La Presse Bisontine 190 - Septembre 2017

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017

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OSSE

Problème d’élargissement de voie Il y a de l’électricité dans l’air autour du nouveau lotissement

Véronique et Michel Gardy posent devant leur maison incendiée. “La limite bleue désigne ce que souhaite nous prendre la commune.” D’autres mésententes avec leur voisin qui était mitoyen et voulait racheter leur surface. sont aussi survenues

La rue des Églantiers fait parler d’elle depuis quelques mois. Ses habitants, au principe de la grogne, refusent de voir leurs terrains rognés sous prétexte de raccorder les nouvelles maisons d’en face à l’électricité.

due. Les riverains concernés le confirment. “Nous sommes allés voir un défenseur des droits : Jean-Louis Vermot-Gauchy et nous avons sollicité à plusieurs reprises le maire et la Direction départementale des territoires” , explique Louis Clément. Ce retraité qui habite depuis 1986 dans cette rue, a été bien surpris en mai d’apprendre via un courrier que son terrain était frappé d’alignement. “Tous les riverains de droite se voient impo- ser une restriction de voie allant

de 2 à 3 m pour le raccordement à l’électricité du lotissement.” Pour Véronique Gardy, sa voisi- ne du dessus (propriétaire de la maison qui a brûlé accidentel- lement dans l’intervalle et qu’el- le projette de reconstruire), c’est aussi la douche froide : “On me prend plus de 2 m sur mes 5 m de large, il me resterait 2,80 m. C’est petit pour une cuisine et une salle à manger !” Tout com- me pour Jean-Noël Clément, propriétaire de terrains agri- coles plus bas, qui y voit un non- sens. Pour eux, la solution serait de rogner “le côté gauche de la rue où il y a une haie d’épines” et pour l’entrée très étroite, “il fau- drait opter pour deux stops ou une circulation intermittente au croisement avec la route princi- pale.” Et de s’interroger au pas- sage sur la procédure : “Pour- quoi l’aménagement électrique n’a-t-il pas été fait avant la ven- te des parcelles et la signature des permis de construire de leur côté de la voirie ?” Alors que les travaux pour l’eau et l’assai- nissement notamment auraient bien été réalisés. Louis Clément est d’autant plus amer qu’à l’époque de la construc- tion de sa maison et de son bâti-

D es panneaux ont été pla- cés devant les maisons. Certains visibles depuis la départementale qui traverse le village, trompent l’ap- parente quiétude du lieu avec

des inscriptions chocs : “Trois propriétaires virés” ou encore “Ma maison a brûlé et la com- mune veut m’exproprier pour le lotissement des cousins.” La situa- tion semble pour le moins ten-

ment agricole, il a dû installer l’électricité à ses frais. “J’ai payé 37 000 francs à l’époque.” Trois poteaux se trouvent bel et bien sur son terrain sous convention signée avec E.R.D.F. “On est venu en octobre 2016 me proposer de faire une nouvelle convention. Une

trée du lotissement, pour l’heu- re toujours pas raccordé. Louis Clément dit n’avoir donné aucu- ne autorisation de branchement à Enedis. Les tracés provisoires pour les emprises de terrains ont, eux, été soumis à enquête publique. “Le rapport du commissaire- enquêteur nous est parvenu fin juillet. Ce document a été porté à la connaissance des habitants par affichage” , indique de son côté le maire, Charles Piquard, qui précise que “le dossier fera l’objet d’un nouvel examen et pro- position après concertation entre les services de l’État, du géomètre et des riverains.” n S.G.

Les habitants de la rue des Églantiers refusent de voir leur terrain privé réduit pour raccorder leurs nouveaux voisins, quand d’autres solu- tions existent.

indemnité de 20 euros m’a été proposée par Enedis en présence du maire !” Proposition qu’il a refusée. Depuis fin juillet, la situation a un peu évo- lué avec l’apparition d’un poteau électrique sur la voirie publique du côté gauche, à l’en-

2 à 3 m pris en largeur sur 250 mètres.

À l’ouest bisontin, le projet éolien divise ENVIRONNEMENT Un vent de contestation souffle sur les communes de Pouilley-Français, Lantenne-Vertière, Corcondray et Mercey-le-Grand où 14 éoliennes doivent être implantées à l’horizon 2020.

