La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

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La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021 27

l Crise sanitaire Des risques de décompensation Les confinements et leurs conséquences psychologiques

vu arriver également des patients directement. Des per- sonnes touchées par un phéno- mène de “décompensation” qui, du fait de ce changement de rythme inédit, “perdent leur équilibre, ne sont plus en état psychique pour faire face au quo- tidien, se désorganisent sur le plan professionnel.” Ce deuxième confinement, contrairement au premier s’est accompagné d’un sentiment de lassitude. “On a senti une plus grande morosité, contrairement à la première vague où prédominaient la sur- prise, la sidération, et également la solidarité.” Les plus jeunes comme les étudiants, ainsi que les plus âgés, ont particulière- ment été sensibles cette fois-ci car “ils sont dans deux tranches de vie où les années sont pré- cieuses, et on a l’impression qu’elles sont un peu gâchées.” Il y a enfin “tous ceux qu’on n’a pas encore vus et qu’on verra sans doute plus tard. En cette matière, la temporalité est longue et on saura les effets précis de ces confinements d’ici deux ou trois ans” estime Sylvie Neze- lof. Malgré ces constats, ces confi- nements auront sans doute aussi permis de tirer du positif. “Il y

Le confinement de mars et peut-être plus encore celui de novembre ont contribué à augmenter les pathologies d’ordre psychologique ou psychiatrique. Le point avec le P r Sylvie Nezelof, chef du pôle des liaisons médico socio-psychologiques au C.H.U. de Besançon.

S i les deux périodes de confinement successives imposées cette année ont eu des conséquences positives sur certaines personnes - se recentrer sur l’essentiel, prendre son temps, retrouver les joies de la famille… -, les conséquences négatives d’ordre psychologique seront sans doute nombreuses. “Il est évident que ces confinements ont provoqué un certain nombre d’ébranle- ments confirme Sylvie Nezelof, professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et chef du pôle des liaisons médico socio- psychologiques au C.H.U.Minjoz de Besançon. Des familles se sont retrouvées “collées” plus que d’habitude, ce qui a pu provoquer des moments de tension impor- tants, voire de violences conju- gales, qui sont en augmentation cette année.” Sans compter la peur du virus, pour soi et pour les autres, “qui a aussi ébranlé tout un chacun, et pas seulement les personnes qui avaient déjà

tement alimentaire pendant ces deux périodes de confinement. “Nous le constatons ici, et ce phé- nomène d’anorexie chez les jeunes se confirme à l’échelle nationale” précise la cheffe de pôle qui pour- suit : “Certaines frustrations liées à la pratique empêchée du sport, ajoutées au confinement familial, à la proximité avec les autres membres de la famille, tout cela a pesé chez certains adolescents.” Pour tenter de contrer ce phénomène, les ser- vices de santé de la région ont essayé de faire passer certains messages à travers notamment de petits tutoriels destinés à faire comprendre toute la néces- sité de maintenir le rituel des repas en famille par exemple, “de scander le temps, se fixer des repères temporels dans les jour- nées pour réintroduire du rythme au quotidien, de préserver des temps communs mais aussi des temps individuels…” ajoute la pédo-psychiatre. Les urgences psychiatriques ont

une pathologie. Ces confinements ont pu exacerber aussi ceux qui avaient déjà des vulnérabilités” ajoute la spécialiste. Les services psychiatriques du C.H.U., adulte autant qu’enfant, ont d’ailleurs reçu plus de patients venant pour la première fois que les années précédentes. Cette question sensible concerne

notamment les plus jeunes, coupés de leurs relations sociales, de leurs clubs sportifs ou de leurs camarades de classe. Si bien qu’on a eu l’impression, “à confirmer avec le recul, que les tenta- tives de suicide des jeunes ont été en augmentation” note Sylvie Nezelof. Les spécialistes de la psychiatrie adoles- cente ont vu égale- ment augmenter les troubles du compor-

“Une plus grande morosité pour cette deuxième vague.”

Sylvie Nezelof, professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, souligne une augmentation des cas d’anorexie chez les ados.

spécialiste. Cette année hors du commun fait déjà l’objet de plu- sieurs sujets d’études chez les spécialistes de la psychiatrie au plan national. n J.-F.H.

a du positif, comme dans toute expérience qui ébranle. Dans ce contexte, chacun a pu découvrir l’intérêt de prendre son temps, d’exploiter également ses forces d’une autre manière” conclut la

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