La Presse Bisontine 206 - Février 2019

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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FÉVRIER 2019

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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N°206

CES VERRUES QUI DEVRAIENT DISPARAÎTRE DU PAYSAGE BISONTIN URBANISME

le dossier en p. 22 à 26

économie p. 34 Maty est en mutation L’entreprise subit le mouvement social

immobilier p. 5 Pôle administratif Viotte Un projet à 58 millions d’euros : La folie des grandeurs ?

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

L’appel des 19 vieilles gloires

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Municipales : candidatures et débats fleurissent

Agoras C’est un peu comme dans un divorce ou un conflit d’associés : pour le bien de tous, il faut savoir en sortir par le haut. Mais pour cela, il faut des bonnes volontés des deux côtés. Le grand débat lancé par le président de la République mi-janvier, s’il a reçu un écho globale- ment favorable de la part des élus locaux qui ont longtemps fustigé le manque de considération dont ils souffraient, lais- se encore dubitatifs certains de ceux qui sont à l’origine de ce chambarde- ment démocratique : les gilets jaunes. à entendre certains, on garde une vraie crainte sur l’issue de cet exercice démo- cratique de grande ampleur. Les “ultras”, avançant des arguments souvent fal- lacieux, affirment qu’ils refusent de par- ticiper à ce grand débat sous prétexte que les questions qui les intéressaient ne seraient pas abordées. Comment pouvoir juger objectivement à l’avance de l’issue d’un débat auquel on ne pren- dra même pas la peine d’assister et au cours duquel on pourrait justement expri- mer son avis sur les questions à ses yeux essentielles ? C’est là que ce mou- vement spontané à la base montre ses limites. Car au motif de revendiquer une démocratie la plus ouverte possible, ces gilets jaunes jusqu’au boutistes en vont jusqu’à rejeter les innovations en la matière qu’aucun pays avant la Fran- ce n’avait encore lancées. Cette fran- ge de gilets jaunes politisés, spollués par les doctrines de quelques partis d’extrême (gauche et droite), masque hélas la grandemajorité des gilets jaunes constructifs. Refuser le débat, c’est lais- ser prospérer aveuglément les croyances ou les idéologies au détriment des idées. Même si la liberté d’expression est un droit et non un devoir, la possibilité de débattre doit presque devenir, si on a une haute idée de l’idée démocratique, un devoir en l’espèce. Il n’est pas ques- tion que tous les citoyens soient contraints de se livrer à cet exercice inédit mais il paraîtrait sain que ceux qui ont réclamé à cor et à cri depuis le début de ce conflit sociétal des espaces de discussion ne rejettent pas une fois mise en place une méthode cette pro- position de sortie de crise. Les agoras n’existent plus. Elles ont été rempla- cées par les réseaux sociaux où la clair- voyance et la hauteur de vue sont bien souvent absentes. Saisissons cette opportunité de débattre en dehors de la sphère habituelle et virtuelle des gens qui pensent comme soi. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., A.U.D.A.B., C.A.U.E., C.L.A., Cie Les Trois sœurs, E. Chatelain, Maty, J.-B. Millot, J. Varlet, Y. Vial, N. Waltefaugle.

C hacun y va de sa can- didature ou de sa contri- bution au débat depuis le début de l’année. À quator- ze mois de l’échéance, les municipales de 2020 à Besan- çon commencent à susciter l’intérêt de prétendants qui se fie à ce que le maire actuel a maintes fois annoncé : il ne bri- guera pas un nouveau man- dat. Dans ce contexte, un nou- veau mouvement compte bien prendre sa part au débat : l’Es- pace de Dialogue des gauches et des Écologistes, ou E.D.G.E.

C’est un rassemblement de citoyennes et de citoyens dont l’objet est de “créer des espaces de dialogue, d’échanges et de participation, ouverts à toutes celles et tous ceux qui désirent bâtir ensemble une alternative aux politiques libérales” notent ses anima- teurs Marcelle Choblet, co- présidente, Claude Mercier, co-président, Évelyne Ternant, trésorière et Jean-Michel Bou- dart, secrétaire. Le mouvement qui tient son assemblée géné- rale le 26 janvier salle Battant

à Besançon (en matinée) sou- haite pour l’instant “rester en dehors des stratégies électo- rales partisanes et ne veut par- ticiper à aucune désignation ni soutien de candidatures. E.D.G.E. n’est donc pas un sous-produit de l’intergroupe des élus bisontins” notent ses membres pour qui “la voca- tion d’E.D.G.E. est précisé- ment d’impulser une dyna- mique citoyenne qui permette de dépasser les logiques par- tisanes. Ceci dit, comme le note un des piliers actuels de la gauche municipale bison- tine, “E.D.G.E. pourrait très bien constituer un noyau de départ pour une vraie liste de gauche pour ces municipales.” E.D.G.E. a d’ailleurs lancé un grand débat citoyen autour des municipales de 2020 avec la création d’une plate-forme “qui jouera dans les semaines à venir un rôle majeur dans la préparation d’un projet muni- cipal et d’agglomération par- tagé : https://www.decidons- besancon.com/.” Dans le florilège des candi- datures, ou des initiatives pré- paratoires, pour les munici- pales 2020 on peut également citer la démarche d’un gilet jaune bisontin, Christian Alliet qui compte bien “jouer les out- siders dans les élections muni- cipales de 2020. Nous trou- verons largement 55 candidats pour faire une liste” affirme ce citoyen. ■

Parmi les 19 qui appellent à soutenir la démarche d’Éric Alauzet, sans doute la plus influente, on trouve l’ancienne secrétaire d’État bisontine Paulette Guinchard (photo archive L.P.B.).

É ric Alauzet a mis les deux pieds dans la campagne électorale pour les municipales de mars 2020. Premier à dégai- ner officiellement sa candida- ture (notre précédente édition), il a d’abord décidé de s’en- tourer, à défaut d’une équipe de campagne, du soutien d’an- ciens élus bisontins. C’est ain- si que “L’appel des 19” est né. “Nous, anciens élus bisontins, soutenons Éric Alauzet pour qu’il devienne le prochain mai- re de Besançon et le futur pré- sident de la Communauté d’Ag- glomération du Grand Besançon…Nous rassemblons nos énergies pour soutenir Éric Alauzet et construire le projet de territoire avec lui” disent-ils en chœur. Qui sont ces “19” ?

