancer une agglomération de près de 200 000 habitants. Gouverner une ville ou une communauté urbaine, ce n’est pas faire du militantisme. Voilà six bons mois que la nouvelle majorité est en place et de conseil municipal en conseil d’agglomé- ration, on a comme un vague sentiment de surplace. La minorité s’excite - parfois à l’excès - reprochant à la majorité d’éva- cuer chaque question derrière des com- missions de réflexion, de concertation ou d’études. On l’a constaté pour l’empoi- sonnant dossier des Vaîtes, dont on ne perçoit toujours pas le début d’une avan- cée. C’est vrai aussi pour d’autres dossiers au sujet desquels l’opposition demande des comptes et n’obtient que des silences, la politique de lutte contre l’insécurité étant la meilleure des illustrations. Devra bientôt revenir sur la table le stratégique dossier des mobilités et de la fin, ou non, des interminables travaux d’aménagement de la R.N. 57 à hauteur de Micropolis. Les trois pages que nous consacrons au sujet dans ce numéro ne sont pas faites pour rassurer ceux qui espèrent que ce dossier, après des millions d’euros engloutis dans les études, aboutisse enfin. À en juger par la position d’Anne Vignot, qui ne veut pas de ses travaux et qui réclame de nou- velles études, on se devra sur ce dossier encore, d’être patient. La patience est une vertu. Poussée à l’extrême, on parle d’immobilisme. N’oublions qu’un mandat municipal ne dure que six ans. n Jean-François Hauser Éditorial

M algré le contexte sani- taire contraignant, la modernisation des points d’apports volontaires (P.A.V.) se poursuit au centre- ville de Besançon. Depuis quelques semaines, les anciens conteneurs du centre-ville sont progressivement remplacés par des stations de tri nouvelle génération, plus accessibles et plus pratiques. Et de surcroît plus esthétiques parce que la plupart d’entre elles ont été “habillées” par des artistes bisontins. Leur volume de stockage est également plus important que pour les anciens.

bisontins ont embelli ces nou- velles stations de tri : Marc Cel- lier, Adrien Houillère, Sophie Lauteret, Jean-Christophe Polien et le Studio Bulma (Gwladys Darlot et Virginie Duval). “La modernisation des équipements de tri et de col- lecte s’inscrit dans une double démarche d’amélioration de la captation des déchets recycla- bles et du cadre de vie. Le suc- cès de cette opération néces- site une utilisation respectueuse de ces P.A.V. et une participa- tion active des habitants pour trier plus et mieux encore” insiste la D.G.D. n

Un premier essai avait été engagé en 2019 avec l’instal- lation de 8 nouvelles stations de tri. Leur pertinence a été validée par une enquête de satisfaction menée à la direction de la gestion des déchets (D.G.D.) de Grand Besançon Métropole. “Ce retour positif des habitants, associé aux per- formances de tri pendant les tests, a motivé le déploiement de 71 conteneurs aériens sup- plémentaires dès cette fin d’an- née et progressivement de 12 stations enterrées sur l’ensem- ble du centre-ville” note-t-on à la D.G.D. Plusieurs artistes

“190 000 euros d’argent public de nouveau engagés pour payer les services d’un architecte” dénonce l’association Le Jardin des Vaîtes.

P lus les jours avancent, moins le brouillard se lève aux Vaîtes. La Z.A.D. est toujours là malgré l’arrêté municipal pris il y a 6 mois demandant la démolition de la vigie. Le fameux groupe local d’experts (G.E.E.C.) voulu par Anne Vignot chargé de fixer une nouvelle feuille de route ne s’est officiellement encore pas prononcé. Il devait être présenté en décembre au conseil municipal : il faudra repasser. Aux questions de Guillaume Bailly (Les Répu- blicains), Anne Vignot n’a jamais répondu. Il demandait - à juste titre - quand l’occu- pation illégale serait effective, quand aura-t-on la connais- sance de la composition, des modalités d’intervention et des travaux du G.E.E.C., et pourquoi la majorité prétend chercher des terres agricoles pour son Projet alimentaire territorial (P.A.T.) alors qu’elle en possède 23 hectares. Pas de réponse. La réponse, c’est peut-être l’association du Jardin des Vaîtes qui la tient. “Si modi- fications il y a, elles seront à la marge. Le projet reste le

même dans son A.D.N., l’abandon n’est pas envisagé” dit-elle. Le 27 octobre dernier, ses bénévoles ont été reçus en mairie par des directeurs de service et Aurélien Laroppe, vice-président de G.B.M. en charge de l’urbanisme. Jamais l’équipe précédente ne les avait reçus. “Nous avons beau ne pas être naïfs, lorsque nous avons découvert l’appel public à la concurrence passé le 26 novembre - dossier à ren- dre pour le 4 janvier 2021 - nous avons tout de même eu le sentiment d’avoir été trom- pés, écrit l’association dans un communiqué. 190 000 euros d’argent public de nouveau engagés pour se payer cette fois les services d’un architecte conseil qui sera entre autre chargé d’ani- mer les ateliers avec les pro- moteurs pour la bonne mise en œuvre de l’écoquartier. Seul l’avis est accessible à tous mais nous avons pu consulter le dossier dans son intégralité. Le projet de béton- nage massif du quartier des Vaîtes y est détaillé. Constat : il reste inchangé.” Aux Vaites, c’est “wait and see”. n

Les nouvelles stations de tri sont beaucoup moins tristounettes que les précédentes (photo E. Chatelain-G.B.M.).

