La Presse Bisontine 214 - Novembre 2019

18 BESANÇON

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

SANTÉ

Humanitaire Elles partent au Népal pour leurs études d’infirmière

Deux étudiantes de l'Institut de formation des professions de santé (I.F.P.S.) de Besançon se rendront en février au Népal pour y effectuer un stage. Elles intégreront l’hôpital de Katmandou.

A lors que d’autres choi- sissent d’intégrer un ser- vice de cardiologie ou de traumatologie, Abigaël Leflaëc-Neuenschwander et Lucille Mesnier se lancent, elles, dans un projet humanitaire. “Ce stage permettra de découvrir une autre culture et manière de

semaines passées au Népal du 3 février au 20 mars figureront parmi leurs derniers stages avant de rentrer dans la vie active. C’est Abigaël qui en a eu l’idée au départ et qui a commencé à monter le projet dès sa première année d’études. “Elle était déjà

partie sur place à 18 ans pour aider à la reconstruction d’une école pendant six mois. Cela lui a donné l’envie d’y retourner.” Les stages à l’étranger n’étant pas courant sur Besançon, il a fallu convaincre la direction de l’I.F.P.S.,monter une association baptisée “International Nurses on the Road” qui permettra à d’autres étudiants infirmiers de partir à l’avenir, et trouver des fonds. Trois autres étu- diant(e)s devaient également y participer, mais seule la déter- mination d’Abigaël est restée intacte. Elle a finalement été rejointe par Lucille. Ces deux amies de 23 ans, actuellement en troisième année, ne ménagent depuis pas leurs efforts, en multipliant les actions pour financer leur séjour avant le prochain départ : récu- pération de vieux papiers à recy- cler par la société pontissalienne Armstrong, vente de gâteaux, de calendriers, d’articles faits mains…Elles ont aussi organisé un repas népalais les 28 et 29 septembre à Goux-les-Usiers et ont ouvert une cagnotte en ligne sur Cotizup.com. Toutes deux devront débourser environ 2 000 euros pour la logistique et l’hébergement sur place convenus en partenariat avec l’association Freepackers, en

travailler, de développer notre capacité d’adaptation et d’élargir nos représentations” , résume Lucille, qui ne doute pas de trou- ver des conditions d’exercices “plus difficiles avec moins de moyens, mais aussi enrichis- santes.” Partie intégrante de leur formation, ces sept

Les deux étudiantes envisagent aussi d'effectuer un trek médical en dehors de Katmandou.

l’hôpital de Katmandou pour permettre leur arrivée et enca- drer leurs activités. La barrière de la langue ne semble pas les effrayer. “On utilisera l’anglais et on fera au mieux pour se faire comprendre” , assure Lucille. Dans l’idéal, les deux étudiantes aimeraient aussi en profiter pour faire un trek médical et aller au-devant des populations dans les zones les plus reculées. “Nous attendons encore de voir si c’est possible, et comment.” n S.G.

plus de leur billet d’avion. “Nous envisageons aussi d’emmener du matériel médical (lunettes, gants…) et des fournitures pour les enfants.”

Comme pour un stage en France, elles auront à effectuer les mêmes mis- sions au chevet des patients. Des conventions ont été signées entre l’I.F.P.S. et

Peut-être d’autres stages à l’étranger à l’avenir.

Plus d’infos sur cotizup.com : “stage infirmier au Népal”

Abigaël et Lucille voulaient associer une mission humanitaire à leur formation.

