La Presse Bisontine 190 - Septembre 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 190 - Septembre 2017

UNE RENTRÉE DES CLASSES À HAUTS RISQUES

C’est à une rentrée chamboule-tout que l’on assiste cette année avec la mise en œuvre, en quelques semaines seulement, de la réforme voulue par le nouveau gouvernement. Dans le Grand Besançon, cela se traduit par le retour au rythme des quatre jours dans certaines communes et à Besançon, par le dédoublement des classes de C.P. dans les écoles situées en réseau d’éducation prioritaire renforcé (photo Ville de Besançon).

Semaine de quatre jours et classes à 12 élèves au menu de la rentrée l Écoles 21 classes à 12 élèves Plus d’une école du Doubs sur quatre revient au rythme de quatre jours d’école par semaine. Besançon reste aux quatre jours et demi. À Planoise, 21 classes de zone d’éducation prioritaire seront limitées à 12 élèves. Le point sur cette rentrée chamboule-tout.

À chaque changement de gouvernement ou presque, on a pris l’ha- bitude de rebattre les cartes dans l’organisation du temps scolaire. Les instances de l’Éducation nationale et les mairies ont eu, cette fois, à pei- ne quelques semaines pour pré- parer la énième réforme qui entrera en vigueur dès ce mois de septembre. Pour cette rentrée 2017, un quart des écoles du Doubs, soit 107 sur 460, ont obtenu une déro- gation pour organiser les ensei- gnements sur 4 jours. Quelques communes de la périphérie bisontine sautent le pas dès ce mois de septembre, mais pas Besançon qui veut se donner le temps (voir en pages suivantes). Pour l’inspecteur d’académie chargé d’organiser en un temps record ce grand chamboule-tout éducatif, ce n’est pas un retour en arrière. “On ne défait pas ce

qui avait été fait, se défend Jean- Marie Renault. Le décret du 27 juin n’oblige pas les collecti- vités à repasser aux quatre jours mais il augmente la liberté d’or- ganisation du temps scolaire. Il ne l’impose pas” nuance l’ins- pecteur. Pour être acceptées, les demandes de retour aux quatre jours devaient être conjointe- ment formulées par les com- munes et leurs conseils

C.P. aura été encore plus déli- cate à gérer dans ce même laps de temps. À l’échelle du dépar- tement du Doubs, trois zones sont classées en R.E.P. + (réseau d’éducation prioritaire renfor- cé) : trois écoles de Montbéliard, une école de Bethoncourt et cinq écoles de Besançon. Dans la capi- tale, c’est à Planoise que la réduc- tion des effectifs de C.P. sera effective, dans les écoles Bour- gogne, Dürer, Champagne, Ile- de-France et Fourier. “Cette réfor- me s’étalera sur trois rentrées successives” note Jean-Marie Renault.Ainsi en 2018, la mesu- re sera étendue aux classes de C.P. en R.E.P. et de C.E. 1 en R.E.P. + et en 2019 aux classes de C.E. 1 en R.E.P. Mais cette mesure ne sera pas appliquée uniformément par- tout à Besançon. Sur le plan matériel, diviser des classes en deux ou en créer de nouvelles en l’espace de deux mois était

Jean-Marie Renault, inspecteur d’académie du Doubs, a rendu sa copie avant les vacances pour l’organisation de la rentrée 2017.

strictement impossible. Les ser- vices de l’Éducation nationale ont donc dû composer avec la réalité matérielle des services municipaux. Finalement, tous les élèves ne seront pas accueillis dans les mêmes conditions.Ain- si à l’école Bourgogne, quatre classes de C.P. compteront 12 élèves et deux autres classes de C.P. seront regroupées dans une seule salle,mais avec deux ensei- gnants. À Champagne, les trois classes de C.P. seront à 12 élèves. À Dürer, on aura une classe de C.P. à 12 et deux salles de C.P. à 24 élèves (soit quatre classes

de C.P. réparties en deux salles). À l’école Fourier, on comptera six classes à 12 élèves et deux salles de C.P. à 24 élèves. Enfin à Ile-de-France, il y aura sept classes de C.P. à 12 élèves. “Le bilan des opérations, ce sera donc 21 classes de C.P. à 12 élèves et 10 classes de C.P. installées dans des salles de 24 élèves” résume Yves-Michel Dahoui, l’adjoint bisontin à l’Éducation. Afin de pouvoir affecter de nou- veaux professeurs des écoles dans ces classes dédoublées de Planoise, l’inspection d’acadé- mie a dû résoudre un casse-tête

comptable “car on n’a pas de dotations nouvelles, on travaille par redéploiement de moyens” note Jean-Marie Renault. “Cet- te réforme des R.E.P. + nous coû- te 30 postes. Nous allons donc puiser dans deux ressources : les remplaçants et le dispositif “Plus de maîtres que de classes”. On pourra faire face” rassure l’ins- pecteur qui aura sans doute pas- sé un de ses étés les plus intenses de ces dernières années. C’est après la rentrée que l’on saura si cette réforme aux forceps s’ap- plique sans heurts. n J.-F.H.

Cette mesure ne sera pas appliquée uniformément.

d’écoles. “On n’a pas donné suite si la demande éma- nait unique- ment du mai- re ou uniquement du conseil d’école” ajoute M. Renault. La question du dédoublement des classes de

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