Le Bookmaker remplace le Señoritas

U ne des institutions de la rue de Dole à Besan- çon a changé de main : le bar-tabac-presse le Seño- ritas a été repris le mois dernier par Aurélien Marandet, origi- naire de Pirey. Nouveau pro- priétaire et nouveau nom pour le commerce désormais bap- tisé le Bookmaker en référence aux nombreux jeux de pari qui sont proposés ici, et notam- ment le P.M.U. “Nous sommes un des plus gros P.M.U. de la région. C’est ici qu’un joueur a gagné 6 millions d’euros il y a quelques années” note le nouveau propriétaire qui a pro- fité de la reprise pour redonner

à ouvrir le dimanche après- midi quand le confinement sera terminé” note Aurélien Maran- det qui est épaulé par une équipe étoffée de six salariés. Dès que le bar pourra rouvrir, avec sa fidèle clientèle de quar- tier, Aurélien Marandet prévoit également de proposer un petit snacking le midi. Enfin, l’ex- Señoritas devenu le Bookma- ker est aussi un des plus anciens revendeurs de La Presse Bisontine ! n

un coup de jeune à la décora- tion du tabac-presse, en étof- fant également les gammes de produits proposées. “Nous avons développé le rayon vap’, nous développerons aussi une cave à cigares, et nous propo- sons même des produits locaux comme des bières artisanales. Côté bar, nous attendons évi- demment la réouverture avec impatience” ajoute le patron. Autre nouveauté : les horaires ont été élargis : le Bookmaker ouvre désormais ses portes de 6 h 30 à 20 h 30 en semaine, de 8 heures à 20 h 30 le samedi et de 8 heures à 13 h 30 le dimanche. “Je réfléchis même

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : Anne Familiari au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2020 Commission paritaire : 0225 D 80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, E. Chatelain- J.-C. Sexe - G.B.M., Cabelo, P. Forsans.

Aurélien Marandet, le repreneur, avec une de ses salariées.

e embr c jusqu’au 24 dé 2020

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L’ INTERVIEW DU MOIS 4

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

JUSTICE

Les avocats de Jonathann Daval

“Le phénomène d’empathie envers Jonathann existe bel et bien” Les avocats bisontins Ornella Spatafora et Randall Schwerdorffer ont été pendant trois ans sous le feu des projecteurs avec l’affaire Daval. Maintenant que les feux sont éteints, comment analysent-ils, à froid, ce tourbillon médiatico-judiciaire ?

L a Presse Bisontine : Sort-on humainement indemne d’une telle affaire ? M tre Randall Schwerdorffer : C’est une affaire que nous avons traitée comme n’importe quelle autre affaire criminelle, et qu’on a préparée comme n’importe quel autre dossier, avec les mêmes interrogatoires, les mêmes plaidoiries. La seule différence a été l’extrême médiatisation de cette affaire, c’est la raison pour laquelle nous nous sommes astreints à faire abstraction de ce qui se passait à l’extérieur, nous ne lisions pas les comptes rendus dans la presse, nous restions concentrés sur le dossier, l’audience et les jurés avec un seul objectif en tête : éviter la perpétuité pour Jonathann Daval alors que beau- coup le présentaient comme un monstre. C’était compliqué dans ce contexte de travailler normalement, mais on s’en sort sans séquelles. L.P.B. : Vous partagez ce sentiment ? M tre Ornella Spatafora : Je dirais tout de même que ce procès a été assez éprouvant et plus que le procès, tous les à-côtés. On avait conscience que les médias s’in- téresseraient à ce procès, mais pas à ce point-là. Et encore, on était en période de Covid. B.F.M.-T.V. avait prévu d’en- voyer dix personnes sur place ! C’est aussi la raison pour laquelle pendant les suspensions de séances, nous sommes restés très en retrait et nous ne sommes O n sait que la politique le tente, il ne l’a jamais caché. Adhérent L.R.E.M. jusqu’à sa démission du parti au moment où la référente départementale, Alexandra Cordier en a été exclue pour cause de candidature dissidente aux der- nières municipales à Besançon, Randall Schwerdorffer a mis un premier pas dans la politique locale sur cette liste Cordier en mars dernier. Cette fois, il veut prendre son destin poli- tique en main. “Oui, j’y pense sérieusement. J’envisage une candidature aux législatives de 2022 en candidat indépendant, hors des partis.”

coup de procès d’assises et avoir obtenu près de 40 acquittements. L.P.B. : Vous ne prétendez pas être le nouvel “Acquittator”, alias Éric Dupond-Moretti, bien que vous en ayez la carrure physique ! R.S. : Non, naturellement. Éric Dupond- Moretti n’est pas un modèle pour moi, mais il faut reconnaître que c’est un avo- cat hors du commun. L.P.B. : Pensez-vous que cette médiatisation à l’extrême ait influencé jusqu’au verdict de ce procès Daval ? O.S. : C’est une question très compliquée. On est arrivés à ce procès avec l’idée que les jurés connaissaient déjà tous les détails de cette affaire. On avait donc le sentiment que ce jugement ne serait pas en notre faveur. Avec les qualificatifs qui avaient été employés à l’encontre de Jonathann Daval (manipulateur, men- teur, mâle dominant, etc.), la pression existait d’emblée contre nous. Tout notre travail pendant une semaine a été de sortir les jurés de leurs préjugés. L.P.B. : Les jurés avaient donc déjà tranché avant même le procès ? R.S. : C’est une des premières fois qu’aucun des jurés ne s’est désisté avant le procès, ce qui arrive fréquemment aux assises d’habitude. C’est dire si ce procès était attendu même par le jury populaire. J’ai

pas intervenus à tout bout de champ devant les médias. On ne voulait pas sortir de notre dynamique. Cette média- tisation a évidemment ajouté une autre dimension inhabituelle.Une petite phrase lâchée risquait de prendre des proportions incontrôlables et de provoquer un cata- clysme. C’est pourquoi on se devait de rester bien concentrés sur l’audience. L.P.B. : Votre rôle n’était pas facile à porter ? R.S. : Les avocats des parties civiles, on

d’ailleurs reçu avant le procès copie d’un S.M.S. d’une jeune femme qui échangeait avec un des membres du jury et à qui ce juré lui confirmait, avant même le procès, qu’il allait se prononcer en faveur de la perpétuité. C’est dire si l’ambiance de la salle d’audience les premiers jours ressemblait à celle d’une salle d’exécution. Cette adrénaline fait partie de notre métier. L.P.B. : Quelques mois plus tôt, vous aviez été personnellement mis en cause pour violation du secret de l’instruction lors de la garde à vue de Jonathann Daval en janvier 2018. Un jugement rendu il y a quelques semaines vous a relaxé. C’est un soulagement ? R.S. : Bien sûr, c’est un vrai soulagement d’avoir été relaxé dans un procès dont j’ai d’ailleurs appris l’existence par la presse ! Je n’en veux aucunement au procureur Étienne Manteaux qui a fait