EN BREF

UNIVERSITÉ

En 2 ème ou 3 ème année de médecine Des cours d’anatomie pathologique sur jeu vidéo

Harmonie L’orchestre d’harmonie des Chaprais partage ses bonnes ondes les 11 et 17 novembre, à Thise et à Besançon. Smoke on the water, Le Lac des cygnes, Singing in the rain ou encore Fantasia… L’harmonie et sa cinquantaine de musiciens dirigés par Mathieu Guilain mêleront les styles au cours de deux concerts au fil de l’eau. Une cascade musicale à écouter le lundi 11 novembre, à partir de 15 h 30, au Gymnase de Thise (entrée libre) et le dimanche 17 novembre, à partir de 16 heures, à l’auditorium du conservatoire de Besançon (entrée libre mais réservation obligatoire au 03 81 87 81 00). Piste cyclable Grand Besançon Métropole travaille à l’aménagement d’un itinéraire cyclable entre l’Ouest Bisontin et Micropolis. Dans ce cadre, des travaux viennent d’être réalisés sur le tronçon compris entre le giratoire de la rue Clément Marot- rue René Char et le giratoire avec la route de Franois.

Pour faciliter les apprentissages autour de cette spécialité complexe, l’Université de Franche- Comté et le C.H.U. de Besançon ont développé un serious game. Il est proposé depuis cette rentrée aux étudiants en médecine.

U n laboratoire reconstitué, des examens microsco- piques digitalisés, un ava- tar en blouse blanche… Tout est fait pour se croire en situa- tion réelle. “L’objectif était de balayer l’essentiel du pro- gramme d’anatomie patholo- gique abordée en début de cur- sus” , indiqueAnthony Jacquier, ancien interne enmédecine qui a contribué à la conception du jeu. “Six cas de pathologies inflammatoires ou tumorales (mélanome,maladie de Horton, tuberculose…) ont ainsi été sélec- tionnés.” Sur le principe, les étudiants reçoivent un prélèvement et doivent ensuite le traiter de façon adaptée. S’ensuivent plu- sieurs étapes pré-analytiques importantes à suivre. “La prise en charge dumatériel tissulaire varie en effet selon sa taille, sa

nature…” Puis, arrive la partie consacrée à l’analyse propre- ment dite, avec l’examen des lames digitalisées effectué sur le même matériel qu’en labo- ratoire. Le serious game pousse le paral- lèle avec la réalité jusqu’au res- pect du temps pris par le pro- cessus. “Quand les prélèvements passent dans des automates, on est obligé d’attendre. Dans le jeu, c’est pareil” , remarque Anthony Jacquier.Aucune étape n’est ainsi sautée sous prétexte de la simulation virtuelle. Le jeu inclut aussi une phase plus théorique et des révisions avec des Q.C.M., des diagnostics sur image… Conçu en complément de l'en- seignement, cet outil pédago- gique est mis à disposition sur la plateforme Moodle, dédiée aux étudiants enmédecine. “Les

Les étudiants se connectent à loisir au jeu avec leurs identifiants et reviennent là où ils s’étaient arrêtés.

on l’appelle dans le jargon), reste souvent au stade des connaissances abstraites pour les étudiants qui n’ont pas tous l’occasion de passer à la pra- tique dans un de ces services. “C’est une spécialité qui n’est pas directement au lit du patient mais qui est au cœur de sa prise en charge.” Pour mieux la faire découvrir, Séverine Valmary- Degano a donc impulsé la créa- tion de ce serious game, baptisé “Discovering Pathology”. Il aura fallu deux années, avec la

recherche parallèle de finan- cements (trouvée dans les fonds européens), pour le mettre au point.Un développeur spécialisé dans les jeux vidéo et une équipe médicale ont planché sur les différents scénarios, lais- sant la porte ouverte à des évo- lutions futures. En cours de déploiement sur Grenoble, il devrait être proposé à d’autres universités. Une version anglaise est aussi déjà opéra- tionnelle. n S.G.

étudiants en 2 ème ou 3 ème année sont invités à y aller régulière- ment en plus de leurs cours pré- sentiels” , explique SéverineVal- mary-Degano, pathologiste praticienne, aujourd’hui en exercice au C.H.U. Grenoble- Alpes. Elle a eu l’idée de ce jeu alors qu’elle enseignait à l’Université de Franche-Comté. “Un jeune étudiant m’a suggéré cette réalité virtuelle, enme disant qu’il avait mieux compris en conditions réelles.” Or,“l’anapath” (comme

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