La Presse Bisontine 185 - Mars 2017

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

2, € 60

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr MARS 2017 N° 185

CENTRE AQUALUDIQUE, PISCINE DE CHALEZEULE, BASE NAUTIQUE D’OSSELLE : LES ÉLUS SE JETTENT À L’EAU

l’événement en p. 6 et 7

(Photo d’illustration)

AffAire p. 33 Le maire d’Osselle-Routelle soupçonné de prise illégale d’intérêt

p. 5

économie

Incubateur de Témis 1,2 million d’euros à rembourser Son existence menacée

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017

Explosion des abonnements “sociaux” bus et tram

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Gros investissements à venir pour Micropolis

Népotisme La probité, l’intégrité, l’honnêteté, la vérité : c’est toutes ces valeurs à la fois que veut incarner François Fillon et sans doute la raison principale pour laquelle les Français, confiants, l’avaient porté aux nues de la primaire de droi- te il y a trois mois. Ils avaient renvoyé dans leurs cordes et Nicolas Sarkozy qui bringuebalait derrière lui trop de casseroles judiciaires, et même Alain Juppé autrefois condamné par la jus- tice. Les Français avaient besoin de rectitude, ils ont choisi François Fillon. On comprend dès lors qu’il soit touché en plein cœur ce candidat de la vérité et de la transparence. Non pas qu’il s’agisse aujourd’hui de l’accuser de fau- te pénale qu’il n’a pas pu commettre puisque la pratique incriminée aujour- d’hui a toujours été autorisée. C’est uniquement sur le terrain de la mora- le politique que le candidat n’est plus crédible. La déception de ses électeurs d’il y a trois mois est d’autant plus for- te qu’elle est proportionnelle au degré de confiance que ces derniers lui avaient accordé. Quelles que soient aujourd’hui les contorsions que son staff prend pour porter l’affaire sur le terrain juri- dique - compétence, ou pas, du par- quet national financier -, le mal est fait. Et le mal, c’est l’opacité d’un système qu’on ne peut s’empêcher, à raison, de voir comme une machine à favoriser les proches, les copains ou la famille. Il est évident qu’ a priori , une épouse, un enfant ou un proche qui serait com- me Penelope Fillon le collaborateur d’un élu n’est pas discrédité du seul fait de ses liens familiaux et qu’il peut, sans doute aussi bien qu’un autre, remplir parfaitement un rôle d’assistant parle- mentaire. Le sénateur Jacques Gros- perrin serait bien placé pour en parler. Mais pourquoi le Parlement de Stras- bourg a-t-il interdit cette pratique il y a longtemps déjà ? Parce qu’elle ouvre la porte à tous les abus moraux. Même s’il n’est pas puni par la loi, on appel- le cela du népotisme. Quelle que soit l’issue de cette affaire, on ne peut pour- ra plus empêcher les Français de pen- ser que cette Penelope-là, contraire- ment à celle de l’Antiquité qui tissait sagement en attendant son Ulysse de mari, contribuait avec cet emploi, fic- tif ou non, à tricoter le bas de laine de la famille Fillon. C’est simplement contrai- re à la morale. Que les partisans de Marine Le Pen ne se réjouissent pas trop vite : leur championne n’est pas mieux lotie sur le plan de la moralité. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” (Morteau) Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George, Marie Rousselet. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130

L e syndicat mixte de Micropolis, proprié- taire des installations et du patrimoine du parc des expositions bisontin a confié pour les douze prochaines années la gestion du parc à la S.E.M. Micropolis qui se succè- de ainsi à elle-même. Ce nouveau contrat de douze ans qui lie les deux structures s’ac- compagne de plusieurs engagements de la part de la S.E.M., et notamment d’engager 1,7 million d’euros de travaux. Ces investis- sements concerneront d’abord la mise en accessibilité complète du site et, le plus gros morceau, la rénovation complète de la toiture du palais pour 800 000 euros. Autre chantier : le syndicat mixte de Micropo- lis doit anticiper la fermeture de l’entrée prin- cipale actuelle de Micropolis qui devrait inter- venir quand l’État terminera la mise à 2 X 2 voies de la section de la R.N. 57 entre Beure et l’échangeur de Micropolis. Même si aucu- ne date n’est arrêtée, le S.I.M. veut anticiper.

