La Presse Bisontine 206 - Février 2019
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n°206 - Février 2019
L’appel des 19 vieilles gloires
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Municipales : candidatures et débats fleurissent
Agoras C’est un peu comme dans un divorce ou un conflit d’associés : pour le bien de tous, il faut savoir en sortir par le haut. Mais pour cela, il faut des bonnes volontés des deux côtés. Le grand débat lancé par le président de la République mi-janvier, s’il a reçu un écho globale- ment favorable de la part des élus locaux qui ont longtemps fustigé le manque de considération dont ils souffraient, lais- se encore dubitatifs certains de ceux qui sont à l’origine de ce chambarde- ment démocratique : les gilets jaunes. à entendre certains, on garde une vraie crainte sur l’issue de cet exercice démo- cratique de grande ampleur. Les “ultras”, avançant des arguments souvent fal- lacieux, affirment qu’ils refusent de par- ticiper à ce grand débat sous prétexte que les questions qui les intéressaient ne seraient pas abordées. Comment pouvoir juger objectivement à l’avance de l’issue d’un débat auquel on ne pren- dra même pas la peine d’assister et au cours duquel on pourrait justement expri- mer son avis sur les questions à ses yeux essentielles ? C’est là que ce mou- vement spontané à la base montre ses limites. Car au motif de revendiquer une démocratie la plus ouverte possible, ces gilets jaunes jusqu’au boutistes en vont jusqu’à rejeter les innovations en la matière qu’aucun pays avant la Fran- ce n’avait encore lancées. Cette fran- ge de gilets jaunes politisés, spollués par les doctrines de quelques partis d’extrême (gauche et droite), masque hélas la grandemajorité des gilets jaunes constructifs. Refuser le débat, c’est lais- ser prospérer aveuglément les croyances ou les idéologies au détriment des idées. Même si la liberté d’expression est un droit et non un devoir, la possibilité de débattre doit presque devenir, si on a une haute idée de l’idée démocratique, un devoir en l’espèce. Il n’est pas ques- tion que tous les citoyens soient contraints de se livrer à cet exercice inédit mais il paraîtrait sain que ceux qui ont réclamé à cor et à cri depuis le début de ce conflit sociétal des espaces de discussion ne rejettent pas une fois mise en place une méthode cette pro- position de sortie de crise. Les agoras n’existent plus. Elles ont été rempla- cées par les réseaux sociaux où la clair- voyance et la hauteur de vue sont bien souvent absentes. Saisissons cette opportunité de débattre en dehors de la sphère habituelle et virtuelle des gens qui pensent comme soi. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., A.U.D.A.B., C.A.U.E., C.L.A., Cie Les Trois sœurs, E. Chatelain, Maty, J.-B. Millot, J. Varlet, Y. Vial, N. Waltefaugle.
C hacun y va de sa can- didature ou de sa contri- bution au débat depuis le début de l’année. À quator- ze mois de l’échéance, les municipales de 2020 à Besan- çon commencent à susciter l’intérêt de prétendants qui se fie à ce que le maire actuel a maintes fois annoncé : il ne bri- guera pas un nouveau man- dat. Dans ce contexte, un nou- veau mouvement compte bien prendre sa part au débat : l’Es- pace de Dialogue des gauches et des Écologistes, ou E.D.G.E.
C’est un rassemblement de citoyennes et de citoyens dont l’objet est de “créer des espaces de dialogue, d’échanges et de participation, ouverts à toutes celles et tous ceux qui désirent bâtir ensemble une alternative aux politiques libérales” notent ses anima- teurs Marcelle Choblet, co- présidente, Claude Mercier, co-président, Évelyne Ternant, trésorière et Jean-Michel Bou- dart, secrétaire. Le mouvement qui tient son assemblée géné- rale le 26 janvier salle Battant
à Besançon (en matinée) sou- haite pour l’instant “rester en dehors des stratégies électo- rales partisanes et ne veut par- ticiper à aucune désignation ni soutien de candidatures. E.D.G.E. n’est donc pas un sous-produit de l’intergroupe des élus bisontins” notent ses membres pour qui “la voca- tion d’E.D.G.E. est précisé- ment d’impulser une dyna- mique citoyenne qui permette de dépasser les logiques par- tisanes. Ceci dit, comme le note un des piliers actuels de la gauche municipale bison- tine, “E.D.G.E. pourrait très bien constituer un noyau de départ pour une vraie liste de gauche pour ces municipales.” E.D.G.E. a d’ailleurs lancé un grand débat citoyen autour des municipales de 2020 avec la création d’une plate-forme “qui jouera dans les semaines à venir un rôle majeur dans la préparation d’un projet muni- cipal et d’agglomération par- tagé : https://www.decidons- besancon.com/.” Dans le florilège des candi- datures, ou des initiatives pré- paratoires, pour les munici- pales 2020 on peut également citer la démarche d’un gilet jaune bisontin, Christian Alliet qui compte bien “jouer les out- siders dans les élections muni- cipales de 2020. Nous trou- verons largement 55 candidats pour faire une liste” affirme ce citoyen. ■
Parmi les 19 qui appellent à soutenir la démarche d’Éric Alauzet, sans doute la plus influente, on trouve l’ancienne secrétaire d’État bisontine Paulette Guinchard (photo archive L.P.B.).
