La Presse Bisontine 190 - Septembre 2017
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr SEPTEMBRE 2017 N° 190
DÉCÈS SUSPECT AU C.H.U. MINJOZ : UNE FAMILLE PORTE PLAINTE - LE MALADE A REÇU UN TRAITEMENT ANTICANCÉREUX PÉRIMÉ. - L’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ A ENQUÊTÉ.
lire en p.5
le dossier p. 22 à 27 Semaine de 4 jours ou pas ?… Le maire de Besançon annonce un grand référendum
l’événement p. 6 et 7 Boom des offres d’emploi… mais difficultés de recrutement pour les entreprises
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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017
Le Racing Besançon, en reconstruction, est déjà opérationnel
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Intersport, Orchestra, King Jouet, Ambiance et Style… bientôt à Besançon-Chalezeule
Intérêts Trois ans à peine après avoir subi le chamboule-tout provoqué par le gou- vernement de François Hollande qui a imposé d’en haut, au nom d’une fumeuse idéologie, le retour aux quatre jours et demi de classe, qu’avait sup- primé quelques années auparavant le gouvernement de Nicolas Sarkozy, voilà que l’équipe Macron, conformé- ment à son programme de candidat, fait à nouveau marche arrière en pro- posant aux écoles la possibilité de revenir au rythme des quatre jours de classe. Alors même que personne n’a encore été en mesure de confirmer, trois ans après son application aux forceps, les bienfaits d’une semaine de cinq jours d’école, ou alors son inefficacité, on détricote une nouvel- le fois la pelote des rythmes scolaires. En à peine quelques semaines, mai- ries, conseils d’écoles et administra- tions ont dû se creuser la tête pour réorganiser pour la énième fois le temps scolaire et tout ce qui en décou- le : transports, organisation familiale, devenir des salariés du périscolaire, etc. Certaines villes ont eu la chance de pouvoir saisir cette opportunité au bond, sans devoir buter sur des diffi- cultés majeures. C’est le cas de plu- sieurs communes du Grand Besançon comme Marchaux, Beure ou Châtillon- le-Duc. D’autres hélas ont dû renon- cer face à l’ampleur de la tâche et aux conséquences trop lourdes d’une appli- cation précipitée. Besançon, de son côté, veut se donner le temps de la réflexion. Si la philosophie de laisser libres les communes de choisir le meilleur système pour elles va dans le bon sens, celui de plus d’autono- mie et de moins de dirigisme, cette réforme expresse aboutit, une nou- velle fois, à une dichotomie entre ceux qui ont pu et les autres. Bien loin de l’idée généreuse que se font les par- tisans d’une école de la République égalitaire et uniforme. Le principal reproche reste cependant qu’avec cet- te nouvelle réforme, un élément essen- tiel a été oublié : l’intérêt des enfants dont personne, de réforme en réfor- me, ne se préoccupe. C’est exacte- ment le même constat pour un sujet qui semble pourtant faire l’unanimité mais qu’on évacue au nom d’autres intérêts, économiques ceux-là : la durée beaucoup trop longue des vacances d’été. Tout le monde sous- crit au diagnostic, jamais personne n’agit pour résoudre le problème. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact pub : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., L. Cheviet-Métalis, C.L.A.-E.S.N., wLym’P.A.C.T.-Protest.
L ongtemps à la traîne en termes d’attractivité com- merciale, la zone com- merciale de Besançon-Chale- zeule créée en 1976 rattrape, d’un coup, son retard. Vendredi 7 juillet, la première pierre de la zone commerciale, ou plu- tôt le premier arbre, a été posée par Carrefour Property, filiale de Carrefour. Le lifting est en marche si bien que le tram, dont le terminus est situé dans un champ, se trouvera au cœur des magasins. Prévu pour le troisième trimestre 2018, le Retail Park, autrement appelé galerie marchande à ciel ouvert, accueillera 18 nou- velles enseignes et restaurants sur 15 000 m 2 entre Carrefour et la station du tram. Les sur- faces des magasins iront de
ration -, le chocolatier Réau- té, Armand Thiery (prêt-à-por- ter), Marie Blachère (boulan- gerie), Basic-Fit (salle de sport), Chausséa (chaussures), ont validé leur venue. Un restau- rant dont le nom n’a pas été communiqué devrait suivre puis d’autres enseignes. Ce projet est distinct de l’autre partie développée par le grou- pe Frey sur l’entrée haute, là où était installé le bâtiment Mareschal. De quoi donner le sourire à Christian Magnin- Feysot, maire de Chalezeule, et à la C.A.G.B. Avec ces pro- jets, c’est une requalification de l’entrée de ville qui s’opè- re. Une incertitude demeure : quel impact aura cette zone sur le commerce de centre-vil- le ? ■
1 100 à 2 510 m 2 pour les enseignes spécialisées ainsi que des surfaces de 150 à 800 m 2 et plusieurs restaurants. Près de 100 emplois seront créés. “L’offre commerciale va être rééquilibrée entre le nord avec la zone de Valentin et l’ouest avec Châteaufarine. Nous sommes satisfaits : le taux de précommercialisation est bon” annonce Anne-Marie Aurières-Perrin, directrice du développement du Retail Park pour Carrefour Property. Depuis le début de l’été, les engins de chantier s’affairent. Une activité qui incite les enseignes à s’engager. Orches- tra, King Jouet, Ambiance et Styles (arts de la table), Inter- sport - qui ouvrira ici son plus grand magasin de l’agglomé-
Les nouvelles recrues du Racing Besançon entourent Alexandre Pepe (l’entraîneur) et le président Roland Girard.
