La Presse Bisontine 207 - Mars 2019
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
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www.presse-bisontine.fr MARS 2019
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
LA GAUCHE BISONTINE ÉPARPILLÉE FAÇON PUZZLE… À UN AN DES ÉLECTIONS MUNICIPALES
Une dizaine de sites pollués repérés dans le Grand Besançon p. 32
Prolongement de la ligne à l’étude Nouvelle organisation de l’entretien du tram p. 6 et 7
Rédaction : “Publipresse Médias” - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-pontissalienne.fr - redaction@publipresse.fr
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La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019
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La santé en cuisinant
Stop ! La France silencieuse en a ras le bol. Depuis la mi-novembre, chaque samedi apporte son lot de dérives, voire d’abo- minations dans le cortège de plus en plus maigre des gilets jaunes. Les vrais, ceux qui croient en leur cause première (le pouvoir d’achat, sans doute est-il bon de le rappeler…) ne sont plus audibles. Les autres, ceux qui restent, anti-républicains, gauchistes, anarchistes et autres fascistes d’extrême droite sont devenus la lèpre d’un mouvement qui a perdu tout son sens. Les attaques monstrueuses aux symboles d’unité du pays - ça a commencé par le saccage de l’Arc de triomphe, ça s’est poursuivi jusqu’à la profanation de l’Histoire de France avec les inscriptions antisémites et les attaques infâmes contre le philosophe Alain Finkielkraut - sont certes le fait d’une minorité de criminels verbaux abrutis par les réseaux sociaux, mais elles montrent l’état de délabrement de l’unité nationale. Les ultras ont donc fini par totalement décrédibiliser un mou- vement social dont les revendications tous azimuts brouillent le message premier. Le comble du ridicule a sans doute été atteint le week-end du 17 février où une des porte-parole du mouvement, la média- tique Ingrid Levavasseur a dû être protégée par les forces de l’ordre pour quitter le mouvement sous les insultes de ses “cama- rades”. Il reste désormais à espérer que cette France silencieuse se réveille dés- ormais pour prendre le dessus sur ces tentatives aussi pathétiques et qu’ef- frayantes des plus radicaux de créer le soulèvement populaire et l’insurrection générale. L’un de ces inconscients annon- çant même une prochaine tentative de coup d’État lancée par de supposés para- militaires à sa botte ! On pourrait rire de ces attitudes irresponsables s’il n’y avait pas une frange de la population assez bête pour abonder dans le sens de ces dangereux meneurs. Et surtout, si on n’en rit plus du tout, c’est que les revendications constructives ont très vite laissé la place à des discours dont le seul objectif est de déchirer le contrat social qui unit la République à ses citoyens. Le mouvement des gilets jaunes est en train de se suicider. Dommage pour ses fondateurs qui étaient montés au front la fleur au fusil avec des revendications légitimes . n Jean-François Hauser Éditorial
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Taille du Pôle Viotte : “Ce ne sont pas des petits arrangements entre nous !”
C e sera sans doute la plus jolie vue sur la boucle bisontine. Avec ses 8 étages (et non 5 comme nous l’avons écrit dans le numéro 206), le futur bâtiment Signal du Pôle administratif Viotte - en cours de construc- tion - sera le plus haut édifice jamais réalisé ces dernières années à Besançon. Un second immeuble de 6 étages est érigé. De quoi susciter chez certains riverains l’étonnement : “La taille du Signal sera sans com-
mune mesure avec le bâti voi- sin” dit l’un d’eux qui s’interroge sur la façon dont le Plan local d’urbanisme (P.L.U.) a été modi- fié pour permettre cette réali- sation. Le changement a été validé après une enquête publique réalisée en jan- vier 2017, qui n’a pas suscité d’opposition. Adjoint à l’urba- nisme, Nicolas Bodin entend la remarque des voisins du quartier : “Que ce bâtiment change leur environnement, c’est certain, dit-il. Mais le nom-
bre d’étages est conforme au P.L.U. Il faut rappeler que nous répondons à une demande de l’État : il y avait urgence d’ac- cueillir ces 1 000 fonctionnaires à Besançon, sinon, ils auraient pu être redéployés ailleurs. On redensifie la Ville avec ce bâti- ment, réalisé par l’une des plus grandes architectes, Brigitte Metra.” Quid du changement de règle en matière d’urba- nisme ? “Ce ne sont pas des petits arrangements entre nous ! Il y avait de vrais arguments. n
Cyril Devesa (à droite) et Jean-Louis Pharizat (M.J.C. Palente) lors d’un atelier du goût à l’École de production.
G oûter le côté amer d’un grain de café ou découvrir l’aci- dité d’un pample- mousse n’est pas réservé uniquement aux enfants. Beaucoup de jeunes adultes - malheureusement - ont perdu des “repères nutrition- nels”. C’est en partant de ce constat que la direction Hygiène-santé de Besançon et l’adjoint Cyril Devesa, en partenariat avec la M.J.C. de Palente, ont inauguré en 2017, le plan d’action “De la Fourche à la fourchette”. Objectif : responsabiliser et sensibiliser les jeunes et les adultes à des pratiques ali- mentaires saines et respec- tueuses de l’environnement. Les apprentis de l’École de Production de Besançon - âgés de plus de 15 ans - par- ticipent à des ateliers de découverte “culinaire”. “Lors
des pauses restauration, nous sommes partis du constat qu’il existait des problèmes d’alimentation. Soit un jeune mangeait toute la semaine le même plat, soit il mangeait des chips” présente le direc- teur de l’établissement Alexis Guilmain. Avec l’appui d’une diététicienne puis des ateliers culinaires avec un chef cui- sinier dans les cuisines de la M.J.C. Palente, certains jeunes ont (re)pris goût à l’ali- mentation. Deux classes de CM1 de Clairs-Soleils et Orchamps-Palente, un groupe de personnes suivie par le C.C.A.S., participent à l’opération. Un bilan sera rendu en fin d’année. Le dis- positif pourrait être déployé dans les quartiers prioritaires bisontins car le surpoids affecte en premier lieu des personnes au statut socio- économique défavorisé. n
Les huit étages du bâtiment Signal (Pôle administratif Viotte) suscitent des commentaires chez des riverains.