son travail et le tribunal a jugé qu’il n’y avait aucune faute de ma part. On me reprochait d’avoir parlé aux médias pen- dant la garde à vue de Jonathann Daval, ce qui n’est ni illégal, ni interdit. Le Conseil Constitutionnel dans une décision de mars 2018 a même confirmé ce droit alors qu’à l’époque de cette garde à vue on m’avait littéralement descendu en flamme, notamment certains avocats parisiens. Jusqu’au grotesque : j’ai vu un avocat spécialisé en propriété intel- lectuelle, qui n’a donc jamais mis les pieds dans une cour d’assises, venir me descendre sur un plateau de télévision. L.P.B. : Les médias, vous-mêmes ne les fuyez pas ! R.S. : Cet environnement médiatique ne nous dérange pas mais si vous saviez le nombre de plateaux qu’on a refusés depuis le procès. Si on avait accepté, on continuerait à nous voir partout, ce qui n’a pas été le cas. Les médias sont ainsi : quand on refuse, ils insistent, et quand on dit oui, on nous reproche de trop nous montrer…La même chaîne de télévision qui nous avait harcelés pendant trois mois pour qu’on accepte une émission nous accusait elle-même d’aimer l’expo- sition médiatique. C’est un peu para- doxal… La vraie dérive, ce sont les P.V. d’audition qui sortent désormais quasi- ment en direct dans les médias. L.P.B. : Revenons au procès Daval : comment passe-t-on d’un jour à l’autre, presque d’une minute à l’autre, de la position d’avocat d’un mari éploré qui a perdu sa femme à celle d’avocat d’un assassin présumé ? R.S. : Cette situation est assez fréquente en matière d’assises. Pour refaire une allusion à Éric Dupond-Moretti, c’est la même chose quand il avait dû défendre ce professeur d’université qui avait tué sa femme et au final, il avait d’ailleurs

leur passe tout alors que quand c’est l’avocat de la défense qui s’exprime, il représente forcément le mal, le monstre, et on a très peu de marge de manœuvre pour s’expri- mer. Certains s’atten- daient sans doute à ce qu’on dise les pires hor- reurs sur Alexia, et beau- coup ont été surpris que ce ne soit pas le cas. On a tout de même senti lors de ce procès un certain mépris de la part du milieu parisien qui se rend compte qu’en matière judiciaire, tout ne se passe pas à Paris. On n’a pas attendu le pro- cès Daval pour faire beau-

“L’ambiance ressemblait à celle d’une salle d’exécution.”

Randall Schwerdorffer candidat aux prochaines législatives

Le futur candidat se définit “centre-droit- centre-gauche.” Donc plein centre ! Il ne sait pas encore s’il jettera son dévolu sur la première circonscription du Doubs (qui comprend la zone Lafayette où se trouve son cabinet) ou la deuxième où il a son domicile personnel. Il assure aussi “ne pas vouloir faire de carrière politique.” n

Randall Schwerdorffer confirme ses intentions politiques pour 2022. Ornella Spatafora, elle, estime que “la politique, ce n’est pas mon truc.”

L’ INTERVIEW DU MOIS

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“ pour qu’il s’évade un peu” disent-elles… C’est assez surprenant. R.S. : Le phénomène d’empathie envers lui existe bel et bien, c’est évident, y com- pris venant de personnes de haut niveau, qui ont été touchées par cette histoire. On lui transmettra ces messages mais on va rapidement mettre un message sur notre site Internet pour rediriger ces personnes vers le centre de détention de Dijon. L.P.B. :Après l’affaire Daval, quelles autres affaires vous occupent ? L’affaire Péchier, du nom de cet anesthésiste bisontin soupçonné d’empoi- sonnement, va-t-elle bientôt connaître son épi- logue ? R.S. : On a beaucoup d’affaires à l’extérieur de la région Bourgogne-Franche-Comté, plus de 30 % désormais. Nous avons bientôt un gros procès d’assises à Nîmes avec un policier condamné en première instance à perpétuité, accusé d’avoir tué sa femme. Quant à l’affaire Péchier, pour nous c’est un dossier plus que majeur pour lequel j’ai la conviction qu’on a atteint le summum de l’injustice. C’est un dossier très complexe, loin d’être bou- clé. J’espère que son épilogue sera pour 2021. L.P.B. : Les projecteurs mis sur l’affaire Daval boostent-ils l’activité de votre cabinet ? R.S. : Cette médiatisation joue sans doute un peu pour nous amener le genre d’af- faires comme celle de Nîmes, hors région. Mais ce cabinet composé de cinq associés à parts égales, majoritairement féminin, est bien dimensionné et nous n’aspirons pas à le voir grossir outre mesure. n Propos recueillis par J.-F.H.

obtenu l’acquittement. Mais dans notre affaire Daval, il faut reconnaître que ce genre d’agissements ne lui ressemblait tellement pas qu’on a nous-mêmes été surpris. L.P.B. : Vous aviez sans doute eu les premiers doutes dès le jour où la gendarmerie a fait ses premières constatations ? R.S. : Sa personnalité nous a trompés, mais pas ses paroles. Évidemment que les doutes sont vite arrivés.Mais le geste criminel est tellement aux antipodes de la personne de Jonathann Daval qu’on a été surpris, il faut le reconnaître. On aurait tellement aimé que ce ne soit pas lui le meurtrier… L.P.B. : Les éléments de preuve sont vite arri- vés… R.S. : Oui, on a les a vite eus et c’est là qu’on a commencé à subir l’exécution médiatique de Jonathann Daval. On a donc essayé comme on a pu d’humaniser ce garçon aux yeux de tout le monde mais face à la violence des faits qui se sont produits, tout cela ne fait pas le poids.

peine de 25 ans de réclusion, plus clémente que prévu ? O.S. : On a bien senti pen- dant les débats contra- dictoires que la person- nalité de Jonathann Daval ne cachait pas celle d’un monstre et les jurés ont fini par le compren- dre. Un témoin parmi d’autres, comme un des meilleurs amis de Jona- thann lui a répété pen- dant le procès qu’il l’ai- mait toujours malgré ce qu’il avait fait. Et le sup- port technique, les exper- tises sur lesquelles on avait beaucoup travaillé avec notre juriste Élise Gheidene et qui ont été déterminantes pour

“Avec l’affaire Péchier,

on atteint le summum de l’injustice.”

exclure cette hypothèse de viol post-mor- tem ont permis de progresser. Au fur et à mesure de la semaine, on a senti l’am- biance changer. L.P.B. : Quelles ont été pour vous les suites de ce procès hors normes ? Recevez-vous encore des messages au sujet de votre client ? O.S. : Nous avons reçu des dizaines de messages et nous continuons à en rece- voir, de personnes, de femmes notam- ment, qui souhaiteraient entrer en contact avec Jonathann Daval. Des per- sonnes qui disent que Jonathann les a émues. D’autres qui souhaitent lui envoyer des choses à manger en prison et qui se renseignent sur ses goûts, ou encore des personnes qui nous envoient des vidéos de danse à son attention,

L.P.B. : Comment en est-on alors arrivé à cette

M tres Ornella Spatafora et Randall Schwerdorffer ont été deux des acteurs majeurs du procès Daval.

