La Presse Bisontine 214 - Novembre 2019

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

EN BREF

CONTESTATION Des menaces sur l’emploi Les ambulanciers bisontins rouges de colère

Santé Movember est le mois dédié à la lutte contre les cancers masculins. Pour l’occasion, le C.H.U. de Besançon organise deux événements le jeudi 7 novembre pour sensibiliser au cancer de la prostate : le Prostate Tour, une structure gonflable géante en forme de prostate, sur le site Jean-Minjoz et une pièce de théâtre, L'Ablation, au Scènacle à 20 heures. En parallèle, deux mini- conférences sur le thème se dérouleront à la bibliothèque de l’hôpital. Le cancer de la prostate est devenu le premier cancer chez les hommes avec plus de 48 000 nouveaux cas par an rien qu’en France, il concerne un homme sur huit et reste responsable de 8 000 décès chaque année. Immigration D’après un récent rapport de l’I.N.S.E.E. Bourgogne- Franche-Comté, la population de Bourgogne- Franche-Comté compte 191 000 immigrés dont 136 500 en âge de travailler, et si l’on compare aux non- immigrés, ils exercent plus fréquemment un métier ouvrier ou pour lequel ils sont sur-qualifiés. Les femmes immigrées sont moins présentes sur le marché du travail, 28 % d’entre elles sont au foyer ou inactives. Les femmes nées en Turquie sont celles les plus concernées avec 50 % de femmes au foyer ou inactives, contrairement à celles nées au Portugal ou en Espagne qui ne le sont pas plus que les femmes non- immigrées.

Ils dénoncent le fonctionnement de la nouvelle plateforme automatique d’appels qui les exclut désormais de nombreux transports post-hospitaliers. Soi-disant au nom des économies budgétaires.

D epuis le 24 septembre, leur travail quotidien a été bouleversé. Ce qui fonctionnait de manière équilibrée depuis une quaran- taine d’années avec le C.H.U. de Besançon a été complètement remis en cause depuis la mise en service par l’hôpital de Besan- çon d’un logiciel d’appels auto- matiques qui exclut les huit entreprises réunies au sein du centre ambulancier de l’arron- dissement de Besançon de nom- breux transports. La faute à un nouvel algorithme imposé par l’Agence régionale de santé. L’hôpital a décidé de passer à un système “machine to machine” qui remplace le tradi- tionnel centre ambulancier.Cette régulation automatisée suit dés- ormais un principe simple : c’est l’entreprise de transport la plus proche du domicile du patient qui est appelée. Exit les “effec- teurs locaux”, priorité aux “effec- teurs distants” comme on dit dans le jargon ambulancier. Les résultats sont catastro- phiques pour les professionnels bisontins. “Quand les patients ne choisissent pas leur ambu- lancier, c’est donc cet algorithme qui décide. Depuis sa mise en service fin septembre, j’ai perdu 25 % de mon activité avec le C.H.U. Si ça continue comme ça, dans six mois, je me sépare d’au moins trois salariés” déplore Fabien Demonet, à la tête des

entreprises Abeille et Besançon Assistance. Pour Philippe Cour- tot, ambulancier à Marchaux, la claque est encore plus sévère : - 34%. Laurent Demonet (ambu- lances Vauban) déplore quant à lui une baisse brutale de 20 %. Selon ces professionnels, le nou- veau système est inique et contri- bue à déstabiliser tout une pro- fession. “Nos huit entreprises réunies au sein du centre ambu- lancier regroupent au total 180 emplois.Elles sont dimensionnées depuis quarante ans pour répon- dre aux besoins. Cette nouvelle organisation est clairement une menace directe pour la pérennité de notre activité.Nous dénonçons une véritable captation d’activité” ajoute Laurent Demonet. Les courriers de mise en garde à l’A.R.S. et au C.H.U. n’y ont rien fait : le nouveau système

De gauche à droite, Fabien Demonet, Laurent Demonet et Philippe Courtot.

pas polémiquer avec les ambu- lanciers et relativise “Il ne faut pas oublier que le respect du choix du patient reste la priorité et que pour le reste, ce nouveau système privilégie l’équité entre les opé- rateurs.” Jacques Bidault, le directeur financier ajoute : “On comprend les craintes de certains professionnels mais on n’a qu’un mois de recul. Pour l’instant, cer- tains y gagnent, d’autres peuvent en effet y perdre. Nous allons mettre en place un comité de suivi de ce nouveau dispositif.” Les ambulanciers ne sont pas opposés par principe à l’auto- matisation des appels. Ce qu’ils dénoncent haut et fort, c’est la modification du logiciel par le C.H.U. de Besançon au profit des effecteurs distants. Ce bou- leversement de l’organisation