Un médicament innovant contre la leucémie
L’ équipe de recherche de l’Établis- sement français du sang de Besançon a développé un médi- cament innovant (baptisé C.A.R.T.-cells) dans le traitement de la leucémie. Ces chercheurs de l’unité mixte de recherche à Besançon I.N.S.E.R.M.-E.F.S.-Univer- sité travaillent sur le développement de médicaments innovants basés sur la technologie C.A.R.T. qui consiste àmodi- fier génétiquement les lymphocytes T du patient pour qu’ils activent un récep- teur capable de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. “Ces cellules immunitaires ainsi modifiées sont injec- tées au malade : il s’agit d’un véritable traitement personnalisé et de précision” indique l’E.F.S. Les Drs Christophe Fer- rand et Marina Deschamps et leur groupe ont développé, en coopération avec le Dr Fabrice Larosa hématologue au
L’équipe de recherche de l’Établissement français du sang à
est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645
Besançon signe une première mondiale
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130
leucémiques de patients, d’éliminer in vivo des tumeurs implantées dans des souris humanisées. Enfin, ces C.A.R.T.- cells ont une toxicité réduite sur les tissus sains” ajoutent les spécialistes. La preuve du concept de cette approche d’immunothérapie originale a été com-
C.H.U. de Besançon, une stratégie per- mettant de cibler un marqueur exprimé par la cellule-souche leucémique, en partie à l’origine des rechutes en cas d’arrêt ou d’intolérance au traitement de première ligne. “Ces C.A.R.T.-cells sont capables in vitro de tuer les cellules
plètement établie et a fait l’objet d’une publication récente dans la revue scien- tifique américaine Cancer Research. “La prochaine étape consistera au pas- sage à une échelle compatible avec l’uti- lisation chez l’homme, dans des systèmes compatibles avec la réglementation.” n
Crédits photos : L.P.B.,T. Genin., J. Guyonneau C.B.N.F.C. - O.R.I., J. Sangare.
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019
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SYNDICALISME
Laurent Berger, le leader de la C.F.D.T.
“Nous n’avons aucune leçon à recevoir des gilets jaunes” De passage à Besançon
L a Presse Bisontine :Dans le cadre de votre tour de France des fédé- rations régionales, vous étiez à Besançon au début du mois en visite chez Stanley. Pourquoi cette entreprise ? Laurent Berger : Toutes les semaines en effet, je vais à la rencontre des équipes syndicales sur le terrain. La section métallurgie du Doubs m’a proposé que ce soit chez Stanley, une belle entreprise de la place qui a connu récemment l’intégration du site Bost de Laissey.À cette occa- sion, il y a eu dans chez Stanley un réel accord social autour des ques- tions de déplacement notamment et à mes yeux, c’est un exemple à montrer. Tout ce qui relève de la qualité de vie au travail, donc de la performance des entreprises, est toujours à valoriser et à montrer en exemple. En cela, Stanley-Besan- çon est un modèle. L.P.B. : Ce tour des régions se fait dans un contexte particulier. Quand on vous dit que les gilets ont obtenu en un mois ce que les syndicalistes n’ont pas pu obtenir en dix ans, ça vous inspire quoi ? L.B. : Si je reprends l’exemple de Stanley, comment croyez-vous que ça se serait passé s’il n’y avait pas eu dans cette entreprise une vraie force syndicale ? On serait restés au niveau de la branche, il n’y aurait sans doute pas eu lamême attention sur le plan des conditions de travail. C’est dans ces moments-là que les entreprises et les salariés sont dans le réel. Parfois, dans le débat public, on est au contraire dans l’irréel avec une généralisation à tous crins, une absence de mesure assez effrayante… On est loin du vrai syndicalisme qui consiste à travail- ler les dossiers sur le fond. Quand en visite notamment à l’usine Stanley de la rue Jouchoux, le leader national de la C.F.D.T. livre son analyse de la crise sociale qui secoue le pays. Il juge sévèrement les gilets jaunes radicaux.