En chantier possible d’ici 2019

Le projet de ce parc éolien Doubs-Ouest, est porté par le bureau d’études Opale Énergies Naturelles (basé à Fontain) pour le compte de l’exploitant Velocita. Le chantier, qui pourrait démarrer fin 2018-2019, est estimé à 52 millions d’euros.

L’ association “Les amis de Beau- regard”, constituée de rive- rains, porte les principaux griefs. Même si sur le fond

tout le monde se rejoint sur la néces- sité de recourir aux énergies renou- velables, on se dit ici déçu par lemanque de concertation. “Fin 2016, on nous a

faire intelligemment” , note Noël Baeck- ler, évoquant le cas de l’Allemagne “qui a dû adjoindre des centrales à char- bon et à gaz, pour compenser l’éolien qui reste une production intermitten- te.” En outre, “la Franche-Comté n’est pas la région la plus venteuse.On devrait plutôt travailler sur l’hydraulique” , insiste-t-il. Et s’ils reconnaissent qu’il y a aujour- d’hui “une volonté de communiquer plus, de la part des élus” , il reste des points de friction. À commencer par la distance des habitations : l’éolienne la plus proche se trouvant à environ

L’implantation pour moitié sur des zones boisées irrite également l’asso- ciation. “On parle de deux hectares qui seront reboisés. Quand l’aménagement de l’autoroute à l’époque en avait mobi- lisé 12.” Le bruit serait aussi un faux problème avec des seuils respectés et la présence, déjà proche, de l’autorou- te et de la voie de chemin de fer. Les Amis de Beauregard y voient eux un handicap supplémentaire. Yves Maurice veut rassurer ses habi- tants. Il plaide pour l’avenir de Pouilley- Français et met en avant les avan- tages d’un tel projet. “Nous sommes une commune pauvre et endettée, ces éoliennes vont aussi permettre d’ap- porter des ressources financières (N.D.L.R. : jusqu’à 100 000 euros atten- dus par an) pour l’école, la cantine, l’ar- rivée du haut débit…” L’élu envisage même une participation pour chaque foyer à leur dépense d’électricité grâ- ce à cet apport. En attendant, l’association poursuit ses réunions d’information et a déjà fait circuler une pétition. La commu- ne de Lantenne-Vertière et bientôt cel- le de Pouilley, ont, elles, affrété des bus sur des parcs éoliens. n S.G.

présenté des projets ficelés sans aucu- ne consultation des populations concer- nées” , déplore Christophe Chalandre, président des Amis de Beauregard et habitant de Lantenne-Vertière. En réaction, il a été décidé de créer cette association pour “permettre à cha- cun de donner son avis et apporter une information autre que celle du porteur de projet.” En filigrane se pose bien sûr la question de la préservation de leur cadre de vie autour des impacts visuels et sonores, mais aussi de leur santé et la dévaluation potentielle de leur habitation. “C’est un projet impactant qui mérite un consensus et une autre concertation que celle pour un abribus” , résume Noël Baeckler, le vice-président de l’as- sociation. Lui vit depuis 47 ans à Pouilley-Français et n’imagine pas un jour quitter son village, alors que d’autres ont déjà fait estimer leur mai- son pour vendre, “avec une décote des agents immobiliers” d’après eux. Le dossier de ce parc éolien est actuel- lement entre les mains de la préfec- ture et devrait être suivi d’une enquê- te publique dans les prochains mois. “Il y aura de l’éolien en France. On ne veut pas aller contre, mais il faut le

600 m, ainsi que sur la hauteur des engins : 150 m. “La législation est res- pectée” , répond le maire de Pouilley- Français,Yves Mau- rice, qui assure veiller au grain. Au même titre que les autres maires concernés. “Le pro- jet ne se fera pas si toutes les conditions et compensations n’y sont pas !”

“Le projet ne se fera pas si toutes les compensations n’y sont pas !”

L’association, présidée par Christophe Chalandre (à droite) et Noël Baeckler, regroupe une centaine d’adhérents qui refusent ce projet tel qu’il est aujourd’hui et espèrent un consensus.

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