La Presse Bisontine 206 - Février 2019

26 DOSSIER

La Presse Bisontine n°206 - Février 2019

l Besançon

Le retour du végétal Imaginer l’urbanisme d’après-demain

Ne pas reproduire les erreurs esthétiques du passé est une chose. Prévoir la ville en intégrant les contraintes environnementales et climatiques de demain en est une autre. L’agence d’urbanisme du Grand Besançon (A.U.D.A.B.) est dans la prospective.

Michel Rouget, directeur de l’A.U.D.A.B., entouré de Benjamin Gracieux et d’Aline Thomas. L’agence d’urbanisme du Grand Besançon épau- le les communes engagées dans des projets de réhabilitation. Exemple pour la place de l’église à Dannemarie- sur-Crète.

I l n’y a encore pas si long- temps, quand un maire fai- sait appel à une agence d’ur- banisme comme l’A.U.D.A.B., le message était clair : “Je souhaite faire une salle polyvalente, bétonnez- moi tout ça !” Aujourd’hui, quand un élu contacte l’agence bison- tine, le message est beaucoup plus nuancé :“Je voudrais refai- re la place de l’église. Comment réaménager l’espace pour recréer dans mon village une nouvelle centralité avec un partage plus équilibré de l’espace publique entre les différents usagers ? “La plupart des maires qui nous consultent souhaitent donner une véritable cohérence à leur centre-bourg” confirme Michel Rouget, le directeur de l’A.U.D.A.B., agence basée rue du Grand-Charmont à Besan- çon (quartier Battant). Exemple récent en date : la requalification de la place de l’église à Dannemarie-sur-Crè- te, un secteur qui n’avait pas vraiment de cohérence et où la voiture était reine. L’A.U.D.A.B. est venue en appui pour orien- ter la mairie afin de “passer d’un urbanisme très fonctionnel, presque routier, à un usage beau-

coup plus mixte de l’espace public, l’objectif étant de ramener des fonctionnalités et de la vie dans ces espaces.” C’est ainsi qu’on a inventé de nouveaux métiers comme les spécialistes du “desi- gn urbain”. “Les espaces publics étant des biens communs, on tend à trouver le meilleur art de vivre possible” ajoute Michel Rouget. Résultat : ce qu’on avait prôné jusqu’ici est aujourd’hui totale- ment remis en cause. “Depuis une vingtaine d’années, on avait

privilégié la minéralisation des places dans les villes. Du fait du réchauffe- ment climatique notamment, la tendance de fond aujour- d’hui est de vou- loir ramener de la nature en vil- le” complète Benjamin Gra- cieux, chargé d’études paysa- ge et environ- nement. Sans doute qu’au- jourd’hui on

“Une autre manière de rénover la place de la Révolution.”

aurait imaginé par exemple une autre manière de rénover la pla- ce de la Révolution à Besançon où la pierre est omniprésente. La végétalisation des centres- villes est bien au cœur des dis- cussions, on le voit actuellement avec le projet actuel de rénova- tion de la place du 8-Septembre à Besançon. Derrière cette ten- dance, il y a un impératif : la lutte contre le réchauffement climatique et par conséquent, le ciblage des “îlots de chaleur urbains, là où en été les tempé- ratures restent élevées de jour comme de nuit. C’est lié à la configuration des lieux, égale- ment aux matériaux” note Ali- ne Thomas, chargée d’études projet et design urbain à l’A.U.D.A.B. L’agence voit dans la configu- ration géographique du Grand Besançon une vraie chance “pour que les maires de la périphérie expérimentent des choses. Et cet- te sensibilité verte des maires de la périphérie aura forcément un impact positif sur les aménage- ments futurs de la ville-centre. Les meilleurs aménagements en matière d’urbanisme seront faits là où les élus sont ouverts aux expériences” estime le directeur de l’agence. Les aménageurs et autres urba- nistes ont compris un élément essentiel : il est impératif de replacer l’être humain au cœur des réflexions et faire revenir la vie, végétale, humaine, dans tous les futurs projets d’urba- nisme. Ainsi l’après-408, le quar- tier Vauban ou encore celui des Vaîtes devraient d’ores et déjà intégrer cette réflexion. Afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé. n J.-F.H.

Le Grand Besançon subventionne les centres de village

D epuis une quinzaine d’an- nées, la C.A.G.B. anime un fonds de concours destiné à soutenir les projets communaux contribuant à renforcer la cen- tralité du bourg. Depuis sa créa- tion, 122 projets ont été soute- nus par le fonds “Centres de village” (46 communes et 1 asso- ciation concernées), pour unmon- tant total de 2 512 302 euros. Sur la seule année 2018, 15 projets ont été soutenus, pour un mon- tant total de 292 271 euros. Ain- si la commune de Fontain a-t-elle pu bénéficier des subsides de l’Agglomération (2 731 euros) pour l’aménagement du parvis de l’église, Larnod de 60 000 euros d’aide pour l’aménagement urbain et paysager de sa Route royale, ou encore Mamirolle de 45 994 euros pour refaire sa rue principale. La C.A.G.B. accompagne égale- ment les projets des communes

Le réaménagement de la mairie de Pelousey (photo J. Varlet).

via le service de l’Aide aux com- munes mis en place depuis 2005 et renforcé en 2016, qui est un dispositif de mutualisation et de services communs entre la C.A.G.B. et ses communes membres. La C.A.G.B. dispose d’une expertise et d’une ingé-

nierie qu’elle propose de mettre à disposition des communes (sous la forme d’un forfait payant), pour la réalisation de missions d’As- sistance à Maîtrise d’ouvrage ou de conseil juridique sur des démarches spécifiques comme les procédures foncières. n

L’Agence a conseillé la commune de Deluz pour le réaménagement de ses terrains de sport.

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