C’est la raison pour laquelle, “depuis 7 ou 8 ans, on préempte l’ensemble des maisons qui sont à vendre dans le périmètre de Micropo- lis, notamment dans la rue du Docteur Mou- ras, l’idée étant de se constituer de la réserve foncière” indique Christophe Lime. C’est ain- si que le S.I.M. Micropolis a déjà fait l’acqui- sition d’une dizaine de maisons autour de Micropolis, certains propriétaires faisant légi- timement de la résistance. “Il nous reste notam- ment à acheter la maison juste au bord du parc. Nous ne lâchons rien” note l’élu. Le dernier projet majeur pour Micropolis, sans doute dès cette année, sera de proposer un service de restauration tous les midis et non plus seulement pour les événements excep- tionnels ou dans le cadre de séminaires. “Ce projet doit permettre de valoriser encore plus le site. Il y a de la place pour un nouveau lieu de restauration dans ce secteur de Besançon” affirme Christophe Lime. ■

+ 53 % de coupons C.C.A.S. ont été délivrés entre 2014 et 2015 pour prendre le bus et le tram.

C omme nous l’avions révélé dans La Presse Bisontine du mois de septembre, le compte d’ex- ploitation de Ginko, délégatai- re du réseau tram et bus à Besançon, est déficitaire. Une situation qui s’est aggravée au fil des années avec un résultat déficitaire de 6,121 millions d’euros et ce, malgré la ten- dance positive sur les recettes de trafic de l’année 2015. Aujourd’hui, l’Agglomération, chargée des transports, est face à un défi au moment où elle choisit le futur délégataire de service chargé à compter du 1 er janvier 2018 d’exploiter le réseau tram et bus. La négociation du prochain contrat (2018-2024) devra répondre à ces interrogations : faudra-t-il augmenter les tarifs ? Augmenter la participation finan- cière de la C.A.G.B. et donc du contribuable ? Diminuer le ser- vice à l’usager ? Augmenter le versement transports payé par les entreprises ? Les réponses

ne sont pas - encore - connues. Parmi des chiffres qui inter- pellent : ceux de l’explosion des tarifs dits “sociaux”. Entre 2014 et 2015, ce sont + 53 % de coupons C.C.A.S. (soit 341 152) et + 96%de titres Mission locale qui ont été déli- vrés en 2014 (515 292). La col- lectivité devra-t-elle réduire la voilure ? Pour l’association U3C, les augmentations des prix de la billetterie du début 2015 jus- tifiées par l’augmentation de 3 % de la T.V.A. ont été, en fait, très supérieures. La C.A.G.B. rappelle que hausse de la T.V.A. n’a pas concerné les abonne- ments sociaux. Le prochain contrat devra prendre en comp- te l’augmentation des coûts de maintenance liés aux fins de garantie (les roues des trams par exemple) devront être rem- placées. Le futur délégataire ne va se priver de demander une dotation supérieure “qui sera payée par les contri- buables” affirme l’association U3C. ■

De lourds travaux seront engagés pour rénover le toit du palais des congrès. L’évaluation du bien-être des patients au C.H.R.U. récompensée au niveau national

N ous avions présenté en mai denier ce projet de recherchemené par l’Uni- té de méthodologie et de qua- lité de vie en cancérologie (U.M.Q.V.C.) avec le pôle de cancérologie du C.H.R.U. de Besançon. Ce projet, toujours en cours, portant sur l’évalua- tion de la qualité de vie des patients souffrant de cancer vient d’être distingué par un pre- mier prix aux “Victoires des acteurs publics”, lors d’une céré- monie organisée le 2 février der- nier à Paris par la revue Acteurs Publics, magazine de référen- ce de la fonction publique. Dans le cadre de deux projets de recherche menés au C.H.R.U. bisontin, des patients atteints de cancer sont invités à com-

pléter sur tablette des ques- tionnaires de Qualité de Vie, via un logiciel spécifique permet- tant une lecture didactique et immédiate des résultats par le médecin lors de la consultation. “Ces questionnaires sur tablettes permettent de prendre en comp- te l’ensemble des aspects de la vie du patient, notamment les problématiques sociales, finan- cières, et pas uniquement de soins. Les quelques dizaines de patients concernés par la pre- mière étude en cours se sont vite approprié l’outil, même les patients plus âgés” note le D r Guillaume Mouillet, investiga- teur principal de l’étude. “La santé, c’est un état complet de bien-être physique, social et mental” , complète le P r Franck

La directrice générale du C.H.R.U. de Besançon a reçu la distinction le 2 février dernier à l’Assemblée nationale (photo S. Calvet pour Acteurs publics).

