La Presse Bisontine 214 - Novembre 2019

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°214 - Novembre 2019

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Le ministre Blanquer, au tableau, à Planoise

Indignité Il sème le vent mauvais et récolte la tem- pête. Le conseiller régional du Rassem- blement national Julien Odoul, en invec- tivant une mère de famille française accompagnée de son fils a craché à la figure de la République. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir au sujet du voile, ce n’est certainement pas en attisant le feu ainsi que l’on parviendra à apaiser un débat sans doute nécessaire, mais tué dans l’œuf par une méthode indigne. Les paroles transpirantes de haine de cet élu local aux convictions changeantes - il est passé du P.-S. à l’U.D.I. avant de tomber dans les bras du F.N. - devraient lui valoir une exclusion permanente de l’hémicycle régional. Comment, après une telle scène, nos concitoyens peuvent-ils avoir une idée saine de la démocratie représenta- tive ? En répandant ainsi sa haine au grand jour, le jeune coq R.N. décrédibilise la fonction, déclasse un peu plus encore le parti auquel il appartient et déshonore sa propre personne. Aveuglé par ses som- bres fantasmes, il n’a sans doute pas conscience non plus qu’en stigmatisant ainsi une femme visiblement musulmane, c’est une communauté tout entière qu’il insulte. Sous couvert d’une opposition farouche à toute forme de communauta- risme, les représentants du R.N. donnent justement à la France le bâton pour se faire battre, attisent la confrontation des cultures et, in fine , sont sans doute res- ponsables quelque part de la haine en miroir que nous renvoient les plus radicaux des islamistes qui sombrent dans la vio- lence. La violence verbale d’un Julien Odoul provoque des dégâts à long terme, abîmant une concorde nationale qui se délite un peu plus chaque jour. En stig- matisant cette femme, il se trompe de combat. Aurait-il réagi ainsi si à la place de cette dame d’origine étrangère avait été assise une religieuse française parée d’une coiffe sur la tête ? Certainement pas. Alors que le signe vestimentaire serait tout aussi ostentatoire, il n’y aurait rien trouvé à redire. La loi française ne mérite sans doute pas d’être amendée sur cette question où plus les interdits semultiplieront et plus de telles dérives se reproduiront. Le vivre ensemble, c’est l’acceptation de la différence, dans la limite toutefois du respect de la dignité individuelle. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Téléphérique : les précisions d’Alexandra Cordier

S i Alexandra Cordier, la référente départemen- tale de La République En Marche ménage encore le suspense sur son intention de se lancer dans la course aux municipales à Besançon, le mouvement Besançon Métropole 2020 qu’elle anime a déjà jeté une première proposition dans le débat, que nous avions relayée dans notre précédent numéro en nous questionnant sur sa pertinence : la construction d’un téléphérique devant relier le pla- teau de Saône à la ville de Besançon, via la Citadelle. Cet investissement, qui serait sans doute le projet-phare de l’éven- tuelle candidature de Mlle Cor-

La ligne en question serait d’une longueur de 3,5 km et permet- trait de relier deux parkings- relais en moins de 10 minutes : un nouveau situé à La Vèze et celui existant de Chamars, situé aux portes de la future Cité Saint-Jacques. “Une station intermédiaire pourrait également desservir la Citadelle et être un départ de randonnées et de V.T.T. dans les collines de Besançon” avance le collectif. Cet inves- tissement de 50 millions d’euros serait en plus “finançable sans augmentation des impôts” cer- tifie Alexandra Cordier avant d’ajouter : “Il appartiendra aux élus de Grand Besançon Métro- pole d’en évaluer la pertinence et la faisabilité.” n

dier, est estimé à 50 millions d’euros. Cette dernière se défend de tout recyclage d’un ancien projet porté en son temps par d’anciens candidats à la mairie. “Ce projet de transport par câble proposé par le collectif Besançon Métropole 2020 n’a rien à voir avec les projets de simple desserte de la Citadelle proposés dans le passé. Notre projet est beaucoup plus ambi- tieux dit-elle. Plus qu’un projet touristique, ce téléphérique vise à redynamiser le centre-ville en proposant une alternative aux embouteillages de la Côte de Morre et de Micropolis pour les automobilistes qui viennent du plateau (Saône, Ornans, Pon- tarlier, la Suisse).”

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer en visite à l’école Bourgogne de Planoise, le 7 octobre. Ici dans une classe de C.P.

A ccueilli en chanson par les élèves de primaire de l’école Bourgogne à Planoise, le ministre de l’Éducation nationale Jean- Michel Blanquer a pris le soin et le temps de discuter avec la directrice, les professeurs, les parents d’élèves, et les écoliers, sur l’impact des classes dites dédoublées lundi 7 octobre. Il se savait attendu dans un contexte de malaise de la profession. Dans ce quartier classée en Réseau d’éducation prioritaire (R.E.P. +), l’expérimentation des classes à 12 élèves fait l’una- nimité. “Cela permet un meil- leur accompagnement” indique M me Belpois, chargée d’une classe de C.P. Heureusement, les profes- sionnels de l’éducation et les parents d’élèves ont évité de dire au ministre ce qu’il voulait

entendre. “6 % des enfants sont en très grande difficulté : on manque de structures médico-sociales, d’orthop- tistes à Planoise, d’orthopho- nistes” évoque un professeur lors de la table ronde. La directrice de rappeler la dif- ficulté à gérer les enfants “explosifs” : “Il nous faut des gens formés, des éducateurs. Nous ne demandons pas une secrétaire.” Jean-Michel Blan- quer s’est dit prêt à faire évo- luer le statut sur le statut des directeurs d’établissement. Un autre professeur d’inter- peller sur la nécessité de sortir les élèves de leur quartier : “Nous avons besoin d’une gratuité des transports, d’un tarif réduit pour les emmener voir des spectacles.” C’était au maire de Besançon de répondre. On ne l’a pas entendu… n

L’idée d’un téléphérique avait déjà été émise par le passé à Besançon, du temps de Robert Schwint déjà. Ce projet n’aurait rien à voir selon le collectif Besançon Métropole 2020 (image archive L.P.B.).

Cancer de la prostate : la clinique Saint-Vincent pionnière

C’ est une nouvelle technique qu’utilise la cli- nique Saint-Vincent de Besançon dans le traite- ment du cancer de la prostate. Depuis un an et demi et l’investissement dans le système de biop- sie Uronav, 1 000 biopsies ont été réalisées grâce à cette technique qui consistant à prélever des fragments de la glande prostatique. Ces frag- ments font l’objet d’une observation au micro-

scope afin de caractériser la tumeur cancéreuse. À l’origine, la biopsie était guidée au doigt par tou- cher rectal, ce qui rendait le geste approximatif. Puis grâce à l’échographie, la ponction est devenue plus précise. “L’intérêt de la méthode est de pouvoir de connaître rapidement l’étendue de la lésion, sa localisation et sa gravité” indique l’établissement. La machine permet de réaliser les ponctions pré- cisément sur les lésions

suspectes, grâce à la fusion des images I.R.M. pré-biopsiques de la pros- tate avec des images de biopsie guidées par ultra- sons en temps réel. Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Il touche 70 000 nouveaux malades par an. C’est le docteur Pierre-Charles Henry qui a permis l’arrivée de cette machine, financée par les médecins et l’établisse- ment pour un coût de 150 000 euros. n

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Le docteur Pierre- Charles Henry à la clinique Saint- Vincent présente le nouveau dispositif.

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro :Loris Cuenot,Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., A.P.I.M., Capio, C.C.I., C.D.E.F., Compagnie Bacchus, C.P.A.

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