La Presse Bisontine 214 - Novembre 2019

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NOVEMBRE 2019

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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LE FUTUR MAIRE DE BESANÇON ET SI C’ÉTAIT LUI ? Ludovic Fagaut lève le voile sur son programme

p. 30 Zone commerciale Valentin Le futur centre commercial fait débat

p. 20 à 26 Grosse pénurie de main-d’œuvre Entreprises cherchent salariés désespérément

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

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Le ministre Blanquer, au tableau, à Planoise

Indignité Il sème le vent mauvais et récolte la tem- pête. Le conseiller régional du Rassem- blement national Julien Odoul, en invec- tivant une mère de famille française accompagnée de son fils a craché à la figure de la République. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir au sujet du voile, ce n’est certainement pas en attisant le feu ainsi que l’on parviendra à apaiser un débat sans doute nécessaire, mais tué dans l’œuf par une méthode indigne. Les paroles transpirantes de haine de cet élu local aux convictions changeantes - il est passé du P.-S. à l’U.D.I. avant de tomber dans les bras du F.N. - devraient lui valoir une exclusion permanente de l’hémicycle régional. Comment, après une telle scène, nos concitoyens peuvent-ils avoir une idée saine de la démocratie représenta- tive ? En répandant ainsi sa haine au grand jour, le jeune coq R.N. décrédibilise la fonction, déclasse un peu plus encore le parti auquel il appartient et déshonore sa propre personne. Aveuglé par ses som- bres fantasmes, il n’a sans doute pas conscience non plus qu’en stigmatisant ainsi une femme visiblement musulmane, c’est une communauté tout entière qu’il insulte. Sous couvert d’une opposition farouche à toute forme de communauta- risme, les représentants du R.N. donnent justement à la France le bâton pour se faire battre, attisent la confrontation des cultures et, in fine , sont sans doute res- ponsables quelque part de la haine en miroir que nous renvoient les plus radicaux des islamistes qui sombrent dans la vio- lence. La violence verbale d’un Julien Odoul provoque des dégâts à long terme, abîmant une concorde nationale qui se délite un peu plus chaque jour. En stig- matisant cette femme, il se trompe de combat. Aurait-il réagi ainsi si à la place de cette dame d’origine étrangère avait été assise une religieuse française parée d’une coiffe sur la tête ? Certainement pas. Alors que le signe vestimentaire serait tout aussi ostentatoire, il n’y aurait rien trouvé à redire. La loi française ne mérite sans doute pas d’être amendée sur cette question où plus les interdits semultiplieront et plus de telles dérives se reproduiront. Le vivre ensemble, c’est l’acceptation de la différence, dans la limite toutefois du respect de la dignité individuelle. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Téléphérique : les précisions d’Alexandra Cordier

S i Alexandra Cordier, la référente départemen- tale de La République En Marche ménage encore le suspense sur son intention de se lancer dans la course aux municipales à Besançon, le mouvement Besançon Métropole 2020 qu’elle anime a déjà jeté une première proposition dans le débat, que nous avions relayée dans notre précédent numéro en nous questionnant sur sa pertinence : la construction d’un téléphérique devant relier le pla- teau de Saône à la ville de Besançon, via la Citadelle. Cet investissement, qui serait sans doute le projet-phare de l’éven- tuelle candidature de Mlle Cor-

La ligne en question serait d’une longueur de 3,5 km et permet- trait de relier deux parkings- relais en moins de 10 minutes : un nouveau situé à La Vèze et celui existant de Chamars, situé aux portes de la future Cité Saint-Jacques. “Une station intermédiaire pourrait également desservir la Citadelle et être un départ de randonnées et de V.T.T. dans les collines de Besançon” avance le collectif. Cet inves- tissement de 50 millions d’euros serait en plus “finançable sans augmentation des impôts” cer- tifie Alexandra Cordier avant d’ajouter : “Il appartiendra aux élus de Grand Besançon Métro- pole d’en évaluer la pertinence et la faisabilité.” n

dier, est estimé à 50 millions d’euros. Cette dernière se défend de tout recyclage d’un ancien projet porté en son temps par d’anciens candidats à la mairie. “Ce projet de transport par câble proposé par le collectif Besançon Métropole 2020 n’a rien à voir avec les projets de simple desserte de la Citadelle proposés dans le passé. Notre projet est beaucoup plus ambi- tieux dit-elle. Plus qu’un projet touristique, ce téléphérique vise à redynamiser le centre-ville en proposant une alternative aux embouteillages de la Côte de Morre et de Micropolis pour les automobilistes qui viennent du plateau (Saône, Ornans, Pon- tarlier, la Suisse).”

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer en visite à l’école Bourgogne de Planoise, le 7 octobre. Ici dans une classe de C.P.

A ccueilli en chanson par les élèves de primaire de l’école Bourgogne à Planoise, le ministre de l’Éducation nationale Jean- Michel Blanquer a pris le soin et le temps de discuter avec la directrice, les professeurs, les parents d’élèves, et les écoliers, sur l’impact des classes dites dédoublées lundi 7 octobre. Il se savait attendu dans un contexte de malaise de la profession. Dans ce quartier classée en Réseau d’éducation prioritaire (R.E.P. +), l’expérimentation des classes à 12 élèves fait l’una- nimité. “Cela permet un meil- leur accompagnement” indique M me Belpois, chargée d’une classe de C.P. Heureusement, les profes- sionnels de l’éducation et les parents d’élèves ont évité de dire au ministre ce qu’il voulait

entendre. “6 % des enfants sont en très grande difficulté : on manque de structures médico-sociales, d’orthop- tistes à Planoise, d’orthopho- nistes” évoque un professeur lors de la table ronde. La directrice de rappeler la dif- ficulté à gérer les enfants “explosifs” : “Il nous faut des gens formés, des éducateurs. Nous ne demandons pas une secrétaire.” Jean-Michel Blan- quer s’est dit prêt à faire évo- luer le statut sur le statut des directeurs d’établissement. Un autre professeur d’inter- peller sur la nécessité de sortir les élèves de leur quartier : “Nous avons besoin d’une gratuité des transports, d’un tarif réduit pour les emmener voir des spectacles.” C’était au maire de Besançon de répondre. On ne l’a pas entendu… n

L’idée d’un téléphérique avait déjà été émise par le passé à Besançon, du temps de Robert Schwint déjà. Ce projet n’aurait rien à voir selon le collectif Besançon Métropole 2020 (image archive L.P.B.).