Des anciens élus dont l’action de certains aura marqué les esprits plus que d’autres, avec en tête l’ancienne adjointe et députée bisontine devenue secrétaire d’État aux Personnes âgées Paulette Guinchard. Pour le reste, des noms que la plu- part ont peut-être déjà - presque - oubliés. Qui se sou- vient, sinon les anciens Bison- tins férus de politique locale, de ces ex-élus bisontins : Éric Anguenot, Valérie Hincelin, Pier- re Rueff, Gérald Santi, Mar- guerite Vieille-Marchiset, Simon Vouillot ?… On attend désor- mais de connaître l’identité de ceux qui comptent, autour du candidat Alauzet, jouer un rôle dans le prochain mandat si ce dernier est élu dans quatorze mois. ■

Les gilets jaunes bisontins vont tenter de monter une liste (sous la houlette du Bisontin Christian Alliet).

Prés-de-Vaux : la dernière tournée du boulanger

L es habitants du quartier des Prés- de-Vaux à Besançon n’enten- dront plus le klaxon de la camion- nette du boulanger résonner dans leur rue. Terminé les discussions autour de la camionnette blanche. Le 31 jan- vier, Manuel Delorido de la boulangerie “Aux saveurs d’Autrefois” ne livrera plus le pain et les croissants à “ses” habi- tués pour des raisons de baisse de clien- tèle. “C’est vraiment dommage car le pain était excellent. C’était un vrai ser- vice pour notre quartier” témoignent Claude et Michel, deux riverains du che- min de Plainechaux. Connue dans les campagnes, la livraison du pain s’éteint à Besançon. Elle avait résisté jusque-là dans ce quartier adossé à la colline de Bregille réputé pour être un “village à la ville”. “J’ai perdu quelques clients, dont des personnes âgées décédées” , explique le boulanger qui, lors de notre rencontre,

n’avait pas encore annoncé à une fidè- le qu’il ne viendrait plus. “Mon petit-fils adorait vos croissants…C’est vraiment dommage. C’était aussi un moment de rencontre” soupire Michel, qui comprend d’une certaine façon l’artisan. Levé tôt, ce dernier enchaîne avec la distribution et la vente dans sa camionnette sans que ce service ne coûte plus cher. Les baguettes sont vendues au même prix (0,90 euro) qu’à la boulangerie qu’il tient avec son fils, située à Tarragnoz. Les habitants des Prés-de-Vaux seront au pain et à l’eau… à moins qu’ils ne tra- versent le tunnel sous la Citadelle pour rejoindre leur boulanger préféré. ■ Manuel (à gauche) était l’un des derniers à réaliser les tournées de pain à Besançon. Il arrête le 31 janvier.

L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

Jacques Grosperrin, le leader de la droite “Je voudrais une ville plus moderne, plus exigeante, plus dynamique” Jacques Grosperrin prend le contre-pied total d’Éric Alauzet, estimant

L a Presse Bisontine : Comment analysez- vous la crise actuelle dans laquelle est plongé le pays ? Jacques Grosperrin : La France donne une triste image d’elle-même, notamment à l’étranger. Cette crise part d’une exas- pération légitime car elle est née d’une souffrance forte de nos concitoyens. Je soutiens et respecte les rassemblements qui se sont multipliés depuis la mi- novembre mais en même temps, on ne peut pas continuer ainsi tous les same- dis dans ces circonstances. Le messa- ge envoyé aux gilets jeunes doit bien sûr alerter le président de la Répu- blique sur son manque d’écoute, ainsi que les ministres dont beaucoup sem- blent bien éloignés des préoccupations des Français, mais aussi nous les poli- tiques, et je me mets bien sûr dedans, même si je n’ai pas fait de la politique un métier depuis des décennies com- me certains. L.P.B. : Qui est responsable de cette situation ? J.G. : Le président de la République en bonne partie car avec cette nouvelle organisation politique de la France qu’il a voulue, en se passant de l’avis des syndicats, en arrivant même à sup- primer le clivage créé par les partis, en évacuant les corps intermédiaires com- me les chambres de commerce, la cou- pure a été profonde. L’exaspération envers cette France d’en haut, de Paris, au détriment de la France des terri- toires, rurale et périphérique, est for- te. Tous les gens que je reçois au quo- tidien en veulent beaucoup à nos forme d’indécence. Mais il n’exclut pas pour autant l’hypothèse… Interview. que déclarer sa candidature maintenant relèverait d’une

anti-V ème République. Dans ces moments, il est nécessaire que tous les élus soient solidaires pour affirmer que la République est plus forte que tout et je suis de ceux qui disent que laV ème République est un système très adap- té à nos institutions. Le problème de fond, c’est que la France n’a toujours pas fait le deuil de la Révolution et on continue à vouloir “couper des têtes”. On a aussi beaucoup de soixante-hui- tards frustrés qui entretiennent le chaos. L.P.B. : Il y a tout juste un an, vous affirmiez qu’Emmanuel Macron faisait une politique pragmatique. Vous avez visiblement changé d’avis ? J.G. : En un an, il a eu maintes fois l’oc- casion de nous montrer son vrai visa- ge d’enfant gâté par la République et par la vie qui n’a jamais vécu la souf- france des Français. En venant du lycée Henri IV et de l’E.N.A., clairement il est difficile de comprendre la France périphérique. On voit clairement son côté hautain, donneur de leçons et condescendant. Je pense aussi qu’il paye aussi son entourage, certains jeunes membres de son gouvernement. Une fois dit cela, je ne souhaiterais qu’une chose, c’est que la France s’apai- se et que la France réussisse. Je ne suis pas de ceux qui attendent son échec. L.P.B. : Dans ce contexte, on aurait pu penser que votre parti Les Républicains rebondisse et soit audible. Ce n’est pas du tout le cas… J.G. : Non, car le parti est encore K.O. debout depuis mai 2017. L’élection pré- sidentielle a entraîné un éclatement de la famille dont on ne s’est pas enco- re remis. Cette expérience confirme que la primaire n’est pas dans notre A.D.N., ce système a laissé beaucoup de séquelles. Et même si personnelle- ment je suis légitimiste, on est aussi confrontés au problème que notre pré- sident Laurent Wauquiez ne fait pas l’unanimité et beaucoup de Républi- cains s’interrogent sur cette question- là. La République En Marche s’affais- se mais elle garde tout de même son étiage de 24 % et tous les autres par- tis traditionnels subissent la crise de confiance des citoyens envers la poli- tique. Nous ne sommes plus audibles. Hélas, au prochain scrutin européen, les partis populistes risquent d’être les seuls gagnants de cette situation. L.P.B. : Qu’attendez-vous du grand débat natio- nal qui s’est ouvert ? J.G. : Je ne fais pas partie de ceux qui en diront du mal. Il faut le voir com- me unmoment de respiration et d’écou- te démocratique. Il n’empêche : on ne peut que constater que le bateau Fran- ce d’Emmanuel Macron est en train de couler et que le président, à travers ce genre d’initiative, ne fait qu’écoper.

