La Presse Bisontine 224 - Janvier 2021

DOSSIIER

La Presse Bisontine n°224 - Janvier 2021

26

l Battant Les Jeux de la Comté respirent Le chaland est joueur Satisfaction pour l’enseigne

l Industrie S.B.C.I. à Baume-les-Dames Ça cartonne pour le cartonnage régional ?

à écouter Loïc, salarié de cette enseigne indépendante installée là depuis 2009. Le lieu est devenu une institution dans son domaine. Il propose des jeux et jouets qui n’apparaissent pas dans les vitrines des grandes enseignes. Durant le confine- ment, la société créée par JohannDonnewirth qui emploie quatre salariés a proposé ses produits via le click and collect. “Nous avons également créé une version dématérialisée de notre catalogue, ce qui avait permis à certains clients de nous appeler pour commander un jeu vu sur une page” poursuit un vendeur.

Évidemment, le retour “phy- sique” des clients est apprécié : “Nous avons toujours privilégié le conseil même par téléphone mais rien ne vaut la vue de l’ob- jet” dit un professionnel de l’en- seigne. Ouverte tous les jours, la bou- tique s’est préparée à une fin d’année chargée. “Nous nous étions préparés à recevoir beau- coup de clients après la réou- verture” indique Loïc, pas sur- pris par la volonté des chalands de franchir la porte de l’enseigne qui dispose de 23 000 références, pour tous les âges (dès 1 an et demi). n

millions de colis en carton) n’est pas en reste. “Il enregistre un nouvel essor de + 14 % par rapport à 2019. Le nombre de cyber-acheteurs est en hausse de 3,1 %, ils sont désormais 40 millions en France” note M me Baudin. Le nombre de transactions par utilisateur explose lui aussi avec un bond de 15,4 % en un an. Chaque acheteur sur Internet réalise désormais 45 transactions par an. Après les bonnes nouvelles pour le marché du carton, les moins bonnes. “La tendance a été catastrophique pour le mar- ché automobile. La fourniture de carton a baissé de 30 % cette année.” Tout comme le marché publicitaire avec ses présen- toirs en cartons et toute la P.L.V. associée (publicité sur le lieu de vente), qui a chuté également de l’ordre de 30 % pour la filière carton. “Un sec- teur en hausse compensant un autre en baisse, on arrive fina- lement à ce repli global de - 5 à - 7 %” résume M me Baudin. Malgré cette année en demi- teinte, la filière du cartonnage “est en recrutement permanent tempère la dirigeante de S.B.C.I. Le monde de l’embal- lage est resté prioritaire même pendant les confinements, ce qui explique que la filière est toujours en marche et nous aurons sans doute besoin de main-d’œuvre en 2021, même si la visibilité n’est pas encore très bonne” conclut Christine- Noëlle Baudin. n J.-F.H.

Avec le boom des colis généré par le e-com- merce, l’agro-alimentaire et un secteur pharma- ceutique en plein essor, on pourrait croire que le secteur du cartonnage est le grand gagnant de la crise. Mais le constat est beaucoup plus nuancé.

“D ès la fin du mois de novembre, furent des samedis équivalents à un samedi de veille de Noël.” Aux “Jeux de la Comté” situés au 26, rue Battant, les clients sont revenus en nombre dès la réouverture post-confinement indépendante “Les Jeux de la Comté” à Battant après le retour en nombre des clients.

C hristine-Noëlle Bau- din, responsable de la société S.B.C.I. à Baume-les-Dames (spécialisée dans le carton pliant) est une des meilleures expertes du marché du carton en France, elle qui a longtemps présidé la Fédération française du cartonnage. Les derniers chiffres du secteur viennent de tomber : “Dans cette crise, notre filière est restée plutôt résiliente avec une production en récession de 5 à 7 %” révèle Christine-Noëlle Baudin. La chute est bien réelle, elle n’est toutefois pas vertigineuse, car elle est justement amortie par des secteurs qui ont porté le marché au cours de cette année