Cancer de la prostate : la clinique Saint-Vincent pionnière

C’ est une nouvelle technique qu’utilise la cli- nique Saint-Vincent de Besançon dans le traite- ment du cancer de la prostate. Depuis un an et demi et l’investissement dans le système de biop- sie Uronav, 1 000 biopsies ont été réalisées grâce à cette technique qui consistant à prélever des fragments de la glande prostatique. Ces frag- ments font l’objet d’une observation au micro-

scope afin de caractériser la tumeur cancéreuse. À l’origine, la biopsie était guidée au doigt par tou- cher rectal, ce qui rendait le geste approximatif. Puis grâce à l’échographie, la ponction est devenue plus précise. “L’intérêt de la méthode est de pouvoir de connaître rapidement l’étendue de la lésion, sa localisation et sa gravité” indique l’établissement. La machine permet de réaliser les ponctions pré- cisément sur les lésions

suspectes, grâce à la fusion des images I.R.M. pré-biopsiques de la pros- tate avec des images de biopsie guidées par ultra- sons en temps réel. Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Il touche 70 000 nouveaux malades par an. C’est le docteur Pierre-Charles Henry qui a permis l’arrivée de cette machine, financée par les médecins et l’établisse- ment pour un coût de 150 000 euros. n

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Le docteur Pierre- Charles Henry à la clinique Saint- Vincent présente le nouveau dispositif.

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro :Loris Cuenot,Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., A.P.I.M., Capio, C.C.I., C.D.E.F., Compagnie Bacchus, C.P.A.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

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RELIGION

Jean-Luc Bouilleret, archevêque de Besançon

“Il faut que l’Église s’ouvre mieux au monde contemporain” L’archevêque de Besançon prend part au débat sur la

bioéthique, relancé par la question de la P.M.A. pour tous actuellement en débat au Parlement. Il livre sa vision de la vie confrontée aux progrès de la technique.

L a Presse Bisontine : Comment expli- quez-vous votre opposition à la P.M.A. ouverte aux femmes seules et aux couples de femmes ? Ces dernières n’auraient pas les mêmes droits qu’un couple hétérosexuel ? Monseigneur Jean-Luc Bouilleret : Le fond de la question, c’est quelle société vou- lons-nous ? Que veut-on privilégier ? La société basée sur liberté et le désir, sur la suprématie de la technique, de l’économique, ou une recherche du bien commun et de la dignité de l’être humain ? Indépendamment de la tech- nicité de la procréation se pose la ques- tion de décider a priori de l’absence du père. L’inquiétude que je soulève est que la technique l’emporte sur tout le reste. Le gouvernement assure que la société est prête à ce genre de progrès. Je n’en suis pas du tout sûr, au contraire. Si on en croit certains son- dages d’opinion, les Français souhaitent au contraire que le père soit présent dans le processus de l’arrivée aumonde d’un enfant. Décréter dès l’origine de l’enfant que celui-ci n’aura pas de père est une décision grave que je ne peux pas partager. Lors du vote en première lecture à l’Assemblée nationale début octobre, j’ai été stupéfait de constater le manque d’implication des parlemen- taires sur cette question. L.P.B. : Vous opposez la science à la dignité de l’être humain ? M gr J.-L.B. : Ce qui m’interroge, c’est que dans de nombreux domaines de l’évo- lution de la planète, en matière d’éco- logie, de pollution, il est fait appel au principe de précaution. Pourquoi dans le domaine de l’humain et de son ori- gine, ce principe n’est nullement mis en exergue ? La procréation est l’acte le plus authentiquement humain d’un homme et d’une femme. Le projet de loi de bioéthique ne va-t-il pas instaurer la primauté de la science et de la tech- nique au détriment de la dignité de l’être humain et de sa venue aumonde ? On sait par exemple que pour de nom- breux enfants adoptés, le passage de

la technique soit, a priori , systémati- quement éthique. On est en train de faire en sorte que la nature n’ait plus la parole. Où seront les limites ? L.P.B. : Les progrès techniques ne seraient donc pas toujours des progrès… M gr J.-L.B. : Prenez par exemple le numé- rique qui est une technique fantastique. En même temps, on commence à s’in- terroger sur les effets des ondes, sur l’addiction que le numérique peut pro- voquer, notamment chez les jeunes. Cette forme addictive peut ne pas s’ap- parenter en effet à un progrès, peut- être plus à un danger. L.P.B. : En parlant de danger, vous évoquez aussi le risque que la P.M.A. glisse rapidement vers l’autorisation de la G.P.A. ? M gr J.-L.B. : Comment en effet penser que l’ouverture de la P.M.A. aux femmes seules et aux couples de femmes n’ou- vrira pas, au nom de l’égalité, sur la gestation pour autrui pour les couples d’hommes ? Nous entrerons encore davantage dans la marchandisation du corps humain. L.P.B. : L’Église s’était déjà vigoureusement opposée au mariage pour tous et celui-ci semble aujourd’hui admis par tous,ou presque. On peut accuser aujourd’hui encore l’Église d’être rétrograde en matière sociétale ? M gr J.-L.B. : L’Église serait-elle rétrograde, ou prophétique ?… De manière géné- rale, l’Église est toujours là pour défen- dre les plus fragiles. Ici, il s’agit de l’enfant. Beaucoup de hauts respon- sables de la société nous remercient d’ailleurs pour nos prises de parole. Car ils pensent eux aussi certainement plus qu’elles sont prophétiques que rétrogrades. L.P.B. : Dans la société, la question de la P.M.A. semble moins polémique que ne l’avait été cette question de mariage pour tous. Comment l’expliquez-vous ? M gr J.-L.B. : Sans doute parce que le citoyen français est un peu perdu aujourd’hui, qu’on est désormais dans une certaine forme d’ultralibéralisme, y compris sur les questions d’éthique et que ce qui prime avant tout, c’est la liberté. Puisque je peux faire quelque chose, alors je le fais ! L.P.B. : Quid de la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes ? M gr J.-L.B. : La question de l’anonymat des donneurs est aussi soulevée : dans le cadre de la P.M.A. légale ou de la G.P.A. pratiquée à l’étranger, de nom- breuses personnes demandent à connaî- tre leurs géniteurs. Comment alors préserver l’anonymat du don de gamètes ? Et si un donneur est d’accord pour lever l’anonymat, des enfants auraient alors le droit de connaître meurs origines et d’autres non ? Ima- ginons aussi qu’arrivé à l’âge de 18 ans un jeune soit désireux de connaître ses origines et qu’il découvre que ses deux parents sont dumême sexe. Peut- on penser qu’il n’y aura pas de consé-

