La Presse Bisontine 206 - Février 2019

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

Ils ont choisi de passer aux couches lavables DÉCHETS On gagnerait au change De plus en plus de familles abandonnent les couches jetables, pour alléger leurs poubelles et éviter d’éventuelles substances toxiques. Trois crèches bisontines et une autre à Quingey ont aussi sauté le pas.

Plus pratiques que les langes d’antan, les couches lavables se composent d’une partie absorbante qui va à la machine et d’une culotte imperméable (ici en orange).

“O n s’en fait toute une montagne, mais cela n’a rien de com- pliqué” , résume Aude Minet. Après un premier test d’unmois, cettemaman, ins- tallée à Chaucenne, a définiti-

vement adopté les couches lavables pour sa petite derniè- re Charline, 7 mois. Et elle l’as- sure, son organisation quoti- dienne ne s’en trouve pas plus compliquée. Il faut dire qu’avec ses quatre enfants, les lessives

tournent chaque jour. “Avec un seul enfant, c’est bien sûr moins régulier” , concède-t-elle, “mais il suffit de s’adapter.” Elle avait elle-même un certain nombre de craintes au départ. “On me parlait de fuites, mais je trouve même qu’il y en amoins. Ma fille ne se plaint pas non plus de l’effet mouillé et elle n’a jamais eu d’irritations comme mes trois grands.” Si elle ne s’était jamais posé la question des couches lavables avant cela, la levée au poids des ordures ménagères a pesé dans sa décision. Cet argu- ment a aussi convaincu son conjoint, Jean-Pierre, et sa nour- rice de jouer le jeu. Restait pour autant l’achat de départ assez onéreux (300 euros neuf pour une vingtaine de couches). Elle opte donc pour la location proposée par le Sybert pour 10 euros par mois (payé par trimestre). Ce nouveau service a été mis en place depuis février 2018. “Sept familles du Grand Besan- çon ont déjà choisi cette formu-

le location et une quarantaine d’autres ont testé notre kit d’es- sai qui comprend six modèles de couches différents” , explique Sandrine Renaud, responsable prévention des déchets au Sybert. D’autres actions sont également menées en direction des pro- fessionnels de la petite enfan- ce. À l’image de ce premier forum sur les couches lavables orga- nisé début décembre à Besan- çon, qui a permis d’échanger et de dresser un bilan des pra- tiques dans tout le Grand Est. “J’ai identifié une cinquantai-

ne de structures utilisatrices. C’est encore assez confidentiel, mais cela se développe avec l’évo- lution des mentalités.” Plusieurs projets d’ouverture de micro-

“Quand le lavage est assuré un interne, les structures voient un réel gain” , souligne Sandrine Renaud. Un partenariat avec la Blanchisserie du refuge permet ailleurs, comme à la crèche d’Ar- tois, l’enlèvement et le nettoyage journalier des couches. Le principal frein en structure collective reste le changement d’organisation. Il y a aussi les idées reçues : cela va sentir mau- vais et prendre plus de temps, il va y avoir des fuites… C’est pourquoi le Sybert se propose de les accompagner pas à pas. n S.G.

Aude passe les changes de sa fille en machine avec son linge quotidien. Seul le film biodégra- dable part à la poubelle.

crèches se feraient aussi en couches lavables. À l’argument écolo- gique, s’ajoute un intérêt financier. Un bébé produit l’équi- valent d’une tonne de déchets jusqu’à sa propreté, générés par 4 500 à 6 000 couches jetables.

Le Sybert les loue.