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021 L’ÉVÉNEMENT

TRAVAUX SUR LA R.N. 57 ON N’EN VERRA SANS DOUTE JAMAIS LA FIN…

C’est le chaînon manquant. Moins de 4 km pour terminer la rocade autour de Besançon et tenter de désengorger, c’est l’objectif, le secteur de Micropolis et de Beure saturés aux heures de pointe. Seulement, la présidente de Grand Besançon Métropole ne veut pas de ces travaux. Elle suggère de reprendre à zéro tous les scénarios possibles.

l Aménagement Les études repartent de zéro Anne Vignot ne veut pas de ces travaux

La présidente de G.B.M. milite pour une remise à plat totale des études. Pas de mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57, pas de mur anti-bruit, moins d’emprise foncière. Elle demande à la D.R.E.A.L. de revoir sa copie.

O n n’est plus à deux ans près…L’intermi- nable feuilleton de la mise à 2 X 2 voies du chaînon manquant entre Beure et Micropolis connaîtra sans doute de nouveaux épisodes et pas forcément une “happy end” pour tous les automobilistes qui rongent leur frein dans la des- cente des Mercureaux le matin ou qui sont englués dans le trafic à hauteur de Micropolis en fin de journée. Anne Vignot, la présidente de Grand Besançon Métropole, ne veut pas du scénario échafaudé par l’État via la D.R.E.A.L. char- gée des (longues) études sur le sujet. Et elle le dit clairement : “J’ai toujours été opposée en tant que militante écologiste au fait qu’on mette à 2 X 2 voies cette portion et je le reste. Il y a trop d’enjeux climatiques et de pro- tection des sols sur ce dossier, je souhaite qu’on explore toutes les alternatives possibles.” AnneVignot a donc officiellement demandé au préfet du Doubs “que soient explorés tous les autres scénarios. 2020, ce n’est plus 1993 quand ce projet a été lancé” avance-t-elle. Anne Vignot veut d’abord s’appuyer sur l’exemple

jours pas satisfaisant” insiste-t- elle. “Le projet a encore trop d’em- prise sur les secteurs de la Roche d’Or et desVallières.”Autre sujet de discorde : “Vouloir dresser un mur antibruit de 8 mètres de haut le long de Planoise est juste une aberration ! Qu’on ne me dise pas que ça participera à l’at- tractivité de Besançon !” (voir notre article page 8). Anne Vignot préférerait enfin que les financements publics soient dirigés vers la création d’une halte ferroviaire à hauteur des Hauts du Chazal ou encore vers le “bouclage des voies cycla- bles tout autour de ce secteur entre l’hôpital et Micropolis.” Il reste à la présidente de G.B.M. à réussir le plus dur : convaincre et le préfet de revoir sa copie, et les autres élus de G.B.M. de l’ina- daptation du projet actuel au contexte. “J’espère bien que des élus sont en capacité de compren- dre que les contraintes financières d’une part ne sont plus les mêmes qu’avant et que d’autre part, il y a d’autres solutions à trouver pour des aménagements plus adaptés sur cet axe.” Les débats risquent une fois de plus d’être houleux à G.B.M. n J.-F.H.

de certainsmouvements citoyens comme celui qui est actif le long de la R.N. 83 (entre Besançon et Arbois) pour dénoncer la recru- descence du trafic poids lourds. “Je soutiens ces mouvements qui disent stop aux camions sur nos routes nationales. Il faut renvoyer ce trafic de transit sur l’autoroute. Pour la R.N. 57, je souhaite que le préfet prenne une interdiction de circulation car ce sont eux qui participent aussi à la saturation de cet axe. Ce trafic en plus ne présente aucun intérêt pour notre territoire, mais juste des incon- vénients” avance l’élue écologiste. Pour elle, c’est un premier point de discussion à rouvrir. Que pro- pose-t-elle ensuite ?

deux moments de la journée : le matin et en fin d’après-midi” dit- elle. En clair, Anne Vignot sou- haiterait que dans chaque grande entreprise, les horaires de travail de leurs salariés soient décalés dans le temps afin d’éviter que tout le monde emprunte cet axe aux mêmes moments de la jour- née. “J’ai une référence en tête, celle de la C.A.F. qui a engagé ce travail depuis de nombreuses années avec ses agents et qui a permis, notamment grâce au covoiturage, de baisser les dépla- cements domicile-travail de 40 %.” Un vaste plan de mobilité pour les entreprises et les col- lectivités, c’est donc une des grandes idées que souhaite creu- ser la présidente de G.B.M. “La montée en puissance du télétra- vail légitime encore plus le fait qu’on doive revoir ces études sur la R.N. 57” ajoute la maire de Besançon. Sans mettre au panier les cen- taines d’heures d’études déjà consacrées au sujet par la D.R.E.A.L. - elle reconnaît que “l’impact sur les zones humides et les terres agricoles est mieux pris en compte que dans les pre- mières moutures” -,AnneVignot estime pourtant que “ce n’est tou-

“Un mur de 8 mètres de haut le long de Planoise, une aberration !”

La présidente de G.B.M. souhaite qu’à l’échelle de l’agglomération, avec la plupart des grandes entreprises, soit engagée une “grande réflexion autour de la désynchronisa- tion, car on sait bien que le trafic est dense juste à

Anne Vignot, présidente de G.B.M. : “J’ai demandé à l’État de proposer une étude sur les alternatives possibles.” (photo J.-C. Sexe - G.B.M.)

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

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l Circulation Une nouvelle association Commencer par interdire les camions en transit C’est une des autres mesures qu’Anne Vignot souhaite obtenir du préfet. Non loin de là, sur la R.N. 83, une nouvelle association milite aussi pour cette mesure. Veto de la préfecture.

Le transit des poids lourds

participe (en partie seulement) à la saturation de cette portion de route nationale.