Bonnetain, responsable de l’U.M.Q.V.C., rappelant ainsi la définition telle qu’elle est for- mulée par l’Organisation mon- diale de la santé depuis 1948. L’étude se poursuit actuelle-

ment, avec de nouveaux patients inclus régulièrement. Cet outil devrait être élargi prochaine- ment à d’autres établissements hospitaliers du Grand Est qui suivront l’exemple initié à Besan-

çon et dont les résultats défini- tifs seront connus dans les 18 mois, avant, peut-être d’être généralisé à d’autres services du C.H.R.U., si les possibilités financières le permettent. ■

Crédits photos : L.P.B., Archives de la Défense, A.U.D.A.B., C.E.G.F.C., B. Clément, L. Godard, Il’lusion Events, P.E.P.I.T.E.

L’INTERVIEW DU MOIS

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ÉCONOMIE

Quel avenir pour Alstom Ornans ?

“Les commandes nous

redonnent de la visibilité”

L a Presse Bisontine : L’éventuelle fermeture du site historique de Bel- fort a défrayé la chronique en 2016. Finalement, les activités sont main- tenues. Des craintes ont rejailli sur Alstom Ornans. Qu’en est-il ? Romuald Gicquel : Le site d’Ornans, comme l’ensemble des sites fran- çais d’Alstom, connaît une baisse d’activité. Elle a été de 20 % en 2016. La charge en ingénierie, elle, est maintenue, voire en légère aug- mentation. L.P.B. : En synthèse, vous produisez moins, mais vos ingénieurs cherchent davanta- ge… R.G. : L’augmentation de charge en recherche et développement s’ex- plique parce que nous sommes le centre d’excellence pour la concep- tion, l’industrialisation et la main- tenance. Chaque moteur vendu dans le monde par Alstom a été conçu et validé sur le site d’Ornans. Ce qui confère à Ornans une acti- vité constante en termes de suivi de projet en matière d’innovation et de développement des moteurs. L.P.B. : Certains moteurs ne sont pourtant plus produits ici mais en Chine… R.G. : Nous avons deux autres sites de fabrication en Chine en effet et aux États-Unis, ainsi que deux sites en cours de construction enAfrique du Sud et en Inde. L.P.B. : L’activité et le savoir-faire quittent Ornans. Doit-on s’en inquiéter ? R.G. : On fait un transfert de tech- nologie. On envoie nos experts dans les sites receveurs pour valider les processus de fabrication. Des sala- riés (deux à temps plein et bientôt 10 opérateurs) gèrent la formation des Sud-Africains. Cela se fait en parallèle d’autres activités en Chi- ne ou aux États-Unis. Le directeur Romuald Gicquel coupe court aux rumeurs de licenciements. Le feuilleton Alstom Belfort a fait planer de sérieuses craintes sur le site d’Ornans qui conçoit et produit des moteurs de traction.

Romuald Gicquel, directeur Alstom transports à Ornans, ici dans l’atelier de fabrication.

Nous allons fournir 120 moteurs pour Hanoï (Viet- nam), 132 moteurs pour le métro de Lyon. Nous avons remporté un métro en Chine (Kaosyung) pour 44 moteurs et le tram T9-T10 à Paris (88 bogies), ou enco- re 28 rames pour le T.G.V. aux États-Unis.

Qu’en est-il ? R.G. : Il n’a jamais été question de licencier qui que ce soit ni d’ini- tier le moindre plan social et tout a été mis en œuvre pour éviter l’activité partielle. Jusqu’à aujour- d’hui, nous avons réussi cet objec- tif. L.P.B. : Alors pourquoi cette annonce ? R.G. : On a craint des difficultés sociales suite à l’annonce de déca- lage de deux grands projets en Azerbaïdjan et au Kazakhstan du fait du client. On a engagé un plan de formation, de passerelles pour changer de métier dans notre usi- ne. Pour exemple, quelqu’un qui s’occupait du magasin est monté en puissance sur une fonction d’acheteur. On aide aussi les gens qui ont des projets personnels et qui souhaitent créer leur activi- té. Nous avons surtout favorisé des détachements dans d’autres usines. L.P.B. : Était-ce une mobilité forcée ? R.G. : C’était sur la base du volon- tariat. Si nous n’étions pas par- venus à adapter notre organisa- tion, nous aurions dû engager des actions plus difficiles. On a géré la situation. L.P.B. : Il y avait tout de même 200 sala- riés de plus il y a 7 ans. Cela ressemble à un déshabillage. R.G. : Oui, mais l’usine fabriquait deux fois plus de moteurs.Aujour- d’hui, nous sommes sur un pla- teau : notre niveau de charge sera constant pour les trois prochaines années avec une charge de tra- vail constante. Il y a un an, on avait un doute en raison des déca- lages de projets.