L.P.B. : Néanmoins, sans les gilets jaunes, les salariés n’auraient pas eu l’opportunité de recevoir une prime défiscalisée en début d’année… L.B. : Àma connaissance, aucun sala- rié appartenant à une entreprise de la branche métallurgie dans le Doubs n’a reçu une prime de 1 000 euros. Là où il y a des résul- tats, c’est là où les salariés ont dis- cuté, se sont mobilisés, encore une fois, comme ce qui s’est fait chez Stanley. Le syndicalisme est en effet quelque chose d’un peu laborieux, compliqué,mais il contribue souvent à faire avancer les choses. Sans vou- loir remonter trop loin, je rappelle que sans les syndicats, il n’y aurait jamais eu de Sécurité sociale par exemple. L.P.B. : Quel est votre regard sur l’évolution du mouvement des gilets jaunes, semaine après semaine ? L.B. : Ils sont dans une spirale mor- tifère. Sur la C.S.G. appliquée aux retraites, on n’a pas attendu les gilets jaunes pour faire des mani- festations, des pétitions, des actions, mais jamais on n’a été violents. Bien sûr que les syndicats ont leur auto- critique à faire, et que l’on doit s’in- terroger sur la proximité du mou- vement syndical avec le monde ouvrier en rendant plus visibles nos actions.Mais il faut juste savoir quelle démocratie on veut. Si c’est un rapport direct du peuple avec ses dirigeants, il n’est pas sûr que l’on vive dans un pays plus tolérant, plus ouvert et plus social. À mon sens, l’expression des gilets jaunes est une expression du “je”, pas du “nous”. L.P.B. : Qu’attendez-vous de l’issue de ce mouvement ? L.B. : Je n’ai pas dit que je ne sou- tenais pas la plupart des demandes, qui sont légitimes. Depuis que je suis présent dans des organisations syndicales, ce sont des causes que je défends. Et si les questions de justice fiscale, de justice sociale ne sont pas réellement traitées à l’issue de ce mouvement, le gouvernement aura échoué. Il faut impérativement qu’il comprenne que la société est épaisse, avec ses contradictions. Mais elle ne peut pas être le cumul des intérêts particuliers. Il faut donc écouter les représentants de toutes ses composantes. L.P.B. : En cela, le grand débat national est une bonne chose ? L.B. : Il est utile et c’est la raison pour laquelle la C.F.D.T. a décidé d’y participer et d’y prendre notre part. On a d’ailleurs fourni à nos militants un kit d’animation de débats. Mais nous y avons ajouté un cinquième thème qui n’aurait pas dû être absent : celui du pouvoir d’achat, ou plus précisément du pouvoir de vivre. Nous ferons donc
Laurent Berger a passé une journée à Besançon, notamment à l’usine Stanley de Besançon, le 7 février dernier.
reproche à une partie des gilets jaunes. Certains de nos salariés, et même de nos mili- tants ont d’ailleurs été agressés depuis le début du mouvement. Ce type de pratiques est le début du chaos démocra- tique. Personnel- lement, je ne veux pas être celui qui met de l’huile sur le feu. L.P.B. : On vous sent presque Macron-com- patible…
remonter toutes nos propositions au gouvernement d’ici la fin du débat. Ce grand débat est à mon sens un temps utile de démocratie participative. Il y a également la démocratie élective, mais entre les deux, il doit y avoir la démocratie sociale. C’est la raison pour laquelle les corps intermédiaires doivent garder toute leur place. L.P.B. :Vous avez même demandé un Gre- nelle social. Que recouvre ce énième Gre- nelle ? L.B. : On l’a appelé Grenelle comme on aurait pu l’appeler autrement. Il s’agit justement de remettre à plat tout ce qui concerne le pouvoir de vivre. Ce qui s’exprime aujourd’hui, c’est à la fois des ques- tions de pouvoir d’achat, de salaires, de fiscalité, d’accès au logement… Ce que nous appelons donc le pou- voir de vivre et qui doit être traité dans sa globalité. Dans ce pouvoir de vivre, on doit y trouver aussi les questions de mobilité, de transport. Pour un salarié qui vient travailler de Laissey à Besançon, ça lui coûte 200 euros supplémentaires par mois. Comment régler ce genre de questions ? Voilà de vrais débats à avoir. Il y a aussi la question de l’accès à la santé et aux services publics. Et l’accès à la considéra- tion… L.P.B. : Le malaise est donc profond ! L.B. : Bien sûr, il y a une vraie crise sociale, une crise écologique aussi dont on ne parle pas suffisamment. Et donc une crise démocratique. Car le pays est en train de se frac- turer. À partir du moment où quelqu’un ne pense pas comme soi, on est en train de tomber dans le totalitarisme. C’est bien ce que je
notre région ? L.B. : À l’échelle de la Bourgogne- Franche-Comté, la C.F.D.T. est aujourd’hui la première organisa- tion syndicale, public et privé confondus. En France, nous sommes premiers dans le secteur privé et encore second dans le secteur public. Mais en nombre de voix, la C.F.D.T. est première. L.P.B. : Ceci dit, le nombre de syndiqués en France reste très faible avec un taux de syndicalisation d’à peine 11 %… L.B. : Il faut aussi avoir en tête que la participation aux élections pro- fessionnelles est aux alentours de 50 %, et 65 % dans le privé. Je rap- pelle que le dernier député, élu à une élection législative partielle récente, l’a été avec 14 % des élec- teurs qui se sont déplacés aux urnes…Si on joue à ce jeu des com- paraisons, on va finir par prendre des balles. Bien sûr que le faible taux de syndicalisation est un pro- blème, mais il ne faut justement pas dans ce contexte délégitimer les syndicats en tant que corps intermédiaires. Le pays ne se résume pas à un homme. Il faut que nous soyons écoutés. À chaque fois, c’est donner la voix aux extré- mistes ou aux thèses complotistes qui fleurissent en ce moment. C’est aussi la raison pour laquelle les médias ont leur rôle à jouer. Dans ce contexte, les chaînes d’informa- tion continues ont fait un mal fou. Il faut faire très attention à ne pas démonétiser toutes les institutions. D’ici 2022, j’ai fixé comme objectif que nous gagnions 10%d’adhérents en plus. J’invite donc tout le monde à passer de la colère à l’engage- ment. n Propos recueillis par J.-F.H.
Bio express Laurent Berger est
l
né le 27 octobre 1968.
l Titulaire d’une maîtrise d’histoire de l’université de Nantes. général de la Jeunesse ouvrière chrétienne entre 1992 et 1994. salarié d’une association d’insertion à Saint-Nazaire, il y l Il sera secrétaire l Puis en tant que l En 1996, il devient permanent de l’union locale C.F.D.T. de Saint-Nazaire. l En 2009, il est élu à la Commission exécutive confédérale, instance dirigeante de la C.F.D.T. où il devient responsable du dossier T.P.E.-P.M.E. Il est élu secrétaire général de la C.F.D.T.le 28 novembre 2012 après la démission de François Chérèque. Il sera réélu en juin 2014 avec 98,31 %, puis en juin 2018, il est réélu avec 90 % des suffrages. Sous sa mandature, la C.F.D.T. devient le premier syndicat aux élections professionnelles dans le privé, puis public et privé confondus. l l crée une section syndicale C.F.D.T.