“R amener le Racing Besançon à sa pla- ce, celle du deuxiè- me club franc-comtois d’ici 2020” , voilà l’objectif qu’a fixé le nouveau président Roland Girard avec son conseil d’ad- ministration. Les premiers résul- tats sont encourageants : une victoire en championnat de National 3 face à Saint-Vit à Léo-Lagrange suivi d’un mat- ch nul face au Besançon foot- ball (le 26 août). Ces deux résul- tats ont lancé l’équipe dirigée par Alexandre Pepe, le nouvel entraîneur en provenance du S.C. Clemenceau. Mais pas de quoi fanfaronner. Le club avait besoin sinon de se rassurer, du moins de trouver des repères puisque pas moins d’un tiers de l’effectif a été renouvelé sur un groupe d’environ 25 joueurs. 8 recrues ont signé et 5 joueurs issus de la formation arrivent : “Nous avons réalisé un bon recrutement, dans l’état d’es- prit du club. L’amalgame se fait bien et je vois déjà des choses intéressantes” disait l’entraî- neur avant la reprise, fin août, qui rappelait que son équipe était “à l’an 0.” Tout repart, se
construit. Le Racing partage ce cham- pionnat avec deux autres équipes bisontines : le Besan- çon Football, le S.C. Clemen- ceau, repêché de dernière minute. Saint-Vit évolue éga- lement à ce niveau. Voilà qui promet de belles affiches au stade Léo-Lagrange ou au Rosemont. Côté budget, les clubs ont dû composer avec une baisse de subventions venue de l’agglo- mération (- 9 000 euros pour le Racing, - 7 500 euros pour le Besançon Football) au motif que la C.A.G.B. “participe désormais à l’accompagnement des clubs qui assurent un plus large rayonnement, à savoir les deux clubs de handball que sont le G.B.D.H. et l’E.S.B.-F., mas- culin et féminin” explique la col- lectivité. Le basket (BesAc) et l’A.S.P.O.B. (handball) sont éga- lement concernés par cette baisse. Côté Racing, on prend note : “Les partenaires affluent et les supporters s’expriment de manière positive. De nou- velles initiatives sont lancées. C’est de bon augure pour la suite” conclut Roland Girard. ■
Pose du premier arbre de la future galerie commerciale à ciel ouvert de Chalezeule le 7 juillet dernier.
Ginko : Kéolis devrait remporter la mise
A u 1 er janvier 2018, Trans- dev n’exploitera plus le réseau bus et tram du Grand Besançon. La société dans un tweet publié jeudi 24 août sur son compte l’a confirmé en expliquant qu’elle avait perdu l’appel d’offres au profit de Kéolis qui revient à Besançon après avoir exploité le réseau jusqu’en 2010. “C’est vrai que nous avons été surpris lorsque nous avons appris - ven- dredi 25 août - l’information en comité d’entreprise” remarque Pierre Chèvre, du syndicat C.F.D.T. Le délégataire Transdev qui a pourtant perdu près de 17 mil- lions d’euros depuis 2011 espé- rait être retenu. Ce ne sera donc pas le cas. L’intersyndicale (C.F.D.T., U.S.T. Solidaires, C.G.T.) était convo-
quée par le Grand Besançon lundi 28 août. Il devait être ques- tion du préavis de grève dépo- sée en date du 2 septembre, jour de l’inauguration de la ligne de transport en commun en site propre numéro 3 (T.C.S.P.). Un rendez-vous voulu par l’agglo- mération qui tombe à pic : “On veut comprendre pourquoi et comment Kéolis a pu rempor- ter l’appel d’offres. Il a bien fal- lu qu’ils cassent les prix ! On veut savoir si le nombre de kilo- mètres va baisser, les effectifs. On sait que Kéolis fait souvent appel à la sous-traitance. Si vrai- ment c’est validé, nous avons peur pour nos emplois” conclut Pierre Chèvre. La désignation du prochain délé- gataire sera validée en conseil d’agglomération. Décision connue le 19 octobre. ■
Le tram et les bus bisontins seront exploités par Kéolis en 2018.
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017
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ASTRONOMIE
Aux frontières du système solaire
“L’existence d’une neuvième planète pourrait expliquer pas mal de choses” Il y a un an, l’astrophysicien bisontin Jean-Marc Petit découvrait avec une équipe d’une trentaine de chercheurs internationaux, une
L a Presse Bisontine : Vos recherches s’inscrivaient dans le cadre du pro- gramme O.S.S.O.S. (Outer Solar System Origins Survey)* débuté en 2013, et qui a pris fin en janvier der- nier. Sur quoi cela portait-il ? Jean-Marc Petit : Nous nous intéres- sons aux petits corps du système solaire externe. Il en existe tout une population au-delà de l’orbite de Neptune. Appelés objets trans- neptuniens, ou “objets de la cein- ture de Edgeworth-Kuiper”, leur découverte remonte au début des années quatre-vingt-dix. On sait aujourd’hui que plus ils sont loin du soleil, moins ils évoluent chi- miquement et plus la probabilité qu’ils cognent leurs camarades est faible.À la différence des astéroïdes dont seule une petite poignée est intacte, ce qui rend leur évolution beaucoup plus délicate à modéli- ser. L’idée est d’aller étudier cette zone car il s’y passe beaucoupmoins de choses. O.S.S.O.S. a été conçu pour cartographier la structure orbitale du système solaire exter- ne et déchiffrer son histoire. Les observations ont été réalisées depuis planète naine de 700 km de diamètre au-delà de l’orbite de Neptune. Leurs observations vont servir à en apprendre davantage sur la forma- tion du système solaire.
Jean-Marc Petit est directeur de recherche à l’Observatoire de Besançon C.N.R.S.-U.F.C. - Institut Utinam.
ture et dumatériel pour travailler.
