La Presse Bisontine 190 - Septembre 2017

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017

Le Doubs, rivière intransigeante pour les marins d’eau douce NAVIGATION Une série d’accidents Plusieurs bateaux se sont échoués à hauteur de

et le pont Battant puis deux autres au début de l’été. Le 3 mai, un bateau de plaisance de 12 mètres a littéralement coulé après avoir touché un banc de cailloux en amont du pont de Beure. Le couple de retraités qui était à bord, des touristes Sud-Africains, venait de Johannesburg pour passer 6 mois en France. Bien souvent, l’erreur est humaine : le bateau est sorti du chenal et s’est posé sur les cailloux, nécessitant l’arrivée des pompiers-plongeurs. Mais d’avis d’experts, le manque de dragage du fond du Doubs est soulevé. “On le répè-

Besançon depuis le début de l’année. Est-ce dû à des erreurs de pilotage ou à un chenal mal entretenu ?

D’ après les plaisanciers, voguer dans la vallée duDoubs, sous les contreforts de la Cita- delle ou encore sous le pont Battant, a tout d’une balade bucolique. Certains ont d’ailleurs flairé le filon à l’image de la société Locaboat qui a créé à Deluz une location de bateaux de plaisance. Derrière l’image carte

postale se cache une vérité : la diffi- culté à naviguer sur cette rivière. La raison : des fonds peu profonds combi- nés à des variations de débits parfois importants. Certains plaisanciers l’ont appris à leurs dépens : plusieurs bateaux se sont échoués dans la boucle du Doubs, le premier en avril entre le pont Canot

Au moins quatre bateaux de plaisance se sont échoués dans le Doubs à hauteur de Besançon depuis le début de l’année.

blème. “Nous allons remettre 15 balises (arrimées au fond) entre Voujeaucourt et Avanne” précise le responsable. Des travaux pour colmater des fuites dans le canal à hauteur de Deluz ont été réa- lisés fin août ainsi qu’une opération de dragage à Thise. Des chantiers sont également menés dans le secteur de Montbéliard. Selon le responsable deV.N.F., le Doubs assure 2 mètres de mouillage aux bateaux, hauteur largement suffisan- te pour ceux de plaisance qui n’ont en général besoin que d’1,65 m. Mi-août, trois péniches chargées de 210 tonnes de soja ont utilisé l’itinéraire pour rejoindre Huningue (Haut-Rhin) depuis Sète. Elles ont transité sans encombre dans notre vallée. Preuve que le trafic fluvial dans notre rivière n’est pas qu’un “problème de fond”. n E.Ch.

te aux plaisanciers : ne sortez pas du chenal” indique Christophe Huot-Mar- chand, responsable de la subdivision de la vallée du Doubs à Voies navi- gables de France. V.N.F. gère et entre- tient les tronçons navigables, celui du Doubs allant de Belfort jusqu’à Dole,

pour 75 écluses au total. Est-ce la faute à un che- nal mal entretenu ? “Non” répondV.N.F. qui alloue enmoyenne envi- ron 3 millions d’euros aux travaux d’entretien des berges et du fond. Dix bouées de naviga- tion ont d’ailleurs été posées en aval du pont Battant jusqu’au pont Denfert-Rochereau pour notifier la ligne à suivre afin d’éviter tout pro-

Une opération de dragage à Thise.

Un plaisancier en fâcheuse posture en aval du pont Battant.

EN BREF

RESTAURATION Avec l’association Valentin Haüy Le Pixel vous invite à dîner à l’aveugle L’expérience est insolite.

Récompense À l’occasion des Journées nationales d’échange des acteurs du renouvellement urbain qui se sont tenues début juillet à la grande halle de La Villette à Paris, l’Agence nationale de rénovation urbaine a récompensé le Grand Besançon pour son projet “Planoise, quartier d’excellence numérique”. Étudiants Entre le 28 août et le 1 er septembre, ce sont plus de 2 000 étudiants qui se présenteront sur le campus de la Bouloie et sur le site de Canot, souvent accompagnés de leur famille, afin de retirer les clés de leur logement C.R.O.U.S. Le moment phare de la semaine se déroule le 1er septembre avec la présence de stands de partenaires devant le Restaurant Universitaire Lumière et la tenue d’un grand stand C.R.O.U.S. : vie étudiante, culture, job étudiant, relations internationales, Un boviduc (passage à vaches) a été construit cet été à Paroy, vers Quingey, sur la R.N. 83. Ces travaux ont entraîné la mise en place d’un alternat de trafic par feux tricolores. hébergement, restauration. Boviduc

Si elle amuse, elle a d’abord pour but de

C haque deuxième jeudi du mois, le restaurant bisontin, situé dans la Cité des arts, propose à ses clients de se plonger dans le noir. Le temps d’une soirée, chacun est invi- té à appréhender le quotidien d’une per- sonnemalvoyante, sans voir ni son assiet- te, ni son contenu. “L’idée est de changer le regard porté sur le handicap, en se mettant à leur place” , explique Julien Bardey, moniteur éducateur au sein du Pixel. À leur arrivée et après avoir revêtu un masque, les clients sont accompagnés à leur table et doivent ensuite se laisser sensibiliser au handicap avec d’autres possibles rendez-vous à l’avenir.

“Parfois les fourchettes arrivent sans nourriture, car le contenu est tombé”, remarque Julien Bardey du Pixel.

guider par leurs autres sens.Manger se révèle alors bien plus compliqué qu’il n’y paraît, aussi naturel ce geste soit-il. “Se servir à boire, porter les mets à sa bouche, assaisonner un plat… tous ces actes devien- nent un défi quand on est privé de vue.” Pour certains, l’exercice semble plus évident que pour d’autres. “Beaucoup prennent les doigts, mais d’autres s’en sortent très

tombent sur le handicap visuel, c’est également le cas sur l’alimentation. “Cer- taines personnes qui disaient ne pas aimer telles ou telles choses s’aperçoi- vent en fait qu’ils les apprécient.” Le restaurant, qui dépend de Solidari- té Doubs Handicap (S.D.H.) et emploie lui-même des personnes reconnues han- dicapées, y voit aussi une sensibilisa- tion à leur insertion professionnelle. Une partie des bénéfices est d’ailleurs reversée à l’association partenaireValen- tin Haüy, qui agit pour l’autonomie des malvoyants.

Fort du succès rencontré avec une ving- taine de personnes accueillies sur ces soirées, le Pixel pourrait mettre en avant d’autres types de handicap chaque année : “avec une main attachée, une faculté auditive diminuée…” Deux derniers ren- dez-vous dans le noir seront donnés ces 14 septembre et 12 octobre avec une for- mule à 30 ou 40 euros. n S.G.

bien en tâtonnant pour apprécier le dia- mètre du verre ou pour trouver le pain par exemple. Nous avons eu peu de cas- se jusqu’ici” , s’amuse Julien Bardey. Ces dîners dans le noir sont surtout l’oc- casion d’appréhender les choses diffé- remment. “On est beaucoup plus atten- tif aux sons. Les tables échangent souvent entre elles.” Un pianiste est également présent. Entre chaque plat, une pause est réali- sée avec le chef de cuisine pour discu- ter des saveurs. Le menu n’étant révé- lé qu’en fin de repas. Et si des a priori

Deux formules à 30 et 40 euros.

Contact : 03 81 58 51 80 ou restaurantlepixel@gmail.com

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