“Il faut juste remettre la politique à hauteur d’hommes.”
L.B. : Je n’ai jamais dit cela. Le seul sujet est l’amélioration de la vie courante. Des cadeaux ont été faits aux plus riches, avec des effets induits sur les plus fragiles (baisse des A.P.L., etc.). Il faut juste remet- tre de la justice fiscale dans ce pays. À la C.F.D.T., nous nous battons pour une contribution plus forte des hauts revenus, pour la taxation du capital et des dividendes ou pour la création d’une tranche en plus d’impôts pour les hauts reve- nus. C’est du concret. L’I.S.F., ce n’est qu’un symbole, un totem. Il faut juste remettre la politique à hauteur d’hommes. Supprimer l’I.S.F., peut-être, mais il ne faut pas chercher à être populaire, mais à être juste et cohérent. Il est évi- dent qu’on ne sortira pas de cette situation avec un référendum qui porterait uniquement sur les ques- tions institutionnelles.
je visite une entre- prise, j’ai toujours un carnet sur moi où je note tout ce que les salariés me disent, et toutes ces notes nourrissent nos positionne- ments, puis nos actions. Ce n’est donc pas aujourd’hui que l’on a découvert les vertus du débat. Sur ce point, nous n’avons aucune leçon à recevoir de personne, et notamment pas des gilets jaunes.
“L’I.S.F., ce n’est qu’un symbole, un totem.”
L.P.B. : Comment se porte la C.F.D.T. dans
BESANÇON
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URBANISME
Planoise, renouvellement urbain 1 191 logements démolis, pour 397 reconstructions Le visage de Planoise d’ici 10 ans va bénéficier d’un lifting. Un gymnase et un centre de formation verront notamment le jour.
“D ans cette opération de renouvellement urbain, il ne fau- dra pas oublier l’humain.” Jean-Louis Fousseret, président de l’agglomération, sait pertinemment que démolir les barres d’immeubles pour les remplacer par du neuf ne réglera pas tous les maux de Planoise. Il faut apporter des services,
soutenir des actions, des asso- ciations. Le Grand Besançon a déposé un projet de renouvellement urbain du quartier prioritaire pour 2019-2029. Il sera soumis le 27mai à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (A.N.R.U.) pour “validation définitive.” C’est bien avancé. Coût total de l’opé- ration : 170 millions d’euros,
“pour ce qui sera l’un des 10 pro- jets de rénovation les plus impor- tants de France.” En lien avec les bailleurs sociaux, les bâtiments dont le taux de vacance est le plus fort seront démolis. 1 logement sera recons- truit pour 3 démolis. Forcément, Planoise perdra en population. Pour y gagner en qualité de vie assurent les porteurs du projet. Les démolitions vont concerner les 2 et 4, rue de Picardie, un bâtiment rue du Luxembourg, les 8-10-12 à Île-de-France, 198 logements rue de Savoie, le 6 de l’avenue du Parc… Les réhabi- litations vont porter sur 695 logements. Quid dumontant des loyers ? “Ils demeureront iden-
Objectif de la rénovation urbaine : améliorer la qualité de vie à Planoise.
Interventions sur le patrimoine des bailleurs 2019-2029 l 1 191 logements démolis (238 G.B.H., 228 Habitat 25, 314 S.A.I.E.M.B., 411 Néolia) l 695 logements réhabilités (468 G.B.H., 137 Habitat 25, 90 Néolia) l 1 495 logements résidentialisés (1 039 G.B.H., 137 Habitat 25, 86 S.A.I.E.M.B., 233 Néolia). l 1 logement reconstruit pour 3 démolis (soit 397 reconstructions en dehors de Planoise et des autres quartiers prioritaires). l 64 % seront bâtis à Besançon, et 36 % dans les autres communes de l’Agglomération.
importants, des services supplé- mentaires arriveront. “Nous vou- lons faire de Planoise un Témis du numérique” annonce Jean- Louis Fousseret.Une coopérative du numérique sera créée au 11, rue du Luxembourg, un Centre de formation des apprentis au numérique près d’Île-de-France. Et aussi : une maison médicale (Île-de-France), un futur gym- nase aux Hauts-du-Chazal. Les centres commerciaux seront rénovés, sauf Époisses, qui est privé. n E.Ch.
tiques. Certes, ils vont légèrement augmenter mais avec la baisse des charges, le mon- tant final sera identique” promet le Grand Besan- çon qui parle pour les bailleurs. Au-delà de ces aménagements
“Faire de Planoise un Témis du numérique.”
Exemple de bâtiments qui seront détruits à l’horizon 2029.
L’ÉVÉNEMENT
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MAINTENANCE DU TRAM : COMMENT KÉOLIS PEUT ÉVITER LES SURCOÛTS FINANCIERS ?
l Transport La maintenance en question La vie du tram après la fin de la garantie Transdev, l’ancien délégataire, a laissé à Kéolis la charge finan- cière de la révision des 19 rames du tram qui ont dépassé les 210 000 km. L’actuel délégataire s’appuie sur une nouvelle méthode de travail pour rationaliser les coûts de maintenance. Frédéric Lambert, responsable de la maintenance des 19 rames de tram et les équipes de Kéolis ont, depuis un an, prouvé leurs compétences dans l’entretien et la sécurisation du matériel roulant. Toute la question est de savoir comment les rames et les pièces vont vieillir.