liser la courbe de lumière apportera également des informations sur sa vitesse de rota- tion. Là, nous nous sommes bornés à une classification dynamique. L’idée étant non seule- ment de découvrir ces corps mais aus- si d’être capable de les suivre contrai- rement à ce qui se faisait dans les années 1990-2000. À l’époque, il a été
Brown et Konstantin Batygin, qui ont exclu les effets gravitation- nels intrinsèques à la ceinture de Kuiper, sont biaisés. Je ne dis pas qu’une autre planète n’existe pas, mais qu’il y a des erreurs de trai- tements statistiques. L.P.B. : Vous devriez animer prochaine- ment une conférence à Besançon autour de ces questions. Sur quoi porteront vos prochaines recherches ? J.-M.P. : Un nouveau télescope d’un diamètre de 39m se construit actuellement au Chili et devrait permettre de premières observa- tions à l’horizon 2024. Tout le ciel sera visible tous les deux ou trois jours, sur un mode grand relevé. Je me suis inscrit pour participer aux recherches, toujours pour opti- miser les observations, traiter les images et définir l’efficacité de détections. Ce nouvel outil vien- dra sans doute modifier les pra- tiques que l’on a aujourd’hui. n
nouvelle planète naine, qui a été bap- tisée 2015 R.R. 245 par le Centre des planètes mineures, est-elle importan- te ? J.-M.P. : Ce corps est en fait à la limite de la planète naine. Mais c’est bien le plus gros que nous ayons découvert parmi 836 autres corps observés. Il a une caracté- ristique intéressante : il est dans une résonance de moyen mouve- ment avec Neptune et on devrait être capable de pouvoir modéli- ser une population type autour. La plupart des autres gros corps découverts l’ont été par hasard et ne permettent pas cela. Il paraît aussi assez lumineux pour que nous puissions l’étudier en détail. Dans les relevés qu’on a pu faire sur le télescope d’Hawaï - l’un des plus puissants au mon- de -, ces gros corps ne concernent même pas un quart de nos décou- vertes. L.P.B. : Quelle suite sera donnée ? J.-M.P. : La taille de R.R. 245 n’est pas encore exactement connue, car ses propriétés de surface doi- vent encore être mesurées, et d’autres recherches se profilent. Des scientifiques s’intéressent à la caractérisation de ce corps, ain- si que d’autres qui ont montré un intérêt. La spectroscopie pourra aussi donner des renseignements sur sa composition chimique. Réa-
Bio express
L.P.B. : Pourquoi parle-t-on de planète naine ? J.-M.P. : Les plus gros de ces corps ont un comportement plus fluide et une forme plus ronde, en rai- son de la pression gravitation- nelle qui dépasse la résistance des matériaux, ce qui les rend proche des planètes. La défini- tion initiale de planète est en fait une masse qui se déplace dans le ciel et que l’on peut observer. Les découvertes au fil des siècles ont peu à peu modifié les approches. En 1801, quand le prêtre italien Giuseppe Piazzi a découvert Cérès - un corps qui se déplaçait mais qu’on ne pouvait pas voir à l’œil nu entre Mars et Jupiter -, on l’a appelé “planète mineure”. Puis le nombre de corps connus dans le système solaire s’est accru au XIX ème siècle avec la découver- te des astéroïdes et d’autres objets appelés ou non planètes. L’Union astronomique internationale (U.A.I.) a tranché en 2006, réper- toriant officiellement seules huit planètes. Pluton n’en faisant pas partie, considéré comme une pla- nète naine. Tout comme Éris découverte au début des années 2000, parmi les plus grandes connues à ce jour.
l Jean-Marc Petit a 56 ans. Il est né à Nice et arrivé en 2001 à Besançon suite à une mutation de son épouse. l Il a décidé de faire de l’astrophysique en classe de première en 1977-1978 l Après avoir préparé en parallèle Normale Sup à Paris et sa thèse à Nice sur les anneaux de Saturne, au niveau de la dynamique, il a occupé un post-doc à Oxford. l Rattaché au C.N.R.S., il a travaillé un temps à Nice sur la dynamique des petits corps et les effets des collisions des astéroïdes. Avant de passer un an à Tucson aux États-Unis à étudier les interactions au sein des anneaux de Saturne. Il est aujourd’hui directeur de recherche à l’institut Utinam.
le télescope franco- canadien du mont Mauna Kea à Hawaï. L.P.B. : Quels sont ces petits corps dont vous par- lez ? J.-M.P. : On admet aujourd’hui qu’il y a le soleil, la lune et huit planètes. Le reste, ce sont des petits corps. Ils peuvent être de dif- férentes tailles : cela va de quelques dizaines de mètres de diamètre jusqu’à 200- 300 km de diamètre avec des formes tara- biscotées, puis au-delà les formes s'arron- dissent jusqu’à atteindre plus de 2 000 km pour les deux plus gros connus. À ce jour, nous avons caractérisé 1 100 objets transneptu- niens. Il a donc une assez grande couver-
“Un nouveau télescope d’un diamètre de 39 m.”
“Il y a le soleil,
la lune et huit planètes.”
assez difficile de convaincre le corps scientifique que le suivi valait un temps de télescope, autant que la découverte. C’est ce à quoi nous nous sommes atte- lés avec O.S.S.O.S., un groupe était chargé de mesurer notre effi- cacité à détecter des corps pour permettre à la suite de modéli- ser les observations. L.P.B. : Que penser de cette théorie d’une neuvième planète, qui a émergé en même temps que votre découverte ? J.-M.P. : Dans les années 2000, l’idée avait déjà été évoquée. Cela permettrait d’expliquer pas mal de choses. Mais à mon sens, les relevés des chercheurs Michael
Propos recueillis par Sarah George
* O.S.S.O.S. impliquait notamment le Conseil national de recherches du Canada, l’Université de British Columbia et l’Université de Franche-Comté
L.P.B. : En quoi la découverte de cette
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début de la maladie. “Il allait bien jus- qu’à ce mois de mars où tout a chan- gé. Dès lors que le médecin lui a annon- cé froidement qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre, Hervé a changé” témoigne une amie de la famil- le. Carole Guyot a (re)déposé plainte quelques jours après le décès dans l’es- poir de comprendre pourquoi l’état de santé a pu se détériorer si vite. Le par- quet de Besançon, qui ne lui pas enco- re répondu, “apportera les suites qui conviennent dès le retour de la procé- dure” fait savoir Edwige Roux-Mori- zot, procureure de la République à Besançon. Madame Guyot a entre-temps reçu le 2 août un rapport de l’A.R.S. de 4 pages apportant des éclaircissements. Mais pas d’excuses. “Les seules excuses qui nous ont été données par rapport au médicament périmé ont été de nous dire que mon conjoint ne pouvait pas bénéficier de ce traitement car il n’était pas destiné à sa pathologie. Et en rai- son de son prix (environ 2 800 euros pour 15 jours), la Sécurité sociale ne nous rembourserait pas. Alors pour- quoi le lui donner ? Je m’interroge sur les traitements antérieurs qu’Hervé a pu recevoir et le mauvais suivi de son dossier” conclut Carole Guyot. Trois jours après l’enterrement, elle rece- vait un appel de l’hôpital de Dijon - où Hervé avait décidé de transférer son dossier finmars là-bas - lui expliquant que l’analyse de sang faite 7 jours auparavant était mauvaise, qu’il fal- lait d’urgence l’hospitaliser. Il était trop tard. Lors de cet entretien, la compagne du défunt a insisté sur son désir de com- prendre. Il ne s’agit, en aucun cas, d’une procédure pour obtenir de l’ar- gent. n E.Ch.