L.P.B. : Vous oubliez la mauvaise nou- velle Belfort. R.G. : Pour nous, ce n’était pas une surprise : la baisse des charges était intégrée à ce que nous avions prévu. La surprise était sur le choix de rapprocher Belfort de Reichshoffen. Le travail mené en gestion des effectifs et dans l’or- ganisation, combiné aux bonnes nouvelles des commandes, redon- ne de la visibilité. On rassure le personnel et la communauté. Alstom est ici depuis 1870. 40 % des salariés habitent Ornans et sa région, les autres sur le Pla- teau ou sur Besançon. L.P.B. : Quel est l’impact économique de l’usine ornanaise ? R.G. : Ce sont 1 000 emplois indi- rects en plus. 118 fournisseurs régionaux travaillent avec nous (N.D.L.R.. : la société n’a pas sou- haité communiquer son chiffre d’affaires). L.P.B. : Pas de plan de licenciement en 2017 donc ? R.G. : Pas de plan licenciement tout court. Et ça n’a jamais été prévu. On a investi 3,2 millions d’euros dans la recherche et développe- ment. On a embauché par exemple un thésard et nous travaillons avec les écoles d’ingénieurs de Besançon et Belfort-Montbéliard. L.P.B. : Parlons de ces “bonnes nou- velles”. Pouvez-vous détailler les com- mandes remportées ? R.G. : Nous avons une commande de 1 136 moteurs pour le R.E.R. d’Ile-de-France, commande annon- cée par Valérie Pécresse. C’est le fruit d’une commande et pas le résultat de bruits médiatiques.

Bio express

L.P.B. : Ne faut-il pas craindre une per- te du savoir-faire ornanais ? R.G. : Non. Nous développons de nouvelles pistes comme la main- tenance. On sait réparer d’anciens moteurs. C’est un service de proxi- mité. Nous sommes capables depuis quelques années de pro- poser une augmentation de 5 % du gain de productivité tous les ans. L.P.B. : Pensez-vous construire d’autres produits que des moteurs à l’avenir pour vous diversifier ? R.G. : Nous avons effectivement des projets notamment dans l’aéro- nautique. Notre cœur de métier reste le moteur de traction. L.P.B. : Comment envisagez-vous l’ave- nir ? R.G. : Sereinement. Nous sommes reconnus comme un site d’excel- lence. Les contrats nous donnent de la visibilité. n Propos recueillis par E.Ch.

l Romuald Gicquel, 41 ans, a commencé sa carrière en 2000 chez Péchiney où il a occupé plusieurs postes de management en France et à l’étranger dans les domaines de la production, de la maintenance et de l’amélioration continue. l Il a intégré Alstom en 2010 sur le site de Belfort pour l’activité Power en tant que Responsable Industriel et Investissements. l En 2012, il prend le poste de Responsable Lean Manufacturing. l Depuis octobre 2015, il est directeur du site Alstom transports à Ornans. l Romuald Gicquel est diplômé de l’École Polytechnique et de l’École des Mines de Paris.

“Nous avons des projets dans l’aéronautique.”

L.P.B. : Tout ne sera pas pourtant construit ici ? R.G. : Tous les projets ont été consul- tés ici, en ingénierie. Après, le choix du site de fabrication est fonction du prix et de la compéti- tivité. Les produits standards sont fabriqués en Chine.

L.P.B. : La France a un défaut de compétitivité ? R.G. : L’objectif est de proposer de la com- pétitivité pour pro- poser des trainsmoins chers.Nous avons des contraintes de locali- sation imposées par nos clients et d’utili- sation de réseaux de fournisseurs locaux. L.P.B. : Cela n’est pas ras- surant pour les 305 sala- riés ornanais. En sep- tembre, le conseil municipal d’Ornans a voté une motion pour soutenir les salariés. Ce dernier évoquait la suppression de 50 postes fin 2016.

“Il n’a jamais été question de licencier qui que ce soit.”

Alstom Ornans, ce sont 305 salariés, mais aussi 1 000 emplois indirects.

BESANÇON

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ÉCONOMIE

Soutien aux start-up

La survie de l’Incubateur de Franche-Comté en question La structure qui aide les start-up doit rembourser 1,2 million d’euros correspondant à un régime d’aides mal utilisé. La logique financière de l’établissement est remise en question. Sa survie également…

