La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

30 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

EN BREF

CAMPAGNE Solidarité Paysans Des agriculteurs encore plus isolés avec la crise sanitaire L’association Solidarité Paysans du Doubs reste mobilisée malgré le contexte sanitaire et continue de se déplacer chez les agriculteurs en difficulté.

Croisière repas La société de navigation Droz-Bartholet propose à l’approche des fêtes un cadeau original : les croisières-repas. “Cette année plus que jamais c’est le moment de soutenir vos commerces locaux pour les cadeaux de Noël, vous pouvez le faire en offrant à vos proches une expérience inoubliable avec nos croisières-repas” présente la direction de la société basée à Villers-le-Lac. La croisière-repas est également proposée sur la boucle du Doubs à Besançon où la compagnie a également une flotte. Bon cadeau : 59 euros par personne (29 euros par enfant), pour la croisière, le repas et les boissons. Ces bons- cadeaux sont valables un an. Renseignements au 03 81 68 13 25 - info@sautdudoubs.fr - info@bateau-besancon Livre “Franche-Comté mystérieuse et miraculeuse”, le nouveau livre de l’historienne bisontine Brigitte Rochelandet. Cet ouvrage est une invitation à la découverte de 24 sites francs-comtois dont 9 situés dans le Doubs. Aux éditions Cêtre.

S i les périodes de confinement n’ont pas véritablement impacté l’ac- tivité agricole qui n’a jamais cessé, elles ont pu peser néanmoins sur le moral des exploitants. Comme dans les autres milieux professionnels. “Hor- mis une production un peu diminuée pour la filière comté et des baisses de prix dans les fromageries sur le lait conventionnel, nous n’avons pas vu d’in- cidence particulière” , remarque ainsi JeanVuillet, président de Solidarité Pay- sans 25, “si ce n’est sur certaines activités spécifiques qui ont été stoppées comme la promenade équestre.” L’association partenaire des agriculteurs en difficulté ne mésestime pas pour autant les effets de la crise. “Pour un paysan qui n’est déjà pas trop bien, cet isolement n’arrange rien” Car c’est bien de soutien moral et humain qu’il est le plus souvent question dans l’accompa- gnement proposé par les bénévoles et salariés de l’association. “On est surtout

là pour les écouter et on ressent chez eux ce besoin de parler.” 35 familles ont ainsi été accompagnées en 2020 dans le département. Les situa- tions rencontrées sont variées, liées à des problèmes d’endettement, de mala- dies, de burn-out… Comme dans le cas de ce couple originaire d’Alsace, installé en 2010 et qui a été contraint de revendre son exploitation en février dernier. “Nous

À la sécheresse de cet été s’ajoute l’isolement lié au Covid-19 pour les agriculteurs les plus en difficulté.

vendu à Lactalis” , explique l’époux. La situation économique de l’exploitation s’est ensuite améliorée, jusqu’à ce que la toxoplasmose rende malade une quin- zaine de leurs bêtes et cause de nombreux avortements. “Notre trésorerie a plongé et nous nous sommes retrouvés devant le mur avec un interdit bancaire.” Dés- ormais employé comme ouvrier agricole, il évoque “l’aide précieuse” de l’association qui lui a permis de rebondir. “Nos deux accompagnants nous ont permis de geler les prêts avec le contentieux du Crédit Agricole jusqu’à la vente de notre ferme. Nous étions en mauvais terme avec eux

et n’avions plus la force d’y faire face sous la pression.” Ce genre d’accompagnement reste d’ac- tualité malgré les restrictions de contact et de déplacement. Une autorisation préfectorale permet en effet aux béné- voles de l’association de poursuivre leur mission dans le respect des mesures sanitaires. n S.G. Pour contacter l’association : 03 81 56 41 07 ou apad25@solidaritepaysans.org

n’avions pas assez de main-d’œuvre sur la ferme pour gérer tous les ateliers d’élevage, de transformation et de vente. Nous nous sommes épuisés et avec l’appui de tech- niciens, nous avons décidé d’arrêter le lait à comté, les chèvres et la transformation fromagère pour se réorienter en lait Bio

35 familles accompagnées en 2020.