Monseigneur Jean-Luc Bouilleret a également déclaré la clôture du synode qui a occupé l’Église locale durant deux ans.

s’ouvre mieux au monde contemporain. Le synode a abouti à la promulgation de 13 décrets, de 14 articles et à plusieurs chan- tiers de réflexion à mener à plus long terme. Après ce synode, j’entame la tournée de tous les doyennés du Diocèse afin de mettre en pra-

du nombre de fidèles. Et si dans le futur, on ne se retrouve plus qu’avec une vingtaine de prêtres, il faudra que l’Église vive autrement, en envisageant par exemple des questions d’itinérance. L.P.B. : Le mariage des prêtres n’est toujours pas une solution envisagée ? M gr J.-L.B. : Nos frères protestants, avec des pasteurs qui ont le droit de se marier, rencontrent les mêmes diffi- cultés que nous pour former de nou- veaux pasteurs. L.P.B. : Une autre religion, l’islam, semble, elle, connaître son essor. M gr J.-L.B. : L’islam est bien sûr dans une dynamique plus forte en France car c’est une religion plus récente et nouvelle dans notre pays. Les relations ici avec nos frères musulmans sont d’ailleurs très bonnes. La béatification en 2018 des frères de Tibéhirine a beaucoupmarqué la communauté algé- rienne. L.P.B. : Cette actualité chargée vous laisse-t- elle le loisir de pratiquer le trail et le vélo, vos sports de prédilection ? M gr J.-L.B. : Le dernier trail que j’ai fait est celui des Forts de Besançon cette année mais j’avais une ordination l’après-midi, je n’avais pas le droit de prendre beaucoup de risques…Quant au vélo, j’aime toujours autant, mais faute de temps, j’ai à peine 1 500 km au compteur cette année. Mais la pra- tique de ces sports est pour moi une question d’équilibre de vie. n Propos recueillis par J.-F.H.

quence sur lui ? On sait que la question de nos origines structure notre per- sonnalité de manière forte. L.P.B. : Certains de vos détracteurs avancent qu’un homme d’Église n’est pas le mieux posi- tionné pour parler de la famille et de la paternité. Que répondez-vous à ce genre d’arguments ? M gr J.-L.B. : Ce genre d’arguments est à mon sens un peu court… Ce n’est pas parce qu’on n’a pas l’expérience dans un domaine qu’on ne peut pas avoir la réflexion. Sinon on n’aurait le droit de parler de rien. L.P.B. :L’autre actualité du Diocèse de Besançon, c’est la fin du long synode qui a duré deux ans et que vous avez conclu le 6 octobre dernier par la promulgation des actes synodaux. Que faut-il retenir de cette large consulta- tion ? M gr J.-L.B. : L’idée de ce synode est que tout le monde puisse donner son avis sur la façon dont l’Église doit fonction- ner. Plus de 300 délégués synodaux ont centralisé les avis, il y a eu une vraie et belle dynamique. L.P.B. : Cette dynamique doit aboutir à quelles décisions concrètes ? M gr J.-L.B. : Certaines choses sont très simples à mettre en place. Je souhaite par exemple qu’à court terme, les chré- tiens se réunissent en petites commu- nautés, que dans un village, ils se retrouvent à 10 ou 15 personnes autour d’une question de société car il faut impérativement que l’Église pérennise le dialogue avec la société contempo- raine. En somme, il faut que l’Église

“À vélo, j’ai à peine 1 500 km au compteur cette année…”

tique les orientations de ce synode. J’en ai pour trois ou quatre ans à faire le tour. Il s’agit aussi de redonner du souffle aux communautés chrétiennes de ce Diocèse. Je suis optimiste car il y a une jeune génération qui arrive et qui a envie de redonner du dynamisme à son Église. L.P.B. : Pour cela, vous ne comptez pas que sur les laïcs ? Et en même temps, le nombre de prêtres ne cesse de diminuer. M gr J.-L.B. : Non, l’époque où l’Église pensait que les laïcs allaient remplacer les prêtres est révolue, et c’est tant mieux. Sur le Diocèse, nous comptons 150 prêtres incardinés, mais une cin- quantaine seulement en activité régu- lière. Nous avons eu trois ordinations cette année, encore deux jeunes sont en études. Depuis mon arrivée, une dizaine de jeunes ont cheminé pour devenir prêtres. Même si évidemment il y a beaucoup moins de prêtres qu’avant - il y avait unmillier de prêtres dans les années soixante - il y a autant de vocations aujourd’hui en proportion

l’adolescence à l’âge adulte est souvent déli- cat. Sans figure pater- nelle présente, on peut penser que pour des enfants, les consé- quences peuvent tout autant être compli- quées. La décision prise actuellement manque à mes yeux de pru- dence. De nombreuses questions se posent encore au sujet de la filiation. Le mode de filiation n’est plus basé sur la femme qui accouche mais sur la volonté des femmes concernées. Comment ne pouvons-nous pas entrevoir un grand dan- ger ? Je ne suis pas de ceux qui pensent que

“La question de nos origines structure notre personnalité.”