C’ est le symbole de Témis-Besançon. L’un des fleurons aussi. L’Incubateur d’entreprises inno- vantes de Franche-Comté situé à Besançon accompagne les per- sonnes dans la création d’en- treprise. Il les héberge, les conseille et les soutient finan- cièrement. Environ une ving- taine de structures en profitent chaque année. Si toutes ne trou- vent pas de modèle économique une fois l’incubation terminée, d’autres ne tardent pas à éclo- re et à voler de leurs propres ailes. Des exemples de firmes passées du statut “d’incubées” à mâtures existent, à l’instar de start-up bisontines devenues des références dans le médical, les biotechnologies, l’aéronau- tique, le spatial ou la défense. Accélérateur de développement, l’Incubateur de Besançon vit un sérieux coup d’arrêt. Pire, son avenir s’inscrit en pointillé. Financé àmajorité par des fonds publics, il va devoir rembour- ser une partie des fonds F.E.D.E.R. alloués entre 2007 et 2013. Motif : ces deniers ont été mal utilisés. Ce que contes-

nales (S.G.A.R.). “Nous consi- dérions que l’Incubateur pou- vait bénéficier des aides de régi- me d’État à hauteur de 100 % car c’est un organisme de recherche sans activité écono- mique. Or, il y a une divergen- ce d’interprétation avec la nôtre. L’État a qualifié l’Incubateur de pôle d’innovation dans la mesu- re où il aide l’émergence des entreprises innovantes. Dans ce cas, le taux de l’aide est ramené à 50 %” indique la responsable de laMission Europe au S.G.A.R. de Bourgogne-Franche-Comté. Selon l’État, l’incubateur revêt donc un caractère économique. Dans un premier temps, il a été réclamé 429 000 euros à l’In- cubateur pour le dossier exa- miné au hasard. Mais il a été surtout demandé de recalculer l’ensemble des dossiers finan- cés sur la période 2007-2013 ! Trois autres cas - entre 2009 et 2015 - ont ainsi été inclus au dossier, portant à 1,2 million la facture à régler à la D.G.F.I.P. L’incubateur peut faire appel de cette décision en saisissant le tribunal administratif. Quant au F.E.D.E.R. 2014-2020 dont la Région Bourgogne-Franche-

te la structure gérée par l’Uni- versité de Franche-Comté qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Elle a défendu sa position lors d’une phase contra- dictoire avec l’État qui gérait entre 2007 et 2013 ces fonds aujourd’hui délivrés par la Région. L’État n’a rien voulu savoir : l’Incubateur doit restituer envi- ron 1,2 million d’euros… dont il ne dispose plus. Le schéma de financement de la structure, ses emplois, son soutien aux incu- bés, sont remis en cause ! Mais pourquoi avoir attendu 2016 pour avertir l’Université qui pré- side l’incubateur ? “C’est bien là le problème” , confirme une

source proche du dossier. “Tout est parti d’un contrôle réalisé au hasard en 2015 par un contrôleur sur l’un des projets portés par l’in- cubateur” rela- te le service du secrétariat général aux affaires régio-

Requalifié en pôle d’innovation.

Le modèle économique de l’Incubateur de Franche-Comté, situé dans les locaux de la maison des microtechniques, remis en question.

gations autour de l’Incubateur auront-elles des répercussions sur le label French Tech porté par l’Agglomération ? “Nous sou- tenons l’Incubateur” commente laconiquement la C.A.G.B. À suivre. n E.Ch.

up pour leur demander de témoi- gner des appuis dont ils ont pu bénéficier ici. “Grâce à l’aide de l’Incubateur, j’ai pu payer les frais de brevet et de prototypa- ge de mon projet” dit un incubé pour rappeler les appuis dont il a pu bénéficier. Ces interro-

Comté est gestionnaire, il doit prendre en compte cet avis de l’autorité d’audit. L’incubateur est contraint de repenser ses dossiers et trouver un nouveau modèle économique. Un cour- riel a été envoyé mi-février par la direction à toutes les start-

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l’événement La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017 Piscine de chalezeule, base nautique, centre aqualudique, :

les élus se jettent à l’eau

La rénovation de la piscine de Chalezeule, la reprise du plan d’eau d’Osselle pour un en faire une base nautique multi-activités, la création d’un nouveau centre aqualudique dans Besançon (attention, photo non contractuelle !) : les élus de l’agglomération sont pleins d’ambition pour le développement des activités aquatiques. Reste à savoir dans quels délais et avec quels moyens ils comptent financer ces beaux projets. Explications.

l Investissement Les Vaîtes, la Grette, Mallarmé… Trois projets aquatiques dans les tuyaux

La C.A.G.B. et la Ville veulent mener de front la rénovation de la piscine de Chalezeule, la reprise et l’agrandissement de la base nautique d’Osselle, et surtout, la construction d’un grand parc aqualudique digne d’une agglomération de 200 000 habitants.

