La Presse Bisontine 207 - Mars 2019

14 DOSSIER BESANÇON

La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019

ASSOCIATION

100 membres actifs et 200 sympathisants Le mouvement Bisontins Bisontines fait son chemin

Ils sont prof, éducateur, nutritionniste… et ont fait le choix de se mobiliser pour leur ville sans but politique, mais avec l’envie d’organiser des événements fédérateurs pour tous les habitants.

réunion avec des chefs d’entre- prise le 2 avril au Scènacle ou la tenue d’un débat citoyen sur la laïcité le 16 mai à la Grette. “On veut aussi organiser une journée sans voitures et des ate- liers pour apprendre à manger sain et local.” Le tout en accès libre et ouvert à tous les Bison- tins. Si la question des municipales 2020 a bien été posée sur la table, avec plusieurs appels du pied, Bisontins Bisontines “reste un mouvement citoyen indépen- dant et libre de tous partis” , rap- pelle KarimBouhassoun. “Nous avons des choses à dire et à écrire mais en toute indépendance.” Pour s’élargir au-delà du péri- mètre du centre-ville (d’où sont issus une grande majorité de ses membres) et s’ouvrir à un maximum d’habitants, une grande consultation citoyenne sera aussi lancée. 11 réunions publiques se tiendront de mars à juin dans les quartiers. “On veut mettre en place une plate- forme d’idées.” Besançon pour- rait bien ici montrer la voie en provoquant enfin un change- ment de regard sur la société. n S.G. des symptômes neurologiques graves. Son chien Jessy va l’ac- compagner. “Je ferai des vidéos pour délivrer unmessage d’espoir, je donnerai des conseils sur la fatigabilité, j’expliquerai aux malades qu’il ne faut pas hésiter à se rapprocher de la Maison départementale des personnes handicapées…” Sa famille est inquiète.Normal.Mais rien n’ar- rêtera cette battante. n Ce joli sourire cache une maladie. Marine Saugeon a choisi d’aider d’autres malades. Conférence samedi 2 mars au Petit Kursaal Samedi 2 mars, une conférence sur la maladie sera donnée avec le docteur Ziegler au Petit Kur- saal à Besançon (16 heures). Les thèmes de la rééducation et de la douleur seront évoqués. Une cagnotte pour aider Marine à financer son tour d’Europe est en ligne : www.helloasso.com/ associations/sep-go ou facebook.com sepandgo

parole.” Cette association citoyenne, née avant les Gilets jaunes, repose aujourd’hui sur un noyau de 100 membres actifs. Restait pour elle à se structurer. Ce qui est aujourd’hui chose faite. Une quinzaine de per- sonnes composent désormais son conseil d’adminis- tration. Un texte est également

S i on se souvient surtout de cette rencontre de foot amicale entre des repré- sentants des services publics (policiers, pompiers…)

dénonçant les préjugés (lui aussi largement diffusé avec plus de 11 000 vues) en écho aux agres- sions homophobes au parc Micaud, et ce concert solidaire

et des jeunes du quartier Pla- noise, relayée jusque dans la presse nationale, les Bisontins Bisontines ont porté depuis d’au- tres initiatives. Comme ce clip

de l’artiste Mégot, qui a permis d’offrir 250 cadeaux pour Noël aux Restos du cœur. Derrière toutes ces actions se trouve une envie d’agir. Celle initialement de 4 ou 5 personnes qui souhaitaient faire bouger les lignes pour créer une ville plus fraternelle et durable, et qui ont très vite été suivies par d’autres Bisontins via le bouche- à-oreille. Le cercle autour de ce collectif d’habitants porteur de nouvelles utopies, continuerait aujourd’hui encore de s’élargir. Rien d’étonnant nous dira-t-on au pays de Victor Hugo, Prou- dhon et Fourier. “Nous n’avons pas vocation à changer le monde et nous ne voulons pas nous substituer aux acteurs existants. On veut sim- plement montrer que le réveil citoyen n’est pas un vain mot” , précise KarimBouhassoun, l’un de ses membres fondateurs. Comme lui, Françoise Leroy - figure locale de l’économie sociale et solidaire -, pense qu’il y avait une responsabilité d’ac- tion “dans une période où se fait jour cette envie de prise de

11 réunions publiques à venir dans les quartiers.

venu fixer les six valeurs qui font sonA.D.N. : à savoir la soli- darité, l’audace, la bienveillance, la fraternité, la laïcité et le déve- loppement durable. “Nous nous réunissons une fois par mois le samedi matin au Scènacle et nous mettons au débat les actions qu’on veut mener.” Les idées et la volonté ne manquent pas avec plusieurs nouveaux rendez-vous déjà pro- grammés en 2019, comme la projection du film “Grande- Synthe” au cinéma Beaux-arts le 5 avril, l’organisation d’une

Françoise Leroy et Karim Bou- hassoun voient dans les “Bisontins Bisontines”, un groupe de réflexions et d’actions.