C’ est cadeau. Dans sa der- nière année d’exploitation du réseau Ginko (2017), l’ancien délégataireTrans- dev a soigneusement évité que les 19 rames du réseau dépassent la barre des 210 000 km. Il s’est ainsi déchargé d’une coûteuse révision clouant chaque rame 3 semaines à l’atelier. C’est de bonne guerre. Jusque-là, les enjeux de la maintenance étaient faibles car pris en charge dans la garantie constructeur terminée depuis l’an dernier. Tout change désormais. Le nouveau délégataire Kéolis, qui a pris le train en marche, a donc été contraint de réviser, de mars à octo- bre 2018, tous les équipements comme la loi le lui impose dans son centre de maintenance situé aux Hauts-du-Cha- zal. Avec de mauvaises surprises à la clé ? “Non, répond Frédéric Lambert . Le tram est robuste avec pour le moment un taux de disponibilité de 99,97 % de nos rames. On perd 100 km sur 100 000
effectués, c’est très peu.” Kéolis supporte cette charge financière (ndlr : aucun chiffre n’a été divulgué), prévue dans l’appel d’offres, et non l’Agglomération. Le responsable du site de maintenance avoue avoir été contraint de “sortir un Plan B” dès son arrivée. “Nous avons proposé de la promotion interne dans les filiales de notre groupe pour constituer une équipe de maintenance. Des per- sonnes qui avaient des compétences sur
Un bogie de tram inspecté par deux des 10 salariés qui travaillent au centre de maintenance, aux Hauts-du-Chazal.
ration.Avec les kilomètres qui défilent, la maintenance va coûter pourtant de plus en plus chère. Simple effet méca- nique. “C’est tout à fait classique et prévu dans la partie investissement, répond l’Agglomération. Rapporté à la durée de vie du tram d’environ 30 ans, du nombre de personnes transportées, du carburant consommé (énergie électrique), des kmparcourus, il ne coûtera pas plus cher que la maintenance des bus” . Kéolis a déjà imposé ses méthodes en stoppant le travail de maintenance de nuit ce que n’étaient pas parvenus à faire Transdev et CAF. Le nouveau délégataire est aussi parvenu à mieux organiser le stockage des pièces de maintenance, a réorganiser l’entrée et la sortie des rames dans le dépôt pour
gagner en efficacité. Quant au supposé tracé du tram (14 km) qui mettrait à mal ses roues en raison de la pente et des nombreux virages, Kéolis a com- mandé une étude cartographique à une société allemande. Des reprises de rails ont été engagées limitant l’usure pré- coce. Il est aussi question de revoir la cadence de remplissage des réservoirs de sable nécessaires au démarrage et au freinage. Moins de maintenance manuelle équivaut à des économies en frais de personnel. L’an passé, seulement 3 incidents ont été notés dont deux liés aux intempéries (givre) et un lié à un problème électrique. Le tram semble être entre de bonnes mains. n E.Ch.
tenance préventive visant à réduire la probabilité de défaillance ou la dégra- dation des rames de tramway, de la maintenance courante, de la mainte- nance corrective et curative, opération consistant à réparer un équipement ou un organe défaillant. “Nous n’avons pas trouvé d’accord. CAF souhaitait gérer l’ensemble de la maintenance (ndlr : trop coûteuse pour Kéolis) et nous, nous voulions un accompagnement durant 6 mois” indique le responsable. En un an, Kéolis a rempli le contrat en imposant saméthode fruit de son expé- rience sur les 22 autres réseaux tram qu’il gère en France. “Depuis 2018, n’y a pas eu d’explosion des coûts de main- tenance” , rassureYann Chauvin, direc- teur du service transport à l’Agglomé-
le tram d’Orléans, de Dijon, nous ont rejoints” explique Frédéric Lam- bert. Pourquoi un Plan B ? Parce que le constructeur franco- espagnol CAF qui accompagnait via sa garantie l’ancien délé- gataire dans les répa- rations ou les pannes est parti, laissant l’ate- lier vide. Ce dernier était chargé de lamain-
La fin de la maintenance de nuit
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l Étude
Les nuisances Une nouvelle solution contre les crissements D epuis le lancement du tram, les crissements dans les virages agacent. Jusque-là, une équipe dédiée posait du
Brest, Kéolis prévoit un système qui lubrifie (à base d’aluminium) le rail sur des endroits définis par G.P.S. Seul problème : il faut adapter des réservoirs sur les rames. à terme, il n’y aurait plus de crissements et moins de consom- mation de sable (nécessaire au démar- rage et au freinage). n
lubrifiant dans les endroits critiques pour limiter l’impact sonore, perceptible l’été lorsque les fenêtres sont ouvertes. En s’appuyant sur son expérience à
La rame 810 passée au crible.
Projet Le prolongement du tram jusqu’à Châteaufarine
L es conclusions d’une première étude sur “l’optimisation et le développement du T.C.S.P. à Besançon” confiée au cabinet Égis seront révélées avant l’été. Objectif de l’étude : étudier toutes les pistes d’amélioration des lignes existantes. Une seconde étude est menée en parallèle pour confir- mer la pertinence d’un projet de prolongement de la ligne de tram- way au-delà des Hauts du Chazal et jusqu’à Châteaufarine, avec la création de deux nouvelles sta- tions, au Nord et au Sud de la zone commerciale. Autant que de servir à irriguer la zone commerciale en désencom- brant la circulation automobile, ce prolongement serait pour Besançon l’occasion de “créer une vraie entrée de ville sur l’axe
Dole-Besançon, un nouveau pôle de mobilité pour la ville” com- mente Michel Loyat, le vice-pré- sident de la C.A.G.B. chargé des transports. Dans la même optique, la C.A.G.B. va solliciter la Région pour créer une halte ferroviaire en contrebas du parking public du C.H.U. Minjoz. Une gare qui se situerait à 250 mètres à peine de la station de tram de l’hôpi- tal. La décision sur le prolongement de la ligne de tram jusqu’à Châ- teaufarine (il s’agit de réaliser 1 km de voies nouvelles) pourrait être prise avant les élections municipales de mars 2020 et le renouvellement des élus com- munautaires. n J.-F.H.