BESANÇON

" O f f d e c a m p a g n e "

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MUNICIPALES Ce qu’il faut savoir en quelques lignes Les Off de campagne Jusqu’aux municipales de mars 2020, cette rubrique suit et dévoile l’envers du décor de la politique locale, à Besançon, mais pas que… Peaux de banane mais aussi belles histoires sont au programme.

l L’après-Alauzet Dans l’hypothèse oùÉricAlauzet parvenait à conquérir la mairie de Besançon, il serait naturel- lement frappé par le non-cumul des mandats. Au sein de L.R.E.M., on bruisse déjà de quelques noms parmi les pré- tendants à la succession de M. Alauzet à l’Assemblée nationale. Celui de l’avocat Randall Schwerdorffer revient réguliè- rement. À l’occasion du lancement officiel de la campagne de Ludovic Fagaut le 5 octobre dernier au Marché Beaux-arts, on y a notamment croisé l’indéboulon- nable secrétaire des Républi- cains Michel Vienet. Logique. Sauf que Jacques Grosperrin et Ludovic Fagaut avaient soigneu- sement évité de l’inviter. Les deux chefs de file de la droite bisontine veulent se démarquer de cette image L.R. incarnée notamment par un Michel Vie- net un peu trop marqué politi- quement à leurs yeux. l Fallait pas l’inviter !

l Bombe à retardement.

l Repas Avant que Ludovic Fagaut ne soit retenu par son parti Les Républicains pour les munici- pales, il a déjeuné avec Alexan- dra Cordier, référente EnMarche Doubs et attachée de presse du maire de Besançon, en compa- gnie de Guerric Chalnot conseil- ler municipal délégué. Une ren- contre qui paraissait “improbable” pour certains et où Fagaut a fait part de ses intentions la veille de son annonce à la presse. Dans le camp Fagaut-Grosperrin, on trouve Alexandra Cordier “bril- lante et intelligente.” Ménage Chez Les Républicains, on entend peu les “actuels” conseil- lersmunicipaux.Rangés derrière leur nouveau “chef”, ils savent que celui-ci pourrait ne pas les reprendre. Ludovic Fagaut veut faire du ménage et partir avec une équipe remodelée. l

Denis Baud (L.R.E.M.) sera-t- il le pansement d’Éric Alauzet ? Déjà écarté de la liste P.-S. de Jean-Louis Fousseret en 2008 après avoir été visé par une plainte pour “harcèlement”, pour laquelle il avait reconnu dans nos colonnes avoir “pété les plombs après une déception sen- timentale” , Denis Baud fait à nouveau parler de lui. Déjà sur les sociaux où il n’hésite pas à balancer violemment sur ses ex- amis ou adversaires, et au sein d’En Marche. Le coordinateur En Marche à Besançon Géro- nimo Addor a claqué la porte après une altercation avec lui. Mouvement qui se revendique citoyen, porté par Karim Bou- hassoun qui n’est autre qu’un membre du cabinet de la prési- dente de Région Marie-Guite Dufay, Bisontin(s) Bisontin(e)s vient de perdre son directeur de campagne Hamid Asseila, qui, selon nos informations, n’était plus en phase avec la tête de liste. l Bisontin(s) Bisontin(e)s

Génération(s) a rejoint “L’Équipe” composée du P.-S., des Verts, des communistes.

l Girouette Sur les réseaux sociaux, certains s’amusent… ou règlent des comptes. Souvent à visage caché d’ailleurs. SurTwitter est apparu le hashtag #AlerteGirouette - Pour être toujours du bon côté. Un message qui vise qui vous

savez.

députée, sur la première circons- cription du Doubs. Les luttes intestines et guéguerres politi- ciennes au sein de L.R.E.M. à Besançon ont coupé son dyna- misme. Depuis la rentrée, les liens sont rompus entre lui et la “section” bisontine. n

l La guerre L.R.E.M. a tué le suppléant de Charvier Maire de Roset-Fluans et sup- pléant de Fannette Charvier, ArnaudGrosperrin (41 ans) s’est mobilisé pour son parti, pour sa

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

QUEL BILAN ? FUSION BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ :

La Chambre régionale des comptes a rendu public son rapport d’observations relatif aux impacts de la réforme territoriale ayant entraîné la fusion des deux régions voisines, Franche-Comté et Bourgogne début 2016. Le sujet ne fait toujours pas l’unanimité.

l Débat

La présidente défend son bilan

Le bilan des trois

Trois ans après, la fusion des Régions crée toujours de la division D’un côté une majorité défendant son action et mettant en avant les points positifs relevés par la Chambre régionale des comptes et de l’autre une opposition préférant mettre en lumière les coûts engendrés par la fusion. Classique opposition lors du débat public au Conseil régional le 11 octobre dernier à Dijon.

premières années de fusion a été défendu par la présidente Marie-Guite Dufay en séance publique.

Chambre régionale des comptes qui a souligné que “les deux Régions sont allées le plus loin possible dans l’anticipation de la fusion” et que “malgré les dépenses induites, la Région a fait baisser ses charges de fonc- tionnement” et “développé des outils permettant la rationali- sation des dépenses.” La Cham- bre des comptes évoque égale- ment “une trajectoire claire” cite M. Durain, dénonçant la posture des deux leaders de droite Fran- çois Sauvadet etAlain Joyandet : “Vous faites un peu anciens com- battants. Le débat pour savoir si la fusion est bien ou pas est loin derrière nous. Le refrain selon lequel les méchants Bour- guignons auraient dépouillé les gentils Francs-Comtois est consternant !” juge Jérôme Durain. n

“23 millions d’euros.” Il poursuit sa charge : “Avec le fonctionne- ment en bi-site entre Besançon et Dijon, on a abouti à un fonc- tionnement dégradé, à de la vacance de postes. Et nous n’avons toujours pas à ce jour de coût précis concernant le trans- fert de la compétence transports scolaires.” “Vous l’aurez à la pro- chaine commission” promet Marie-Guite Dufay. L’opposition fustige également, même si tous les élus y ont eu droit, la hausse des indemnités des élus décidée au moment de la fusion début 2016. “Nous avions voté contre” rappelle M. Sauvadet. Au chapitre de l’im- pact financier des politiques publiques menées par la Région, l’opposition fustige “un manque de transparence de la majorité qui ne communique pas les élé-

ments en commission.C’est même de l’obstruction démocratique” caricature le chef de file de la droite. La caricature a été maniée de main demaître par JulienOdoul, le chef de file du Rassemblement national, avant même sa charge ultra-médiatisée contre la mère de famille voilée. Dès le matin, il avait dénoncé “ces techni- ciennes de surface qui font le ménage au Conseil régional voi- lées” avant d’enchaîner, sans transition, sur le fait que “cette fusion n’a été qu’une gigantesque trahison” , mais sans plus d’ar- guments. Jérôme Durain, le président du groupe socialiste a dénoncé quant à lui le “disque rayé” des arguments de François Sauva- det, reprenant point par point les arguments avancés par la

