La Presse Bisontine 190 - Septembre 2017

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017

EN BREF

CHAPRAIS Histoire Gustave Filippi, résistant oublié, réhabilité par les

Vauban Une “Maison du projet” sera inaugurée au mois de septembre sur le futur éco-quartier Vauban à Besançon alors que les premiers travaux sur les lots 1 et 5 démarrent. Les démolitions du site se sont déroulées du 22 janvier 2016 au 3 mars 2017 générant 35 000 m 3 de gravats. Avec ses 7 hectares de foncier, le projet de reconversion de la Caserne Vauban proposera à terme 800 logements neufs ou réhabilités ainsi que 6 000 m 2 de commerces et de bureaux. Pépinière Le Grand Besançon a fait des travaux d’amélioration de sa pépinière maraîchère des Andiers. Le site est désormais plus accueillant, avec un sol refait à neuf pour le stationnement des véhicules et l’accès facilité des clients au magasin. 36 panneaux solaires destinés à couvrir 30 % des besoins électriques du site des Andiers, ont été installés. Le magasin “Graines de maraîchers” y est ouvert le vendredi, de 10h à 19h.

Denis Arbey habite le 131, rue de Belfort, là où Gustave Filippi a vécu. Il indique le lieu où sera dévoilé la plaque.

historiens du quartier La commission patrimoine et partage du C.C.H. Chaprais-Cras organise, avec la mairie et “Vivre aux Chaprais” une cérémonie en l’honneur de ce résistant tué le 7 septembre 1944. Une plaque sera dévoilée là où il a vécu.

de renseignements franco-suisse Micro- mégas dirigé par le lieutenant Pierre Rimey. Les deux décèdent ce 7 septembre, Filippi sur le coup, et Rimey quelques jours après, de ses blessures, lors d’un accrochage avec lesAllemands (à 19 h 40) rue de Chastres-Montjoux devenue l’ave- nue du Commandant Marceau. Dans le rapport qu’il rédige le 25 octobre 1944 concernant l’action du groupement de Besançon des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I.), Jean Grillier, com- mandant du Groupement, écrit : “7 sep- tembre : le groupe commandé par le lieu- tenant Manotte, auxquels s’étaient joints le colonel Filippi, le capitaine Fautons, le lieutenant Rimey et l’adjudant-chef Treuvey, nettoient certains quartiers de Saint-Claude. Au cours de cette opéra- tion, de nombreux morts et blessés furent à déplorer (parmi les tués, le colonel Filip- pi, le lieutenant Rimey).” Le canon anti- char allemand et la mitrailleuse seront détruits le lendemain 8 septembre vers

midi. Filippi a reçu l’hommage avec des obsèques nationales à l’institution Saint- Joseph, avenue Fontaine-Argent le 11 sep- tembre 1944. Le C.C.H. - avec l’appui de Bernard Carré - a retrouvé sa trace et décidé cette initiative citoyenne soute- nue par la Ville qui a apporté l’appui financier (1 000 euros) pour l’installa- tion de la plaque. Filippi, ancien ins- pecteur de l’Éducation et des Sports à Besançon en 1943, est réhabilité au 131, rue de Belfort dans la résidence appe- lée “Le château”. Ce lieu, c’est l’habitant du quartier DenisArbey qui l’a fait décou- vrir aux Bisontins en gardant des images du site après-guerre.Aujourd’hui, Denis habite au 131, là où la plaque sera dévoi- lée. Un clin d’œil de l’histoire. n E.Ch. aJeudi 7 septembre, cérémonie au 131, rue de Belfort à 11 heures

S ans le travail de la commission patrimoine et partage du conseil consultatif Chaprais-Cras, Gus- tave Filippi serait aujourd’hui tombé dans l’oubli. Si son corps repose au cimetière des Chaprais, aucune plaque funéraire n’en fait mention. Seul son nom figure sur les plaques commémo- ratives de Notre-Dame de la Libération à Chapelle-des-Buis. Jeudi 7 septembre, une plaque sera dévoi- lée au 131, rue de Belfort, résidence où ce Bisontin vécut une partie de sa vie. Le but : rappeler son souvenir. Pourquoi le 7 septembre ? Parce que c’est ce jour- là que Filippi tombe sous les balles de l’armée allemande lors d’un combat. C’était il y a 73 ans. En 1943, Filippi est membre du réseau

Gustave Filippi.