est la conséquence directe d’un récent rapport de la Cour des comptes qui dénonçait l’augmen- tation inquiétante du coût des transports sanitaires dans le budget de la Sécurité sociale. “Ce que la Cour des comptes n’a pas mesuré, c’est d’une part le vieillissement de la population, d’autre part les spécifications des plateaux techniques qui entraînent plus de transports sanitaires entre les établissements et enfin lamultiplication de l’am- bulatoire, voulue par les autorités, mais qui entraîne forcément plus de transports” justifient ces pro- fessionnels bien décidés à aller jusqu’au bout de leurs démarches pour se faire entendre. n

seront les mêmes distances, donc les mêmes coûts ! J’étais sur le point de remettre mon entreprise à mon fils. Dans ces conditions, ce n’est même pas envisageable. Je ne veux pas lui remettre une grenade dégoupillée !” s’emporte Philippe Courtot. Les professionnels bisontins déplorent que le système mis en place à Dijon il y a deux ans ait été reproduit à Besançon à la demande de l’A.R.S. et avec le soutien de la direction du C.H.U. Minjoz. “Ces gens-là ne savaient même pas il y a encore six mois comment fonctionnait le système du transport sanitaire non urgent et ils nous imposent quelque chose dont ils n’ont pas idée des consé- quences !” ajoute M. Courtot. La directrice générale du C.H.U. Chantal Carroger ne souhaite

est bel et bien entré en vigueur. “Le pire, c’est qu’il n’y aura pas lamoindre éco- nomie. Que l’entre- prise vienne de l’ex- térieur jusqu’à Minjoz puis reparte ensuite au domicile du patient, ou alors qu’elle parte direc- tement de Besan- çon jusqu’au domi- cile du patient et fasse l’aller-retour revient strictement au même ! Ce

“Nous dénonçons une captation d’activité.”

J.-F.H.

ASSOCIATION Loisirs La biodanza s’enracine à Besançon

Plutôt confidentiel, cet art qui mêle musique, danse et développement personnel a vu la fermeture successive de deux groupes. Une nouvelle association “Intensément vivant !” a décidé de prendre la relève.

sur nous-mêmes !” La musique, dans cette philosophie, est essentielle. “Les morceaux sont choisis pour leur sémantique joyeuse.” À la différence de toutes les autres approches de développement personnel, la biodanza veut attirer l’attention sur ce qui va bien. “Cela s’inscrit dans une vision holistique de l’être humain, en prenant en compte le physique comme le spirituel.” Les cours ont lieu chaque mardi soir à 19 h 30, dans la salle du Musigone (21, rue du Polygone). Des dimanches “cuisine et bio- danza” sont également proposés une fois par mois. “Je devrais également organiser une journée de stage au printemps pro- chain” , précise Anne, qui envi- sage de mener en parallèle des interventions en entreprise d’ici l’an prochain. n S.G.

I ls ont choisi de danser la vie. Plusieurs Bisontins pra- tiquent la biodanza et ne se voyaient pas arrêter du jour au lendemain. C’est pourtant ce qui a failli se passer avec la dissolution de premiers cours en juin puis d’autres en août. Plutôt que de se voir privée de cette activité,Anne Sallé a choisi de reprendre le flambeau. Arri- vée dans la capitale comtoise il y a un an, cette Azuréenne formée à l’École méditerranée de biodanza (le centre référence) voit dans cette pratique un pro- cessus de développement humain. “La biodanza aide à réapprendre le langage du corps, à réduire le stress, à stimuler la vitalité et la joie, mais aussi

danza utilise la musique, le res- senti et le mouvement. Lors d’une séance, le ou la facilita- trice (du nom de celui qui enca- dre) suspend la parole, met de la musique et invite à libérer son corps et ses gestes. “On tra- vaille à la fois sur son expression personnelle avec des danses indi- viduelles, et on réalise aussi des danses à 2 ou 3 sous forme de jeux. Ces exercices simples, acces- sibles à tous et à tout âge, ont aussi un impact moteur. On libère les articulations” , prévient Anne Sallé. Le but est de se réapproprier son corps et son esprit. “On essaie d’apprendre à libérer les émotions qu’on cache. Notre corps dit tellement de choses

à développer la confiance et l’es- time de soi. Bref, à améliorer la qualité de vie.” Quand elle l’a elle-même décou- vert, elle a vu son rapport aux autres se transformer. “On fonc- tionne davantage sur son res-

senti. On agit comme on le sent et on pense après. Cela nous apprend à être attentifs à soi et à l’autre.” Fon- dée dans les années soixante par le psychia- tre et anthropo- logue chilien Rolando Toro Araneda, la bio-

Des exercices simples et accessibles à tous

Contact : intensementvivant@gmail.com Biodanza signifie littéralement “danse de la vie”. Anne Sallé encadre des petits groupes de 10 à 20 personnes.

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