SANTÉ
“Le C.H.U. a fait une erreur” selon l’A.R.S. L’ Agence régionale de santé Bour- gogne-Franche-Comté a procédé à une analyse pharmaceutique et médi- cale réalisée par le médecin et le pharma- cien inspecteurs de l’A.R.S. Le résultat a été communiqué le 2 août à la famille. L’ex- pertise conclut que “la prescription hors A.M.M. a été faite selon les règles du Code de la santé publique, dans l’intérêt du patient, et après consultation multidisciplinaire, explique l’Agence. Effectivement, une erreur a été commise par le C.H.U. en distribuant des comprimés périmés mais cela n’a eu aucun lien avec son décès car le patient n’en a pris qu’un seul avant que le C.H.U. se rende compte de son erreur et à 24 heures de la prise, il ne présentait aucun trouble et aucun effet secondaire en rapport avec la prise du médicament.” La conjointe du malade contredit le rap- port : “Il a pris deux fois 25 mg par jour et pendant deux jours de Sunitinib, soit 4 com- primés. Et ce n’est pas l’hôpital qui s’est rendu compte de la boîte périmée… mais nous.” Concernant le fait qu’il s’agissait d’un médi- cament non utilisé et rapporté par un patient, l’A.R.S. explique que la réutilisation est interdite. L’agence “a rappelé au C.H.U. qu’il convient de faire appliquer dans tous les services, l’interdiction de toute distri- bution et de mise à disposition de médi- caments non utilisés.” Elle ne précise pas si desmesures disciplinaires ont été prises. n
Une enquête est ouverte
“Pourquoi lui avoir administré
un traitement périmé et sans ordonnance ?” Suivi pour un cancer de la thyroïde au C.H.R.U. de Besançon, Hervé Bernard est décédé sur son lit d’hôpital. Sa compagne a porté plainte pour comprendre pourquoi des comprimés traitant le cancer du rein, périmés d’un an et sans ordonnance, lui ont été délivrés.
Carole Guyot et son fils Mathis.
plusieurs jours !” témoigne Carole Guyot. Ce procédé est interdit d’au- tant que la boîte était celle d’un autre patient qui l’avait rapportée au ser- vice de soin. Le service médical explique “que le Sunitinib devait privilégier la quali- té de vie du patient du fait de douleurs importantes liées à l’envahissement pleural et médiastinal.” L’Agence régio- nale de santé n’établit d’ailleurs pas de lien entre la prise du médicament périmé et le décès (lire par ailleurs). Mais la famille représentée par Maître Myriam Kabbouri émet des doutes : “Des zones d’ombre doivent être levées. Nous demandons une nouvelle exper- tise car on ne peut pas déconsidérer les risques qui ont été pris” explique l’avocate. La famille veut savoir si l’A.R.S. (qui valide les propositions de traitement) a donné son accord pour celui-ci. Après avoir quitté le 16 avril son domi- cile de Montgesoye pour être admis en urgence à l’hôpital de Besançon, Hervé s’éteint dans la nuit après un arrêt cardio-respiratoire et une insuf- fisance rénale aiguë, 6 ans après le
E lle avait promis à son conjoint de ne rien lâcher. Carole tient parole. Pour la mémoire de son homme décédé à 46 ans, celle de leur fils Mathis (10 ans), de sa fille Marine et ses deux autres enfants, la mère de famille se bat. Si la douleur d’avoir perdu un être cher se rappelle à chaque instant, elle lui donne cette force d’éplucher les dossiers médicaux. “Ma seule motiva- tion est de connaître la vérité et éviter cela à d’autres patients. J’ai l’impres- sion que beaucoup de choses ont traî- né dans le suivi médical d’Hervé. Et surtout que l’on peut, à l’hôpital, don- ner des médicaments périmés et sans ordonnance ! Ce n’est peut-être pas le médicament périmé qui a causé samort mais plutôt la non-adéquation de ce traitement avec sa pathologie. On lui donne un cachet pour le cancer du rein
alors qu’on lui diagnostique un can- cer de la thyroïde.Tout est allé très vite une fois le traitement pris : ses reins se sont bloqués” dit-elle. Trois jours avant qu’Hervé Bernard ne décède (le 17 avril dernier), il avait porté plainte auprès du procureur de laRépublique de Besançon pour “empoi- sonnement.” Cette décision, le mala- de l’avait prise après s’être rendu comp- te que les comprimés donnés par le service d’oncologie dépassaient d’un an et demi la date de validité. Il s’agis- sait d’une boîte de Sunitinib - pour traiter le cancer du rein - délivrée sans ordonnance lors d’un entretien le 28 mars. “On nous a donné les médi- caments comme cela. Quand on a fait remarquer la date à l’hôpital, on nous a redonné une boîte… qui se périmait en avril, soit trois jours plus tard alors que le traitement devait encore durer
L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017
DES EMPLOIS, MAIS PAS TOUJOURS DE CANDIDATS EN FACE
La Franche-Comté, première région industrielle de France, entrevoit avec l’automobile et l’industrie un regain économique qui ne se traduit pourtant pas encore par une baisse massive du chômage. Les entreprises du Grand Besançon ont toutes les peines du monde à recruter.
l Industrie Une enquête de l’U.R.S.S.A.F. Des embauches à tour de bras
l Point de vue
Du côté des agences d’intérim “Le turn-over sur les Les agences d’intérim confirment le regain du nombre d’offres dans le secteur bisontin. Paradoxe : le nombre de chômeurs augmente.