Les marques jaunes permettent aux mécaniciens de voir rapidement si un serrage a bougé. C’est nouveau.
Le centre de maintenance s’ouvre aux écoles.
Témoignage Le cas nantais À Nantes, des rames CAF en panne depuis décembre D epuis le 4 décembre, 4 des 12 rames du constructeur CAF sont à l’arrêt àNantes pertise pour savoir si le logiciel de freinage est validé par le ser- vice des remontées mécaniques et transports guidés On avait signalé bien avant ce problème. Le service technique CAF a traîné les pieds.Nos tech- niciens ont aussi rencontré quelques difficultés sur des notices qui n’étaient pas toutes en français” indique Gabriel Magner pour le syndicat C.F.D.T. de la Setinam, le réseau de transport nantais. Besançon, plus récente. “Nous n’avons rencontré aucun pro- blème au niveau des systèmes de freinage et nous avons eu la confirmation du constructeur qu’il ne s’agit pas dumême sys- tème” rassure l’Agglomération. Contacté,le constructeur franco- espagnol explique que la panne nantaise s’apprête à être réglée et réfute les allégations sur un prétendumanque de réactivité dans le service après-vente. n Un problème électrique sur le système de freinage a été détecté. Le matériel incriminé n’est pas le même que celui en fonction à Besançon. après qu’un problème sur le système électronique de frei- nage a été détecté. “Nous atten- dons un deuxième rapport d’ex- (S.T.R.M.T.G.). Pendant ce temps, ce sont les autres rames (33 pour Bombardier et 46 pour Alstom) qui prennent le relais. La technologie du système élec- tronique de freinage n’est pas la même que celle utilisée à
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SANTÉ
Lanceur d’alerte
“Les L.B.D. sont des armes qui incitent à la dérive” À l’origine de la pétition anti-L.B.D. (déjà 161 000 signatures), le chef du service de neurochirurgie du C.H.U. de Besançon a été reçu au Parlement européen pour dénoncer l’utilisation de cette arme lors de manifestations.
L a Presse Bisontine : Les blessures pro- voquées chez les gilets jaunes par le lanceur de balles de défense (L.B.D. 40) vous ont incitées à sortir de votre réserve. Pourquoi ? Laurent Thinès (professeur de neurochirurgie, chef de service au C.H.R.U. de Besançon) : Parce que j’ai été horrifié des dégâts de cette arme sub-létale. Il y a déjà eu 2 000 manifestants blessés (dont 1 000 policiers) et 150 très gravement. Ce sont des blessures dramatiques avec des patients défigurés, des fractures crâniennes avec hémorragie cérébrale, un œil perdu, des fractures de la mâchoire. Un manifestant à Nantes a été touché à la rate par un tir : il a failli mourir ! Que des personnes venues manifester repartent avec un pied arraché, la joue arrachée, une commotion cérébrale m’a incité à réagir car je trouve cela choquant en tant
que médecin et citoyen. J’ai fait ce métier pour sauver la vie des gens. C’est un combat juste. L.P.B. : Êtes-vous surpris par l’ampleur média- tique de votre pétition ? L.T. : Je ne m’attendais pas à ce qu’elle décolle autant. Les personnes se sen- tent concernées. Beaucoup de collègues neurochirurgiens, des infirmier(e) s, aides-soignants,
Le Professeur de neurochirurgie Laurent Thinès.
(N.D.L.R. : le 14 février, le Parlement a condamné le recours disproportionné à la force). L.P.B. : Pourquoi dites-vous que le L.B.D. n’a rien à faire dans une manifestation ? Avez- vous soigné une personne atteinte d’un tir ? L.T. : Pas dans mon service. Un street medic (soignant au secours des gilets jaunes) à Besançon a reçu une balle dans la tête. Bien que protégé par son
kinés me rejoignent. J’ai reçu beaucoup de mots de soutien de confrères et patients. J’ai saisi le défenseur des droits - Jacques Toubon -, et j’ai été invité en février au Parlement européen pour porter mon message
casque, il a eu une commotion cérébrale, des troubles du sommeil et de la concen- tration. Dans 1 cas sur 5, le L.B.D. peut tuer ou entraîner un handicap grave. Un tir correspond à 10 boules de pétanque lancées à 40 mètres et reçues en même temps dans la tête. C’est inquiétant. Ces armes sont faites pour interpeller des forcenés : leur usage a été détourné !
L.P.B. :Leministre de l’Intérieur n’a pas répondu à votre appel. Quelle suite désormais ? L.T. : Je porterai encore ce message d’in- terdiction de ces armes (L.B.D. et gre- nades) dans les manifestations. On sait les policiers entre le marteau et l’enclume : ils sont fatigués, sous pres- sion, pas formés. Ces armes incitent à la dérive : il faut une issue poli- tique ! n Propos recueillis par E.Ch.
“L’équivalent de 10 boules de pétanque.”