S’ il affirme “ne pas avoir l’ob- session de couper des rubans” et qu’il ne sera donc plus maire et président d’agglo- mération au moment d’inaugurer ce futur complexe aquatique, Jean-Louis Fousseret tient néanmoins à ce que les travaux de ce futur centre d’at- traction aquatique soient lancés d’ici mars 2020, date où il tirera sa révé- rence d’élu. Entre-temps, il aura éga- lement confirmé le lancement de la rénovation de la piscine de Chalezeule (voir page suivante) ainsi que l’ex- tension du site de baignade d’Osselle dont la C.A.G.B. doit reprendre la ges- tion d’ici l’année prochaine. Et il avan- ce même des chiffres : 16 millions d’eu- ros pour le nouveau complexe aquatique, 4 millions pour Chalezeu- le et 7 millions pour Osselle. Si M. Fousseret pense que l’Agglo “n’a jamais travaillé autant” , il veut également “pouvoir partir tranquille en 2020, avec ces beaux projets lancés.” Le service urbanisme de la C.A.G.B. étudie actuellement les différents scé- narios possibles pour l’implantation de ce futur centre aqualudique qui devrait comprendre “des bassins inté-

rieurs et extérieurs ainsi que tous les équipements actuels comme sauna, jacuzzi, bain nordique, etc.” poursuit Jean-Louis Fousseret. Les sites évo- qués jusqu’ici sont les Vaîtes, les Prés- de-Vaux, les Marnières et même la Grette. “Il nous faut de toute maniè- re un site qui soit facilement accessible et desservi par les transports en com- mun.” Exit donc a priori les Prés-de- Vaux. Quant aux Marnières, ce serait trop proche de Chalezeule. Restent donc les Vaîtes et la Grette. “D’autres sites peuvent être étudiés, rien n’est arrêté” ajoute Jean-Louis Fousseret.

Jean-Yves Pralon, chargé des sports à l’Agglomération, propose une autre piste pour le centre aqualudique : autour de la piscine Mallarmé.

La décision sera prise “au début du second semestre 2017.”

Si le vice-président de l’Agglo chargé des équi- pements touristiques et sportifs Jean-Yves Pra- lon ne veut surtout pas s’aventurer à avancer des chiffres concernant le coût de ces équipements, il confirme lui aussi que “ce projet de complexe aquatique va se faire” et que la décision d’enga- ger l’opération seramême prise “au début du second

d’Osselle et de la piscine de Chale- zeule qui semblent mieux placés pour démarrer en premier - “La première tranche sur le volet baignade à Ossel- le devrait être opérationnelle à l’été 2019” estime Jean-Yves Pralon. Com- me la piscine de Chalezeule. Il reste maintenant à affiner le principal éta- ge de la fusée censé redonner de l’at- tractivité à toute l’agglomération bison- tine : le centre aqualudique. n J.-F.H.

avait missionné le cabinet d’étude H2O Propolis pour étudier “les besoins en termes de baignade sur le périmètre de l’agglomération” résume Jean-Yves Pralon. Depuis, les élus communau- taires sont allés se rendre compte de la pertinence de plusieurs centres aquatiques voisins comme Yverdon dans le canton suisse de Vaud ou Ober- nai en Alsace. À l’heure actuelle, c’est le projet de réhabilitation de la base nautique

semestre 2017.” Entre-temps, il revien- dra au directeur général des services d’aligner les plans pluriannuels d’in- vestissements de la Ville et de l’Agglo pour calibrer le chiffrage de ces équi- pements structurants. De son côté, M. Pralon suggère un autre site cen- tral qui pourrait être étudié, “autour de l’actuelle piscine Mallarmé.” La faisabilité des ces trois chantiers avait été évoquée pour la première fois en 2014 au moment où la C.A.G.B.

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ONSEILS C S CRÉDIT APE C

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OUS RECHERCHEZ N FINANCEMENT ?

l Travaux Fermée pendant un an La piscine de Chalezeule va faire sa métamorphose Suppression du bassin de 25 mètres, création d’une aire de jeux d’eau, implantation d’un pentaglisse… La Ville prévoit d’investir 4,3 millions à Chalezeule. Travaux prévus l’été prochain. Le projet doit être validé par le conseil municipal de mars.

