La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

10 BESANÇON

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

SOCIÉTÉ

Violences intrafamiliales

Le bracelet anti-rapprochement arrive à Besançon Les violences intrafamiliales explosent dans le Doubs (+ 20 % par rapport à 2019). Les femmes sont à 75 % les victimes.

Le docteur Dominique Frémy

13 téléphones de ce type qui ont une touche dédiée, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de téléassistance accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, financés par le Département, l’État, et Grand Besançon Métropole. Un nouvel accessoire est arrivé le 8 décembre dans le ressort du T.G.I. de Besançon : le bracelet anti-rappro- chement. Il consiste à tenir éloigné de son ex-compagnon un individu condamné, et qui sort de prison. Pour cela, il faut que la victime accepte d’être géolocalisée 7 jours sur 7. Si l’ex se rapproche dans un périmètre de moins d’1 km, un appel sur ce boîtier lui est adressé. S’il ne répond pas aux injonctions, la personne est interpellée, la victime protégée. Trois bracelets sont mis à disposition sur le ressort de la juridiction. Pas de quoi promettre le risque zéro mais cette technologie a déjà fait ses preuves ailleurs en France. Le Doubs est par- ticulièrement touché par les violences intrafamiliales : depuis le 1 er janvier 2020, on dénombre davantage de vic- times de violences intrafamiliales qu’en 2019. Est-ce l’effet confinement ? 20,3 % de faits supplémentaires ont été dénon- cés par rapport à l’année passée. Les femmes représentent 75%des victimes, les hommes 25 %. Les femmes victimes sont majoritairement âgées de moins de 40 ans.

Trois bracelets anti-rapprochement pour les ex-conjoints violents sortant de prison arrivent au tribunal de Besançon. Ils font suite au “téléphone grand danger”.

(présidente de France victime 25) : “Ce dispositif est

S ans l’intervention rapide de la gendarmerie de Valdahon, cette femme serait peut-être morte sous les coups de son compa- gnon. Pour la première fois dans le Doubs, le téléphone “grand danger” a été activé en octobre. Quel est cet outil ? En cas de grave danger menaçant une

victime de violences dans le cadre conjugal ou d’un viol, le procureur de la République peut ainsi lui attribuer, pour une durée de six mois renouve- lable, et si elle y consent expressément, un dispositif de téléprotection lui per- mettant d’alerter les forces de l’ordre en cas de danger. Le Doubs dispose de

réservé aux auteurs de violences conjugales jugés dangereux.”

Face à l’augmentation des cas de vio- lences au sein des foyers, le groupement de gendarmerie du Doubs garde le contact avec les victimes identifiées, pour évaluer la situation, les fragilités et les besoins, détecter les situations préoccupantes afin d’y dédier une sur-

(numéro de référence qui assure une écoute et une aide actives au profit des victimes de violences conjugales), le 119 pour l’enfance en danger ou encore, depuis le 31 mars dernier, le S.M.S. au 114. n E.Ch. de plainte possible à Minjoz Depuis le 1 er décembre, la prise en charge et la prise des plaintes concer- nant les femmes victimes de violences se fait dans les locaux du C.H.R.U. Jean-Minjoz à Besançon. n Femmes victimes de violence : dépôt

veillance particulière. Les gendarmes peuvent se voir appuyés dans leurs actions par l’inter- vention des correspon- dants “sociaux gendar- merie”. Les dispositifs d’alerte ont été renforcés, offrant aux victimes plu- sieurs moyens de signa- ler leur situation : le 17 bien sûr, le 39 19

Le dispositif rassure les victimes.

Le bracelet.

VIOTTE

Justice

Avec le terrain Pomona, la préfecture met-elle la poussière sous le tapis ? L’ex-site Pomona est pollué aux métaux lourds, hydrocarbures, dioxines. La préfecture estime qu’y poser du bitume pour faire un parking suffit à écarter le danger. Ce n’est pas l’avis de F.N.E. 25-90 qui este en justice.

U n terrain situé rue de la Rotonde à Besançon, en friche depuis 2008, est gravement pollué, forte- ment imprégné d’hydrocarbures, de métaux lourds, de dioxines, de benzène (La Presse Bisontine de septembre).Tous ces produits hautement dangereux pour la santé des personnes et de la faune, stagnent dans le sol, s’éva- porent dans l’air, se dissolvent dans les eaux souterraines qui rejoignent la Mouillère et le Doubs.

Ce terrain appartient à la S.N.C.F., qui dans le passé y effectuait l’entretien et les répa-

baignaient dans ces effluves toxiques. “Aujourd’hui, la pré- fecture du Doubs ne conteste pas la contamination du sol, mais considère, au terme d’un arrêté, qu’il sera suffisant de le recouvrir d’une couche d’enrobé et de limi- ter sa destination à un usage de parking, pour résoudre le pro- blème et éviter un important risque sanitaire” présente Chris- tian Demouge, représentant local de France nature environ- nement (F.N.E.). Ce n’est pas l’avis de cette asso- ciation pour qui la préservation de la nature, la protection de la santé des personnes, en parti- culier des riverains et des usa- gers du terrain, mais également de tous ceux qui consomment l’eau issue des nappes phréa- tiques, distribuée à Besançon et dans les environs, “nécessite que ce terrain fasse l’objet d’une véritable dépollution” poursuit

rations des maté- riels ferroviaires, puis l’a loué à l’entreprise Pomona, laquelle, pendant plus de 30 ans, y a récep- tionné, condi- tionné, et traité des centaines de tonnes de fruits et légumes qui

“On aurait souhaité un soutien de la mairie de Besançon.”

L’ex-Pomona et son terrain pollué devant le tribunal administratif.

Christian Demouge. Le procédé de décontamination consiste à excaver le sol sur plusieurs dizaines de centimètres, et à traiter les matériaux retirés par les techniques appropriées. F.N.E. a contesté l’arrêté pré- fectoral par la voie d’un recours gracieux. Ce recours a été rejeté, “la préfecture considérant en réponse que la couche bitumeuse

F.N.E. a décidé de s’adresser au tribunal administratif fin novembre, seule instance apte à décider la suspension, ou mieux, le retrait de l’arrêté pré- fectoral. Ce futur parking, s’il est construit, doit notamment servir à offrir du stationnement pour le nouveau pôle adminis- tratif Viotte où 1 000 agents sont attendus d’ici deux ans. n

serait de nature à empêcher les dégagements nocifs et à enrayer la circulation des eaux souter- raines” , dit l’association. “Nous aurions souhaité un soutien plus fort de la nouvelle municipalité bisontine car la solution n’est ni efficiente, ni avérée scientifi- quement, donc pas satisfaisante, et par conséquent pas acceptable” poursuit un bénévole.

“On demande les études de sol” F.N.E. 25-90 a déposé une demande auprès de la C.A.D.A. (Com- mission d’accès aux documents administratifs) pour récupérer les études de sol réalisées par la société qui occupait le site et transmises à la Direction régionale de l’environnement, de l’amé- nagement et du logement (D.R.E.A.L.). Jusqu’à présent, les demandes sont restées sans réponse. n

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