La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

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l Circulation Une nouvelle association Commencer par interdire les camions en transit C’est une des autres mesures qu’Anne Vignot souhaite obtenir du préfet. Non loin de là, sur la R.N. 83, une nouvelle association milite aussi pour cette mesure. Veto de la préfecture.

Le transit des poids lourds

participe (en partie seulement) à la saturation de cette portion de route nationale.

L es files de camions aux plaques étrangères qui stationnent tout leweek- end le long de la R.N. 57 à hauteur de Micropolis, Anne Vignot n’en veut plus. Pour dés- engorger une partie du trafic et supprimer une part de la pollu- tion, la présidente de G.B.M. demande au préfet duDoubs une mesure radicale : l’interdiction dans la traversée de Besançon des camions faisant le transit entre le Sud et le nord de l’Europe et souhaite les renvoyer sur l’au- toroute. Impossible ? “C’est tout à fait possible, comme ce que le préfet enAlsace a décidé de faire il y a quelques années pour les

assez rare. Les riverains en ont assez” note FrançoisVacheresse, le président de cette toute nou- velle association qui compte bien monter au créneau dans les pro-

camions qui traversaient les cols vosgiens sur la R.N. 59. On peut très bien le faire ici” affirme-t- elle. Ce combat, d’autres élus et col- lectifs le mènent déjà non loin de là, le long de la R.N. 83, celle qui relieBesançon àLons-le-Sau- nier. Une nouvelle association baptisée “Bonne route !” vient même d’être créée par des rive- rains de la 83, soutenue notam- ment par les maires de Larnod, Rennes-sur-Loue ou encore Sam- son qui voient passer chaque jour dans leur commune plus de 2 000 poids lourds, sur un trafic total de 9 000 véhicules. “24 % de camions sur unemême route, c’est

Poligny et Besançon ne serait au final pas supérieur à l’utilisation des R.N. 83 et 57. “La R.N. 83 présente plus de 800mde dénivelé positif, des virages, des change- ments de rythme. La consomma- tion de gasoil et les coûts globaux sont sans doute supérieurs aux coûts liés à l’utilisation de l’au- toroute, même si on compte le péage. C’est ce genre d’éléments que l’on veut aussi démontrer pour convaincre les autorités” soutient François Vacheresse. L’associationBonne route ! prévoit dans les prochainsmois quelques

D.R.E.A.L., “il n’y a aucune base réglementaire pour prendre ce type d’interdiction. Un tel arrêté pris par le préfet serait imman- quablement attaqué par les trans- porteurs routiers et annulé par le tribunal administratif.” Par ailleurs, “la R.N. 57 étant un axe de trafic de transit important entre le Luxembourg et la Suisse, lamesure n’aurait pas de sens et ne permettrait de diminuer le tra- fic que dans des proportions tout à fait négligeables” répond la pré- fecture. n J.-F.H.

actions médiatiques comme de l’affichage en bord de route (sur les ponts notamment) pour faire passer leurs messages, et des actions plus percutantes comme la traversée d’une centaine de riverains sur un passage-piéton dans le village de Samson pour bloquer provisoirement le trafic. Des actions qui trouveront sans doute un écho sur la R.N. 57. “Nous n’avons pas eude demande formalisée de M me la maire de Besançon à ce sujet” répond la préfecture duDoubs.En tout état de cause, selon les services de la

chaines semaines. Constructive, l’as- sociation entend bien travailler éga- lement avec laFédé- rationnationale des transports routiers pour les convaincre que, malgré les péages et un allon- gement du par- cours, le coût d’uti- lisation de l’autoroute entre

Une centaine de riverains sur un passage- piéton.

l Réflexion

Décaler les horaires Anne Vignot veut ouvrir un “Bureau des temps”

S’inspirant d’autres agglomérations de France qui l’ont créé, la présidente de G.B.M. souhaiterait mettre en place cette instance destinée à réfléchir à une autre organisation des horaires de travail et des déplacements.

emboîté le pas. “Cette question préoc- cupe de plus en plus de villes grandes et moyennes, car une nouvelle génération d’élus s’intéresse à cette question de société” note à ce propos le service recherche et développement de la Com- munauté d’agglomération de Poitiers. Loin d’être à la pointe de l’innovation sur cette question, puisque les Bureaux du temps vont bientôt fêter leurs vingt ans, Anne Vignot souhaite vraisem- blablement s’en inspirer pour mener une autre politique en termes d’amé- nagement du territoire. “Des villes ont traité la problématique de la saturation de leurs réseaux par un Bureau des temps. Pourquoi Besançon ne suivrait pas cet exemple ?” interroge la prési- dente de G.B.M. n J.-F.H.

des travaux qui à mon sens ne corres- pondent plus aux besoins, il vaut mieux réfléchir à la manière de mieux orga- niser les mobilités. La création d’un Bureau des temps qui intègre une réflexion globale devrait être la première étape” pense Anne Vignot, citant jus- tement l’exemple du Grand Poitiers qui l’a mis en place la première en France, dès le début des années 2000, sous le nom tout aussi poétique d’Agence des temps. C’est d’ailleurs à Poitiers qu’un colloque national consa- cré au temps des villes avait été orga- nisé. Pour quels résultats ? L’Agence des temps de Poitiers a notamment réuni des tables de négociation réunissant entreprises, syndicats, régie de trans- ports de la l’agglomération. “Il a suffi,

par exemple, qu’une entreprise décale son heure d’embauche de dix minutes, pour qu’elle corresponde à l’horaire du bus qui s’arrête à proximité. C’est un petit détail, facile à résoudre, mais qui

posait problème à beaucoup de salariés de l’entreprise en question” note la Banque des terri- toires qui a édité un rapport sur la ques- tion. D’autres villes ont suivi l’exemple poite- vin. Après le Grand Poitiers, Strasbourg, Rennes, puis Nantes, Reims, Toulouse, Marseille, Lille… ont

C’ est une vieille idée, qui ne date pas d’hier,mais d’un rap- port de 2001. Depuis cette date, plusieurs villes et agglomérations, comme Poitiers parmi les premières, ont créé ce genre d’instance baptisée “Bureau des temps” (tout un pro- gramme !) et dont l’objectif est de “syn- chroniser, sous d’autres modes, les temps d’un territoire.” Le sociologue Jean- Yves Boulin précise : “Des Bureaux des temps s’ouvrent dans des villes qui prennent conscience de la difficulté

pour les habitants de combiner les horaires de travail et ceux des services, des transports, etc. Les exigences nou- velles de mobilité sont facteurs d’iné- galités. Comment synchroniser, sous d’autres modes, les temps d’un terri- toire ? C’est l’objectif de ce concept.” Ces politiques “temporelles” sont d’ail- leurs nées en Italie dès le milieu des années quatre-vingt-dix. Quel rapport avec les travaux de la R.N. 57 ? Anne Vignot estime “plutôt que d’investir 120millions d’euros dans

“Plutôt que d’investir 120 millions d’euros dans des travaux.”

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