P our Marie-Guite Dufay, la présidente de Région, “les économies ne peu- vent pas s’évaluer au bout de deux ans à peine. Avant de voir ce que la fusion aurait coûté, il est intéressant de regar- der ce que le rapprochement de la Bourgogne et de la Franche- Comté a permis” avance-t-elle. La présidente énumère dès lors des actions qui auraient été “impossibles à mettre en œuvre sans la fusion” : la nouvelle filière hydrogène, la réalisation d’une dorsale numérique très haut débit, la carte avantages jeunes étendue à toute la nouvelle

région, l’aide au permis de conduire, l’aide au contrat de professionnalisation, le dispositif Effilogis, les plus de 230maisons de santé implantées sur le ter- ritoire, l’aide aux acteurs cultu- rels qui peuvent désormais se produire sur toute la grande région, l’investissement dans les lycées passé de 70 millions d’eu- ros en cumulé des deux anciennes Régions à 100millions avec la nouvelle Région, la capa- cité de mobiliser de l’emprunt à taux très bas à la B.E.I., la contractualisationmise en place sur tous les territoires, etc., etc. “Nous sommes le premier inves-

tisseur public local, bien au-delà des deux précédents budgets sépa- rés. Tout cela est dû à nos bons ratios financiers que la Chambre régionale des comptes ne manque pas de rappeler.” La lecture du rapport de la Chambre n’est pas du tout la même du côté de l’opposition régionale, notamment de son chef de file François Sauvadet (U.D.I.). “Le bilan de la fusion est très éloigné de ce que vos amis socialistes nous ont vendus” a- t-il interpellé à l’occasion de la séance publique duConseil régio- nal le 11 octobre dernier, avan- çant un coût de la fusion à

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l Analyse

17 millions pour le bâtiment Viotte Qu’a dit la Chambre régionale des comptes ?

La juridiction financière régionale met en lumière les masses financières en jeu depuis la fusion des deux Régions. Avec quelques mises en garde.

l La rationalisation des moyens généraux.

La Chambre régionale des comptes sou- ligne que des économies ont été réalisées, de l’ordre de 420 000 euros, soit - 10 %, concernant le budget“moyens généraux” de la collectivité. Il s’agit par exemple de la gestion de l flotte automobile, de l’évolution des moyens de reprographie, des fournitures de bureau, la gestion des prestations de restauration… Un bon point pour la collectivité régionale. La juridiction estime cependant que ces économies “ne sont pas à la mesure de l’enjeu de maintien d’un bon niveau d’épargne.” Elle réclame notamment “une plus grande sélectivité des aides à projets, voire leur suppression dans des domaines moins stratégiques.” La Chambre relève enfin certaines dépenses à venir comme ces 2,2 millions d’euros rien que pour le flocage des T.E.R. à l’enseigne de la nouvelle Région. n

l L’impact financier de la fusion La fusion a des conséquences finan- cières significatives au cours des pre- mières années de sa mise en œuvre (coûts de transition), que la chambre a évalué, en l’absence d’un suivi for- malisé par la collectivité, à 23 millions d’euros environ (dont 17 millions d’eu- ros correspondant à l’acquisition d’un bâtiment permettant de regrouper les services bisontins de la Région en un seul site, près de la gareViotte, à comp- ter de 2020). De manière pérenne, la fusion pèsera sur les budgets régionaux, notamment du fait de l’harmonisation du régime indemnitaire des agents, de la revalorisation des indemnités des élus et des coûts liés au fonctionnement bi-site (impact budgétaire annuel de l’ordre de 3,5 millions d’euros). l La chambre a pu aussi relever les efforts d’économies réalisés par la Région, notamment dans le domaine des achats, à la faveur de la massification de ses commandes et d’une approche plus éco- nomique dans la sélection des fournis- seurs,mais aussi la gestion des moyens généraux de l’administration. Les éco- nomies dégagées, cependant, évaluées à environ 1,5 million d’euros, comme celles projetées par la Région (3,5 mil- lions d’euros sur divers marchés de biens et de fournitures à venir), portent à ce stade sur des montants non signi- ficatifs par rapport à un total de charges de gestion du budget régional de plus de 882millions d’euros (dépenses réelles de fonctionnement 2017). l L’impact du transfert de la compétence transport. Même si le transfert a fait l’objet d’une compensation financière intégrale l’an- née de sa mise en œuvre, les options déjà prises par la collectivité enmatière tarifaire (extension de la gratuité dans les transports scolaires, tarification attractive dans l'interurbain) vont représenter dès 2019 une charge nou- velle pour le budget régional.

l Les perspectives financières régionales.

De la prospective financière réalisée par la chambre il ressort que, même si la Région parvenait effectivement à contraindre l’évolution de ses dépenses de fonctionnement autour d’1,2 %, c’est-à-dire autour de l’objectif d’évolution imposé par le contrat finan- cier qu’elle a signé avec l’État en 2018, elle verrait son épargne se dégrader pour atteindre un niveau d’environ 16 % fin 2021. Dans ces conditions, son endettement augmenterait for- tement pour dépasser 1,2 milliard d’euros en 2021 et sa capacité de dés- endettement serait de plus de 6 années. Dès lors, “le maintien de ratios finan- ciers meilleurs supposerait pour la collectivité de procéder à des arbitrages sur le niveau d’intervention de cer- taines de ses politiques, les démarches d'économie sur les coûts de gestion de l’administration n’étant pas, pour nécessaires qu’elles soient, suffisantes pour cela” prévient la Chambre des comptes. l Un fonctionnement des services en mode dégradé. Un fonctionnement des services en mode dégradé a perduré pendant les deux premières années suivant la fusion note la Chambre. Ce qui a contribué au retard accumulé par la collectivité dans l’instruction de dos- siers d’aides et dans la conduite de certains projets, et au mauvais taux d’exécution de certaines catégories de dépenses comme les fonds européens par exemple. l Les effectifs. L’effectif de la Région, lié notamment à la prise de nouvelles compétences, a augmenté de 213 équivalents temps plein entre 2015 et 2018. Mais “la région n’a pas été en mesure de justifier les 93 E.T.P. supplémentaires recensés sur les dix premiers mois de l’année 2018.”

