La Presse Bisontine 207 - Mars 2019

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019

LES VAÎTES

Une nouvelle micro-brasserie Deux frères se lancent dans la bière La filière brassicole locale, en pleine expansion, continue de voir son offre s’étoffer. Après le retour remarqué de la Gangloff à Besançon, de nouvelles bières, siglées Les 2 fûts, sont produites en ville.

D errière cette marque des 2 fûts, se cachent en fait deux Bisontins. Deux frères : Loïc et Marc Fusillier qui ont comme points communs leurs barbes et leur bonhomie, mais surtout une même passion pour la bière. Comme souvent, c’est en com- mençant à brasser pour leur plaisir dans un garage, que l’en- vie de se lancer leur est venue. “On faisait de la bière pour notre entourage depuis six ans” , explique Loïc. Puis “au fil de stages chez d’autres brasseurs”, cet ancien fromager passé par l’E.N.I.L. de Mamirolle, décide d’ouvrir sa micro-brasserie. Son frère, autodidacte comme lui, issu du milieu de la menuiserie industrielle, s’associe à l’aven- ture. Avec le soutien de la coopérative Coopilote, ils créent Les 2 fûts en 2017 et partagent au départ le local d’un ami boulanger à Déservillers. Jusqu’à prendre leur envol en septembre dernier, en s’installant dans un local rue François Rein, à Besançon. “Nous avons triplé la production en un an, avec environ 3 000 litres par mois” , se félicite Loïc. Leurs bières, plutôt légères (entre 4,9 et 5,8°) et parfumées, sont toutes réalisées avec des

ingrédients bios et locaux. “En tout cas, tant que c’est possible” , remarquent les deux frères qui rappellent que “la production céréalière locale n’est pas encore suffisante pour qu’on ait 100 % de malt comtois.” L’augmenta- tion du nombre de brasseurs et l’organisation en filière autour de la Brassicomtoise - qu’ils devraient intégrer prochaine- ment -, leur donnent bon espoir que cela soit possible un jour. “À l’image de ce qui se fait pour le comté, dans une vraie volonté de coopération entre brasseurs artisanaux.”

La concurrence ? Elle vient surtout des industriels, selon eux, “c’est là qu’on veut grignoter des parts de mar- ché.” Le retour en grâce de la bière artisanale laisserait suffisamment de place pour tout le monde. “On le voit sur Besançon. Des bars qui servaient de la bière artisa- nale, c’était encore rare il y a quelques années, tandis qu’aujourd’hui ce n’est plus le cas.” On

Les deux frères sont installés depuis septembre à Besançon.

Bientôt une filière

comme pour le comté.

retrouve une partie de leur gamme auTandem, au C-Kwan ainsi qu’au Callahan (pour qui ils ont développé une recette originale de bière blonde), et ils devraient bientôt être distribués au Killarney Pub. Leur local qui abrite une bou- tique de vente directe, s’ouvre également aux dégustations pri- vées sur réservation. Un espace bar derrière lequel on retrouve le nom de chacun des contribu- teurs qui leur ont permis de réu- nir une somme de départ de

9 000 euros, ouvrira également au printemps. D’abord unique- ment le vendredi après-midi autour d’afterworks, puis le ven- dredi soir et le samedi avec des événements festifs cet été. Une terrasse sera aménagée en exté- rieur. L’occasion peut-être de découvrir l’un de leur brassin éphémère ou même leur bière noire, au seigle torréfié, qui a obtenu la médaille de bronze au France bière challenge 2018. n S.G.

Un espace bar sera ouvert au public au printemps dans leur local du quartier des Vaîtes.

SOCIÉTÉ

Des projections adaptées aux handicaps Avec Ciné-ma différence, plus d’exclusion

Le Mégarama Beaux-Arts au centre-ville de Besançon proposera un dimanche tous les deux mois des séances de cinéma aménagées en lien avec l’association A.L.E.D.D. Premier rendez-vous ce 17 mars.

séances Ciné-ma différence permettent de partager au contraire ces moments, sans crainte d’être rejetés. Elles ne sont en outre pas cloisonnées, ouvertes aussi bien aux personnes avec handicap que sans. “L’idée est aussi de favoriser lamixité des publics et l’inclusion sociale des personnes handicapées.” Organisées avec l’accord et le soutien du Mégarama Beaux-Arts, les pre- mières séances se tiendront le 17 mars, le 12 mai et le 30 juin avec un tarif unique de 5,50 euros. La programma- tion sera prochainement arrêtée. Il est conseillé de réserver assez tôt pour les personnes en fauteuil roulant. L’asso- ciationA.L.E.D.D. recherche également des bénévoles pour accompagner ces séances, une courte formation leur sera proposée le 5 mars au cinéma Beaux- Arts (contactez le 03 81 83 53 69). n S.G. Aller au cinéma quand on a un handicap n'est pas toujours chose aisée rappelle Marie Kersalé de l’association A.L.E.D.D.

P ouvoir s’exprimer durant un film, se lever ou faire du bruit sans avoir peur de déranger ou déclencher des remarques dés- obligeantes : tel est le but du dispositif Ciné-ma différence, lancé en 2005. Longtemps relayé au niveau local par l’Association des Autistes de Besançon (A.A.B.), il est aujourd’hui repris par l’association A.L.E.D.D. (Association pour le Lien l’Entraide et le Droit à la Différence). Pour la plus grande joie des familles après deux ou trois ans d’arrêt. “On commencera par une séance tous les deux mois jusqu’à la fin juin, mais si c’est possible, on aimerait en proposer une parmois” , remarqueMarie Kersalé, administratrice à A.L.E.D.D. depuis 11 ans. L’objectif est que chacun soit accueilli de manière à se sentir à l’aise. Autisme, handicap mental, comporte- mental oumoteur : toutes les différences sont les bienvenues grâce à de simples adaptations. “Le noir dans la salle se

fait progressivement, le son est moins fort et il n’y a pas de publicité pour éviter de rallonger les séances” , explique Marie. Des bénévoles en gilets jaunes sont également présents pour aider dans la salle jusqu’à la sortie, afin que

les personnes handi- capées et leurs proches n’hésitent plus à aller au cinéma. Cette maman béné- vole a vécu elle-même les regards désappro- bateurs et le senti- ment de gêne lors des premières sorties cinéma avec son fils, Théo, aujourd’hui âgé de 18 ans. “On restait quinzeminutes, il avait besoin de gesticuler… Cela ne lui allait pas et nous non plus.” Les

“On restait quinze minutes, il avait besoin de gesticuler…”

Informations auprès du cinéma ou marie.kersale@free.fr

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online