La Presse Bisontine 206 - Février 2019

BESANÇON

La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

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L e c h if f re

SÉCURITÉ

Rappel à l’ordre pour des familles bisontines

Absents au collège, la mairie les convoque La procédure de “rappel à l’ordre” entre en fonction à Besançon. Deux mineurs du collège Diderot et leurs parents ont dû s’expliquer dans le cadre d’une audience solennelle. Pour quels résultats, quelles mesures ?

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D e semaine en semaine le cortège s’étiole. Ils n’étaient plus par exemple qu’une petite cinquantaine à défiler le 19 janvier dans la rue de Belfort. Contre plus de 200 la semaine précédente et plus encore en fin d’année dernière dans les rues du centre-ville. Le mouvement des gilets jaunes s’effrite à Besançon com-

rien à avoir avec les demandes actuelles (référendum citoyen de destitution des élus…), si bien qu’une grandemajorité des Fran- çais ne s’y retrouvent plus dans ce mouvement. l

L e 28novembre puis le 19 décembre, la salle du conseil municipal de Besançon s’est transformée pour la première fois en “tribunal” où six élus - de la majorité et de l’opposi- tion - ont embrassé la fonction de “juge”. Sur le banc : unmineur de 15 ans et un autre de 14 ans, tous deux convoqués

me ailleurs. Les revendi- cations de départ (le pou- voir d’achat) n’ont plus

pour des absences répétées au collège. Contre toute attente, les deux jeunes Bisontins - dont l’un cumule 424 jour- nées d’absence depuis la 6ème, dont 21 jours rien qu’en octobre dernier - se sont présentés avec leurs parents à la convo- cation. Une quasi-victoire. Il faut dire que cette dernière “était solennelle, écri-

te sur un ton incisif” insiste Danielle Poissenot, adjointe au maire en char- ge de la sécurité. Remise en main propre par des poli- ciers municipaux venus au domicile des deux collégiens après avis favorable du procureur, la convocation a eu son pre- mier effet. L’échange, ou plutôt lamora- le, a duré près d’une heure. “Autant lors de la première audience j’ai été trop bien- veillante du fait de mon expérience d’as- sistante sociale face au premier collé- gien, autant pour le second j’ai pu bouger l’élève et ses parents” confie Danielle Poissenot. Elle avait enfilé l’écharpe tri- colore pour l’occasion. Pour quel résul- tat ? “Je peux dire qu’il y a eu une amé- lioration, moins d’absences. Nous avons demandé à notre police municipale de vérifier qu’ils ne soient plus dans la rue. Grâce à cette audience, un des parents s’est rendu compte que son fils ne lui disait pas toute la vérité sur ses absences. Les deuxmineurs sont aujourd’hui repar- tis à l’école” répond l’adjointe.À suivre. Une des familles a par le passé dû suivre un stage de parentalité sur demande

du procureur de la République… visi- blement resté sans effet. Cette démarche de rappel à l’ordre (R.A.O.) qui relève de la police du mai- re, s’applique à des personnes,majeures ou mineures, ayant commis des actes ou ayant des agissements irréguliers mais qui ne peuvent être qualifiés en

C’est un bon début mais on doit aller plus loin. Imaginons qu’un parent ne veuille pas venir ? Rien ne l’y oblige. C’est un début, mais on doit avoir un retour. L’autre levier, c’est suspendre les allocations familiales” dit-il. Danielle Poissenot estime cela impossible : “Seul le rectorat peut couper les bourses des collégiens s’ils ne viennent pas” dit-elle. Philippe Mougin (Les Patriotes) se dit favorable mais émet des réserves : “Il y a le fond et la forme. Remettre dans le droit chemin des gamins, cela va dans le bon sens mais ce rappel est surdi- mensionné en moyens humains puis- qu’il y avait 6 élus, le responsable de la police municipale, un commissaire…” évoque l’élu, ancien gendarme. Deux lycéens seront convoqués d’ici le prin- temps. n E.Ch.