“S i aujourd’hui, 60 % des personnes atteintes d’un can- cer guérissent, on observe parallèlement une aug- mentation de l’incidence (de nou- 3 000 nouveaux cas de cancer par an dans le Doubs La Ligue nationale contre le cancer a tenu fin janvier son 21 ème colloque de la recherche à Besançon. L’occasion de faire un bilan d’étape sur le plan local. SANTÉ Pas de sur-incidence en Franche-Comté
L’exception chez ces messieurs vient du cancer de la prostate en légère sur-incidence dans le département avec 500 nouveaux cas par an et 60 décès, “mais on reste en sous-mortalité très nette.” À l’inverse, les cancers du sein sont en sous-incidence par rap- port à la moyenne nationale avec 400 cas par an dans le Doubs et 90 décès. Tout comme les cancers de la thyroïde, fina- lement assez peu fréquents (40 nouveaux cas chez la femme et une dizaine chez l’homme), contrairement aux idées reçues sur Tchernobyl. Rien de vraiment significatif enfin dans le département, sur les deux autres cancers les plus fréquents : celui du poumon (avec 250 nouveaux cas pour 190 décès chez les hommes, et 90 cas pour 60 décès chez les femmes) et celui du colon (avec 180 cas pour 70 décès chez les hommes et 140 cas pour 55 décès chez les femmes). Au total, on recenserait un peu plus de 17 100 nouveaux cancers chaque année en Bourgogne-Franche- Comté (estimation 2007-2016). Dans le Doubs, cela représente 1 700 cas par an chez les hommes et 1 300 chez les femmes. n S.G.
veaux cas), et ce, alors même que 40 % des cancers sont évitables” , rappelle la Ligue. Pour cette rai- son, elle soutient des projets de recherche visant à comprendre le développement de la maladie. “700 personnes font de la collecte en porte-à-porte sur les arron- dissements de Besançon et Pon- tarlier” , précise Jean-François Bosset, président du comité du Doubs. “Cela nous permet de réunir entre 300 000 et 350 000 euros par an pour financer des travaux régionaux et nationaux.” La majorité des personnes choi- sissent de donner pour la recherche “car ils pensent que les solutions viendront des trai- tements.” Comme eux, la Ligue porte de nombreux espoirs sur ces projets de recherche fonda- mentale, d’épidémiologie, de qualité de vie. “On a fait des découvertes encourageantes sur l’immunothérapie, avec l’idée que nous avons en nous les moyens de tuer le cancer à condi- tion que les lymphocytes T ne soient pas inhibés” , remarque Jean-François Bosset. Reste par ailleurs le chantier de la prévention à développer, autour de laquelle l’association a organisé ses premiers États généraux en 2018. “On aimerait notamment qu’un toxi-score soit
mis en place sur les produits de consommation, pour identifier leur potentiel cancéri- gène.” Derrière cela, se joue bien sûr la limitation du nombre de nou- veaux cas. “C’est vrai qu’il y a plus de cancers car on assiste aussi à un vieillissement et qu’il y a un
L’immuno- thérapie
comme solution demain.
accroissement de population” , note Anne-Sophie Woronoff, directrice du registre des tumeurs du Doubs et du Terri- toire de Belfort. Un rapport de Santé publique France, publié en janvier dernier, établit pour la première fois une cartographie de l'incidence et des décès par région. On y relève une mortalité par cancer plus élevée dans l’Yonne et la Nièvre. Tandis qu’en Franche-Comté, le nombre de nouveaux cas ramenés à la population n’est pas plus significatif qu’ailleurs. “On constate même une petite sous-mortalité pour les hommes dans le Doubs tous cancers confondus, qu’on ne retrouve pas chez la femme” , précise Anne- Sophie Woronoff.
Le professeur Jean-François Bosset préside le comité du Doubs de la Ligue contre le cancer.
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ENVIRONNEMENT
Des actions à Besançon 41 espèces de plantes menacées d’extinction
L’ail anguleux présent dans le marais de Saône est en danger. La nouvelle “liste rouge” des conservatoires botaniques est alarmante.
biodiversité à l’échelle nationale et locale. Cet inventaire constitue une opportunité unique de réveil- ler nos consciences, de nous pen- cher sur le sort de plantes que nous voyons sans vraiment les regarder, tandis que certaines sont sur le point de s’effacer” pré- sente Marc-André Selosse, pré- sident de la société botanique de France. Cette évaluation inédite est sans appel : 742 plantes sont mena- cées sur les 4 982 répertoriées en France. Les principales menaces sont “la surfertilisation des sols, les herbicides, le labour profond, l’urbanisation, le drai- nage des marais, des tourbières. 18 % des plantes humides sont menacées ou quasiment mena- cées, explique Justine Amiotte- Suchet pour le conservatoire botanique de Franche-Comté. Il faut une prise de conscience col- lective.” Le C.B.N. donne des pistes comme se renseigner sur la pro- venance des plantes dans les produits pharmaceutiques, sur le caractère envahissant des plantes exotiques que l’on peut installer dans son jardin, favo- riser la biodiversité avec par exemple unmur en pierre. Dans le Grand Besançon, au moins deux espèces sont sur la liste
Éducation Deux hôtels à insectes à l’école Afin de sensibiliser les enfants sur le rôle des pollinisateurs dans un écosystème urbain, l’association Luth a financé la construction de deux hôtels à insectes, installés fin janvier dans le parc de l’Institution Notre-Dame-Saint-Jean. Les élèves pourront observer, faire des récoltes et étudier le comportement des insectes. l
P our la première fois, le risque de disparition de l’ensemble de la flore vasculaire en France métropolitaine a été évalué grâce à une collaboration associant le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (U.I.C.N.), la Fédération et le réseau des Conservatoires bota- niques nationaux (C.B.N.), l’Agence française pour la bio- diversité (A.F.B.).Des botanistes
experts - dont ceux du C.B.N. de Franche-Comté installé à Besan- çon - ont été mobilisés. Ils ont
En France, 421 plantes sont menacées d’extinction (9%), 321 plantes quasiment menacées (12 %), 63 plantes endémiques menacées, 22 plantes disparues de France et 2 n’ont jamais été revues ailleurs dans le monde. La situation en Franche-Comté : 41 espèces menacées d’extinc- tion, 2 ont disparu, 6 en “danger critique”, 10 en danger, 25 en situation vulnérable. l
synthétisé près de 30millions de don- nées floristiques et édité une base scientifique inédite que constitue cette nouvelle liste rouge. “Elle doit aider à réorienter les stratégies de préservation de la
Une dizaine d’individus à Saône.