70 000 embauches hors intérim, déclarées en Franche-Comté au second trimestre : un record historique porté par l’industrie (+ 10 %) et la construction (+ 12 %).
et + 10,5 % pour les C.D.D. Ces excellents chiffres sont révé- lateurs d’un marché de l’in- dustrie florissant. Le meilleur exemple : P.S.A. à Sochaux qui cherchait à recruter 860 per- sonnes avant l’été. La société a relancé un appel pour trouver 500 intérimaires d’ici la fin sep- tembre pour notamment relan- cer une équipe de travail de fin de semaine (vendredis, same- dis et dimanches) à compter du 15 septembre. Le carnet de com- mandes, notamment pour les 308, est plein. Les petites entre- prises ne sont pas en reste. “Les embauches augmentent dans tous les secteurs quelle que soit la taille de l’entreprise. Sur une année, les entreprises de moins de 20 salariés affichent une aug- mentation de 11,1 % et celles de plus de 250 salariés enregistrent une hausse de 30,3 %.” Logiquement avec un secteur automobile développé, le dépar- tement du Doubs est le moteur dans les embauches (36 778). En guise de paradoxe, de nom- breuses entreprises évoquent la pénurie de main-d’œuvre ou plutôt la non-adéquation des compétences avec le profil recher- ché. Les entreprises du Haut- Doubs souvent confrontées à ces problèmes de recrutement amplifié avec la proximité de la frontière devront redoubler d’in- géniosité pour trouver chaus- sure à leur pied. n E.Ch.
Notre région, avec la Haute- Normandie, connaît la plus for- te hausse annuelle, supérieure à 12 % avec 70 000 embauches hors intérim, déclarées en trois mois. Les emplois permanents
sont en hausse (+ 7,5 % de C.D.I. par rapport au 1 er trimestre) alors que les C.D.D. de plus d’un mois ont eux aussi augmenté de 6 %. Sur un an, l’évolution est plus flagrante : + 24,4 % par rapport au 2 ème trimestre 2016 pour les C.D.I.
L e ressenti de la plupart des chefs d’entreprise en cette rentrée 2017, qui estime que la repri- se semble bien là, est corrobo- ré par les statisticiens de l’U.R.S.S.A.F. qui, au début de l’été, ont noté que le nombre d’embauches hors intérima bon- di de 4,8 % au 2 ème trimestre par rapport au premier. “C’est un record historique” sur les
tablettes des statisticiens de l’organisme de recouvrement des cotisations de sécurité socia- le et d’allocations familiales. L’augmentation pourrait être liée en partie à l’arrivée à l’échéance au 30 juin dernier du dispositif “embauche P.M.E.” explique l’organisme. Il grati- fiait d’une prime de 4 000 euros l’employeur qui recrutait un nouveau salarié sur deux ans.
860 personnes à recruter chez Peugeot.
F in juillet, en Bourgogne- Franche-Comté, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de recher- cher un emploi et sans activité (catégorieA) a augmenté de 0,2 % pour s’établir à 130 490 (soit + 320 personnes). En France métropo- litaine, ce nombre augmente d’1,3 % sur trois mois. Le Doubs comptabilise 26 440 chômeurs (+ 0,6 % sur un mois) en juillet 2017. Un paradoxe puisque les agences d’intérimannoncent de nombreux postes à pourvoir. Confirmation
auprès de Carole Pernot de l’agen- ce Supplay à Besançon : “Il y a des postes en ten- sion dans l’indus- trie, la logistique, le bâtiment (élec- triciens), le domai- ne bancaire.Même pour un opérateur en industrie, pos- te peu qualifié, il est parfois diffici-
“Logistique, électriciens, banques.”
le de trouver le bon profil. À noter que le bassin bisontin demande régulièrement de l’expérience” témoigne la professionnelle. Si elle confirme la reprise éco-
Le secteur de la métallurgie et plus généralement de l’industrie recrute dans le Doubs mais peine à trouver la main-d’œuvre.
La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017
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l Industrie Le site Métalis à Chaudefontaine embauche “Entre 5 et 6 mois pour trouver la bonne compétence” La société industrielle basée à Chaudefontaine est en forte croissance. Elle recherche des métrologues, chefs de projets, monteurs, techniciens. Face à la difficulté de trouver le bon profil, elle a créé sa propre filière d’apprentissage.
M oins de deux ans après avoir créé une unité de recherche et développe- ment et investi 2 millions d’euros dans l’agrandissement de ses locaux,Métalis à Chaudefontaine pour- suit son développement. “Nous sommes en forte croissance mais nous restons
boutissage, la firme travaille pour le compte de l’automobile et le bâtiment. Elle conçoit par exemple des produits que l’on retrouve dans les disjoncteurs ou les protections électriques. Fin 2015, le groupe a choisi le site de Chaudefontaine pour créer son centre de recherche et développement, un bâtiment de 2 400 m 2 où est logé le personnel de recherche et développe- ment. 20 postes ont été créés sur les 50 déjà présents. Au total, Métalis emploie 210 personnes contre 180 deux ans plus tôt. La progression n’est pas terminée : “Nous recherchons des mon- teurs-régleurs, métrologues, chef de pro- jets, monteurs et techniciens… C’est compliqué puisque nous mettons entre 5 et 6 mois pour trouver la bonne com- pétence. Les C.V. que nous recevons ne correspondent pas toujours à nos besoins. Si on peut former un monteur-régleur, il ne sera pas polyvalent tout de suite” poursuit le chef d’entreprise. Métalis a donc choisi de créer sa propre filière d’apprentissage. 10 apprentis, de niveau Bac professionnel à ingé- nieur, ont été recrutés. Ils seront auto- nomes dans quelques années, à condi-
prudents car nous n’avons pas d’in- formations à long terme de nos clients, notamment dans le secteur automo- bile. Néanmoins, nous recrutons” avan- ce Pierre Petitjean, président de Méta- lis, propriété du groupe hollandais Aalberts. Spécialisée dans le découpage et l’em-
tion qu’ils restent : “On leur propose un programme premium avec une rémunération meilleure que ce que pro-
le responsable, l’école n’est pas tou- jours en adéquation avec les besoins du monde du travail : “Il faut batailler car nous risquons de perdre nos savoir- faire. Dans les lycées, on a l’impres- sion que tout est fait pour le numé- rique aux dépens des formations sur les technologies de base. Un technicien doit par exemple savoir ajuster” pré- cise Pierre Petitjean qui espère d’ici la fin d’année intégrer de nouvelles recrues. n E.Ch.