Plus d’infos sur www.bisontinesbisontins.fr

EN BREF

SANTÉ

Un parcours étonnant Sa route face à la sclérose en plaques

Prostate L’adénome de la prostate est une maladie très fréquente chez les hommes à partir de 50 ans. Cette hypertrophie de la prostate est bénigne mais elle est à l’origine de troubles urinaires retentissant sur la qualité de la vie. L’équipe du service d’urologie du C.H.U. de Besançon utilise un nouveau traitement très efficace pour la prise en charge de cette pathologie : l’énucléation de l’adénome de la prostate au laser. L’équipe d’urologie du C.H.U. s’est formée pendant plusieurs mois maîtriser parfaitement cette nouvelle technique opératoire, encore très peu développée dans le Grand Est. Européennes Marie Toussaint sera à Besançon le 9 mars à 10 h 30 à la salle polyvalente de la M.J.C. de Palente. Marie Toussaint est candidate en 4ème position sur la liste E.E.L.V. des Européennes. Elle est également à l’origine de la pétition “L’affaire du siècle” et fondatrice de l’association Notre Affaire à tous. dans d’autres établissements hospitaliers pour

Touchée par une forme agressive de la sclérose en plaques, Marine Saugeon prépare un road-trip en Europe pour délivrer un message à d’autres patients.

B oucles d’oreilles assorties à son pull rouge, visage longiligne et yeux mar- ron pétillants, Marine Saugeon - 31 ans - a l’apparence d’une femme comme les autres, en pleine forme. Mais à l’inté- rieur de son corps, elle souffre d’unmal invisible, handicapant, qui chaque jour la diminue un peu plus. Chaque effort est fati- gant, les anti-douleurs censés apaiser ses maux ont nécrosé son rein droit, les coups de fatigue sont nombreux, ses mus- cles dysfonctionnent au point de ne plus la porter certains matins, son appétit et sa vue diminuent. En cause : la sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui touche le système nerveux cen- tral. 100 000 personnes sont tou- chées en France. Son moral, lui, tient. “J’ai décidé de me battre contre lamaladie et lutter contre les discriminations car ce n’est pas parce que le handicap est invisible qu’il n’existe pas” pré- sente la Bisontine, déléguée départementale de la fondation pour la recherche sur la sclérose en plaques (A.R.S.E.P.) et pré-

sidente de l’association “Sep and go”. Sa vie bascule à l’été 2006, lorsqu’à 18 ans, elle ne ressent plus rien sur l’épiderme de la partie gauche du corps. Sa famille lui conseille de consulter un médecin. Ce dernier l’envoie à l’hôpital de Besançon qui diag- nostique une hypoesthésie du corps gauche (perte de la per- ception des sensations). C’est - seulement - deux ans plus tard que la sclérose en plaques est déclarée. Un délai - long - qui permet à lamaladie de l’affaiblir un peu plus avec l’apparition de lésions cérébrales, d’une lésion dans la moelle épinière, d’une

infection dans le liquide céphalo-rachi- dien. La sclérose a malheureusement évolué : elle est pas- sée de rémittente à progressive mais la Franc-Comtoise - dont la grand-mère est décédée des suites d’une sclérose laté- rale amyotrophique - se bat. “Je veux prouver que l’on peut

devants : “J’ai fait un test en sep- tembre dernier où, accompagnée d’une binôme pour ma sécurité, j’ai parcouru les pays latins (10 000 km dont 200 km de ran- donnée pédestre). J’ai dû prévoir après plusieurs semaines une perfusion àMarseille, partir avec tous mes cachets… Pour mon prochain voyage prévu en avril, je dois anticiper. Je serai en contact avec mon médecin.” Elle devra également gérer le soleil : trop de chaleur peut déclencher

sortir de sa zone de confort tout en prenant des précautions, don- ner des astuces aux malades. Certains ne savent pas que le centre anti-douleur existe à Besançon” ajoute-t-elle. Salariée d’une société automobile à Besançon, elle se lance dans un périple en van de 6 mois à tra- vers l’Europe, d’abord dans le Sud-Est puis les pays baltes. C’est courageux. Fou à la fois. Le corps médical la suivra de près. Marine a déjà pris les

Le soleil est son ennemi.

E.Ch.

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