La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021
L’ÉVÉNEMENT 8
La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021
l Études Où en sont les services de l’État ? Déjà 8 millions d’euros dépensés ! Les services de l’État poursuivent leurs travaux malgré l’absence de vision politique. Les dernières études d’impact apportent des modifications d’importance avec la création de murs anti-bruit sur la quasi-totalité de l’axe, une limitation à 70 km/h, la modification d’un giratoire au niveau du Champ-Melin.
C’ C’était il y a un an pile. À Micropolis Besançon, le pré- fet et la Ville de Besançon alors dirigée par Jean-Louis Fousseret avaient convié les riverains pour une deuxième phase de concer- tation publique. Dans la méthode, et dans les faits, jamais un projet d’une telle ampleur n’avait pris en compte de manière si importante les remarques émises par les acteurs et les habitants. Parmi elles, le fonctionnement de nouvelles bretelles d’accès, une plus grande place pour les modes doux, une réponse aux rive- rains du lotissement de Terre-Rouge inquiets de la circulation devant leurs maisons, etc. Un an plus tard, où en est le dossier ? Il avance, doucement. L’enquête publique a été repoussée de quelques mois. “Nous enverrons dans les pro- chains jours, d’ici fin décembre la pro-
le Doubs pour rejoindre les Mercureaux est estimé à lui seul à 30 millions d’eu- ros. Les conclusions des dernières études d’impact sont attendues. L’une d’elles est connue : elle concerne la pol- lution de l’air. À l’horizon 2045, si le projet n’est pas réalisé, les études démontrent que cette pollution sera plus forte si rien n’est réalisé en raison de la congestion liée au trafic. 80 % du trafic étant “local”, la création de cette 2 x 2 voies permettrait à des quartiers pollués par les effets de shunt (Velotte par exemple) de recouvrer de la séré- nité. Parmi les autres avancées : la création d’un bassin de rétention des eaux plu- viales pour traiter la pollution liée aux hydrocarbures, la limitation à 70 km/h de cette future 2 x 2 voies pour réduire les nuisances, la part laissée au mul- timodal, soit 25 % du budget. Le véri- table changement concerne le volet
cédure de concertation inter-adminis- trative à toutes les instances pour enta- mer la démarche de déclaration d’utilité publique début 2021” annonce la Direc- tion régionale pour l’environnement et le logement (D.R.E.A.L.). La Région, l’État, Grand Besançon Métropole auront deux mois pour don- ner un avis. À la suite de cela, le C.G.E.D.D. (Conseil général de l’envi-
ronnement et du déve- loppement durable) sous l’autorité du Ministère de la transition écolo- gique rendra un avis sur la conformité du dossier. Déjà 8 millions d’euros ont été dépensés par l’État dans les études et les acquisitions foncières pour un projet annoncé à 120 millions d’euros (au bas mot). Le pont sur
Des murs anti-bruit quasiment partout.
Des perspectives et des études qui resteront dans les cartons ? (image D.R.E.A.L. Bourgogne-Franche-Comté).
“santé” puisque les dernières études ont effectivement insisté sur la néces- sité de murs anti-bruit sur la quasi- totalité du tronçon. Sur le volet envi- ronnemental, la réduction de l’emprise foncière du futur rond-point du Champ-
Melin entre la colline de Rosemont et Planoise est actée. Le sujet devrait donc rapidement arri- ver sur la table des discussions à G.B.M. Le dossier est vivement inflammable. n E.Ch.