Ici, un expert en outillage de la société Métalis au travail. Ce métier est en tension (Photo Métalis- L. Cheviet).
pose le marché. Aussi, nous pouvons leur offrir des opportuni- tés dans notre groupe” indique le responsable industriel qui prend l’exemple du parcours d’un salarié devenu directeur d’un des 8 sites du groupe. Pour
10 apprentis, de Bac pro à ingénieur.
l Secteur industriel Une crise des vocations Industrie recherche main-d’œuvre
postes se développe”
Le secteur, qui redore son image, rappelle que les salaires sont en moyenne 13 % plus haut que dans d’autres branches. De nouvelles filières se mettent en place pour former jeunes et moins jeunes. La filière embauche.
Préparation Opérationnelle à l’emploi (P.O.E.). “On recrute des gens qui ne sont pas du métier. On choisit d’abord leur motivation plutôt que leur savoir- faire technique” explique l’U.I.M.M. De son côté, la société Stanley à Besançon va embaucher 5 per- sonnes qui étaient en certificat de qualification paritaire de la Métallurgie (C.Q.P.M.). Et voilà comment une personne qui ven- dait jadis des maisons a trouvé sa voie dans l’industrie. Effica- ce. L’industrie en Franche-Com- té prend un nouveau souffle. n
mer, l’U.I.M.M. lance à Besan- çon une formation unique inti- tulée “L’école de production” pour compenser lemanque d’usi- neurs. L’objectif est d’intégrer des enfants sortis très rapide- ment du système scolaire en les accompagnant. 12 élèves seront concernés par cette formation “qualifiante”. Pour les plus âgés, une seconde industrielle se met en place pour ceux qui n’ont pas pu intégrer le C.F.A.I. et un B.T.S. “découpage, emboutissage et conception” au lycée Jules-Haag de Besançon. Enfin, les plus âgés peuvent toujours tenter la
L’ industrie ne connaît plus la crise. D’après Gilles Kohler et Mar- tial Devaux, respec- tivement président de l’Union des Industries des métiers de la Métallurgie Franche-Comté et du Doubs (U.I.M.M.), deux chefs d’entreprise, l’activité reprend. Les carnets de com- mandes sont remplis au moins jusqu’à la fin d’année. Une repri- se vue d’un très bon œil, opti- misme rapidement nuancé par le problème rencontré par de nombreuses sociétés indus- trielles du Doubs et du Haut- Doubs : le manque de person- nel qualifié. 250 postes ouverts en C.F.A.I. dans l’académie de Besançon n’ont pas trouvé d’étu- diants ! 500 offres d’emploi ont été proposées lors d’une jour- née au printemps à Besançon : 850 personnes se sont présen- tées et des postes sont restés vacants. “On a des formations à proposer, du travail au bout, et pas de candidats. 80 % des jeunes formés en alternance sont embauchésmoins de 6mois après leur formation” évoque la filiè- re industrielle qui espère chan- ger son image auprès des jeunes
et des parents en lançant une nouvelle campagne de publici- té pour faire connaître ses métiers, 150 au total. “Les entre- prises sont en train de relocali- ser, ce qui explique ce besoin de main-d’œuvre” témoigne Mar- tial Devaux, de la société Stan- ley à Besançon. Les métiers en tension : décou- peurs, conception et réalisation carrosserie, conducteurs de ligne. 250 000 personnes par an en France sont recrutées. “Nous sommes convaincus que l’in- dustrie est une des solutions pour résoudre la question du chômage de masse. Nous vou-
lons le dire aux Français…L’in- dustrie fabrique l’avenir, rému- nère 13 % de plus en moyen- ne ses salariés que d’autres sec- teurs, offre des perspectives d’évolution” poursuit Gilles Kohler. Non pas que l’éducation ne sache pas for-
Découpeurs et usineurs recherchés.
L’intérim repart.
nomique, la professionnelle nuan- ce son propos en expliquant que “le turn-over se développe.” De nombreux profils ne restent pas très longtemps à leur poste. “Il
faut développer le savoir être des candidats comme arriver à l’heu- re, comprendre qu’il peut exister un décalage entre la réalité et ce que l’employeur peut demander.” n
Gilles Kohler (à droite) et Martial Devaux de l’U.I.M.M.
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Traiteur bio Elle exporte un peu de son Pérou sur les marchés bisontins Ancienne ingénieure chez Solvay, Laura Soto a tout quitté pour ouvrir son service de traiteur bio : “Pachamanca”. Elle propose depuis un an et demi ses spécialités péruviennes.
D ans sa cuisine à Pelou- sey, tandis que les oignons rissolent, Lau- ra Soto passe en revue les plats avec les sonorités espa- gnoles de rigueur : causa, ceviche, mazamorra morado, solterito, alfajores… Des évocations qui nous invitent à elles seules au voyage, renforcées par les anec- dotes de cette jeune trentenai- re, arrivée à Besançon à l’âge
de deux ans, née d’une mère péruvienne et d’un père fran- çais, sur les coutumes péru- viennes. “Là-bas, il y a une vraie culture des marchés. On s’y arrê- te pour manger un morceau. C’est assez différent en France où on ne fait que passer, mais je voulais recréer cet esprit de convi- vialité.” S’inquiétant au passage de ne pas nous trouver incommodée
de l’odeur qui s’échappe des cas- seroles, elle précise : “Je suis en train de préparer des empana- das, c’est ce qui marche le mieux.” Ces chaussons fourrés au pou- let, au bœuf ou même en ver- sion végétarienne “ne sont pas vraiment typiques du Pérou” , reconnaît-elle, “on en trouve dans toute l’Amérique latine, ce n’est pas très exotique.” Mais il a fal- lu composer avec les goûts des
Laura Soto a été récompensée en juin du prix Entreprendre au féminin dans le cadre du concours Talents de la création d’entreprise de la Boutique de Gestion.