Zoom l “Plus aucune non-

VAIRE

Eau et assainissement

La commune se met en conformité, les habitants doivent faire de même La commune de Vaire n’était plus autorisée à délivrer de permis de construire en raison de sa station d’épuration, obsolète. D’importants travaux sont menés.

conformité d’ici trois ans dans le Grand Besançon” Parmi les premières à avoir pris la compétence eau-assainisse- ment, la collectivité G.B.M. finance 200 euros par et par usager pour la “solidarité”, en clair la mise en conformité. Mar- chaux en a déjà profité. D’autres projets de mise en conformité sont prévus à Saône, Mamirolle, Fontain…Objectif : “Plus aucune non-conformité d’ici trois ans dans le Grand Besançon” annonce Christophe Lime. Parce que G.B.M. lance les projets en anticipant sur d’autres, elle par- vient à obtenir des niveaux de financement assez bons (entre 50 et 60 %). “C’est aussi un moyen de soutenir les entre- prises locales” conclut l’élu. l Quel prix de l’eau ? G.B.M. a pris la compétence eau-assainissement en 2018. Pour contribuer aux nombreux travaux, les abonnés ont vu une augmentation de leur tarif, avec un plafonnement du prix du m 3 jusqu’à la convergence tarifaire au 1 er janvier 2027, une partie du coût ayant été supporté finan- cièrement par tous les abonnés selon le principe de solidarité. n

Les travaux se déroulent sur le réseau potable et assainissement, à Vaire, au moins jusqu’à avril.

S ans l’aide financière et technique de Grand Besançon Métropole, de l’Agence de l’eau Rhône- Méditerranée et duDépartement du Doubs,Vaire - 820 habitants - aurait eumoult difficultés à se mettre aux normes en matière

l’édile. “Ils ont deux ans pour se raccorder et se mettre aux normes” prévient Christophe Lime, vice-président de G.B.M. à l’eau et l’assainissement. Les foyers les plus modestes pourront être aidés financière- ment. Pour les autres, il faudra payer. Si un propriétaire refuse ? “Il peut y avoir des mesures coer-

d’eau et d’assainissement. Le chantier lancé dans les rues du village qui doit se terminer en avril 2021 va coûter environ 2 millions d’euros. Il permet de renvoyer les eaux usées dans un tuyau qui va jusqu’à la station de Port-Douvot et non plus dans

2,24 euros pour l’assainissement). Intenable pour les foyers. Ce n’est pas la solution qui a été retenue.Depuis la prise de com- pétence de l’eau et l’assainisse- ment, c’est Grand Besançon Métropole qui a piloté ce chantier et l’a financé à hauteur de 42 %, aidé par l’Agence de l’eau qui apporte 42 % et le Doubs (12 %).Valérie Maillard, maire de Vaire, salue ces travaux : “Nous avions de gros soucis car la D.D.T. (direction départemen- tale des territoires) bloquait les nouvelles constructions. Les zones potentiellement constructibles pourront être rouvertes” annonce- t-elle. À noter que les habitants de Vaire devront - eux aussi - se mettre en conformité en séparant le réseau d’eau pluviale du réseau d’assainissement. Un chantier à leur frais. “Ils sont prévenus depuis plusieurs années” explique

sa station obsolète, au bord du Doubs. Ce sera donc moins de rejets polluants dans la rivière. La commune aurait pu financer cet investissement…en quadru- plant le prix de l’eau potable et de l’assainissement (actuellement à 1,29 euro du m 3 pour l’eau,

citives” indique le vice-président. En cas de revente du logement, et si l’ins- tallation n’est pas conforme, la vente peut être “bloquée”. Cette mise en conformité des foyers de Vaire est surtout primordiale pour l’efficacité des travaux menés en ce moment. n E.Ch.

Christophe Lime, entouré de Valérie Maillard (maire de Vaire), et Vivien Rossi (Agence de l’eau).

Ils ont deux ans pour se raccorder, sinon…

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