La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021 L’ÉVÉNEMENT

TRAVAUX SUR LA R.N. 57 ON N’EN VERRA SANS DOUTE JAMAIS LA FIN…

C’est le chaînon manquant. Moins de 4 km pour terminer la rocade autour de Besançon et tenter de désengorger, c’est l’objectif, le secteur de Micropolis et de Beure saturés aux heures de pointe. Seulement, la présidente de Grand Besançon Métropole ne veut pas de ces travaux. Elle suggère de reprendre à zéro tous les scénarios possibles.

l Aménagement Les études repartent de zéro Anne Vignot ne veut pas de ces travaux

La présidente de G.B.M. milite pour une remise à plat totale des études. Pas de mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57, pas de mur anti-bruit, moins d’emprise foncière. Elle demande à la D.R.E.A.L. de revoir sa copie.

O n n’est plus à deux ans près…L’intermi- nable feuilleton de la mise à 2 X 2 voies du chaînon manquant entre Beure et Micropolis connaîtra sans doute de nouveaux épisodes et pas forcément une “happy end” pour tous les automobilistes qui rongent leur frein dans la des- cente des Mercureaux le matin ou qui sont englués dans le trafic à hauteur de Micropolis en fin de journée. Anne Vignot, la présidente de Grand Besançon Métropole, ne veut pas du scénario échafaudé par l’État via la D.R.E.A.L. char- gée des (longues) études sur le sujet. Et elle le dit clairement : “J’ai toujours été opposée en tant que militante écologiste au fait qu’on mette à 2 X 2 voies cette portion et je le reste. Il y a trop d’enjeux climatiques et de pro- tection des sols sur ce dossier, je souhaite qu’on explore toutes les alternatives possibles.” AnneVignot a donc officiellement demandé au préfet du Doubs “que soient explorés tous les autres scénarios. 2020, ce n’est plus 1993 quand ce projet a été lancé” avance-t-elle. Anne Vignot veut d’abord s’appuyer sur l’exemple

jours pas satisfaisant” insiste-t- elle. “Le projet a encore trop d’em- prise sur les secteurs de la Roche d’Or et desVallières.”Autre sujet de discorde : “Vouloir dresser un mur antibruit de 8 mètres de haut le long de Planoise est juste une aberration ! Qu’on ne me dise pas que ça participera à l’at- tractivité de Besançon !” (voir notre article page 8). Anne Vignot préférerait enfin que les financements publics soient dirigés vers la création d’une halte ferroviaire à hauteur des Hauts du Chazal ou encore vers le “bouclage des voies cycla- bles tout autour de ce secteur entre l’hôpital et Micropolis.” Il reste à la présidente de G.B.M. à réussir le plus dur : convaincre et le préfet de revoir sa copie, et les autres élus de G.B.M. de l’ina- daptation du projet actuel au contexte. “J’espère bien que des élus sont en capacité de compren- dre que les contraintes financières d’une part ne sont plus les mêmes qu’avant et que d’autre part, il y a d’autres solutions à trouver pour des aménagements plus adaptés sur cet axe.” Les débats risquent une fois de plus d’être houleux à G.B.M. n J.-F.H.

de certainsmouvements citoyens comme celui qui est actif le long de la R.N. 83 (entre Besançon et Arbois) pour dénoncer la recru- descence du trafic poids lourds. “Je soutiens ces mouvements qui disent stop aux camions sur nos routes nationales. Il faut renvoyer ce trafic de transit sur l’autoroute. Pour la R.N. 57, je souhaite que le préfet prenne une interdiction de circulation car ce sont eux qui participent aussi à la saturation de cet axe. Ce trafic en plus ne présente aucun intérêt pour notre territoire, mais juste des incon- vénients” avance l’élue écologiste. Pour elle, c’est un premier point de discussion à rouvrir. Que pro- pose-t-elle ensuite ?

deux moments de la journée : le matin et en fin d’après-midi” dit- elle. En clair, Anne Vignot sou- haiterait que dans chaque grande entreprise, les horaires de travail de leurs salariés soient décalés dans le temps afin d’éviter que tout le monde emprunte cet axe aux mêmes moments de la jour- née. “J’ai une référence en tête, celle de la C.A.F. qui a engagé ce travail depuis de nombreuses années avec ses agents et qui a permis, notamment grâce au covoiturage, de baisser les dépla- cements domicile-travail de 40 %.” Un vaste plan de mobilité pour les entreprises et les col- lectivités, c’est donc une des grandes idées que souhaite creu- ser la présidente de G.B.M. “La montée en puissance du télétra- vail légitime encore plus le fait qu’on doive revoir ces études sur la R.N. 57” ajoute la maire de Besançon. Sans mettre au panier les cen- taines d’heures d’études déjà consacrées au sujet par la D.R.E.A.L. - elle reconnaît que “l’impact sur les zones humides et les terres agricoles est mieux pris en compte que dans les pre- mières moutures” -,AnneVignot estime pourtant que “ce n’est tou-

“Un mur de 8 mètres de haut le long de Planoise, une aberration !”

La présidente de G.B.M. souhaite qu’à l’échelle de l’agglomération, avec la plupart des grandes entreprises, soit engagée une “grande réflexion autour de la désynchronisa- tion, car on sait bien que le trafic est dense juste à

Anne Vignot, présidente de G.B.M. : “J’ai demandé à l’État de proposer une étude sur les alternatives possibles.” (photo J.-C. Sexe - G.B.M.)

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