Francs-Comtois. Elle veille éga- lement à ne pas trop épicer ses plats, même si “pour certains il n’est pas possible de faire autre- ment, comme pour les piments farcis” , et n’envisage pas de pro- poser du cochon d’Inde. “C’est plutôt un plat de fêtes pour les mariages, anniversaires…, mais ici, ça ferait fuir !” En revanche, elle fait venir divers produits du Pérou comme du maïs rouge ou des piments. C’est, en fait, en revenant d’un voyage auprès de sa famille du côté de Lima que Laura a déci- dé de se lancer. Après trois ans chez Solvay, d’abord en Belgique
puis à Paris, et de nombreux déplacements professionnels pour réaliser des audits sur les factures énergétiques des usines,
en espagnol mi en français, elle fait les marchés et cuisine pour des événements professionnels ou privés. On retrouve son stand le jeudi sur le marché bio de la gareViot- te, le vendredi place de la Révo- lution, le samedi à Palente et elle fournit aussi “la Ruche qui dit oui” à Pirey et Palente chaque mardi. “Il y a une grosse deman- de surtout en bio, et il y a un manque au niveau de la res- tauration latino.” Elle projette aussi peut-être d’ouvrir une peti- te enseigne de traiteur à empor- ter. n S.G.
elle avoue en avoir eu assez. “Je suis partie me ressourcer au Pérou pen- dant sept mois.” Depuis, et forte du savoir-faire culinaire de sa grand-mère transmis sur place, aidée d’un petit carnet de recettes écrit mi
Du maïs rouge et des piments, mais pas de cochon d’Inde.
COMMERCE 64 commerçants Le Free pass est
voué à disparaître
I l rendait bien service à ceux qui avaient la chance d’en avoir un entre les mains. Le Free pass, cette pièce de métal distri- bué par certains commerçants du centre- ville pour fidéliser leurs clients, va peu à peu disparaître du paysage commercial bisontin. Glissé dans les horodateurs, il permet en effet de bénéficier d’une heure de stationnement gratuite, ou, dans les distributeurs, un tic- ket de tram ou de bus. Mais face au manque d’implication des com- merçants - ils ne sont que 64 à le distribuer -, la Ville a décidé de supprimer ce dispositif qui lui coûterait 200 000 euros par an en manque à gagner de stationnement. L’adjoint au Commerce Thierry Morton assume ce choix : “C’est hélas un constat d’échec. Le Free pass est un bel outil mais qui n’a pas trouvé suffisamment d’écho. Sur environ un millier de commerçants installés au centre-ville de Besançon, seulement une soixantaine utili- saient régulièrement le système. Faut-il main- tenir le Free pass pour quelques dizaines d’uti- lisateurs ou vaut-il mieux raisonner sur un système qui concerne tous les consommateurs potentiels ? Nous avons choisi la deuxième option.” Une première réunion programmée fin juillet entre les services de la Ville et les représentants des commerçants a permis de poser le sujet sur la table. “Le chantier de réflexion est désormais ouvert. Nous explo- rons de nouvelles pistes et d’autres réunions de concertation auront lieu dès cet automne” annonce l’élu bisontin. De son côté, l’Union des commerçants de Besançon (U.C.B.) regrette la suppression programmée du Free pass. “D’un côté, la Vil- le nous a toujours reproché de ne pas être Le petit jeton métallique permettant de payer une heure de parking ou un trajet en bus coûte trop cher à la Ville qui a décidé de le supprimer petit à petit. Elle réfléchit à un nouveau système pour encourager le commerce de centre-ville.
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assez nombreux à le distribuer et de l’autre elle dit que ça lui coûte trop cher, c’est un peu contradictoire, commente Adrien Pourcelot, le responsable des animations à l’U.C.B. On déplore cette décision de supprimer le Free pass car cet outil était aussi un argument pour que les commerçants adhèrent à l’Union.” L’U.C.B. attend désormais que la Ville fasse des propositions concrètes pour pallier la dis- parition programmée de cet outil de promo- tion. “Il faudra forcément qu’il y ait d’autres outils pour compenser.” Parmi les pistes de réflexion, il y a l’exten- sion des réductions sur le coût des parkings, à l’image de ce qui se pratique pendant les Samedis piétons où le stationnement coûte moitié prix. “On s’aperçoit que la fréquenta- tion des parkings est fortement dynamisée lors des Samedis piétons. Le parking à 50 %, c’est une mesure qui touche tout le monde” estime Thierry Morton. “Pourquoi ne pas pro- poser par exemple 2 heures de parking gra- tuit tous les samedis ?” émet l’U.C.B. De nouvelles propositions devraient être for- mulées à l’automne. Le Free pass ne dispa- raîtra peut-être pas complètement du pay- sage commercial bisontin. “Peut-être sera-t-il conservé pour des opérations ponctuelles” lais- se entendre M. Morton. n J.-F.H. Le Free pass avait plutôt bien marché pendant les travaux du tram. Le système s’est essoufflé ensuite.
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Le Doubs, rivière intransigeante pour les marins d’eau douce NAVIGATION Une série d’accidents Plusieurs bateaux se sont échoués à hauteur de
et le pont Battant puis deux autres au début de l’été. Le 3 mai, un bateau de plaisance de 12 mètres a littéralement coulé après avoir touché un banc de cailloux en amont du pont de Beure. Le couple de retraités qui était à bord, des touristes Sud-Africains, venait de Johannesburg pour passer 6 mois en France. Bien souvent, l’erreur est humaine : le bateau est sorti du chenal et s’est posé sur les cailloux, nécessitant l’arrivée des pompiers-plongeurs. Mais d’avis d’experts, le manque de dragage du fond du Doubs est soulevé. “On le répè-
Besançon depuis le début de l’année. Est-ce dû à des erreurs de pilotage ou à un chenal mal entretenu ?