L es files de camions aux plaques étrangères qui stationnent tout leweek- end le long de la R.N. 57 à hauteur de Micropolis, Anne Vignot n’en veut plus. Pour dés- engorger une partie du trafic et supprimer une part de la pollu- tion, la présidente de G.B.M. demande au préfet duDoubs une mesure radicale : l’interdiction dans la traversée de Besançon des camions faisant le transit entre le Sud et le nord de l’Europe et souhaite les renvoyer sur l’au- toroute. Impossible ? “C’est tout à fait possible, comme ce que le préfet enAlsace a décidé de faire il y a quelques années pour les

assez rare. Les riverains en ont assez” note FrançoisVacheresse, le président de cette toute nou- velle association qui compte bien monter au créneau dans les pro-

camions qui traversaient les cols vosgiens sur la R.N. 59. On peut très bien le faire ici” affirme-t- elle. Ce combat, d’autres élus et col- lectifs le mènent déjà non loin de là, le long de la R.N. 83, celle qui relieBesançon àLons-le-Sau- nier. Une nouvelle association baptisée “Bonne route !” vient même d’être créée par des rive- rains de la 83, soutenue notam- ment par les maires de Larnod, Rennes-sur-Loue ou encore Sam- son qui voient passer chaque jour dans leur commune plus de 2 000 poids lourds, sur un trafic total de 9 000 véhicules. “24 % de camions sur unemême route, c’est

Poligny et Besançon ne serait au final pas supérieur à l’utilisation des R.N. 83 et 57. “La R.N. 83 présente plus de 800mde dénivelé positif, des virages, des change- ments de rythme. La consomma- tion de gasoil et les coûts globaux sont sans doute supérieurs aux coûts liés à l’utilisation de l’au- toroute, même si on compte le péage. C’est ce genre d’éléments que l’on veut aussi démontrer pour convaincre les autorités” soutient François Vacheresse. L’associationBonne route ! prévoit dans les prochainsmois quelques

D.R.E.A.L., “il n’y a aucune base réglementaire pour prendre ce type d’interdiction. Un tel arrêté pris par le préfet serait imman- quablement attaqué par les trans- porteurs routiers et annulé par le tribunal administratif.” Par ailleurs, “la R.N. 57 étant un axe de trafic de transit important entre le Luxembourg et la Suisse, lamesure n’aurait pas de sens et ne permettrait de diminuer le tra- fic que dans des proportions tout à fait négligeables” répond la pré- fecture. n J.-F.H.

actions médiatiques comme de l’affichage en bord de route (sur les ponts notamment) pour faire passer leurs messages, et des actions plus percutantes comme la traversée d’une centaine de riverains sur un passage-piéton dans le village de Samson pour bloquer provisoirement le trafic. Des actions qui trouveront sans doute un écho sur la R.N. 57. “Nous n’avons pas eude demande formalisée de M me la maire de Besançon à ce sujet” répond la préfecture duDoubs.En tout état de cause, selon les services de la

chaines semaines. Constructive, l’as- sociation entend bien travailler éga- lement avec laFédé- rationnationale des transports routiers pour les convaincre que, malgré les péages et un allon- gement du par- cours, le coût d’uti- lisation de l’autoroute entre

Une centaine de riverains sur un passage- piéton.

l Réflexion

Décaler les horaires Anne Vignot veut ouvrir un “Bureau des temps”

S’inspirant d’autres agglomérations de France qui l’ont créé, la présidente de G.B.M. souhaiterait mettre en place cette instance destinée à réfléchir à une autre organisation des horaires de travail et des déplacements.

emboîté le pas. “Cette question préoc- cupe de plus en plus de villes grandes et moyennes, car une nouvelle génération d’élus s’intéresse à cette question de société” note à ce propos le service recherche et développement de la Com- munauté d’agglomération de Poitiers. Loin d’être à la pointe de l’innovation sur cette question, puisque les Bureaux du temps vont bientôt fêter leurs vingt ans, Anne Vignot souhaite vraisem- blablement s’en inspirer pour mener une autre politique en termes d’amé- nagement du territoire. “Des villes ont traité la problématique de la saturation de leurs réseaux par un Bureau des temps. Pourquoi Besançon ne suivrait pas cet exemple ?” interroge la prési- dente de G.B.M. n J.-F.H.

des travaux qui à mon sens ne corres- pondent plus aux besoins, il vaut mieux réfléchir à la manière de mieux orga- niser les mobilités. La création d’un Bureau des temps qui intègre une réflexion globale devrait être la première étape” pense Anne Vignot, citant jus- tement l’exemple du Grand Poitiers qui l’a mis en place la première en France, dès le début des années 2000, sous le nom tout aussi poétique d’Agence des temps. C’est d’ailleurs à Poitiers qu’un colloque national consa- cré au temps des villes avait été orga- nisé. Pour quels résultats ? L’Agence des temps de Poitiers a notamment réuni des tables de négociation réunissant entreprises, syndicats, régie de trans- ports de la l’agglomération. “Il a suffi,

par exemple, qu’une entreprise décale son heure d’embauche de dix minutes, pour qu’elle corresponde à l’horaire du bus qui s’arrête à proximité. C’est un petit détail, facile à résoudre, mais qui

posait problème à beaucoup de salariés de l’entreprise en question” note la Banque des terri- toires qui a édité un rapport sur la ques- tion. D’autres villes ont suivi l’exemple poite- vin. Après le Grand Poitiers, Strasbourg, Rennes, puis Nantes, Reims, Toulouse, Marseille, Lille… ont

C’ est une vieille idée, qui ne date pas d’hier,mais d’un rap- port de 2001. Depuis cette date, plusieurs villes et agglomérations, comme Poitiers parmi les premières, ont créé ce genre d’instance baptisée “Bureau des temps” (tout un pro- gramme !) et dont l’objectif est de “syn- chroniser, sous d’autres modes, les temps d’un territoire.” Le sociologue Jean- Yves Boulin précise : “Des Bureaux des temps s’ouvrent dans des villes qui prennent conscience de la difficulté

pour les habitants de combiner les horaires de travail et ceux des services, des transports, etc. Les exigences nou- velles de mobilité sont facteurs d’iné- galités. Comment synchroniser, sous d’autres modes, les temps d’un terri- toire ? C’est l’objectif de ce concept.” Ces politiques “temporelles” sont d’ail- leurs nées en Italie dès le milieu des années quatre-vingt-dix. Quel rapport avec les travaux de la R.N. 57 ? Anne Vignot estime “plutôt que d’investir 120millions d’euros dans

“Plutôt que d’investir 120 millions d’euros dans des travaux.”