‘ 22 jours d’absence en octobre.

crime ou délits et qui ne donnent pas lieu à une procédure judiciaire.C’est un simple rappel verbal qui peut montrer ses limites comme le fait remarquer le conseiller municipal d’opposition Michel Omouri (Les Républicains) présent à une audience : “Le rap- pel à l’ordre était une idée de l’opposition dès 2010.

L’adjointe Danièle Poissenot anime les rappels à

l’ordre (photo archive L.P.B.).

EN BREF

BÂTIMENT

Le rez-de-Chaussée aménagé Le Bastion fortifie son offre aux musiciens

Fonds européens Plus de 360 projets ont été sélectionnés par les comités de programmation régionaux présidés par Patrick Ayache, vice- président de la Région, pour bénéficier de fonds européens depuis le début de l’année 2018 en région Bourgogne-Franche-Comté, pour un montant de 41 037 303 euros. Exemple dans le Doubs : la S.A.R.L. S.E.F.O.C., située à Saint- Vit, spécialisée dans l’affûtage de forets de tous types qui investit dans un centre d’usinage à commande numérique. Elle a bénéficié de 217 540,20 euros de fonds La compagnie bisontine de danse Duende Flamenco présente trois spectacles en février. “La Jeune Fille de la Mer et la Plume de V. Hugo” le dimanche 3 février à 16 heures à la salle socioculturelle de Morr, un conte dansé sur la découverte des émotions (à partir de 3 ans), “De la Poussière et des Étoiles” le F.E.D.E.R. Flamenco Guinemand de Saône, un spectacle de danse d’après “Les Misérables”, et “L’Étincelle” le dimanche 10 février à 16 heures à la salle des Fêtes de Mamirolle. Théâtre et Danse sur le thème de l’écologie, humour et poésie vendredi 8 février à 20 heures à la salle

700 000 euros ont été investis dans le réaménagement complet de la forteresse Vauban dédiée aux musiciens amateurs. L’inauguration publique avec un week-end d’animation est prévue les 24 et 25 mai.

Au rez-de- chaussée, la nouvelle salle de

concert a une jauge de 100 personnes.

L e Bastion a entendu plus de décibels ces trente der- nières années que les trois siècles auparavant. Avec “plusieurs milliers de groupes déjà venus répéter ici” selon le président de l’association le Bas- tion Yann Morel, la tour forti- fiée située à côté de la Cité des arts avenue Gaulard est deve- nue la principale salle de répé- tition des groupes de musique amateurs de la région. “Face à l’augmentation et à la diversi- fication des pratiques des musi- ciens amateurs, l’aménagement du rez-de-chaussée de la tour bastionnée s’est avéré indis-

pensable” poursuit le président. Les travaux d’aménagement financés par la Ville et ses par- tenaires à hauteur de 700 000 euros sont quasiment terminés. “Les nouveaux locaux

seront opération- nels d’ici deux mois le temps d’aménager les espaces, puis nous entrerons en pério- de de crash test avant de lancer la vraie nouvelle sai- son en septembre” ajoute Yann Morel. L’inaugu-

“Plusieurs milliers de groupes déjà venus.”

Yann Morel, président de l’association le Bastion.

ration avec programmation fes- tive est calée les 24 et 25 mai. La nouvelle salle de restitution et de concert, ainsi que la salle

Le bâtiment datant de 1689 abrite ces activités musicales depuis plus de trente ans.

d’accueil avec son bar pourront également être mis à la dispo- sition des associations bison- tines et des privés en location. Outre ces deux espaces, le rez- de-chaussée rénové dispose d’une régie pour l’enregistrement, de deux spacieux studios de répé-

tition, d’une salle de formation, de deux bureaux et d’une salle de réunion.À l’étage, le Bastion propose toujours ses onze autres studios, accessibles tous les jours de 9 heures à minuit. n

(à partir de 7 ans). Renseignements sur cieduendeflamenco @gmail.com

J.-F.H.

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