EN BREF

PASSION

Passé par l’école Boulle à Paris “Une toile, c’est comme un jardin”

Périscolaire La Ville de Besançon recrute des animateurs périscolaires. L’offre de recrutement et les modalités pour postuler rubrique “Mairie de Besançon, La Ville recrute”. La Ville de Besançon emploie chaque année environ sont visibles sur www.besancon.fr, encadrent des groupes d’enfants avant et après l’école (matin, midi, après-midi) et leur proposent des ateliers à caractère éducatif favorisant le bien-être et le développement de l’enfant, dans le cadre de projets pédagogiques. Un animateur travaillant matin, midi et après-midi (soit 18 heures par semaine) gagne environ 500 euros nets par mois. enseignants du Lycée professionnel Condé à Besançon est en grève depuis le 15 janvier. Le Rectorat projette de fermer une section de Bac professionnel “Commercialisation et Services en Restauration” ainsi que le Bac professionnel “Service de Proximité et Vie Locale” dès la rentrée 2019. 400 animateurs périscolaires. Ils Enseignement Une partie des

Ancien professeur d’arts plastiques, Claude Arnaud peint depuis maintenant plus de 60 ans. Il sera prochainement exposé à Besançon, et devrait participer au salon des Annonciades à Pontarlier.

“M a relation à la peinture est assez indéfinie et encore inabou- tie après toutes ses années” , reconnaît ce Bisontin aux ori- gines haut-saônoises. Dans son atelier de Sorans-lès-Breurey où il a pris l’habitude de venir peindre, loin de l’agitation cita- dine, réchauffé par la chaleur d’un poêle à bois, il raconte cet élan créateur : celui qui lui ins- pire le premier mouvement. “Le souffle s’agrandit, les formes s’organisent et vivent ensemble, avec des rapports colorés plus ou moins aléatoires.” L’artiste s’inspire librement de la flo- raison, des mouvements du vent, de l’eau… et a choisi de se libé- rer des formes académiques pour s’exprimer en termes contemporains. “Une toile, c’est une idée qui se développe et qui prend vie comme un jardin” , à ses yeux. S’il lui arrive de peindre en exté- rieur, il ne peint pas sur le motif. “Je suis plus dans l’imagina- tion” , souligne Claude Arnaud. Quelques-unes de ses toiles feront l’objet d’une nouvelle exposition à la galerie de l’An-

cienne Poste au centre-ville bisontin en mai-juin. Il réalise aussi quelques sculptures, pour qui il nourrit un autre intérêt. “Issues de la matière toujours complice et servies par le vide qui les entoure, elles s’imposent par leur force expressive.” Mais il leur prête aussi quelque cho- se d’un peu plus sévère et silen- cieux. L’ensemble de son travail, fait de poésie, trouve sans doute une inspiration dans les haïkus, un autre art que Claude Arnaud apprécie particulièrement. Com- me dans cette toile des papillons qui couvrent un arbre mort, “quand c’est le cas, cela veut dire que l’arbre est en fête.” Une influence est aussi à trouver du côté de son enfance. “Mes parents

Claude Arnaud peint parfois en extérieur et dit apprécier l’œuvre de Matisse, Picasso ou Soulages.

reconnaît le Bisontin, qui aurait aimé exercer son art jeune, sans se souvenir exactement quand cela a commencé tant il peint depuis toujours. Mais c’est la voie de l’enseignement qui l’ap- pellera après son service mili- taire. Passé pour sa formation à l’éco- le des beaux-arts de Besançon et l’école Boulle à Paris, il com- mencera sa carrière d’ensei-

gnant à Montbéliard au lycée des jeunes filles puis aux Grands Jardins. Il reviendra un temps à l’école bisontine des beaux- arts pour y enseigner cette fois le dessin, et animer l’atelier poterie. “Je donnais aussi des cours à la faculté de médecine.” Sous l’égide du bureau inter- national du travail, il partira ensuite un temps à Dakar, en Afrique : “L’un des objectifs était

d’y introduire le tour de potier” , avant de revenir enseigner à Pontarlier. À ce riche parcours s’ajoute aujourd’hui une grande famil- le. Père d’un premier garçon né sourd et de deux filles, il a quatre petits-enfants et trois arrières petits-enfants. À 85 ans, il peut s’estimer accompli. n S.G.

tenaient une auberge. La maison était toujours très vivante avec des gens qui arrivaient et repartaient et quand on est petit, on s’im- prègne beau- coup de cela” ,

Une œuvre contemporaine et colorée.

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