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L’ÉVÉNEMENT 8

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

l Études Où en sont les services de l’État ? Déjà 8 millions d’euros dépensés ! Les services de l’État poursuivent leurs travaux malgré l’absence de vision politique. Les dernières études d’impact apportent des modifications d’importance avec la création de murs anti-bruit sur la quasi-totalité de l’axe, une limitation à 70 km/h, la modification d’un giratoire au niveau du Champ-Melin.

C’ C’était il y a un an pile. À Micropolis Besançon, le pré- fet et la Ville de Besançon alors dirigée par Jean-Louis Fousseret avaient convié les riverains pour une deuxième phase de concer- tation publique. Dans la méthode, et dans les faits, jamais un projet d’une telle ampleur n’avait pris en compte de manière si importante les remarques émises par les acteurs et les habitants. Parmi elles, le fonctionnement de nouvelles bretelles d’accès, une plus grande place pour les modes doux, une réponse aux rive- rains du lotissement de Terre-Rouge inquiets de la circulation devant leurs maisons, etc. Un an plus tard, où en est le dossier ? Il avance, doucement. L’enquête publique a été repoussée de quelques mois. “Nous enverrons dans les pro- chains jours, d’ici fin décembre la pro-

le Doubs pour rejoindre les Mercureaux est estimé à lui seul à 30 millions d’eu- ros. Les conclusions des dernières études d’impact sont attendues. L’une d’elles est connue : elle concerne la pol- lution de l’air. À l’horizon 2045, si le projet n’est pas réalisé, les études démontrent que cette pollution sera plus forte si rien n’est réalisé en raison de la congestion liée au trafic. 80 % du trafic étant “local”, la création de cette 2 x 2 voies permettrait à des quartiers pollués par les effets de shunt (Velotte par exemple) de recouvrer de la séré- nité. Parmi les autres avancées : la création d’un bassin de rétention des eaux plu- viales pour traiter la pollution liée aux hydrocarbures, la limitation à 70 km/h de cette future 2 x 2 voies pour réduire les nuisances, la part laissée au mul- timodal, soit 25 % du budget. Le véri- table changement concerne le volet

cédure de concertation inter-adminis- trative à toutes les instances pour enta- mer la démarche de déclaration d’utilité publique début 2021” annonce la Direc- tion régionale pour l’environnement et le logement (D.R.E.A.L.). La Région, l’État, Grand Besançon Métropole auront deux mois pour don- ner un avis. À la suite de cela, le C.G.E.D.D. (Conseil général de l’envi-

ronnement et du déve- loppement durable) sous l’autorité du Ministère de la transition écolo- gique rendra un avis sur la conformité du dossier. Déjà 8 millions d’euros ont été dépensés par l’État dans les études et les acquisitions foncières pour un projet annoncé à 120 millions d’euros (au bas mot). Le pont sur

Des murs anti-bruit quasiment partout.

Des perspectives et des études qui resteront dans les cartons ? (image D.R.E.A.L. Bourgogne-Franche-Comté).

“santé” puisque les dernières études ont effectivement insisté sur la néces- sité de murs anti-bruit sur la quasi- totalité du tronçon. Sur le volet envi- ronnemental, la réduction de l’emprise foncière du futur rond-point du Champ-

Melin entre la colline de Rosemont et Planoise est actée. Le sujet devrait donc rapidement arri- ver sur la table des discussions à G.B.M. Le dossier est vivement inflammable. n E.Ch.

Les réactions

Pierre Contoz, maire de Montfaucon “Pour reporter le trafic de shunt qui pollue nos villages” “M icropolis est un carrefour de voies vers Genève, Milan, le Luxembourg… Ce n’est plus

Cédric Bôle, maire de Morteau “Si rien ne se fait, nous serons condamnés à être contournés et oubliés” L a Suisse dépense 1milliard de francs pour ame- ner une 2 x 2 voies à l’entrée du Col-des-Roches qui donnera directement accès à Neuchâtel et Berne. “Il faut voir cet investissement sur la R.N. 57 de manière macroéconomique, analyse Cédric Bôle. Dans toutes les études, la question de la Suisse n’est posée que pour régler le trafic pendulaire alors que la vraie problématique n’est pas là. Il ne faut pas se tromper d’enjeu : si rien n’est fait sur nos axes, nous serons condamnés à être contournés par Bâle et Genève qui lancent des investissements massifs. Nos voisins suisses cherchent à s’ouvrir sur l’Europe en investissant chez nous. À nous de répondre !” n Gabriel Baulieu, numéro 2 de G.B.M. “450 millions ont été dépensés, il faut poursuivre !” G abriel Baulieu, premier vice-président de Grand Besançon Métropole et maire de Serre- les-Sapins estime qu’il reste des verrous à faire sauter. Il est “pour” la poursuite des travaux à l’inverse de la présidente : “Si on ne veut pas être contournés par le Nord (région de Bâle) ou par le Sud (Genève), on doit poursuivre ces travaux, dit- il. 450 millions d’euros ont déjà été financés, il en reste 120. C’est un enjeu pour notre territoire et la région, un enjeu de déplacement. À l’heure où la filière automobile développe l’hydrogène et l’électrique plus respectueux de l’environnement, nous devons faire des paris sur l’avenir.” n

Benoît Vuillemin, maire de Saône “Il y a une ligne rouge qu’Anne Vignot ne doit pas franchir” M aire de Saône et vice-président de G.B.M. chargé de l’attractivité, Benoît Vuillemin milite pour la poursuite des travaux. Il relance l’association des liaisons transfrontalières R.N. 57 qui regroupe environ 80 maires locaux : “Je rappelle que ce sont les élus qui trancheront sur ce sujet et non Anne Vignot seule. C’est une ligne rouge à ne pas franchir sur ce sujet. La poursuite doit se faire.” n de la F.N.A.U.T. voient plus loin L es dernières études démontrent que 80 % du trafic vers Micropolis est constitué de desserte locale et 20 % de transit, ce qui fait dire à la Fédération nationale des asso- ciations d’usagers des transports (F.N.A.U.T.) “qu’il faut aménager en partie la R.N. entre Micropolis et l’Amitié” mais surtout “financer le report modal en créant par exemple une halte ferroviaire à l’ouest (C.H.U. Minjoz) qui permettrait à un habitant du Plateau de des- cendre jusqu’en train à Minjoz” synthétise son président local Patrick Noblet. n Association Les usagers

dre à vélo de Roche-lez-Beaupré à Besan- çon mais ce n’est pas demain que les gens de Mamirolle iront à vélo travailler au C.H.U. Ces travaux doivent contribuer à reporter le trafic de shunt qui pollue aujourd’hui nos communes. Les automo- bilistes contournent la voie des Mercureaux par la Malate, Chapelle-des-Buis, Fontain, pour éviter les bouchons. C’est un enfer.” n