Jacques Grosperrin avait réalisé un beau score de 31,64 % au premier tour en 2014, à moins de deux points de la liste Fousseret (33,63 %).

sonnellement, je vais sur le terrain, je rencontre beaucoup de monde, ain- si que des spécialistes de toutes ces questions qui touchent au quotidien des Bisontins, notamment les personnes âgées et des retraités qui sont loin d’ap- partenir à une génération dorée comme il a pu être dit. Je n’oublie pas l’Uni- versité qui est pour cette ville et cette région un enjeu fondamental qu’il faut beaucoup mieux défendre.

culer à droite, mais ce serait de gagner pour véritablement changer cette vil- le qui le mérite, pour faire venir des entreprises, pour faire rester nos forces créatives, pour favoriser la sécurité dans tous les quartiers, pour aider nos anciens, pour faire rayonner notre Uni- versité. Affirmer que 2019 pour Besan- çon est l’année du sport, je veux bien, mais il faut voir de quel sport on par- le à Besançon. Combien d’équipes de haut niveau a-t-on ? Quels événements d’ampleur nationale ou internationa- le y organisera-t-on ? L.P.B. : Jean-Louis Fousseret tirera sa révé- rence de maire après trois mandats. Avec quel bilan à vos yeux ? J.G. : Je ne critiquerai pas l’homme qui a été à la tâche, qui a travaillé pour cette ville qu’il aime, comme nous l’ai- mons, mais je dis juste que j’ai pour cette ville une autre vision que lui pour le XXI ème siècle. Une ville plus moder- ne, plus exigeante, plus dynamique et plus créative pour les Bisontins. Je rends volontiers hommage au travail que Jean-Louis Fousseret a fourni,mais je dis juste que je ne ferais pas les choses de la même manière. À mon sens, il a raté de nombreux trains pour le déve- loppement de cette ville. L.P.B. : À part vous, qui pourrait à nouveau incarner à droite ce futur projet ? J.G. : Nous ne sommes pas dans un pro- blème de personnes. Notre équipe est soudée, elle travaille et quand une lis- te sera prête, croyez-moi, elle repré- sentera tous les Bisontins. Cette liste ne sera pas politisée, ce ne sera pas une liste de membres des Républicains, elle pourra comprendre des gens de tous bords. Ce sera une liste pour les Bisontins. Je ne veux pas pour cette ville une pensée unique. Je souhaite une pensée multiple, faite de la pen- sée de tous les Bisontins. L’idéologie, c’est quand la réponse vient avant la question. Je ne veux surtout pas être dans l’idéologie. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Le référendum d’initiative citoyenne (R.I.C.) est-il une des solutions au problème de démocratie ? J.G. : Non. Il est impératif que le temps politique soit plus long que le temps de l’émotion ou le temps médiatique. Il est nécessaire de redonner du temps au débat démocratique au sein de l’Hé- micycle et le R.I.C. ne permettra pas de donner ce temps nécessaire. On s’aperçoit maintenant que le quin- quennat a été une grande erreur poli- tique. Les grandes questions de socié- té, les grandes réformes, demandent du temps. Ceci étant dit, il est néces- saire aussi d’avoir plus d’espaces d’ex- pression de proximité et que l’on don- ne la possibilité à la population de s’exprimer, régulièrement sur de grands sujets. L.P.B. : Venons-en à des questions plus locales. À l’heure où les candidatures fleurissent pour les municipales de l’an prochain, on n’a pas encore entendu la droite ? J.G. : Se positionner maintenant serait indécent.Au moment où la France tra- verse une crise majeure, on ne peut pas être dans ce genre de postures. Les Bisontins méritent mieux que des élus ou des candidats qui sont dans une pos- ture purement politicienne. L.P.B. : Vous ne pourrez faire croire à person- ne que la droite ne prépare pas cette échéan- ce ! J.G. : Il faut évidemment proposer un projet alternatif aux Bisontins mais la question n’est pas de savoir qui doit être tête d’une liste qui n’existe même pas. Les vraies questions, c’est de réflé- chir à la perte d’attractivité de Besan- çon et de la faiblesse du poids politique de cette ville que nous aimons. Les vraies questions, ce sont les transports qu’il est nécessaire d’améliorer, la situa- tion du commerce ou encore les ques- tions de sécurité dont tous les Bison- tins nous parlent. Et surtout que l’on porte plus d’attention à ce que vivent les Bisontins dans leur quotidien. Per-

“Pour être candidat, il faut aussi une attente, une demande.”

dirigeants, et par ricochet à ceux qui soutiennent le président et sa manière de faire. L.P.B. : Les gilets jaunes sem- blent en effet en vouloir aumai- re de Besançon, on l’a récem- ment vu à l’occasion de ses vœux. J.G. : Quand les gilets jaunes se sont manifestés et que Jean-Louis Fous- seret a chanté lui-même laMarseillaise pour mon- trer que cet hymne appar- tient à tout le monde, je l’ai félicité. Parmi les gilets jaunes qui continuent le mouvement, force est de constater que ce sont des personnes anti-système, anti-Macron et surtout

“Je ne dis pas que je ne serai pas candidat.”