2020 marquée par ces deux confinements. Quels sont-ils ? Il y a d’abord l’agro-alimen- taire : les hypermarchés ont connu une croissance de 2,5 % cette année, les supermarchés de 7,5 % en termes de fourni- tures en cartons. “Mais pour le secteur du carton, cette hausse est compensée par une baisse de l’ordre de 35 % pour les emballages destinés à l’hô- tellerie-restauration (ventes à emporter, pâtisserie, traiteur… )” ajoute la spécialiste. Le secteur pharmaceutique, autre grand consommateur de carton, a lui aussi compensé la chute du marché, ce dernier ayant fait un bon de 4,8 % cette année. Le e-commerce (et ses

“Les Jeux de la Comté” constatent un retour massif des clients, habitués ou non.

l Association A.P.E.S.A. 25 Prévenir la détresse des chefs d’entreprise Pour éviter aux entrepreneurs en détresse

Un exemple du savoir-faire régional en matière de cartonnage avec ce produit typique de fin d’année issu des ateliers de l’entreprise S.B.C.I.

l Kausia Un indépendant rue Battant Le chapelier demeure confiant La boutique de chapeaux et d’accessoires est

que le pire soir devant nous… ” commente la présidente de l’A.P.E.S.A. 25 dont le siège est hébergé à la C.C.I. du Doubs à Besançon. Quand un proche, un ami, un collègue chef d’entreprise, le comptable, le banquier alerte l’association et déclenche une alerte, une équipe de psycho- logues accrédités intervient alors auprès de l’entrepreneur en détresse et lui assure un suivi très proche. Avec l’A.P.E.S.A., c’est un peu d’apaisement qu’ils peuvent trouver. L’association est joi- gnable au 03 81 25 25 59. Plus largement, le guichet unique mis en place par la C.C.I. du Doubs pendant la crise sani- taire oriente les entreprises pour toutes les autres ques- tions liées au contexte écono- mique actuel. Il est joignable au 03 81 25 25 30. n J.-F.H.

d’arriver au geste ultime, l’association A.P.E.S.A. 25 est en veille active. Elle a déjà enregistré cette année une dizaine de grosses alertes.

E n temps normal déjà, le chef d’entreprise est souvent bien seul devant ses responsa- bilités quand les nuages obs- curcissent l’horizon de sa société. Avec cette crise sani- taire et ses répercussions éco- nomiques, et des faillites sans doute à craindre l’an prochain, il est encore plus difficile de garder le cap. Afin d’accompagner la détresse de ces entrepreneurs fragilisés et aussi prévenir que ne sur- vienne le geste fatal du suicide, l’associationA.P.E.S.A. 25, pré- sidée par la première vice-pré- sidente de la C.C.I. du Doubs Christine-Noëlle Baudin, a été

S ept ans que cemagasin spécialisé dans les cha- peaux, casquettes, bon- nets et autres acces- soires, est installé rue Battant. Kausia a trouvé sa clientèle et réussi à la fidéliser. Le confi- nement a toutefois bouleversé les habitudes de certains d’entre eux. Le gérant a bien tenté de se développer sur les réseaux sociaux et son site Internet pour assurer le click and collect mais les ventes ont été très limitées concède ce dernier. La réouver- ture a rassuré l’exploitant : “Les clients sont de retour” témoigne Patrick Mougey. Avant ce désormais ouverte tous les jours, rue Battant.

créée l’an dernier. “Cette année plus que jamais, nous essayons de jouer notre rôle d’amortis- seur potentiel. Les entrepre- neurs ont encore plus besoin d’accompagnement, c’est vrai notamment

Patrick Mougey devant son enseigne, rue Battant à Besançon.

pour des sec- teurs comme la restauration. La souffrance psy- chologique est palpable. Nous avons compté cette année dix grosses alertes suicidaires. C’est déjà plus que l’an dernier, mais je crains

“La souffrance psycholo- gique est palpable.”

deuxième confinement, il a pro- cédé à la commande de la col- lection hiver de chapeaux et bonnets, stock qu’il faudra écou- ler. À l’instar de ses collègues, il compte sur ces prochains jours pour redresser la barre. Des incertitudes demeurent : “J’ai

une clientèle qui venait depuis le Haut-Doubs et la Haute- Saône.Actuellement, elle ne peut pas se déplacer du fait des 20 km.” Ici, comme dans les magasins de prêt-à-porter, il faut se dés- infecter lesmains avant de tou- cher… n

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online