La Presse Bisontine 207 - Mars 2019

LE GRAND BESANÇON 32

La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019

INDUSTRIE Réhabilitation 10 sites et terrains pollués près de chez vous Répertoriés dans une base de données, ils sont pour certains dépollués ou en cours de dépollution. Lorsque la société défaille, comme à Thise, c’est le contribuable qui paie.

L’usine située zone des Andiers à Thise avait laissé des produits

dangereux. Le bâtiment est toujours condamné.

“P ollué ne veut pas dire dangereux.” Cette nuance, c’est la Direction régio- nale de l’environnement de Bourgogne-Franche-Comté (D.R.E.A.L.) qui la soumet d’em- blée, un service chargé par le ministère de la Transition éco- logique de recenser les sites et sols pollués en région. En France, au 6 février, la base publique Basol (BAse de don- nées sur les SOLs) recense 6 989 sites pollués à divers degrés, dont 570 sites en Bourgogne- Franche-Comté, et 65 dans le Doubs. “Dans le Grand Besan-

blématique, aux éléments métal- liques. Les conséquences sur les nappes phréatiques sont elles aussi étudiées. Sur les 10 lieux pollués du Grand Besançon, certains demandent plus d’attention que d’autres, ceux de Beure et Thise (ex-D.S.M. Industrie) étant les plus surveillés. Exemple avec D.S.M. Industrie : spécialisée dans le décapage et dégraissage chimique de métaux et plas- tiques, la société est liquidée en 2011. Elle plie bagage en lais- sant des bains de traitement non vidés, de nombreux fûts de déchets dangereux, des boues contaminées. Face à la défail- lance des responsables, le préfet sollicite alors le ministère de l’Écologie. Des travaux de mise en sécurité sont effectués du 28mars au 26 juin 2014…payés par l’État. “Le montant de l’opé- ration a été de 309 178,82 euros” précise l’Agence de l’environne- ment et de la maîtrise de l’éner- gie Bourgogne-Franche-Comté (A.D.E.M.E.). Le site est depuis sécurisé… et toujours fermé. Lorsque l’entreprise est liquidée, c’est logiquement le mandataire judiciaire qui est chargé de la dépollution. “Mais ce n’est pas toujours possible, c’est pourquoi nous devons aller vite dès le

çon, 10 sites sont répertoriés” indique la directrice adjointe de la D.R.E.A.L. Le département du Doubs en compte le plus grand nombre pour la région, mais c’est bien l’aire urbaine de Montbéliard-Belfort qui en concentre la majeure partie. “Passé industriel oblige” explique un responsable. La moitié de ces 570 sites fonc- tionnent encore. Pour l’autre partie (dont 1/4 est en friche et 1/4 est réutilisé pour une activité autre que l’industrie), les pol- lutions les plus fréquentes sont dues aux hydrocarbures, aux solvants et de façon moins pro-

l Ex-D.S.M. Industrie à Thise (zone artisanale et industrielle) : produits toxiques, inflammables l Thévenin-Ducrot à Beure : hydrocarbures Classé rouge (nécessitant des investigations) l Ardéa (ex-A.P.C.) à Roche-lez-Beaupré : cuivre, mercure, arsenic, plomb, zinc dans les sols. l Pomona (proche gare Viotte à Besançon) : cuivre, mercure, arsenic, plomb, zinc dans les sols. Classé orange (en cours de traitement) l Raffineries du Midi (Prés-de-Vaux - Besançon) : hydrocarbures l Dépôt de Gennes : hydrocarbures l E.D.F.-G.D.F. (Casamène - Besançon) : hydrocarbures, cyanure l Bolloré Énergie (Besançon) : hydrocarbures Classé bleu (site traité avec surveillance) l B.P. Casamène à Besançon l Papeterie Zuber-Rieder à Boussières Classé vert (site traité sans surveillance)

début de la procédure” indique la D.R.E.A.L. Dans les autres cas, c’est l’exploitant qui dépol- lue. “C’est le cas par exemple sur les terrains Pomona (à Besançon) ou à Roche-lez-Beaupré pour une entreprise spécialisée dans la vente de produits de bricolage et d’entretien maison-auto. Là, des travaux de dépollution ont démarré. Des actions sur la maî- trise des usages sont menées” indique la D.R.E.A.L. En juin 2002 en bordure sud du site, 249 tonnes de terres souil- lées ont été éliminées. Des mesures dans la nappe de Thise (là où Besançon puise son eau)

ont été effectuées : elles ont conclu à l’absence de risques. Plus au sud à Beure, les services suspectent une pollution : “Une étude est en cours. Nous ne pouvons pas en dire davan- tage pour l’ins- tant” poursuit l’or- ganisme. La recherche d’une éventuelle pollu-

350 000 euros le coût de dépollution pour Thise.

l’instar de la papeterie de Bous- sières ou du site Casamène, clas- sés “vert”. “Banalisables” pour un usage donné, ils ne retrou- veront toutefois jamais leur état naturel. n E.Ch.

tion concerne les établissements Thévenin-Ducrot. Dans tous les cas, si les exploitants ne respec- tent pas la réglementation, une procédure pénale est engagée. En revanche, d’autres terrains ne posent plus d’inquiétudes à

L’ancien site Pomona à Besançon est classé Orange (photo archive L.P.B.).

MISEREY-SALINES Voirie et éclairage public Transfert de compétences : une nouvelle usine à gaz ? Miserey-Salines était sans éclairage public depuis 45

jours suite à un vol de cuivre. Le réseau vient seulement d’être réparé par l’Agglomération.

P our Marcel Felt, maire de Mise- rey-Salines, “c’était mieux avant !” Du temps où le premier magistrat pouvait encore, sur un coup de fil, appeler son cantonnier pour combler un nid-de-poule dans une rue ou réparer un éclairage.Hostile aux transferts de compétences vers l’Agglomération, notamment celle de la voirie et de l’éclairage, Marcel Felt s’appuie sur un cas concret pour mon- trer que mutualisation ne veut pas dire solution. Dans la nuit du 29 au 30 décembre, la commune a été victime d’un vol de cui- vre au niveau des rues des Vergers, des Mirabelles, de la Grande Charrière, interrompant totalement l’éclairage sur ces secteurs. Rappelons que depuis le 1er janvier 2019, seule l’Agglo a

compétence pour intervenir sur la voirie et l’éclairage. Il a fallu 45 jours pour réparer la rue des Mirabelles et celle de la Grande Charrière, celle des Vergers ne l’étant pas encore. “La C.A.G.B. n’a pris contact que le 30 jan-

Marcel Felt, maire de Miserey- Salines, n’a plus la main pour réparer l’éclairage public dans sa commune.

vier, soit un mois après. Attention, je ne suis pas dans le conflit avec la C.A.G.B. qui a sans doute besoin d’une période de rodage mais il faut qu’elle comprenne que ce sont mes admi- nistrés qui me tombent sur le dos car ils parlent d’un manque de sécu- rité. 2 000 personnes transitent quotidienne-

“Peut-être une période de rodage”

l’édile. Comme pour les lampadaires, le courant doit passer entre les 68 com- munes et l’Agglomération. n

sa population et rappelé “qu’il faut regrouper 5 pannes sur un éclairage public pour que la C.A.G.B. intervienne. Il va falloir être très patient” prévient

ment ici. Je sais aussi qu’il faut respecter les appels d’offres et que cela prend du temps” convient Marcel Felt. Dans le dernier bulletinmunicipal, il a informé

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