É ric Alauzet a mis les deux pieds dans la campagne électorale pour les municipales de mars 2020. Premier à dégai- ner officiellement sa candida- ture (notre précédente édition), il a d’abord décidé de s’en- tourer, à défaut d’une équipe de campagne, du soutien d’an- ciens élus bisontins. C’est ain- si que “L’appel des 19” est né. “Nous, anciens élus bisontins, soutenons Éric Alauzet pour qu’il devienne le prochain mai- re de Besançon et le futur pré- sident de la Communauté d’Ag- glomération du Grand Besançon…Nous rassemblons nos énergies pour soutenir Éric Alauzet et construire le projet de territoire avec lui” disent-ils en chœur. Qui sont ces “19” ?
Des anciens élus dont l’action de certains aura marqué les esprits plus que d’autres, avec en tête l’ancienne adjointe et députée bisontine devenue secrétaire d’État aux Personnes âgées Paulette Guinchard. Pour le reste, des noms que la plu- part ont peut-être déjà - presque - oubliés. Qui se sou- vient, sinon les anciens Bison- tins férus de politique locale, de ces ex-élus bisontins : Éric Anguenot, Valérie Hincelin, Pier- re Rueff, Gérald Santi, Mar- guerite Vieille-Marchiset, Simon Vouillot ?… On attend désor- mais de connaître l’identité de ceux qui comptent, autour du candidat Alauzet, jouer un rôle dans le prochain mandat si ce dernier est élu dans quatorze mois. ■
Les gilets jaunes bisontins vont tenter de monter une liste (sous la houlette du Bisontin Christian Alliet).
Prés-de-Vaux : la dernière tournée du boulanger
L es habitants du quartier des Prés- de-Vaux à Besançon n’enten- dront plus le klaxon de la camion- nette du boulanger résonner dans leur rue. Terminé les discussions autour de la camionnette blanche. Le 31 jan- vier, Manuel Delorido de la boulangerie “Aux saveurs d’Autrefois” ne livrera plus le pain et les croissants à “ses” habi- tués pour des raisons de baisse de clien- tèle. “C’est vraiment dommage car le pain était excellent. C’était un vrai ser- vice pour notre quartier” témoignent Claude et Michel, deux riverains du che- min de Plainechaux. Connue dans les campagnes, la livraison du pain s’éteint à Besançon. Elle avait résisté jusque-là dans ce quartier adossé à la colline de Bregille réputé pour être un “village à la ville”. “J’ai perdu quelques clients, dont des personnes âgées décédées” , explique le boulanger qui, lors de notre rencontre,
n’avait pas encore annoncé à une fidè- le qu’il ne viendrait plus. “Mon petit-fils adorait vos croissants…C’est vraiment dommage. C’était aussi un moment de rencontre” soupire Michel, qui comprend d’une certaine façon l’artisan. Levé tôt, ce dernier enchaîne avec la distribution et la vente dans sa camionnette sans que ce service ne coûte plus cher. Les baguettes sont vendues au même prix (0,90 euro) qu’à la boulangerie qu’il tient avec son fils, située à Tarragnoz. Les habitants des Prés-de-Vaux seront au pain et à l’eau… à moins qu’ils ne tra- versent le tunnel sous la Citadelle pour rejoindre leur boulanger préféré. ■ Manuel (à gauche) était l’un des derniers à réaliser les tournées de pain à Besançon. Il arrête le 31 janvier.
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