La Presse Bisontine 206 - Février 2019

BESANÇON

13 La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

EN BREF

SOCIÉTÉ Financement participatif Les cagnottes en ligne sont-elles toujours justifiées ? Les controverses suscitées par certains fonds de soutien liés au mouvement des Gilets jaunes ont relancé le débat autour de l’encadrement de la pratique.

Conférence Le monde change, la société change et vous avez décidé de changer mais ne savez plus comment vous y

prendre… La conférence “Le

changement dans tous ses états” s’adresse à

tous ceux qui s’intéressent à

L orsqu’elle a lancé sa cagnotte sur Leetchi début janvier pour renflouer sa trésorerie, la gérante bisontine du salon de thé “Cake and the City” n’imaginait pas qu’elle serait taxée d’opportu- niste. “Tout est parti d’un mes- sage posté sur Facebook où j’ex- pliquais que j’avais des difficultés depuis le mouvement des Gilets jaunes avec les manifestations en centre-ville et les déviations. Des clients, trop loin pour venir m’acheter un cupcake, m’ont alors invité à ouvrir une cagnot- te en ligne” , explique Sophie Oli- vier. Une démarche qu’elle regrette depuis. Les 6 000 euros sollici- tés via la plateforme pour payer ses charges ont fait l’objet de commentaires acerbes. “Vous faites encore le coup de la cam- pagne participative, c’est déses- pérant, votre projet ne fonctionne pas depuis le début” , écrit notam- ment un internaute. “J’avais déjà ouvert une cagnot- te en 2015 sur Bulb in Town au moment du déménagement de la boutique dans la Grande rue,

l’évolution de notre société et comment évoluer avec elle. Cette conférence a lieu jeudi 24 janvier à 20 heures à la C.C.I. du Doubs (46, avenue Villarceau). Réservations en ligne uniquement sur : https://conferencesurle changement.eventbrite. fr/ ou sur www.inspirationsandfr iends.com. Elle est organisée par Valérie Brière, créatrice d’Inspirations and Friends. Restos du cœur Les Restos du cœur organisent un grand repas gastronomique solidaire au Grand Kursaal de Besançon le mercredi 20 mars. Participation 95 euros par personne, apéritif et vins compris. Renseignements au 03 81 41 92 11 (de 9 heures à 12 heures) ou au 06 43 26 53 63 ou sur ad25.siege @restosducoeur.org

natrice générale de Finance- ment participatif France. “Au départ axées sur les projets humanitaires ou culturels, les campagnes se sont diversifiées aussi bien sur les sollicitations que sur les outils (investisse- ments en capitaux et prêts ont rejoint les dons).” Il faut dire que depuis la créa- tion de la première plateforme du genre, My Major Company en 2007, le marché a toujours été florissant. “Les acteurs se sont multipliés et recherchent des modèles hybrides.” Leetchi qui était par exemple tourné vers les cagnottes privées pour un anniversaire, s’est ouvert aux cagnottes publiques. Tout un chacun étant libre d’y ouvrir son appel aux dons, cela donne parfois lieu à des controverses comme dans le cas de cet appel à participation aux frais d’avo- cat du boxeur Dettinger, pour- suivi pour avoir frappé des poli- ciers. Fermée depuis, elle a fait apparaître des “contre-cagnottes” en soutien aux forces de l’ordre ou aux gilets jaunes blessés. Bien sûr, aucune plateforme

pour pallier le manque à gagner lié aux travaux du tramway” , reconnaît Sophie. “Du coup, on me croit mal intentionnée alors que je travaille 66 heures par semaine et que je me paye 20 heures par mois. Tant qu’on n’a pas été entrepreneur, on ne sait pas ce que c’est !” , résume- t-elle. Ce mauvais buzz aura eu le mérite de faire parler de la bou- tique, qui voit à nouveau plus de clients. Certains préférant d’eux-mêmes venir lui déposer des petites sommes (3 ou 5 euros) “surtout pour me montrer leur soutien.”

L’une des cagnottes de soutien aux Gilets jaunes à Besançon approche les 1 000 euros.

D’une façon générale, les entreprises seraient de plus en plus nombreuses à intégrer le financement participatif dans leur business plan d’après Flo- rence de Mau- peou, coordi-

n’est épargnée et la multipli- cation des initiatives indivi- duelles crée son lot de doublons et de sur-sollicitations. Diffici- le ainsi de répertorier et mesu- rer le phénomène à l’échelle bisontine. “Ce genre de cagnottes créées dans l’affect et la réacti- vité immédiate sont à distin- guer de celles qui jouent le rôle de levier pour un projet” , remarque Florence deMaupeou. Elles peuvent aussi émaner d’un

élan général de solidarité. Le récent crash d’un Mirage 2000 dans le Jura, qui a coûté la vie à deux pilotes, a vu notamment la création d’une dizaine de cagnottes dans les jours qui ont suivi. Mises en place par des proches, d’ex-camarades de clas- se et même des anonymes qui s’engagent à reverser l’inté- gralité des fonds à leur esca- dron. n S.G.

“Cake and the City”

n’imaginait pas qu’elle serait taxée d’opportuniste.

LES RENCONTRES ANNUELLES DES SOCIÉTAIRES SE DÉROULERONT ENTRE LE 26 FÉVRIER ET LE 26 MARS 2019

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