La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

34 DOSSIER ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

BESANÇON

Entrepreneurs “mais pas que…

L es chiffres sont bons. Beaucoup d’entrepre- neurs ont choisi cette période particulière, au- delà de l’incertitude sanitaire, pour se lancer. “Il y a eu une augmentation de créations d’en- treprises de 5,4 % en Bourgogne- sonnes parties sans trésorerie ont fait long feu.” Et de s’appuyer sur les chiffres : 8 entreprises sur 10 passées par B.G.E. sont encore actives 3 ans après leur création (67 % de moyenne nationale) et 12 % emploient des salariés dans les 3 ans (contre 7 % en moyenne). L’ac- compagnement proposé se fait généralement sur le long terme. Le salon de coiffure bisontin Cabelo, créé en août dernier, l’a constaté. “Ils ne vous lâchent pas une fois votre business plan réalisé. Encore aujourd’hui, j’ai l’assurance de trouver une réponse quel que soit mon pro- blème grâce aux contacts qu’ils ont avec divers organismes” , explique Simon Plenat, son gérant. Sa démarche d’instal- lation, engagée avant la Covid- 19, a été mûrie avec B.G.E. et confortée par un prêt d’honneur d’Initiative Doubs pour créer une trésorerie d’avance. Ce qui limite les dégâts pour cette jeune entreprise, bien que freinée dans son élan. n S.G. ”Les dirigeants de T.P.E. ne sont pas assez formés” Parce que devenir chef d’entreprise ne s’invente pas, la Boutique de gestion (B.G.E.) de Franche- Comté rappelle les écueils à éviter via une cam- pagne de communication nationale. Alors que la Covid génère un sursaut de créations d’entreprises. Le principal risque est la précipitation. Le salon de coiffure Cabelo, sur le quai de Strasbourg, a reçu le soutien de B.G.E. (photo Cabelo). Emploi Grand Besançon Métropole cherche main-d’œuvre 30 postes sont non pourvus au sein de la collectivité. La plupart le sont au service du département eau-assainissement. Décryptage. Franche-Comté entre octo- bre 2019 et octobre 2020” , constate Julien Colin, respon- sable de l’antenne B.G.E. bison- tine. Sur la période de mai à octobre, le bond de 14,1 % des immatriculations est encore plus significatif. “On l’a surtout res- senti en juillet-août, habituelle- ment plutôt atone.” Sans surprise, la majorité des créations concernent les activités de livraison, de restauration à emporter et de conseils aux entreprises et aux particuliers. Le secteur de la vente à distance était en hausse de 60 %, alors que les activités de loisirs se sont a contrario effondrées. “On avait déjà observé le même phénomène en 2008. À chaque crise ou vague de licenciement naît la décision de s’installer à son compte. C’est une façon d’être acteur de son propre emploi” , indique Julien Colin. Dans ce contexte et ce qui peut s’avérer être une opportunité pour cer- tains, les besoins d’accompagne- ment sont grands. Le principal risque étant la précipitation. “Toutes les idées ne sont pas bonnes” , ose sou- ligner le respon- sable bisontin. “On a aussi un rôle de réalisme économique auprès des por- teurs de projet.” B.G.E. insiste sur la nécessité de se former, avec l’idée que s’immatriculer ne suffit pas. “Pour manager, il faut des bases en droit du tra- vail. Pour bien gérer, il faut connaître unminimum la comp- tabilité…” Or, 85 % des diri- geants de T.P.E. ne se forme- raient pas. Un sursaut d’intérêt se présente toutefois autour du numérique. “Cela a pris une grosse part de nos formations”, reconnaît Julien Colin. Le deuxième gros écueil ren- contré est le sous-financement des entreprises. “On l’a vu lors du premier confinement. Les per- COLLECTIVITÉ

L La fonction publique territoriale peine à recruter certains profils comme les postes dits “tech- niques”. Les métiers de plombier, égoutier, agent de traitement, de main- tenance réseau d’eau-assainissement… sont particulièrement recherchés. C’est aussi vrai dans le privé. Grand BesançonMétropole en fait l’ex- périence et déploie un nouveau plan d’action pour gonfler ses effectifs (déjà) composés de 1 574 agents. Raison de ces nouvelles embauches ? Les récentes prises de compétences dévolues à la Métropole comme l’eau et l’assainis- sement, la voirie, l’urbanisme. Si la situation n’est pas critique, elle retarde le lancement sur le terrain de projets notamment au sein du Dépar- tement eau-assainissement qui a repris cette compétence pour les 69 com- munes. Avant novembre, 60 postes

l LES POSTES VACANTS Service Eau-assainissement. 4 agents de traitement, 1 chef d’équipe réseau, 1 contrôleur de conformité, 3 concepteurs projets, 1 égoutier, 3 postes agents de maintenance, 1 de compos- tage, 2 plombiers, 2 agents d’exploita- tion Centre technique municipal. 1 poste gestion, 3 mécaniciens, 1 métallier, 1 magasinier, 1 carrossier, 1 agent d’en- tretien l QUI PEUT CANDIDATER ? Pour les postes vacants, priorité aux “statutaires”, c’est-à-dire les agents titu- larisés. Si absence de candidats répon- dant aux profils recherchés, G.B.M. recrute des contractuels. C’est une exception. l 18 DÉPARTS AU SERVICE MÉCANIQUE DU C.T.M. EN QUELQUES ANNÉES Certains quittent leurs postes parce que l’indemnité de départ est faible (niveau S.M.I.C.) ou pour d’autres rai- sons. Au sein du service mécanique du Centre technique municipal, 18 per- sonnes ont quitté la structure en peu de temps. n

G.B.M. va placer une banderole sur la devanture du C.T.M., avenue Clemenceau, pour faire de la “pub” sur les postes à pourvoir.

d’agents étaient à pour- voir au sein de la Métropole, situation qui s’est améliorée pour descendre à 30 postes fin novembre. Préci- sons que ces postes sont ouverts en priorité aux agents titulaires. Depuis le 1e r janvier, 157 jurys de recrute- ment ont eu lieu au sein de la collectivité. “Parmi ces 157 entre- tiens, 26 n’ont pas

où les régimes indemnitaires peuvent varier. Les ressources humaines du Grand Besançon mettent en place avec Pôle Emploi un partenariat pour recruter de nouveaux profils, 50 contrats d’ap- prentissage vont être signés en 2021 et un calicot sera placardé devant le C.T.M. (avenue Clemenceau) pour indi- quer les postes techniques recherchés. La crise économique pourrait inciter certains à déposer leur candidature n E.Ch.

résume Gabriel Baulieu. Les avantages mis en avant pour séduire ? La sécurité de l’emploi, les avantages sociaux liés au comité des œuvres sociales, les for- mations possibles, le 13 ème mois de salaire, la prise en charge à 70 % des abonnements de transport en commun, l’organisation du temps de travail (et télétravail) permettant une conciliation vie professionnelle et vie de famille. G.B.M. se trouve également en concur- rence avec d’autres collectivités comme le Département ou encore la Région,

abouti. 16 jurys étaient infructueux pour manque de candidatures ou sans candidat, 7 candidats retenus se sont désistés pour des raisons financières et 3 candidats n’ont pas pu être recrutés pour cause de mentions au casier judi- ciaire” indique Gabriel Baulieu, premier vice-président. Les raisons de ce désintérêt ? Le salaire - souvent moindre que dans le privé - n’explique pas tout. “Les métiers les plus en tension sont ceux où il n’y a pas de formation en tant que telle”

Une rémunération souvent proche du S.M.I.C.

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