La Chambre parle d’un coût de la fusion à 23 millions d’euros. Dont 17 millions d’euros pour le seul bâti- ment Viotte à Besançon.

l Le point de vue de la C.F.D.T. “La Région a reconnu les difficultés des agents”

de Franche-Comté a laissé des traces. Plusieurs manifestations ont émaillé l’année 2017 puis 2018 où les agents territoriaux ont dénoncé le nouveau contrat social global auquel ils sont désormais soumis et qu’ils traduisent en “travailler plus pour gagner moins.” Le syndicat C.F.D.T. estime que la Région a reconnu la difficulté du travail des agents et qu’elle tente de la gom- mer.Il n’est plus question de supprimer les deux demi-journées par mois au- delà d’un quota d’heures travaillées. “Tout va mieux par rapport à 2016 ou 2017. Certes, nous n’avons pas tout récupéré mais une reconnaissance se met en place” témoigne Dominique Aubry-Frelin, de la C.F.D.T.. La collectivité a annoncé vouloir défen- dre la hausse de la masse salariale et la revalorisation des rémunérations des agents de la catégorie C, les moins favorisés.Ànoter toutefois que le point d’indice est toujours gelé. Un million d’euros doit être versé par la Région aux agents.Un système de prévoyance pour la Mutuelle santé a été mis en place. n Les représentantes du syndicat C.F.D.T. ici dans la cour d’honneur de la Région, à Besançon.

C’ est l’an 0 pour les agents de la Région Bourgogne- Franche-Comté. Le vote du contrat social global qui a notamment pour vocation d’harmoniser les condi- tions de travail des deux anciens conseils régionaux de Bourgogne et

Le syndicat C.F.D.T. estime que certains droits ont été récupérés pour les agents. La confiance, elle, sera plus longue à rétablir.

ÉVÉNEMENT L’ÉVÉNEMENT

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l Commentaire Le M. Finances de la collectivité “Les recommandations de la Chambre valident totalement nos choix”

rir ce bâtiment à Viotte, indépendam- ment de la fusion. L.P.B. : L’opposition critique aussi le fait d’avoir harmonisé par le haut tous les régimes indem- nitaires ainsi que les indemnités des élus. Que répondez-vous ? M.N. : Nous avons harmonisé les régimes, pas tous vers le haut, et nous avons dans le même temps augmenté la durée légale de travail de tous la plupart des agents. C’était tout l’objet du pacte social global négocié avec les syndicats. L’opposition voit les choses de très loin, elle est encore une fois dans l’effet d’annonce. M. Sauvadet, en tant qu’ancien journaliste, aime sans doute bien les effets d’annonce. Quant aux indemnités des élus, elles ont été alignées sur ce que permet la loi, tout simplement. Est-il injustifié de toucher une indemnité de 2 500 euros par mois en tant que pre- mier vice-président, en travaillant 70 heures par semaine pour la collec- tivité et en ne prenant que deux semaines de vacances par an ? Je ne le pense pas. C’est d’ailleurs ce que réclament la plupart des élus locaux, d’avoir enfin un vrai statut leur per- mettant d’exercer correctement leur mission. L.P.B. : L’autre leader de l’opposition, Alain Joyandet, a tiré à boulets rouges contre la majorité qui a décidé l’embauche de 7 nouveaux cadres A responsables de l’ingénierie Mobilités dans les territoires. Une dépense superflue ? M.N. : Si M. Joyandet était un peu plus près des territoires, il saurait que ces derniers sont en forte attente des décli- naisons du projet de loi Mobilités sur les territoires. n Propos recueillis par J.-F.H.

L a Presse Bisontine : La Chambre régionale des comptes estime que la fusion a eu “des conséquences financières significatives au cours des premières années de sa mise en œuvre.” Où sont les économies d’échelle annoncées ? Michel Neugnot : Pour réussir cette fusion, nous avions trois challenges à relever. Le premier consistait à ne réaliser plus qu’une administration régionale à par- tir de deux administrations distinctes, avec la nécessaire harmonisation des outils, et sociale. Pour cela, on a été la seule Région de France à traiter des trois piliers du dialogue social : la durée des temps de travail, les régimes indem- nitaires et les aides sociales. Le deuxième challenge a été de mettre en place une seule politique régionale avec plus de 500 règlements d’inter- vention qui ne convergeaient pas. Et le troisième, non des moindres, a été d’intégrer de nouvelles compétences dans le même laps de temps. À partir de là, quand on lit les recommandations de la chambre, on a toutes les raisons d’être satisfaits. Je peux dire que toutes les recommandations de la chambre valident nos choix. Le coût de la fusion a été de 3,5 millions d’euros. Nous les assumons complètement. Parallèle- ment, et la Chambre le souligne, la fusion permettra 3,5 millions d’euros d’économies grâce à divers marchés groupés de biens et de fournitures. Je précise aussi que s’il s’agissait d’une

entreprise privée, il aurait fallu 5 ou 6 ans pour réaliser et digérer une fusion-absorption. Nous l’avons faite en deux ans seulement. Nos opposants oublient aussi que la fusion nous donne une force de frappe dans de nombreux domaines d’intervention qui nous per- mettent de faire des investissements qu’il aurait été impossible d’engager à l’échelle de chaque ancienne Région. Nous avons toujours pensé que la fusion était un investissement pour renforcer le potentiel de cette collectivité. L.P.B. : L’organisation en bi-site (une partie à Besançon, l’autre à Dijon) coûte cher ! M.N. : Quelles auraient été les réactions si on avait décidé de tout mettre à

Michel Neugnot, premier vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, défend les choix de l’institu- tion régionale et en profite pour égratigner l’opposition.

Dijon ou tout à Besan- çon ! Quand l’opposition parle d’un coût de 23 millions d’euros, elle inclut les 17 millions d’euros d’acquisition du bâtimentViotte à Besan- çon. Et c’est justement cette acquisition qui va permettre à la Région de libérer des locaux qu’elle louait jusque-là. La fusion n’est même pas en cause sur cette question car sans doute que la Franche-Comté seule aurait pris cette même décision d’acqué-

“Est-il injustifié de toucher 2 500 euros par mois ?”

