La Presse Bisontine 207 - Mars 2019

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019

MAINTENANCE DU TRAM : COMMENT KÉOLIS PEUT ÉVITER LES SURCOÛTS FINANCIERS ?

l Transport La maintenance en question La vie du tram après la fin de la garantie Transdev, l’ancien délégataire, a laissé à Kéolis la charge finan- cière de la révision des 19 rames du tram qui ont dépassé les 210 000 km. L’actuel délégataire s’appuie sur une nouvelle méthode de travail pour rationaliser les coûts de maintenance. Frédéric Lambert, responsable de la maintenance des 19 rames de tram et les équipes de Kéolis ont, depuis un an, prouvé leurs compétences dans l’entretien et la sécurisation du matériel roulant. Toute la question est de savoir comment les rames et les pièces vont vieillir.

C’ est cadeau. Dans sa der- nière année d’exploitation du réseau Ginko (2017), l’ancien délégataireTrans- dev a soigneusement évité que les 19 rames du réseau dépassent la barre des 210 000 km. Il s’est ainsi déchargé d’une coûteuse révision clouant chaque rame 3 semaines à l’atelier. C’est de bonne guerre. Jusque-là, les enjeux de la maintenance étaient faibles car pris en charge dans la garantie constructeur terminée depuis l’an dernier. Tout change désormais. Le nouveau délégataire Kéolis, qui a pris le train en marche, a donc été contraint de réviser, de mars à octo- bre 2018, tous les équipements comme la loi le lui impose dans son centre de maintenance situé aux Hauts-du-Cha- zal. Avec de mauvaises surprises à la clé ? “Non, répond Frédéric Lambert . Le tram est robuste avec pour le moment un taux de disponibilité de 99,97 % de nos rames. On perd 100 km sur 100 000

effectués, c’est très peu.” Kéolis supporte cette charge financière (ndlr : aucun chiffre n’a été divulgué), prévue dans l’appel d’offres, et non l’Agglomération. Le responsable du site de maintenance avoue avoir été contraint de “sortir un Plan B” dès son arrivée. “Nous avons proposé de la promotion interne dans les filiales de notre groupe pour constituer une équipe de maintenance. Des per- sonnes qui avaient des compétences sur

Un bogie de tram inspecté par deux des 10 salariés qui travaillent au centre de maintenance, aux Hauts-du-Chazal.

ration.Avec les kilomètres qui défilent, la maintenance va coûter pourtant de plus en plus chère. Simple effet méca- nique. “C’est tout à fait classique et prévu dans la partie investissement, répond l’Agglomération. Rapporté à la durée de vie du tram d’environ 30 ans, du nombre de personnes transportées, du carburant consommé (énergie électrique), des kmparcourus, il ne coûtera pas plus cher que la maintenance des bus” . Kéolis a déjà imposé ses méthodes en stoppant le travail de maintenance de nuit ce que n’étaient pas parvenus à faire Transdev et CAF. Le nouveau délégataire est aussi parvenu à mieux organiser le stockage des pièces de maintenance, a réorganiser l’entrée et la sortie des rames dans le dépôt pour

gagner en efficacité. Quant au supposé tracé du tram (14 km) qui mettrait à mal ses roues en raison de la pente et des nombreux virages, Kéolis a com- mandé une étude cartographique à une société allemande. Des reprises de rails ont été engagées limitant l’usure pré- coce. Il est aussi question de revoir la cadence de remplissage des réservoirs de sable nécessaires au démarrage et au freinage. Moins de maintenance manuelle équivaut à des économies en frais de personnel. L’an passé, seulement 3 incidents ont été notés dont deux liés aux intempéries (givre) et un lié à un problème électrique. Le tram semble être entre de bonnes mains. n E.Ch.

tenance préventive visant à réduire la probabilité de défaillance ou la dégra- dation des rames de tramway, de la maintenance courante, de la mainte- nance corrective et curative, opération consistant à réparer un équipement ou un organe défaillant. “Nous n’avons pas trouvé d’accord. CAF souhaitait gérer l’ensemble de la maintenance (ndlr : trop coûteuse pour Kéolis) et nous, nous voulions un accompagnement durant 6 mois” indique le responsable. En un an, Kéolis a rempli le contrat en imposant saméthode fruit de son expé- rience sur les 22 autres réseaux tram qu’il gère en France. “Depuis 2018, n’y a pas eu d’explosion des coûts de main- tenance” , rassureYann Chauvin, direc- teur du service transport à l’Agglomé-

le tram d’Orléans, de Dijon, nous ont rejoints” explique Frédéric Lam- bert. Pourquoi un Plan B ? Parce que le constructeur franco- espagnol CAF qui accompagnait via sa garantie l’ancien délé- gataire dans les répa- rations ou les pannes est parti, laissant l’ate- lier vide. Ce dernier était chargé de lamain-

La fin de la maintenance de nuit

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