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création d’un bac en inox de 200 m 2 avec jeux d’eau, en lieu et place de la pataugeoire. La création d’un penta- glisse (espèce de toboggan aquatique à plusieurs pistes parallèles) à proxi- mité des terrains de beach-volley consti- tuera une des autres attractions prin- cipales de la future piscine de Chalezeule. Pour mener à bien ce pro- jet, un maître d’œuvre sera choisi d’ici le début de l’été, en lien avec le cabi- net d’étude H2O Propolis qui continue à superviser les projets bisontins. Ensui- te, selon un calendrier optimisé, les travaux pourraient démarrer en juin 2018 pour s’étaler jusqu’en mai 2019.Après un an de fermeture et de travaux, la “nouvelle” piscine loisirs de Chalezeule pourrait rouvrir ses bas- sins pour la saison 2019. Pendant la période de fermeture, laVil- le de Besançon pourrait décider d’ou- vrir la piscineMallarmé l’été. En atten- dant de faire trempette à Chalezeule, les Bisontins auront donc à leur dis- position Mallarmé, Lafayette et Port- Joint. De quoi patienter les pieds dans l’eau. n J.-F.H. Le procès peut-il retarder le projet ? O sselle-Routelle et la C.A.G.B. ont omis de préciser un détail important, rappelé lors de la réunion par le principal intéressé : un procès court depuis 10 ans entre Fré- déric Michel, gérant de la plage et pro- priétaire des fonds de commerce depuis 2005, et la commune d’Osselle-Rou- telle. Origine du différend : la mairie d’Osselle a voulu mettre fin au bail du gérant en lui proposant 90 000 euros en 2008 alors que ce dernier avait ache- té l’affaire 91 500 euros avant de la fai- re fructifier. le ont leur part de responsabilité en jouant le mutisme. Aujourd’hui, ils se sentent au pied du mur, peu enclin à se jeter dans le grand bain. L’Agglo, elle, n’attendra pas que l’eau coule sous les ponts. n E.Ch. Le jugement n’a pas encore été ordon- né. Imaginons qu’il ne soit pas favo- rable au gérant, celui-ci pourrait alors faire appel, engendrant un délai enco- re plus long. C’est donc une épine dans le pied de la C.A.G.B. qui ne pourra rien entreprendre avant la fin du procès ou sans l’accord du pro- priétaire du fonds de commerce. Fré- déric Michel, qui a déjà remporté cinq de ses procès contre Osselle (deve- nue Osselle-Routelle), défend son affai- re développée depuis 12 ans. Proche de la retraite, il se dit toutefois “prêt à négocier avec la C.A.G.B. car aucun dialogue n’a jamais pu être mené avec la mairie.” n

Il sera intégralement repris et un bac- tampon sera créé ainsi que le nouvel arsenal de filtration, en lieu et place du bassin de 25 mètres car nous n’avons pas le droit de construire de nouvelles surfaces en hauteur à cause du plan de prévention des risques d’inondation en vigueur à cet endroit” ajoute la direc- tion des sports. La réhabilitation de Chalezeule pas- sera également par la rénovation com- plète des locaux techniques, des ves- tiaires, des douches, du bâtiment

À son ouverture en juillet 1960, elle devait sans doute être un des plus beaux équipements aquatiques de France. 57 ans plus tard, si la fréquentation est tou- jours satisfaisante - 50 000 entrées l’été dernier -, on ne peut pas dire que la piscine de Chalezeule réponde encore aux normes actuelles en matière de piscine loisirs. Il suffit de faire 45 kilo- mètres à l’Est du côté de Dole (aqua- parc Isis) pour voir ce qui se fait aujour- d’hui. La Ville de Besançon a bien mesuré les enjeux et prévoit donc “une totale réhabilitation de la piscine de Chalezeule” confirme Abdel Ghezali, l’adjoint bisontin aux sports en char- ge de ce dossier. 4,3millions d’euros devraient être inves- tis - sous réserve de l’approbation du projet en conseil municipal le 9 mars -, pour des travaux d’envergure.À com- mencer par la reprise totale des réseaux d’eau (800 000 euros). “L’eau qui remon- te dans les rigoles repart directement dans le Doubs.Même si tous les contrôles sanitaires sont satisfaisants, il y a une mise aux normes du réseau à effectuer.

d’accueil et du snack, “avec la mise en accessibilité de l’ensemble.” Le grand bas- sin de 50 m sera égale- ment repris, avec le trai- tement des infiltrations sur le fond du bassin. Si le bassin de 25 mètres, devenu obsolète, sera sup- primé, la fosse à plongeon, elle, sera conservée. Une des principales nou- veautés consistera en la création d’un espace ludique destiné notam- ment aux familles avec la

La “nouvelle” piscine pour la saison 2019.

Un équipement pentaglisse de ce type doit être aménagé sur le site de Chalezeule (photo d’illustration).

l Base nautique

Un projet à 7 millions d’euros et des questions

Les habitants d’Osselle-Routelle ne veulent pas signer un chèque en blanc Le conseil municipal décale sa décision de mettre à disposition le plan d’eau à la C.A.G.B. qui projette de créer une plage, des activités nautiques et une zone verte. L’Agglo menace d’investir ailleurs !