L.P.B. : Un projet d’abord…

Puis une candidature ? J.G. : Pour l’instant, nous sommes dans l’écoute. Et bien sûr nous serons dans l’élaboration d’un projet alternatif.Mais nous ne sommes pas encore dans le temps de préparer une candidature. Je ne dis pas non plus que je ne serai pas candidat. Je donnerai ma réponse en septembre. Pour être candidat, il faut aussi une attente, une demande. Il serait malvenu de dire “Je suis candi- dat” alors qu’on ne sait même pas ce que les Bisontins attendent. Il faut donc d’abord rencontrer, écouter, et res- pecter les Bisontins, et après, un pro- gramme en sortira. L.P.B. : En déclarant sa candidature, Éric Alau- zet n’adopte donc pas la même stratégie que vous… J.G. : Je n’ai jamais dit que ce n’était pas légitime qu’il ait envie de se pré- senter à ces municipales. Ce n’est pas immoral, c’est juste indécent en ce moment et ça montre qu’il s’intéresse d’abord à son cas personnel. L.P.B. : Du côté de L.R.E.M. et au sein même de la majorité municipale, ce n’est pas la franche camaraderie. La droite aurait-elle enfin un boulevard pour 2020 ? J.G. : Notre objectif n’est pas de gagner cette ville pour dire qu’on l’a fait bas-

Sénateur pour un second mandat ? C andidat, ou non, aux municipales à Besançon, Jacques Grosperrin est toujours sénateur du Doubs depuis son élection en septembre 2014 pour un mandat de six ans. S’il se présente aux municipales de mars 2020 et qu’il remporte la ville, il laissera donc son mandat de sénateur, loi sur le non- cumul oblige. Mais s’il n’est pas candidat (ou qu’il échoue à Besançon), il se représentera sans nul doute pour un second mandat de sénateur. Avec Chris- tine Bouquin sur la liste ? Un scénario plausible le cas échéant. n

BESANÇON

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Ils vont s’asseoir sur des cuvettes de W.-C. dessinées par Starck CHANTIER Pôle administratif Viotte Le Pôle Viotte avance, malgré une mauvaise surprise sur le sous-sol. Faut-il s’offusquer de certains choix qui paraissent coûteux dans ce projet payé par nos impôts ? L’architecte Brigitte Métra répond.

S ur le papier, le pôle admi- nistratif Viotte promet d’être magnifique. Les agents de l’État seront en fin d’année les premiers chan- ceux à investir un bureau flam- bant neuf et isolé phoniquement, à condition que le planning soit tenu. À l’échelle de l’éternité, les architectes en bâtisseurs de l’histoire imaginent l’espace de demain mais s’opposent sur le terrain à des réalités, voire à des enjeux économiques. Le chantier bisontin n’échappe pas à la règle. La première sur- prise vient du sous-sol : les entre- prises - chargées du lot 1 - ont dû poser davantage de béton comparé au marché initial sur demande de la S.N.C.F. Cette dernière craignait pour la sta- bilité du poste d’aiguillage. C’est évidemment un surcoût finan- cier dont le chiffre n’a pas été communiqué et un retard d’en- viron trois mois à prendre en

teurs pour des “basiques”, le chantier économiserait selon nos calculs 800 000 euros. Idem pour des cuvettes à plus de 200 euros pièce quand le prix standard est plutôt à 50. “Arrê- tons la politique du “Ça me suf- fit” car ces radiateurs et cuvettes de W.-C. sont compris dans le marché, répond Brigitte Métra. Je vais construire à Besançon pour 1 200 euros du mètre car- ré, ce qui est très peu ! Ce n’est vraiment pas cher. Si certaines entreprises essaient de faire pas- ser cela pour cher, c’est parce qu’elles veulent tirer leur épingle du jeu en proposant du maté- riel à ras les pâquerettes pour ensuite obtenir le maximum. Le pôle administratif sera un pro- jet phare pour Besançon ! On ne peut pas se vanter d’avoir une belle ville… et assassiner les architectes” dit la Bisontine d’ori- gine. À 58 millions d’euros, le contri-

compte, auquel s’ajoute le pro- blème de la coactivité. “Sur un chantier avec si peu d’espace, on ne peut pas pour des raisons de sécurité installer plus de grues, d’où un léger retard” dit un pro- fessionnel. Faut-il réaliser des économies sur d’autres postes pour éviter un surcoût ? Rare femme architecte de sa génération à s’être fait un nom seule avec son agence, l’élève

Le pôle administratif Viotte est actuellement le plus important chantier du centre-ville.

buable a le droit de savoir. “Quand je construis actuelle- ment 14 000 m 2 de bureaux à Paris, pour le même budget, j’en construis 27 000 m 2 à Besan- çon ! Nous sommes ici en passe de faire un beau chantier, vite et pas cher. Il faut aussi arrêter de dire que les architectes met- tent tout le monde en retard” conclut la professionnelle auteu- re de réalisations internatio- nales à NewYork, Copenhague, Minneapolis et bien sûr la Phil- harmonie à Paris, son chef- d’œuvre. Trois de ses collabo- rateurs suivent au jour le jour le dossier bisontin. Mais c’est elle qui décide par exemple du

choix des chemins de câbles élec- triques. L’aménageur et constructeur Sedia qui pilote la réalisation confirme que “les montants res- tent très corrects dans le mar- ché au vu de la très bonne qua- lité architecturale du bâtiment. L’État locataire nous impose un montant de bail standard, explique le directeur Bernard Bletton. Nous y arrivons grâce à la taille du complexe et, il est vrai, à la suite d’une longue négo- ciation avec les entreprises.” Atte- nant à la gare, le chantier Viot- te espère être celui de la ponctualité et du juste prix. n E.Ch.

Zoom En chiffres l 44 000 m 2 de surface totale l 1 bâtiment de 5 étages, un autre de 5 étages, une cantine. Ils accueilleront les services de l’État et de la Région Bourgogne-

du célèbre JeanNou- vel et Bisontine d’ori- gine Brigitte Métra réagit vivement lors- qu’on l’interroge sur la pertinence d’ins- taller des centaines de radiateurs à ailettes ou des cuvettes de toilettes dessinées par Phi- lippe Starck dans toutes les pièces du pôle. En se passant de ces fameux radia-

“Pour 1 200 euros du m 2 .”

Franche-Comté, et des services. 320 places de parking mutualisé 1 000 emplois Coût du chantier : 58 millions d’euros

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L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n°206 - Février 2019 BESANÇON DANS LA LUMIÈRE DU C.L.A.

sommes dans une grande compétition mondiale face à d’autres écoles. Nous sommes prêts à relever ce défi. Nous nous mobilisons pour bien accueillir, intégrer, faire progresser et nous restons le plus grand centre de langues en Fran- ce. Un de nos atouts est d’être affilié à l’Université, ce qui permet de délivrer des diplômes.” Le 70 ème anniversaire sera-t-il fêté dans de nouveaux locaux ? La direction s'ins- crit dans une logique de projet de démé- nagement de la City à Saint-Jacques. Il deviendrait alors la Cité internatio- nale des savoirs et de l’innovation. Le Centre évolue avec son temps. n Si l’annonce est suivie d’effet, les ins- criptions passeraient de 170 à 2 770 euros pour la licence et de 243 à 3 770 euros pour le master. De quoi les décourager à étudier en France. “L’impact ne serait pas nul ! Nous par- tageons cette inquiétude” confirme la directrice du C.L.A. L’université ainsi que les membres de l’Intergoupe au conseil municipal de Besançon ont déposé une motion pour demander l’annulation. n Frais d’inscription des étudiants étrangers : l’inquiétude R eprésentant la Région Bour- gogne-Franche-Comté lors du vernissage de l’exposition “His- toire de CLAsse” le 10 janvier dernier, la conseillère régionale Élise Aebi- scher a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : “Je pense aux étudiants étrangers et je vois avec beaucoup d’inquiétude l’annonce du gouvernement d’augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers !” dit-elle tout en rappelant la formidable “pépite” qu’est le C.L.A.