Paris qu’il faut viser mais la Suisse” ana- lyse le maire de Montfaucon Pierre Contoz qui observe dans son village la présence toujours plus nombreuse de frontaliers. “Cette poursuite des travaux, ce n’est pas uniquement pour le développement du plateau mais de la région. On peut se ren-

Parti Le P.C.F. en accord avec Anne Vignot “L es premières études sur l’intégralité du contournement ont été lancées au début des années quatre-vingt

admet que la situation est intenable à Besançon car source de pollution, d’en- combrement routier. Il propose que des études soient menées pour rechercher des solutions alternatives (réduire le trafic des poids lourds, développer les transports publics). “Le P.C.F. déterminera sa position et les votes de ses élus dans les différentes collectivités concernées en fonction des réponses qui seront apportées” indique un de ses membres. n

et ce projet n’est toujours pas achevé et ne le sera sûrement jamais. On proposait à l’époque un autre tracé, moins coûteux” expose la fédération du Doubs du Parti communiste qui regrette qu’aucune autre étude alternative ne soit proposée afin de diminuer le flux routier, tout particu- lièrement du transit. Le groupe politique

Patrick Genre, maire de Pontarlier “L’intérêt collectif ne doit pas être géré par des postures politiques” “T out ce qui permet de fluidifier et sécuriser la R.N. 57 est bon à prendre” commente le maire de Pontarlier Patrick Genre. Sa ville est d’ailleurs concernée par une enquête publique sur la R.N. 57 pour améliorer sa traversée. “On a encore besoin de routes pour les transports poids lourds, les bus, les voitures, même s’il faut penser aux autres modes de transport. Sur le sujet de la R.N. 57, l’intérêt collectif ne doit pas être géré par des postures politiques.” n

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10 BESANÇON

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

SOCIÉTÉ

Violences intrafamiliales

Le bracelet anti-rapprochement arrive à Besançon Les violences intrafamiliales explosent dans le Doubs (+ 20 % par rapport à 2019). Les femmes sont à 75 % les victimes.

Le docteur Dominique Frémy

13 téléphones de ce type qui ont une touche dédiée, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de téléassistance accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, financés par le Département, l’État, et Grand Besançon Métropole. Un nouvel accessoire est arrivé le 8 décembre dans le ressort du T.G.I. de Besançon : le bracelet anti-rappro- chement. Il consiste à tenir éloigné de son ex-compagnon un individu condamné, et qui sort de prison. Pour cela, il faut que la victime accepte d’être géolocalisée 7 jours sur 7. Si l’ex se rapproche dans un périmètre de moins d’1 km, un appel sur ce boîtier lui est adressé. S’il ne répond pas aux injonctions, la personne est interpellée, la victime protégée. Trois bracelets sont mis à disposition sur le ressort de la juridiction. Pas de quoi promettre le risque zéro mais cette technologie a déjà fait ses preuves ailleurs en France. Le Doubs est par- ticulièrement touché par les violences intrafamiliales : depuis le 1 er janvier 2020, on dénombre davantage de vic- times de violences intrafamiliales qu’en 2019. Est-ce l’effet confinement ? 20,3 % de faits supplémentaires ont été dénon- cés par rapport à l’année passée. Les femmes représentent 75%des victimes, les hommes 25 %. Les femmes victimes sont majoritairement âgées de moins de 40 ans.

Trois bracelets anti-rapprochement pour les ex-conjoints violents sortant de prison arrivent au tribunal de Besançon. Ils font suite au “téléphone grand danger”.

(présidente de France victime 25) : “Ce dispositif est

S ans l’intervention rapide de la gendarmerie de Valdahon, cette femme serait peut-être morte sous les coups de son compa- gnon. Pour la première fois dans le Doubs, le téléphone “grand danger” a été activé en octobre. Quel est cet outil ? En cas de grave danger menaçant une

victime de violences dans le cadre conjugal ou d’un viol, le procureur de la République peut ainsi lui attribuer, pour une durée de six mois renouve- lable, et si elle y consent expressément, un dispositif de téléprotection lui per- mettant d’alerter les forces de l’ordre en cas de danger. Le Doubs dispose de

réservé aux auteurs de violences conjugales jugés dangereux.”

Face à l’augmentation des cas de vio- lences au sein des foyers, le groupement de gendarmerie du Doubs garde le contact avec les victimes identifiées, pour évaluer la situation, les fragilités et les besoins, détecter les situations préoccupantes afin d’y dédier une sur-

(numéro de référence qui assure une écoute et une aide actives au profit des victimes de violences conjugales), le 119 pour l’enfance en danger ou encore, depuis le 31 mars dernier, le S.M.S. au 114. n E.Ch. de plainte possible à Minjoz Depuis le 1 er décembre, la prise en charge et la prise des plaintes concer- nant les femmes victimes de violences se fait dans les locaux du C.H.R.U. Jean-Minjoz à Besançon. n Femmes victimes de violence : dépôt

veillance particulière. Les gendarmes peuvent se voir appuyés dans leurs actions par l’inter- vention des correspon- dants “sociaux gendar- merie”. Les dispositifs d’alerte ont été renforcés, offrant aux victimes plu- sieurs moyens de signa- ler leur situation : le 17 bien sûr, le 39 19

Le dispositif rassure les victimes.

Le bracelet.

VIOTTE

Justice

Avec le terrain Pomona, la préfecture met-elle la poussière sous le tapis ? L’ex-site Pomona est pollué aux métaux lourds, hydrocarbures, dioxines. La préfecture estime qu’y poser du bitume pour faire un parking suffit à écarter le danger. Ce n’est pas l’avis de F.N.E. 25-90 qui este en justice.

U n terrain situé rue de la Rotonde à Besançon, en friche depuis 2008, est gravement pollué, forte- ment imprégné d’hydrocarbures, de métaux lourds, de dioxines, de benzène (La Presse Bisontine de septembre).Tous ces produits hautement dangereux pour la santé des personnes et de la faune, stagnent dans le sol, s’éva- porent dans l’air, se dissolvent dans les eaux souterraines qui rejoignent la Mouillère et le Doubs.