D’ après les plaisanciers, voguer dans la vallée duDoubs, sous les contreforts de la Cita- delle ou encore sous le pont Battant, a tout d’une balade bucolique. Certains ont d’ailleurs flairé le filon à l’image de la société Locaboat qui a créé à Deluz une location de bateaux de plaisance. Derrière l’image carte
postale se cache une vérité : la diffi- culté à naviguer sur cette rivière. La raison : des fonds peu profonds combi- nés à des variations de débits parfois importants. Certains plaisanciers l’ont appris à leurs dépens : plusieurs bateaux se sont échoués dans la boucle du Doubs, le premier en avril entre le pont Canot
Au moins quatre bateaux de plaisance se sont échoués dans le Doubs à hauteur de Besançon depuis le début de l’année.
blème. “Nous allons remettre 15 balises (arrimées au fond) entre Voujeaucourt et Avanne” précise le responsable. Des travaux pour colmater des fuites dans le canal à hauteur de Deluz ont été réa- lisés fin août ainsi qu’une opération de dragage à Thise. Des chantiers sont également menés dans le secteur de Montbéliard. Selon le responsable deV.N.F., le Doubs assure 2 mètres de mouillage aux bateaux, hauteur largement suffisan- te pour ceux de plaisance qui n’ont en général besoin que d’1,65 m. Mi-août, trois péniches chargées de 210 tonnes de soja ont utilisé l’itinéraire pour rejoindre Huningue (Haut-Rhin) depuis Sète. Elles ont transité sans encombre dans notre vallée. Preuve que le trafic fluvial dans notre rivière n’est pas qu’un “problème de fond”. n E.Ch.
te aux plaisanciers : ne sortez pas du chenal” indique Christophe Huot-Mar- chand, responsable de la subdivision de la vallée du Doubs à Voies navi- gables de France. V.N.F. gère et entre- tient les tronçons navigables, celui du Doubs allant de Belfort jusqu’à Dole,
pour 75 écluses au total. Est-ce la faute à un che- nal mal entretenu ? “Non” répondV.N.F. qui alloue enmoyenne envi- ron 3 millions d’euros aux travaux d’entretien des berges et du fond. Dix bouées de naviga- tion ont d’ailleurs été posées en aval du pont Battant jusqu’au pont Denfert-Rochereau pour notifier la ligne à suivre afin d’éviter tout pro-
Une opération de dragage à Thise.
Un plaisancier en fâcheuse posture en aval du pont Battant.
EN BREF
RESTAURATION Avec l’association Valentin Haüy Le Pixel vous invite à dîner à l’aveugle L’expérience est insolite.
Récompense À l’occasion des Journées nationales d’échange des acteurs du renouvellement urbain qui se sont tenues début juillet à la grande halle de La Villette à Paris, l’Agence nationale de rénovation urbaine a récompensé le Grand Besançon pour son projet “Planoise, quartier d’excellence numérique”. Étudiants Entre le 28 août et le 1 er septembre, ce sont plus de 2 000 étudiants qui se présenteront sur le campus de la Bouloie et sur le site de Canot, souvent accompagnés de leur famille, afin de retirer les clés de leur logement C.R.O.U.S. Le moment phare de la semaine se déroule le 1er septembre avec la présence de stands de partenaires devant le Restaurant Universitaire Lumière et la tenue d’un grand stand C.R.O.U.S. : vie étudiante, culture, job étudiant, relations internationales, Un boviduc (passage à vaches) a été construit cet été à Paroy, vers Quingey, sur la R.N. 83. Ces travaux ont entraîné la mise en place d’un alternat de trafic par feux tricolores. hébergement, restauration. Boviduc
Si elle amuse, elle a d’abord pour but de
C haque deuxième jeudi du mois, le restaurant bisontin, situé dans la Cité des arts, propose à ses clients de se plonger dans le noir. Le temps d’une soirée, chacun est invi- té à appréhender le quotidien d’une per- sonnemalvoyante, sans voir ni son assiet- te, ni son contenu. “L’idée est de changer le regard porté sur le handicap, en se mettant à leur place” , explique Julien Bardey, moniteur éducateur au sein du Pixel. À leur arrivée et après avoir revêtu un masque, les clients sont accompagnés à leur table et doivent ensuite se laisser sensibiliser au handicap avec d’autres possibles rendez-vous à l’avenir.
“Parfois les fourchettes arrivent sans nourriture, car le contenu est tombé”, remarque Julien Bardey du Pixel.
guider par leurs autres sens.Manger se révèle alors bien plus compliqué qu’il n’y paraît, aussi naturel ce geste soit-il. “Se servir à boire, porter les mets à sa bouche, assaisonner un plat… tous ces actes devien- nent un défi quand on est privé de vue.” Pour certains, l’exercice semble plus évident que pour d’autres. “Beaucoup prennent les doigts, mais d’autres s’en sortent très
tombent sur le handicap visuel, c’est également le cas sur l’alimentation. “Cer- taines personnes qui disaient ne pas aimer telles ou telles choses s’aperçoi- vent en fait qu’ils les apprécient.” Le restaurant, qui dépend de Solidari- té Doubs Handicap (S.D.H.) et emploie lui-même des personnes reconnues han- dicapées, y voit aussi une sensibilisa- tion à leur insertion professionnelle. Une partie des bénéfices est d’ailleurs reversée à l’association partenaireValen- tin Haüy, qui agit pour l’autonomie des malvoyants.
Fort du succès rencontré avec une ving- taine de personnes accueillies sur ces soirées, le Pixel pourrait mettre en avant d’autres types de handicap chaque année : “avec une main attachée, une faculté auditive diminuée…” Deux derniers ren- dez-vous dans le noir seront donnés ces 14 septembre et 12 octobre avec une for- mule à 30 ou 40 euros. n S.G.
bien en tâtonnant pour apprécier le dia- mètre du verre ou pour trouver le pain par exemple. Nous avons eu peu de cas- se jusqu’ici” , s’amuse Julien Bardey. Ces dîners dans le noir sont surtout l’oc- casion d’appréhender les choses diffé- remment. “On est beaucoup plus atten- tif aux sons. Les tables échangent souvent entre elles.” Un pianiste est également présent. Entre chaque plat, une pause est réali- sée avec le chef de cuisine pour discu- ter des saveurs. Le menu n’étant révé- lé qu’en fin de repas. Et si des a priori
Deux formules à 30 et 40 euros.
Contact : 03 81 58 51 80 ou restaurantlepixel@gmail.com
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