Nombreux sont encore les Bisontins à méconnaître la renommée du Centre de linguistique appliquée, le C.L.A. L’école a 60 ans et a formé des milliers de stagiaires ou professeurs venus des quatre coins du monde apprendre le français et les langues étrangères. Le centre doit sans cesse proposer de nouvelles méthodes d’apprentissage. Fleuron de l’apprentissage des langues 60 ans qu’il délie les langues Reconnu mondialement, le Centre de linguistique l Enseignement

appliquée (C.L.A.) accueille 4 000 étudiants de 110 pays chaque année. 60 ans après sa création, la concurrence universitaire l’oblige à se réinventer.

S ur les baies vitrées de la City à Besançon, des portraits d’hommes et de femmes d’ori- gines différentes s’affichent avec un large sourire. Une façon de dévoi- ler aux Bisontins - qui l’ignorent enco- re - que des milliers d’étudiants des quatre coins du monde étudient ici le français (et 10 autres langues) enmême qu’ils s’immergent dans notre culture. Parmi eux, certains sont devenus pro- fesseurs de français dans leur pays, d’autres “ont embrassé des carrières diplomatiques” indique Évelyne Bérard, ancienne directrice (2008-2013),d’autres sont chefs d’entreprise, chercheurs. Le roi du Tonga venu en stage en a même profité pour acheter des porcs francs- comtois !

Franchir la porte d’entrée de l’établis- sement, c’est plonger dans un brassa- ge culturel et cosmopolite qui fonctionne depuis 60 ans où Chinois, Américains, Néo-Zélandais, Yéménites, Algériens, Mexicains, Russes, Polonais…étudient ensemble. Comment l’école, et ses 50 professeurs titulaires, est-elle devenue le fleuron de l’Université de Franche- Comté pour la formation en langues ? “Elle le doit à son créateur BernardQue- mada, un homme visionnaire” répond Loïc Depecker, professeur des univer- sités, préfigurateur de l’agence de la langue française auprès de la ministre de la Culture (2015-2018). Venu inaugurer en janvier la plaque rendant hommage au fondateur décé- dé le 5 juin 2018, année du 60ème anni-

1959 : stage pour professeurs indiens en enseignement audiovisuel du français. Au centre Bernard Quemada.

plats”, un événement où 1 200 per- sonnes découvrent le monde par la cui- sine. “ Le Centre contribue à l’interna- tionalisation de notre ville” indique Dominique Schauss, vice-président de l’Agglomération de Besançon, en char- ge de l’enseignement supérieur. Il s’ex- ternalise aussi : “ J’étais dernièrement au Brésil pour apporter notre expérience à un professeur qui développe un réseau bilingue là-bas” indique Hélène Van- thier, responsable des formations et certifications. S’il a relevé des défis, l’institut fait face à une concurrence accrue. Frédérique Penilla, directrice depuis 2016, en a conscience : “Le C.L.A. a su s’adapter aumonde mais j’ai conscience que nous

versaire, il a rendu un hommage appuyé à Bernard Quemada. En 1957, ce pro- fesseur considéré comme l’un des pères de la lexicologie moderne crée à Besan- çon un institut de langue et civilisation française destiné à l’encadrement des étudiants étrangers. Celui-ci devien- dra le C.L.A. - installé rue Mégevand - grâce au soutien du maire Jean Min- joz et au doyen de la fac de lettres Lucien Lerat. “Le centre va se développer rapi- dement grâce à des méthodes d’ensei- gnement révolutionnaires pour l’époque, comme l’audiovisuel, puis l’informa- tique” ajoute Loïc Depecker. Dès 1970, les étudiants sont invités à des sorties pédagogiques et culturelles, en 1987 naît le “Tour du monde en 80

Un événement où les cultures se mélangent : “Le tour du monde en 80 plats”.

E.Ch.

La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

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l Rencontre

Deux stagiaires en famille d’accueil Chez Isabelle et Laurent, un doux parfum d’auberge espagnole Raghd arrive du Yémen, Poï de République Dominicai- ne. Les deux étudiants du C.L.A. vivent chez un couple de Bisontins devenu leur “deuxième famille”. Naissent de fabuleuses rencontres.

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liens d’amitié. “Lorsque deux de nos filles ont quitté la maison, la maison est d’un coup devenue trop grande.Nous avons tenté l’accueil et nous y avons pris goût !, dit avec le sourire Isabelle Renau- din. Nous avons hébergé 40 jeunes, ce furent 40 belles rencontres. C’est pour nous une façon de voyager car nous avons accueilli des étudiants austra- liens, américains, japonais, chypriotes, suédois, coréens, polonais…On va bien- tôt pouvoir faire le tour du monde car tous veulent désormais nous accueillir chez eux” s’amuse la maîtresse de mai- son. Arrivée en septembre depuis leYémen, Raghd a passé les fêtes de Noël et de Nouvel an avec la famille Renaudin. Une découverte. “C’est un peu comme chez moi car on se retrouve en famille” commente la jeune femme qui a ache- té des pulls pour affronter l’humidité bisontine. Excellente élève dans son pays, elle a bénéficié d’une bourse pour venir étudier à Besançon. En moyen- ne, les apprenants restent 4 mois en famille d’accueil. Cette dernière est rétribuée pour les frais engendrés. Ce n’est pas l’argent qui motive Isa- belle et Laurent, mais les rencontres. Il suffit de lire le livre d’or que chacun des hôtes alimente pour comprendre qu’au-delà d’un toit, c’est une deuxiè- me famille qu’ils trouvent ici. Laurent a par exemple aidé Juan-Luis, un jeu- ne Espagnol venu apprendre le fran- çais pour ensuite étudier à l’E.N.I.L. “Il