Ce terrain appartient à la S.N.C.F., qui dans le passé y effectuait l’entretien et les répa-

baignaient dans ces effluves toxiques. “Aujourd’hui, la pré- fecture du Doubs ne conteste pas la contamination du sol, mais considère, au terme d’un arrêté, qu’il sera suffisant de le recouvrir d’une couche d’enrobé et de limi- ter sa destination à un usage de parking, pour résoudre le pro- blème et éviter un important risque sanitaire” présente Chris- tian Demouge, représentant local de France nature environ- nement (F.N.E.). Ce n’est pas l’avis de cette asso- ciation pour qui la préservation de la nature, la protection de la santé des personnes, en parti- culier des riverains et des usa- gers du terrain, mais également de tous ceux qui consomment l’eau issue des nappes phréa- tiques, distribuée à Besançon et dans les environs, “nécessite que ce terrain fasse l’objet d’une véritable dépollution” poursuit

rations des maté- riels ferroviaires, puis l’a loué à l’entreprise Pomona, laquelle, pendant plus de 30 ans, y a récep- tionné, condi- tionné, et traité des centaines de tonnes de fruits et légumes qui

“On aurait souhaité un soutien de la mairie de Besançon.”

L’ex-Pomona et son terrain pollué devant le tribunal administratif.

Christian Demouge. Le procédé de décontamination consiste à excaver le sol sur plusieurs dizaines de centimètres, et à traiter les matériaux retirés par les techniques appropriées. F.N.E. a contesté l’arrêté pré- fectoral par la voie d’un recours gracieux. Ce recours a été rejeté, “la préfecture considérant en réponse que la couche bitumeuse

F.N.E. a décidé de s’adresser au tribunal administratif fin novembre, seule instance apte à décider la suspension, ou mieux, le retrait de l’arrêté pré- fectoral. Ce futur parking, s’il est construit, doit notamment servir à offrir du stationnement pour le nouveau pôle adminis- tratif Viotte où 1 000 agents sont attendus d’ici deux ans. n

serait de nature à empêcher les dégagements nocifs et à enrayer la circulation des eaux souter- raines” , dit l’association. “Nous aurions souhaité un soutien plus fort de la nouvelle municipalité bisontine car la solution n’est ni efficiente, ni avérée scientifi- quement, donc pas satisfaisante, et par conséquent pas acceptable” poursuit un bénévole.

“On demande les études de sol” F.N.E. 25-90 a déposé une demande auprès de la C.A.D.A. (Com- mission d’accès aux documents administratifs) pour récupérer les études de sol réalisées par la société qui occupait le site et transmises à la Direction régionale de l’environnement, de l’amé- nagement et du logement (D.R.E.A.L.). Jusqu’à présent, les demandes sont restées sans réponse. n

BESANÇON

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La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

EN BREF

COMMERCE

Renouveau à Tristan-Bernard Carrefour City, nouvelle lumière aux Chaprais

Arbres Plus de 500 arbres seront plantés à Besançon cet hiver. Cela permettra notamment

Laissé vacant depuis cinq ans, le local exploité par Spar est repris par l’enseigne Carrefour City. Au passage, c’est un relooking pour cet ensemble immobilier qui regroupe un bureau de tabac et une boulangerie.

de compenser les abattages d’arbres ayant souffert de

maladies ou d’épisodes de sécheresse successifs mais aussi de poursuivre l’accroissement du patrimoine arboré en ville et ainsi participer à la réduction des îlots de chaleur observe la Ville. Une première commande de 412 arbres a été réceptionnée à l’Orangerie municipale. La Direction Biodiversité et Espaces verts en charge de ces plantations favorise les espèces locales. Elle fait le choix de la diversité des essences (plus de 100 espèces différentes dont des chênes, érables, tilleuls, sophora, orme, pommiers, poiriers, aubépines, amélanchiers, mûriers, micocouliers, sorbiers, magnolia…). Cette diversité permet de limiter le risque de propagation de maladie et de tester le comportement des nouveaux sujets, notamment face aux épisodes de forte chaleur et de sécheresse.

C’ est fou comme l’attrait d’un espace commercial réside parfois dans son apparence. Aux commerçants ensuite de fidéliser les clients, évidemment. Ridha Blagui et son équipe semblent prêts. Le gérant-locataire a ouvert le 3 décembre l’enseigne “Carrefour City” sur 284 m 2 . Un bardage en bois et de jolies lumières don-

nant sur un approvisionnement de divers produits tranchent avec l’ancien local laissé vacant, lequel faisait verrue. Heureusement, un bureau de tabac et la boulangerie-pâtis- serie ont assuré la vie commer- ciale de ce quartier situé entre le cimetière des Chaprais et l’ar- rêt tramTristan-Bernard depuis le départ en 2015 de Spar. “On

relève le défi pour rester dans la durée et apporter satisfaction au client” expose le responsa- ble. Pour assurer la pérennité du magasin, la plage horaire est très large : ouverture en non- stop de 7 heures à 22 heures et le dimanche matin de 9 heures à 13 heures “On s’adresse bien évidemment à la clientèle locale,

Une plage horaire très large.

rence : Intermarché à Fontaine- Argent, Casino rue de Belfort, et Carrefour Contact un peu plus loin vers l’arrêt tram

aux actifs, non actifs.Nous répon- dons aux besoins premiers du client mais nous ne serons jamais un supermarché ou un hyper- marché. Mon objectif est de garantir que le produit que nous vendons est qualitatif jusque dans le réfrigérateur du client” témoigne Ridha. Sept emplois sont créés, sans doute neuf dans les mois à venir. “Ma règle était de recruter une équipe qui fonctionne comme une famille pour recevoir des familles.” Le commerçant n’ignore pas la présence proche de la concur-

Une partie de l’équipe de Carrefour City dans le magasin récemment ouvert. Au centre, Ridha

Schweitzer. Une cliente apprécie ce nouveau service qui lui a permis d’acheter des légumes au pied de son apparte- ment. Un service relais Pick-up, Chronopost et Uber eats sont également propo- sés. n

Une ouverture

de 7 heures à 22 heures.

Blagui, gérant- locataire.

Espace Valentin / Besançon (face station-service Carrefour)

espace - du - dos.com

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