Les réactions
Pierre Contoz, maire de Montfaucon “Pour reporter le trafic de shunt qui pollue nos villages” “M icropolis est un carrefour de voies vers Genève, Milan, le Luxembourg… Ce n’est plus
Cédric Bôle, maire de Morteau “Si rien ne se fait, nous serons condamnés à être contournés et oubliés” L a Suisse dépense 1milliard de francs pour ame- ner une 2 x 2 voies à l’entrée du Col-des-Roches qui donnera directement accès à Neuchâtel et Berne. “Il faut voir cet investissement sur la R.N. 57 de manière macroéconomique, analyse Cédric Bôle. Dans toutes les études, la question de la Suisse n’est posée que pour régler le trafic pendulaire alors que la vraie problématique n’est pas là. Il ne faut pas se tromper d’enjeu : si rien n’est fait sur nos axes, nous serons condamnés à être contournés par Bâle et Genève qui lancent des investissements massifs. Nos voisins suisses cherchent à s’ouvrir sur l’Europe en investissant chez nous. À nous de répondre !” n Gabriel Baulieu, numéro 2 de G.B.M. “450 millions ont été dépensés, il faut poursuivre !” G abriel Baulieu, premier vice-président de Grand Besançon Métropole et maire de Serre- les-Sapins estime qu’il reste des verrous à faire sauter. Il est “pour” la poursuite des travaux à l’inverse de la présidente : “Si on ne veut pas être contournés par le Nord (région de Bâle) ou par le Sud (Genève), on doit poursuivre ces travaux, dit- il. 450 millions d’euros ont déjà été financés, il en reste 120. C’est un enjeu pour notre territoire et la région, un enjeu de déplacement. À l’heure où la filière automobile développe l’hydrogène et l’électrique plus respectueux de l’environnement, nous devons faire des paris sur l’avenir.” n
Benoît Vuillemin, maire de Saône “Il y a une ligne rouge qu’Anne Vignot ne doit pas franchir” M aire de Saône et vice-président de G.B.M. chargé de l’attractivité, Benoît Vuillemin milite pour la poursuite des travaux. Il relance l’association des liaisons transfrontalières R.N. 57 qui regroupe environ 80 maires locaux : “Je rappelle que ce sont les élus qui trancheront sur ce sujet et non Anne Vignot seule. C’est une ligne rouge à ne pas franchir sur ce sujet. La poursuite doit se faire.” n de la F.N.A.U.T. voient plus loin L es dernières études démontrent que 80 % du trafic vers Micropolis est constitué de desserte locale et 20 % de transit, ce qui fait dire à la Fédération nationale des asso- ciations d’usagers des transports (F.N.A.U.T.) “qu’il faut aménager en partie la R.N. entre Micropolis et l’Amitié” mais surtout “financer le report modal en créant par exemple une halte ferroviaire à l’ouest (C.H.U. Minjoz) qui permettrait à un habitant du Plateau de des- cendre jusqu’en train à Minjoz” synthétise son président local Patrick Noblet. n Association Les usagers
dre à vélo de Roche-lez-Beaupré à Besan- çon mais ce n’est pas demain que les gens de Mamirolle iront à vélo travailler au C.H.U. Ces travaux doivent contribuer à reporter le trafic de shunt qui pollue aujourd’hui nos communes. Les automo- bilistes contournent la voie des Mercureaux par la Malate, Chapelle-des-Buis, Fontain, pour éviter les bouchons. C’est un enfer.” n
Paris qu’il faut viser mais la Suisse” ana- lyse le maire de Montfaucon Pierre Contoz qui observe dans son village la présence toujours plus nombreuse de frontaliers. “Cette poursuite des travaux, ce n’est pas uniquement pour le développement du plateau mais de la région. On peut se ren-
Parti Le P.C.F. en accord avec Anne Vignot “L es premières études sur l’intégralité du contournement ont été lancées au début des années quatre-vingt
admet que la situation est intenable à Besançon car source de pollution, d’en- combrement routier. Il propose que des études soient menées pour rechercher des solutions alternatives (réduire le trafic des poids lourds, développer les transports publics). “Le P.C.F. déterminera sa position et les votes de ses élus dans les différentes collectivités concernées en fonction des réponses qui seront apportées” indique un de ses membres. n
et ce projet n’est toujours pas achevé et ne le sera sûrement jamais. On proposait à l’époque un autre tracé, moins coûteux” expose la fédération du Doubs du Parti communiste qui regrette qu’aucune autre étude alternative ne soit proposée afin de diminuer le flux routier, tout particu- lièrement du transit. Le groupe politique
Patrick Genre, maire de Pontarlier “L’intérêt collectif ne doit pas être géré par des postures politiques” “T out ce qui permet de fluidifier et sécuriser la R.N. 57 est bon à prendre” commente le maire de Pontarlier Patrick Genre. Sa ville est d’ailleurs concernée par une enquête publique sur la R.N. 57 pour améliorer sa traversée. “On a encore besoin de routes pour les transports poids lourds, les bus, les voitures, même s’il faut penser aux autres modes de transport. Sur le sujet de la R.N. 57, l’intérêt collectif ne doit pas être géré par des postures politiques.” n
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