Michel Neugnot, premier vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

l L’opposition Le conseiller régional du Doubs “Cette fusion a été un rendez-vous manqué”

Patrick Genre, un des conseillers régionaux du Doubs membres de l’opposition, déplore les résultats non seulement financiers de la fusion, mais son impact sur l’efficacité de l’action publique.

L’élu d’opposition Patrick Genre regrette également “la politisa- tion du débat” au Conseil régional de Bourgogne- Franche- Comté.

L a Presse Bisontine : Com- ment jugez-vous ce rapport de la Chambre régionale des comptes ? Patrick Genre : Je me base sim- plement sur mon expérience de conseiller régional de l’ex-Région Franche-Comté. À l’époque où on siégeait à Besançon, je me souviens très bien de la visite de François Patriat, l’homologue bourguignon de Marie-Guite Dufay. Tous les deux nous avaient fait un show en annon- çant tout heureux que tout serait prêt pour la fusion. Ils nous avaient vanté la valeur ajoutée de cette fusion et nous avaient assuré que la Bourgogne- Franche-Comté serait exem- plaire en tous points. Tout cela ressemblait soit à de l’esbroufe, soit à de la méconnaissance de tout le travail qui les attendait. On nous a annoncé une réorga- nisation territoriale à coups de milliards d’euros d’économies au plan national. C’est tout le contraire qui se passe et ce n’est pas près de s’arrêter.

ne peut pas parler de plus grande efficience quand on abou- tit à des millions de dépenses supplémentaires. L.P.B. La grande Région aurait une force de frappe supérieure à celle des deux anciennes Régions cumulées. Vous contestez ce fait ? P.G. : M me Dufay selon lequel en configuration grande Région les investissements sont plus nom- breux n’est pas recevable non plus. On annonce 100 millions d’euros d’investissement par an dans les lycées, ce n’est que du rattrapage par rapport à ce qui aurait dû être engagé avant. Fusion ou pas, de toute façon ces travaux devaient être enga- gés. La dorsale numérique, autre argument avancé par la prési- dente pour justifier des bienfaits de la fusion, c’est faux égale- ment. Elle existait déjà avant la fusion dans nos régions. Je pourrais citer de nombreux autres exemples qui démentent la pertinence de cette fusion.

L.P.B. : L’organisation du travail est- elle néanmoins plus efficace ? P.G. : Si on ne prend que l’exemple des réunions de services, soit ce sont des Bisontins qui vont en réunion à Dijon, soit des Dijon- nais qui se rendent à Besançon. Dans tous les cas, il y a des frais de déplacements supplémen-

taires, c’est iné- vitable. Je reste dubitatif sur l’argument selon lequel la réorganisation apporte plus d’efficience. Certaines Régions fusion- nées sont obli- gées de louer des gymnases pour leurs séances plé- nières… Ce n’est pas le cas de la Bour- gogne-Franche- Comté mais pour autant, on

“Une note ? J’arrive péniblement à un 7 sur 20.”

avec les intercos X.X.L. que le législateur a imposées et qui n’ont aucune cohérence territo- riale. Avec cette fusion, on a perdu toute notion de proximité dans la réflexion et dans nos réunions. Chaque territoire est noyé dans ce grand ensemble sans histoire commune. On ne parle plus le même langage. L.P.B. :Dans cette configuration,serez- vous candidat à un nouveau mandat de conseiller régional en 2021 ?

P.G. : Je me sens beaucoup moins à l’aise dans cette assemblée que dans la précédente. Avec la fusion, on a également franchi un nouveau cap dans la politi- sation des débats et c’est une tournure qui ne me plaît pas du tout. J’ai beaucoup de question- nements par rapport à une éven- tuelle suite. Sur ce point, je me positionnerai pendant la cam- pagne des municipales ou juste après. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Si vous aviez une note finale à attribuer à cette fusion trois ans après ? P.G. : J’arrive péniblement à un 7 sur 20. Cette fusion a été un rendez-vous manqué. Il y avait pourtant un vrai sujet de réflexion à engager sur l’orga- nisation territoriale entre les communes, les intercos, les Départements et les Régions. Avec cette fusion, on a choisi la moins bonne solution. C’est la même chose qui s’est passée

10 DOSSIER BESANÇON POLITIQUE

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

Il dévoile quelques lignes de son programme Les premières promesses de Ludovic Fagaut

Le dauphin de Jacques Grosperrin compte bien s’imposer rapidement comme un candidat incontestable. Il lève le voile sur quelques points-clés de son futur programme.

U n renouveau, une nouvelle offre, un vent de fraîcheur…C’est un peu tout cela que souhaite apporter Ludovic Fagaut, le candidat désigné de la droite pour les prochaines municipales bisontines. Et ainsi se démarquer d’emblée d’autres candidats qui grenouillent depuis des années, voire des décennies dans la vie politique locale. Suivez son regard… Son credo, c’est de “remettre de la vie dans cette ville” répète-t-il à ses inter- locuteurs.Au-delà de la formule rafraî- chissante, quelles sont les intentions du quadra candidat ? D’abord, il ne veut pas jeter le bébé avec l’eau du bain P.-S. ou L.R.E.M. et des années Fousseret. “Il y a des choses qui marchent et qu’il faut poursuivre reconnaît-il. Je pense à Témis Innova- tion, à l’Université avec ses 24 000 étu- diants, à des équipements comme la Rodia, au Festival de musique qu’il faut continuer à promouvoir à travers le monde.Mais il y a aussi, à Besançon, il faut le reconnaître, des choses en panne ou qui ne marchent pas.” Pour étayer ses propos, il cite d’emblée “la question des mobilités, de la circulation en ville qui est toujours un gros point noir, avec notamment des pistes cycla- bles qui ne sont que des tronçons peu homogènes. On peut parler aussi des

incivilités qui font que Besançon passe régulièrement pour une ville pas très propre. Ce n’est pas la faute des agents qui travaillent très bien, mais il faut impérativement augmenter l’échelle des sanctions dans ce domaine-là.” Le programme de Ludovic Fagaut et de ses co-listiers sera traversé de part en part par la thématique de la biodi- versité. “Ce sujet n’est ni de droite ni de gauche. Et contrairement à d’autres, nous ne prônerons pas une écologie punitive ou culpabilisante, pas plus que nous prônerons une décroissance qui n’est qu’une illusion.” La biodiversité infusera notamment les dossiers d’urbanisme, et le premier d’entre eux : les Vaîtes. “Nous remet- trons ce dossier à plat et nous le repren- drons à zéro, avec les habitants du quartier et les Bisontins. Plutôt qu’une politique verticale descendante, nous opterons pour une politique ascendante. Ce dossier se construira avec les habi- tants et tous les services concernés par l’urbanisme, mais aussi les mobilités, la biodiversité, l’éducation.” La biodiversité sera également au cœur d’un des volets du futur programme : la création, en ville, d’îlots de végéta- lisation et de fraîcheur. Le candidat les imagine aisément sur des “places comme celle de la Révolutionmais aussi

Un passage de témoin en douceur S’il souhaite rester au Sénat pour continuer à représenter les intérêts du territoire au plan national, Jacques Grosperrin n’en restera pas moins très présent dans la campagne municipale.