P oï, 19 ans, est arrivémi-janvier à Besançon. Et déjà, cet étu- diant originaire de République Dominicaine semble à l’aise chez Isabelle et Laurent, une famille qui le loge pour 4mois rue Lanchy.Timi- de à son arrivée en septembre dernier, Raghd (18 ans) la Yéménite a pris de l’assurance. Les deux jeunes étudiants en cours au C.L.A. - qui maîtrisent avec brio le fran- çais - sont en immersion dans une famil- le française. Rien de mieux pour maî-

triser une langue étrangère. “Raghd et Poï ont leur chambre individuelle, la clé de la maison. Le soir, à 20 heures, on dîne tous ensemble. Le week-end, on visite, on rencontre des amis. On fonc- tionne avec eux comme on pouvait fonc- tionner avec nos enfants” présente Isa- belle pendant que Laurent prépare l’apéritif. Le couple sait recevoir. Depuis 8 ans qu’ils ouvrent les portes de leur appartement aux étudiants étrangers venus apprendre le français à Besançon, ils ont noué de véritables

Découverte du livre d’or laissé par les étudiants précédents.

ne 16 % du salaire à l’État qui ne nous donne rien. On paye l’éducation, la san- té, il faut attendre 10 heures avant d’être soigné à l’hôpital.” Raghd vient d’un pays en guerre. Elle n’est allée qu’une fois de sa vie chez le médecin : c’était au Soudan pour soigner ses dents. Pour arriver en France, les deux ont affron- té un parcours semé d’embûches. Sans sa bourse aumérite, Raghd n’aurait pu obtenir de visa. Poï - qui étudie dans une université duMichigan aux États- Unis - a déboursé 650 euros pour l’ob- tenir. Chez Isabelle et Laurent, ils ont trouvé le sens de l’accueil “Made in Besançon”. n E.Ch.

voulait être fromager. Je l’ai aidé à trou- ver un stage dans leHaut-Doubs.Depuis, il a ouvert sa propre fromagerie en Espagne et c’est devenu comme mon petit frère, nous étions l’an dernier à son

mariage” dit avec émo- tion Laurent autour d’un verre de vin d’Alsace que Poï découvre. Les étudiants - studieux - bachotent et avouent leur incompréhension lorsqu’il faut commenter l’actualité française : “Comment est-ce possible de se plaindre ? , interro- ge Poï. Chez moi, on don-

“C’est comme mon petit frère.”

Verre de l’amitié pour Raghd (Yémen), Poï (Républicaine Dominicaine) qui logent chez Isabelle et Laurent à Besançon.

l Témoignages Ils sont passés par le C.L.A. “Le C.L.A. a changé ma vie” En 2001, elle quittait l’Égypte pour un stage d’un mois à Besançon. 18 ans plus tard, Sophie Othman est maître de conférences et professeur au C.L.A. Un parcours atypique.

Sophie Othman, franco- égyptienne, est maître de conférences à l’Université de Franche- Comté, professeur au C.L.A. de Besançon.

E n égyptien, son prénom signifie “espoir”. Hek- mat alias Sophie Oth- man le porte àmerveille. lle est pour les étudiants une image de la réussite “Made in C.L.A.”. En 2001, alors jeune étudiante à la faculté de péda- gogie d’Ismaïla au nord-est de l’Égypte, Hekmat obtient grâ- ce à l’ambassade de France une bourse d’étude pour un stage de perfectionnement en français au C.L.A. de Besançon. À ce moment, elle est loin d’imagi- ner que son destin profession- nel allait être intimement lié à celui de l’école. “C’est vrai que mon parcours est atypique, avoue l’universitaire qui a obtenu depuis la double nationalité franco-égyptienne. À l’époque,

l’école était déjà connue et recon- nue dans le monde. J’étais bilingue et je suis arrivée en plein été à Besançon, une ville calme et verte. Durant mon stage, j’ai observé des pratiques et des méthodologies différentes et inno- vantes, une ouverture culturel- le et intellectuelle et une ambian- ce unique au C.L.A. Cette expérience m’a donné envie d’ap-

la Sorbonne” se souvient Sophie Othman, passée du statut d’élè- ve à celui d’universitaire. Pour en arriver là, la jeune fem- me a travaillé dur. En 2004, elle trouve un job étudiant de moni- trice d’informatique à l’école bisontine. Un travail qui lui per- met alors de poursuivre ses études. “À cette époque, j’ai eu déjà cette envie de contribuer au rayonnement de cette maison. J’ai proposé, initié ou réalisé des projets divers comme le curri- culum pour l’anglais, le pro- gramme d’anglais pour les doc- torants de l’université de Franche-Comté, ou la mise en place un dispositif d’auto-appren- tissage guidé à la salle infor- matique” poursuit-elle. Après un long parcours et un

prendre plus sur le domaine de l’en- seignement des langues et à mon retour en Égypte, j’ai pu préparer la mention F.L.E. (Français langue étrangère) au sein de l’ambassade de France en lien avec

gnement-apprentissage des langues dans une perspective interdisciplinaire et pluridisci- plinaire en sciences humaines et sociales.Une centaine de cher- cheurs a participé à l’événe- ment. Sophie Othman tient paro- le : elle contribue à faire rayonner ce C.L.A. qui lui a tant apporté. n

de Franche-Comté” analyse l’en- seignante. Spécialiste du développement numérique dans l’apprentissa- ge des langues, elle a organisé le premier webinaire en octobre dernier, un colloque réunissant à distance par visioconférence des chercheurs du monde entier dans le but d’aborder l’ensei-

concours en 2016, la voilà ensei- gnante-chercheuse “avec tou- jours la même envie d’apporter au rayonnement du C.L.A. qui a changé ma vie. Si la concur- rence est rude avec d’autres écoles dans le monde, le C.L.A. a la chance d’être un institut de recherche et d’ingénierie péda- gogique porté par l’Université

“J’ai pu poursuivre grâce à un job étudiant.”

ÉVÉNEMENT

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La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

l Insolite Célébrités Ces étudiants pas comme les autres L’acteur Ewan Mc Gregor, l’impératrice du Japon, l’ambassadeur du Vietnam ou encore l’écrivain Max Gallo… ont étudié le Français et les langues à Besançon.

L’acteur Ewan Mc Gregor était en 2011 au C.L.A. de Besançon pour apprendre le français. Il est resté une semaine.