SANTÉ

Billy ze tique : ennemi n° 1

Pourquoi faut-il se méfier des tiques ? Les campagnes de prévention se font plus nombreuses, comme à Besançon où des panneaux sont apparus en forêt de Chailluz, ainsi qu’en ville sur les supports à chewing-gum. Les associations de malades veulent aller encore plus loin.

“O n voit le danger quand on prend sa voiture mais pas quand on va se promener, alors que les risques sont les mêmes. On peut finir en fauteuil roulant” , remarque Anne Colin de l’as- sociation Lym’P.A.C.T. C’est justement

tout le problème d’après elle. D’où la nécessité de bien s’équiper : “Mettre des manches longues, du répulsif et ses chaussettes par-dessus le pantalon. Il faut aussi éduquer les enfants à bien se regarder et éviter les herbes hautes.” Car le risque d’une morsure de tique

Une manifestation de Lym’P.A.C.T. au printemps place Pasteur à Besançon, a réuni malades et proches, plaidant pour la création de centre de soins (photos Lym’P.A.C.T.-Protest).

est bien présent en Franche-Comté. “Une personne sur cinq en région est piquée dans son jardin” , d’après Anne Colin, “sans parler des balades en forêt.” Annie Juillard, référente France Lyme dans le Nord Franche-Comté, en a fait l’amère expérience. “J’ai été piquée en 1984. Un énorme érythème migrant (N.D.L.R. : tache rouge en forme de cible caractéristique) est apparu sur ma jam- be et a disparu tout seul. J’ai eu, par la suite, des soucis de santé sans faire le lien. Puis j’ai été repiquée en 2011 dans mon jardin à Fesches-le-Châtel et à nouveau en 2013.” Ses symptômes : “Une énorme fatigue après 100 mètres à pied, alors que je faisais de la ran- donnée, et même de la confusion men- tale.” S’en est suivi un long processus pour obtenir et trouver un traitement adap- té. Car outre le déni de certains qui

parlent “d’une maladie de bonne fem- me à la mode” , s’ajoute la controverse médicale. “Certains médecins refusent de donner des traitements antibiotiques au-delà de trois semaines par mécon- naissance ou par peur d’être décon-

ne manière, mieux elle se soigne” , pré- vient Anne Colin. Et de rappeler que “toutes les tiques ne sont pas porteuses de la bactérie Borrelia à l’origine de la maladie de Lyme.” Une sur deux néan- moins serait porteuse d’au moins un pathogène pour l’homme selon l’I.N.R.A. La problématique se trouvant surtout dans les co-infections. “On parle aujour- d’hui de maladies vectorielles à tiques, de type anaplasmose, babésiose…” Un plan de lutte contre la maladie de Lyme a bien été mis en place depuis un an par les autorités de santé avec l’arrivée d’une application smartpho- ne notamment. La Ville de Besançon serait également “pilote en la matiè- re” depuis deux ans, d’après Lym’P.A.C.T. avec qui elle collabore, en accompagnant aussi les écoles, asso- ciations, clubs sportifs et centres aérés. n S.G.

ventionné. Il faut arrê- ter de leur taper dessus et les former” , souligne Annie Juillard, qui regrette au passage l’in- efficacité de certains tests pratiqués en France. “Plusieurs personnes sont allées faire tester leur sang chez le vétérinaire sous couvert de leur ani- mal car c’est plus fiable.” Bien sûr, il ne s’agit pas pour autant d’être alar- miste. “Plus la morsure est traitée tôt et de la bon-

1 heure de visite et de nouvelles pièces présentées.

Les malades de Lyme parlent d’une affection chronique, avec un manque de reconnaissance sociale poussant parfois au suicide. 3 à 4 cas auraient été recensés en Franche-Comté.

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