Deux classes de l’Institution Notre-Dame- Saint-Jean étudient le comportement des insectes grâce à l’asso- ciation Luth.
Production des plants de saxifrage par Cédric Bouvier du Jardin botanique. Ils seront réintroduits (photo : J. Guyonneau - C.B.N.F.C. - O.R.I.).
rouge : “Il s’agit de l’Orobranche de Bartling (vulnérable), présente dans une quinzaine de communes du Doubs et du Jura, où elle est liée à des pelouses sèches et caillouteuses, et l’ail anguleux” énumère le Conservatoire. La seule station connue en Franche- Comté de l’ail anguleux se trouve au cœur d’une prairie humide dumarais de Saône. “Bien qu’un suivi récent ait permis de comp-
tabiliser plusieurs dizaines d’in- dividus, la station dumarais de Saône est très fragile compte tenu de sa localisation enmilieu agri- cole où elle reste soumise à une gestion non contrôlée.Il est impor- tant d’éviter le drainage, de limi- ter la fertilisation des sols” pré- conise Pascal Collin du Conservatoire. Le temps est compté. n E.Ch.
EN BREF
LES VAÎTES
Pétition L’éco-quartier qui n’en a que le nom Aux Vaîtes, des pelleteuses sont entrées en action alors que la dérogation à l’arrêté de biotope n’est pas encore accordée.
Collisions En Bourgogne-Franche- Comté, plus de 100 collisions de train avec la faune sauvage sont à déplorer chaque année, ce qui engendre des problèmes de régularité sur le réseau ferroviaire (330 heures de retard à l’échelle de la région) et un coût de plus d’1 million d’euros de réparations pour les T.E.R. Afin de limiter ces heurts, S.N.C.F. Réseau a engagé depuis novembre 2018 un travail conjoint avec l’ensemble des fédérations départementales des chasseurs pour étudier les aménagements à mettre en place ou les actions les mieux adaptées à chaque site. Ce partenariat entre S.N.C.F. Réseau et la Fédération régionale des chasseurs se concrétise par des visites sur le terrain, dont le but est de comprendre pourquoi les animaux traversent au niveau de ces points particuliers et d’analyser emprises ferroviaires ou à proximité. À l’issue de ces inspections de terrain, des propositions d’aménagements ou d’adaptation de l’infrastructure existante seront élaborées. de quelles façons ils cheminent dans les
Jardiniers, voisins, militants veulent
C’ est ce qui s’appelle un mauvais de coup de com’. Surtout pour une ville qui crie haut sa volonté de préserver la bio- diversité. Le 28 janvier, des pel- leteuses ont entrepris des tra- vaux de terrassement sur le futur éco-quartier des Vaîtes pour le compte de l’aménageur (Territoire 25). Seul hic, une enquête pour une demande de dérogation à l’arrêté de biotope par la Direction de l’environne- ment, de l’aménagement et du logement (D.R.E.A.L.) était en cours. Elle doit décider s’il faut ou non prendre des mesures pour préserver des espèces pré-
que ces travaux se déroulent sur des terrains maîtrisés : “Ils sont prévus et autorisés dans le cadre de l’écoquartier. Il n’y a pas eu d’erreurs. Il s’agit là de presta- tions de nettoyage et de terras- sement sur une bande verte” se défend l’adjoint à l’urbanisme. Bizarrement, personne ne peut fournir le périmètre exact de l’étude menée par un écologue du cabinet Ingérop dont l’analyse porte sur les 23 hectares de la zone, soit la totalité. Les Vaîtes à Besançon, terrain fertile des derniers maraîchers encore présents, c’est bel et bien une terre de lutte. Après la bataille judiciaire liée à l’expro- priation de propriétaires privés, puis l’occupation pacifiste de “Nuit Debout” en 2016, des rési- dents et jardiniers se sont ras- semblés au sein de l’association Le Jardin des Vaîtes créée en novembre 2018. Ils demandent une préservation des jardins existants et une urbanisation limitée. C’est par hasard que l’associa- tion a découvert ces travaux et
préserver les Vaîtes et ses espaces naturels, dont certains sont sensibles.
la demande de dérogation d’ou- trepasser les compensations visant à protéger des espèces vivantes (lire par ailleurs). “C’était violent” dit un jardinier. Une pétition a été lancée, para- phée par Gabriel Amard (copré- sident de la coordination Eau bien commun) ou Gilles Clé- ment, auteur et jardinier. France Nature Environnement, la Ligue de protection des Oiseaux sont mobilisés. “Cet écoquartier est déjà obsolète. On retire des zones humides, un poumon vert et des jardins partagés qui s’autogèrent pour bétonner” se désole la pré-
sidente. L’étude menée par le cabinet Ingérop stipule que la roselière a régressé depuis le relevé pré- cédent en 2011. Elle occupait environ 500 m² pour 100 m 2 actuellement en raison du déve- loppement de ronces. LesVaîtes, chronique d’une mort annoncée, l’association ne veut pas s’y rési- gner.A l’heure où nous bouclions ces lignes, la maison du projet des Vaîtes a été incendié dans la nuit du 25 février. L’associa- tion condamne cet incendie. Une enquête est en cours n E.Ch.
Zoom Groupes d’espèces concernés par la demande de dérogation : l amphibiens (4 espèces), l reptiles (1 espèce protégée), l mammifères terrestres (2 espèces protégées), l chiroptères (2 espèces protégées) l oiseaux (23 espèces protégées). Source : cabinet Ingérop
sentes dans ce poumon vert bisontin abritant une zone humide. L’avis du préfet est attendu. Six mois peuvent s’écouler avant qu’il ne tranche. LaVille et l’amé- nageur jurent
L’association a découvert ces travaux par hasard.
P e a ospor
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