Ils se vendent au ministre gambien des

rien (prix mondial de la magie) ont participé à des stages. Des personnages politiques ont éga- lement été aperçus à l’image de Domi- niqueVoynet (ex-ministre), Jean-Louis Fousseret et Jacques Grosperrin. Ils ont parfait leur accent anglais, com- me la Madeleine Proust (comédienne) ou l’ex-arbitre international de foot Michel Vautrot. n E.Ch. télécommunications Fin décembre 2018, le ministre de Gam- bie chargé de l’Information et des infra- structures de communication a fait d’une pierre deux coups. Ébrima Sillah a par- ticipé à des cours de langues au C.L.A. et participé à une réunion “business” avec des chefs d’entreprise du Grand Besançon. “Nous avons profité de son stage pour lui présenter des respon- sables d’entreprises spécialisées dans les réseaux de télécommunications” indique Dominique Schauss, élu au grand Besançon, chargé notamment du domaine universitaire. S’il est trop tôt à l’heure actuelle pour savoir cet échange permettra de signer à nos entrepreneurs de signer des contrats, elle a le mérite d’ouvrir de nouvelles perspectives commerciales à l’interna- tional. n

“E wan Mc Gregor : super sympa ! Il avait surtout demandé que sa venue reste secrè- te” nous dévoile un des responsables du C.L.A. Ce que l’éco- le a réussi à faire ! Les fans incondi- tionnels de la saga StarWars ne pour- ront pas croiser sur le pont Canot Obi-Wan Kenobi se rendant à un cours à la City, personnage qu’EwanMc Gre- gor a incarné dans les épisodes II et III (2002 et 2005).

des femmes a parcouru les rudiments de notre langue avec un professeur dédié. Poliment, le C.L.A. nous dit qu’Ewan, bien que studieux, n’est pas encore bilingue. Ses deux enfants ont également suivi des cours. Depuis 2000, quelques autres stagiaires ont fait la fierté du centre, preuve de sa renommée. Ainsi, Abdoulaye Wade (président du Sénégal jusqu’en 2012), le fleurettiste chinois médaillé d’ar- gent aux J.O. de Sydney HaibinWang et son Altesse l’Impératrice du Japon Masako Owada ont occupé les bancs. Cette dernière, juriste international et diplomate de haut vol, un temps ambassadeur à Washington et Mos- cou, ex-vice-ministre desAffaires étran- gères parle le russe, l’anglais, le fran- çais et l’allemand. Plus récemment, la maire de Char- lottesville Blake Caravetti - à l’origi- ne du jumelage avec Besançon -, l’am- bassadeur duVietnamDuong Chi Dung, le chargé des relations extérieures du bureau européen de la Banque mon- diale Tim Cullen, l’amiral Falls de l’état-major canadien, l’écrivain his- torien Max Gallo, l’illusionniste algé-

Mariée à l’époque de sa venue en 2011 à Besan- çon à une habitante de Franois (N.D.L.R. : ils ont divorcé depuis), la star hollywodienne a partici- pé au C.L.A. un “bain”, nom donné à un stage intensif d’une semaine pour apprendre le fran- çais. Écossais d’origine, celui qui fait chavirer le cœur

“Il fallait être discret.”

L’écrivain Max Gallo est également passé par le C.L.A.

L’Algérie envoie ses élèves de l’École normale se former Directeur adjoint de l’École Normale Supérieure de Bouzaréah en Algérie et professeur des universités, Belkacem Bentaifour témoigne de l’apport du Centre.

C omme un signe, le Consul d’Algérie à Besançon était présent à la présentation de l’exposition des 60 ans du Centre le 10 janvier. “Avec le C.L.A., dont la réputation n’est plus à faire en matière d’ensei- gnement des langues, nous entretenons des rapports de coopération qui se sont vite trans- formés en des rapports d’ami- tié, tant il est vrai qu’en se fré- quentant, on apprend à se connaître et à s’apprécier” témoigne BelkacemBentaifour, professeur des universités, direc- teur adjoint chargé des systèmes d’information et de communi- cation et des relations exté- rieures à l’École Normale Supé- rieure de Bouzaréah (Alger) et accompagnateur des élèves- professeurs en formation. L’école forme les futurs profes- seurs enAlgérie. “Si nous avons opté pour le C.L.A. pour la for- mation de nos élèves-profes- seurs, c’est parce que le centre recèle un potentiel scientifique humain de haut niveau dont les

noms sont liés à des travaux innovants en linguistique et en didactique. Nos élèves-profes- seurs apprécient le C.L.A. par- ce qu’il leur permet de joindre l’utile à l’agréable : travail en semaine, détente le week-end. Ils nous reviennent enchantés d’un séjour qui leur a permis de découvrir une ville et une région agréables et accueillantes - même s’ils ne sont pas habitués aux ondées de l’été -, de com- pléter leur formation en langue et en didactique et de sympa- thiser avec des stagiaires venus des quatre continents dont ils découvrent la culture, ce qui les enrichit et les invite à la tolé- rance. Les séjours effectués ont été pour nous d’un grand apport. L’accès au dernier état de la recherche en linguistique et en didactique est éminemment uti- le aux élèves-professeurs pour compléter et actualiser la for- mation reçue à l’École Norma- le Supérieure afin de dispenser un enseignement plus efficace aux apprenants dont ils auront

la charge. Moi-même, de par les multiples missions effectuées au C.L.A., j’ai été amené à revoir complètement ma façon d’en- seigner après avoir vu comment les enseignants du centre arri- vaient à motiver les plus réti- cents des stagiaires et à faire progresser les moins avancés parmi eux. Souhaitons que le C.L.A. continue pendant long- temps encore à accueillir nos élèves-professeurs pour leur dispenser le savoir pour l’esprit et leur permettre de tisser de nouvelles amitiés pour le cœur.” n Le professeur Belkacem Bentaifour forme notamment les élèves- professeurs algériens.

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BESANÇON 10

La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

2019 sera l’année du sport VILLE Les projets Besançon est candidate pour devenir base arrière des J.O. 2024. Il sera aussi question du choix de l’opérateur pour Saint-Jacques, de la rénovation du campus de la Bouloie, ou encore de la fin des travaux à l’ex-Rhodiaceta.

La pose de la première pierre du futur groupe scolaire Tristan- Bernard aux Vaîtes est prévue cette année. Ouverture à la rentrée 2022.

