La Presse Bisontine 214 - Novembre 2019

BESANÇON

11

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

SOCIAL

125 agents

La préoccupante question

des mineurs non accompagnés

L’ accueil d’urgence desmineurs est le cœur des activités du Centre départemental de l’en- fance et de la famille qui fête ses cent ans en cet automne. “Nous disposons de sept sites d’accueil sur Besançon et le département. Nous pouvons être appelés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 par le procureur de la République ou les services de police pour accueillir un enfant en danger” explique Philippe Chatelain, le directeur du C.D.E.F. Le centre départemental assure d’autres missions, notamment celle de recueillir les mineurs qui ne trouveraient pas de place ailleurs, ainsi que l’accueil parents-enfants “dans le cadre de la prévention des troubles pré- coces du lien parents-enfants.” Le quatrième pilier du C.D.E.F., c’est l’accueil des migrants, les fameux mineurs non accompagnés (M.N.A.) pour lesquels le C.D.E.F. dispose d’une soixantaine de places, toutes occupées. La question des M.N.A. préoccupe la collectivité départementale. Sur la seule année 2018, le C.D.E.F. a accueilli 340 L es temps ont bien changé quand on contemple les photos jaunies d’une institution qui a traversé le siècle. Il paraît bien loin le temps de la maison franco-américaine de Bellevue qui dominait la Bouloie. Ouvert par les sœurs de la Charité en 1919, ce lieu d’accueil offrait un abri aux enfants des classes pauvres dont les parents étaient atteints de tuberculose. Rachetée par le Département du Doubs quelques années plus tard, elle deviendra la “mai- son des enfants assistés”. En 1923, un nouvel établissement voit le jour sous l’impulsion d’Henri Baigue : la maison maternelle Fondation Faure Le Centre départemental de l’enfance et de la famille (C.D.E.F.) fête ses 100 ans. La structure accueille les enfants en déshérence, notamment les mineurs non a ccompagnés, et les familles en détresse.

mineurs non accompagnés. L’année 2019 s’annonce encore plus “chargée” : “On sera aux environ de 500 accueils, et ce n’est pas fini…” prédit Philippe Chatelain. Ces jeunes ayant quitté leur pays sans leurs parents (ou avec, mais séparés d’eux par les aléas des migra- tions) restent en général quelques mois dans les lieux d’hébergement bisontins. Le C.D.E.F. dispose de 19 appartements et a signé une convention avec le Centre International de Séjour pour 30 cham- bres destinées auxM.N.A. “En six mois, ils parlent français. S’ils arrivent ici avant l’âge de 16 ans, ils auront plus de facilités pour obtenir un titre de séjour, puis une autorisation de tra- vailler. Mais tous ne l’obtiennent pas évidemment.” Le C.D.E.F. est souvent pour ces jeunes la première bouée de secours avant d’entamer un parcours du combattant qui mènera les plus chanceux vers une insertion durable en France. La détresse ne concerne pourtant pas que ces jeunes étrangers. De nombreux

voiture impliquée dans un “go fast”, ces opérations de trafics de drogue. Un enfant dans un siège bébé, c’est moins soupçonnable… Ici, on accueille, et on pose les questions après.” Le C.D.E.F. propose également une trentaine de places en familles d’accueil. Au total, le centre dispose de 183 places. La finalité de ces travailleurs sociaux et médicaux, c’est bien sûr “la réinté- gration des enfants dans le milieu ordi- naire” note NadineAdamy, la directrice adjointe. Si tous n’y parviendront pas à court terme, ils auront durant leur passage au C.D.E.F. bénéficié d’une oreille attentive et bienveillante.Depuis les lois de 2007 et de 2016 sur la famille, l’individualisation des parcours est désormais le maître-mot du C.D.E.F. Avec un budget de 7 millions d’euros destiné auC.D.E.F., enveloppe renforcée lors de sa dernière session, le Conseil départemental duDoubs veut se donner les moyens de réussir cette politique en direction de l’enfance et de la famille. n J.-F.H.

Nadine Adamy, directrice adjointe, et Philippe Chatelain, directeur du C.D.E.F. basé aux Hauts de Saint-Claude à Besançon. Un arbre du centenaire y a été planté.

enfants en danger passent dans les bras réconfortants de cette structure départe- mentale. “On voit de tout note le directeur. On peut accueillir des enfants dont les parents sont en garde à vue par exemple.On a déjà recueilli un enfant retrouvé sur le siège arrière d’une

“Un enfant laissé sur le siège d’une voiture impliquée dans un go fast.”

2 5

DOUBS

100 ans de protection familiale

à Châteaufarine. Ainsi a fonctionné l’aide sociale à l’enfance jusque dans les années soixante et soixante-dix où d’au- tres foyers ont été créés (le foyer Nodier et le foyer Campenottes à Bavans). Ces quatre établissements ont fondé les bases de la création du C.D.E.F. en 1992. En 1997 est créé le site des Hauts de Saint-Claude, siège actuel du C.D.E.F. rattaché à la direction enfance-famille du Conseil départemental du Doubs, le C.D.E.F. emploie des fonctionnaires hospitaliers et des fonctionnaires terri- toriaux. Au total, 125 personnes dans une quinzaine de métiers différents. n Depuis le siècle dernier, l’accueil des enfants en difficulté a bien

03 81 82 49 09 contact@cpme25.fr www.cpme25.fr

changé (photos D.R.).

Made with FlippingBook Ebook Creator