Ludovic Fagaut, 41 ans, dévoile une partie de son programme et de sa méthode.

programme. Pour eux, le candidat Fagaut propose une Carte avantages seniors, sorte de Carte avantages jeunes version cheveux gris et par laquelle ses titulaires pourraient obtenir de nombreuses réductions dans les ser- vices et commerces de la ville. “Ce sys- tème sera également bon pour le com- merce de proximité. Les seniors méritent d’être aidés, ce n’est pas une génération dorée !” s’emporte l’élu local. Au volet sport et culture, Ludovic Fagaut prône la création de nouvelles infrastructures, gymnases notamment, et “une grande salle de concert sur le site de Saint-Jacques. Des infrastruc- tures nouvelles sortiront de terre pro- met-il, mais on raisonnera aussi intel- ligemment en permettant par exemple aux Bisontins ou Grands Bisontins d’utiliser les gymnases des collèges lais- sés libres le week-end.” L’instauration d’un meilleur dialogue social avec les 3 000 agents de la Ville et de la Com- munauté urbaine fait également partie des priorités de Ludovic Fagaut. “Il faut remettre de l’humain dans les rela- tions et mieux écouter les agents. Je proposerai la création de postes de médiateurs au sein des services, mais hors syndicats. Je prône également l’instauration des chèques-déjeuners pour les agents.” Le programme détaillé sera distillé d’ici le début de l’année prochaine, puis viendra ensuite le temps de la liste, pas avant février. La campagne de Ludovic Fagaut est bien lancée. n J.-F.H.

de l’agglomération qui doit aboutir notamment à revoir des sens de circu- lation, des phases de feux tricolores, ainsi que la tarification de certains parkings” , de manière encore une fois à inciter à prendre les transports en commun autant que possible. Les incivilités seront donc poursuivies, “à l’image de ce qui se fait à Cannes où le moindre mégot jeté par terre est sanctionné. On aime notre ville, on ne vaut pas la voir souillée. Ces mesures permettront également aussi de valo- riser le travail des agents.” Pour remet- tre de la vie en ville, Ludovic Fagaut

dans les lieux d’espace public comme les abribus par exemple.” Le candidat, inspiré par l’exemple deMilan en Italie, compte planter aumoins 30 000 arbres durant son mandat à l’échelle de l’ag- glomération et promet même “un suivi des plantations par les Bisontins via un site Internet dédié, avec un comp- teur.” Il imagine par exemple que toute naissance d’un bébé sur le sol bisontin donnera lieu à la plantation d’un arbre parrainé par le nouveau-né. “Nous vou- lons de l’écologie positive” répète-t-il. La biodiversité baigne encore le domaine des mobilités quand Ludovic Fagaut compte proposer dans son pro- gramme “la gratuité des transports publics dans l’agglomération pour tous les élèves jusqu’à leur entrée au lycée.” Histoire de gommer l’incompréhensible différence de traitement entre un élève de Bouclans qui va en bus au collège de Saône (gratuitement) et un autre élève, de Mamirolle par exemple qui, lui, paiera le bus car il vit sur le ter- ritoire de la communauté urbaine. “Ce sont des choix politiques, et l’incitation de prendre les transports en commun doit être inculquée dès le plus jeune âge” avance le candidat Fagaut. Les pistes, cyclables, on y revient, seront complétées promet le représentant de la droite. “Besançon a un taux de pistes cyclables de 0,52 mpar habitant, contre 0,77 à Strasbourg et 0,87 àTours. Nous devons nous aligner sur les meilleurs.” Plus largement sur la question, M. Fagaut promet la création d’un “observatoire des mobilités à l’échelle

“N on seulement je ferai cam- pagne, mais nous le ferons gagner !” Ceux qui pourraient croire que Jacques Grosperrin s’efface complètement derrière son poulain en seront pour leurs frais : le sénateur sera bien pré- sent dans la campagne. “Sur la liste ? En début, à la fin ? Tout ça n’a pas d’importance. Le principal est de montrer à tous les

Bisontins que nous vou- lons à travers la candi- dature de Ludovic Fagaut donner un nouveau souf- fle à cette ville. Quand en politique on montre un renouvellement, des changements d’équipes, c’est forcément bon pour la dynamique d’une ville” estime le sénateur L.R. Le duo compte donc sur l’alchimie qui pourrait opé- rer entre l’expérience du sénateur dans sa ville et

l’investissement du qua- dra Fagaut en première ligne. “Quand en miroir on constate ce qui se passe dans les camps d’en face, avec des guerres d’ego qui n’en finissent plus, on est bien contents de pouvoir mon- trer cette image d’union, avec un passage de témoin qui se fait en toute bonne entente entre nous deux” ajoute Jacques Grosperrin. n

propose aussi de “créer des petits événements fes- tifs à travers la ville, très fréquemment, et qui impliquent les associa- tions culturelles ou spor- tives qui ne demandent qu’à s’exprimer.” Biodiversité toujours avec la question des can- tines scolaires où M. Fagaut, rappelons-le vice-président du Dépar- tement du Doubs, pro- pose de “travailler en étroite collaboration avec la plateforme départe- mentale Agrilocal qui développe, en lien avec les producteurs du département, les circuits courts et le bio.” Les seniors sont eux aussi dans le viseur du

“La gratuité des transports

jusqu’à l’entrée au lycée.”

Jacques Grosperrin a adoubé Ludovic Fagaut le 5 octobre dernier

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