2 018 fut l’année de la culture à Besançon. 2019 sera celle du sport. Comme il le fait chaque début d’année, le maire passe en revue les grandes manifestations et projets à venir. Après le succès du musée des Beaux- Arts (32 000 visiteurs après un mois et demi d’ouverture), Besançon espè- re faire aussi bien avec son festival outdoor “Grandes Heures nature” pro- grammé les 13, 14 et 15 juin à Micro- polis Besançon (www.grandes-heures- nature.fr). Événementiel Après les championnats de France de cyclo-cross (12 et 13 janvier), Besan- çon accueillera les championnats de France de lutte (25 au 27 janvier au complexe Ghani-Yalouz), le match de Coupe d’Europe de l’E.S.B.-F. (9 février), les championnats de France U.N.S.S. (4 au 6 juin), le championnat de Fran- ce de gymnastique rythmique (7 au 9 juin), le championnat de FranceV.T.T. de sport adapté (28 au 30 juin). Ces

avenue De Chardonnet, pour s’y ins- taller. Coût du chantier : environ 2 mil- lions d’euros. Concernant les activités aqualudiques, la plage d’Osselle dans le Grand Besançon bénéficie depuis janvier d’un liftin g. Les premiers tra- vaux d’embellissement seront termi- nés avant l’été. 8 millions d’euros (au total) seront consacrés à sa moderni- sation pour en faire l’espace plein air du Grand Besançon. Escalade La nouvelle salle d’escalade - en cours de construction vers Léo-Lagrange - sera livrée en novembre 2019. Arts martiaux Planoise (secteur Cassin) va inaugu- rer une salle d’arts martiaux agran- die le 9 février. Jeux olympiques Besançon a posé sa candidature pour devenir base arrière des Jeux Olym- piques 2024 de Paris. Elle mettrait à disposition certains de ses équipe- ments. Quels sports ? Des pistes sont émises pour accueillir le judo, pour- quoi pas des activités nature (type V.T.T.). Enseignement supérieur “Nous allons mettre un coup d’accélé- rateur sur le Campus de la Bouloie. Nous avons fait le choix de retarder notre projet de centre aqualudique pour consacrer nos efforts à la rénovation du campus” promet le maire. Un pre- mier contrat a fléché la somme de 40 millions d’euros. Urbanisme Le choix de l’opérateur chargé de confi- gurer l’espace Saint-Jacques sera dési-

À 14 mois de la fin de son mandat

gné en mars. C’est à cette période que le troisième lot de l’éco-quartier Vau- ban sera lancé. Concernant l’éco-quar- tier des Vaîtes, la sortie de terre de logements dans l’ex-quartier des maraî- chers prend retard par rapport au plan- ning affiché. La Ville assure que les premières constructions débuteront cette année. Deux contentieux ne sont toujours pas tranchés : un devant la Cour administrative d’appel de Nan- cy, un autre devant la Cour d’appel de Dijon. Une affaire porte sur la Décla- ration d’utilité publique, l’autre sur le prix d’achat des terrains. La Ville se dit confiante. École Ce sera la première école élémentai- re bâtie sous l’ère Fousseret. La pose de la première pierre du groupe sco- laire Tristan-Bernard est prévue cet- te année pour une ouverture à la ren- trée 2022. 4 classes de maternelle, 7 de primaire, ainsi qu’une classe exter- nalisée de l’I.M.E. l’Essor seront ins- tallées sur une surface de 2 820 m 2 . Coût de l’opération : 11 millions d’eu- ros. Économie Le service après-vente de la firmeAude- mars-Piguet s’installera dans 2 500 m 2 d’atelier alors que la création du bâti- ment Témis Santé (4 000 m 2 ) a débu- té. Environnement Besançon, capitale de la biodiversité en 2018, réfléchit à la façon de “rever- dir” la ville après l’avoir minérali- sée… n E.Ch.

“Je ne serai pas candidat, sauf si…” Le maire dit vouloir s’investir jusqu’au à la fin de son mandat comme s’il repartait. Il livre ses impressions sur le mouvement des gilets jaunes.

événements nationaux s’ajoutent aux tradition- nels Trail des forts qui se déroule pour la première fois sur deux jours (11 et 12 mai) et au triathlon (15 et 16 juin). Base nautique En lieu et place de l’ex- Rhodiaceta en cours de démolition, Besançon va poser la première pierre de sa base nautique qui sera livrée en octobre 2019. Le Sport nautique Bison- tin va déménager de son emplacement historique,

Les “Grandes heures nature” les 13, 14 et 15 juin.

Le maire de Besançon lors de sa conférence de presse de rentrée.

L a Presse Bisontine : Les candidats à votre succession se manifestent. Com- ment analysez-vous ces candidatures ? Jean-Louis Fousseret : Il y a eu de l’agi- tation avec des candidatures à ma succession. Je regarde cela avec inté- rêt puisque les Bisontin(e)s savent que c’est mon dernier mandat. Ces candidatures sont le premier épiso- de d’une série qui va être longue donc je suis prêt à les affronter. C’est normal que chacun veuille se pla- cer sur la ligne de départ. L.P.B. : Serez-vous sur cette ligne de départ ? J.-L.F. : Je ne serai pas candidat à ma succession pour un quatrième mandat. Je soutiendrai le candidat ou la candidate validé(e) par la com- mission nationale d’investiture de La République En Marche en juin. Il faudra que le programme qu’il présente soit dans la philosophie des valeurs d’En Marche. J’ai dit que s’il advenait que ce programme cassait tout ce qui avait été mis en place depuis des années à Besançon, à ce moment je réfléchirais car il ne faut jamais injurier l’avenir… Mais ce n’est pas ce que je souhaite. Je le dis solennellement : j’entends mener ce mandat à terme jusqu’en 2020. Je vais continuer à m’investir comme

si je continuais. Nous avons déjà commencé à réfléchir avec des groupes de travail pour le prochain mandat. L.P.B. : Que pensez-vous de l’évolution du mouvement des gilets jaunes ? J.-L.F. : C’est un mouvement que je respecte. Il faut du dialogue. Les gens dans la rue me disent “com- ment on fait pour s’en sortir” et je fais la distinction entre ceux qui manifestent du désespoir et ceux qui cassent. Il y a aussi des gens qui veulent que ce mouvement s’arrête car qui va payer les dégradations ?

Les Bisontins ! Il y a peut-être des choses ou des expressions qui auraient pu être faites différemment par le gouvernement. Je pen- se que le président a entendu tout cela. Nous allons être à Besançon partie pre- nante du grand débat et je lis les commen- taires du cahier de doléances mis à dis- position à la mairie. n

“Il ne faut pas injurier l’avenir.”

Recueilli par E.Ch.

Besançon veut surfer sur la labellisation “territoire trail”.

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