Réunion animée autour de la présentation des futurs aménagements prévus au plan d’eau d’Osselle.

P rès de 80 personnes étaient réunies à l’invitation de la com- mune d’Osselle-Routelle et de la C.A.G.B. à une réunion d’in- formation sur le devenir du plan d’eau d’Osselle. De vifs mais courtois débats ont été échangés entre des riverains inquiets de savoir si leur “pépite natu- relle” serait préservée et l’aggloméra- tion qui projette d’investir ici 7 mil- lions d’euros d’ici l’été 2019. Cette réunion, fin janvier, devait pré- céder un vote du conseil municipal d’Os- selle-Routelle prévu le 10 février. Ce dernier a été repoussé. Face aux inter- rogations des habitants, “nous avons en effet décidé de reporter à mars notre décision de mettre à disposition la pla- ge” déclare le maire délégué d’Osselle Michel Lartot. Un événement dont se serait volontiers passée la C.A.G.B. “J’ai bien insisté à cette réunion sur le fait que nous allions consulter tout le monde des écologistes aux pêcheurs, que le projet ne se ferait pas sans concer- tation. Mais si Osselle-Routelle ne veut

pas de ce grand équipement, nous le ferons ailleurs dans l’agglomération !” menace le vice-président en charge du tourisme, Jean-Yves Pralon. Lui et ses services ne s’attendaient pas à devoir répondre à autant de ques- tions sur un projet touristique struc- turant. Mais à Osselle-Routelle, les habitants ont - déjà - mal digéré la fusion des deux villages. Ils ont peur, encore une fois, “d’être les dindons de la farce” comme le rappelle Robert, habitant d’Osselle, s’appuyant sur l’his- toire pour rappeler que les grottes (alors sur la commune d’Osselle) ont été don- nées à Roset-Fluans en 1825.Voilà pour le côté historique. Les interrogations sont pragmatiques : “Pourra-t-on accéder gratuitement au site pour s’y balader ?” demande un individu. “Il y aura des passages de véhicules supplémentaires : où en est le projet de déviation ?” demande une dame. “Vous, élus d’Osselle, comment se fait-il que ne répondiez à rien ? Êtes- vous au courant des conséquences qu’une

La collectivité s’est attiré les foudres de la Ligue de protection des oiseaux lorsqu’elle a émis son idée de créer un téléski nautique sur une des gravières : “Vous allez remettre des fils alors qu’avec l’exploitant de la sablière, nous forma- lisons avec E.D.F. (Enedis) un enfouis- sement des lignes électriques pour évi- ter la mortalité des oiseaux. Ouvrez un comité de pilotage !” demande le direc- teur de la Ligue de protection des oiseaux. Robert Valfrey, d’Osselle, rappelle que la zone est proche de la nappe phréa- tique du Doubs qui alimente de nom- breux villages en eau potable : “S’il y a beaucoup plus de baigneurs, qu’en sera-t-il de la qualité de l’eau ?” énu- mère-t-il. Une réflexion notée par la C.A.G.B. qui joue l’apaisement : “Ce n’est qu’un avant-projet, redit Jean- Yves Pralon qui met toutefois la pres- sion. Si le projet ne se fait pas là, il se fera ailleurs. Il ne faut pas traîner.” Une partie des élus d’Osselle-Routel-

mise à disposition implique sur nos finances ? Serons-nous défrayés ?” ajou- te un autre. “Vous allez construire sur une zone inondable ? Quid des permis de construire ?” Autant d’interrogations auxquelles l’Agglomération a tenté de répondre sans vraiment convaincre. “Si nous venons vous voir, ce n’est pas pour vous présenter un projet ficelé mais bien pour en discuter avec vous” a mar- telé Jean-Yves Pralon. Les débats ont duré près de quatre heures. Ils n’ont pas rassuré : “On va signer un chèque en blanc, déplore un jeune habitant. On vient de vous demander des choses simples comme si nous pouvions enco- re jouir de la ceinture verte des étangs pour se promener sans devoir payer. Vous ne répondez pas. Comment faire confiance ?” poursuit-il. L’Agglo a défriché le terrain grâce à un cabinet d’études venu proposer des pistes mais n’a pas encore posé les jalons. Rien n’est encore acté au bud- get.

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La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017

URBANISME Polémique Le chemin de la discorde Une famille demeurant chemin de Valentin à Besançon engage une action en justice contre le P.LU. de Besançon. Un différend entre riverains autour d’un droit de passage.

L’ ambiance est tendue. D’un côté comme de l’autre de l’impasse menant à trois coquettes maisons, on se ne regarde plus, on ne se parle plus. Chacun s’évite. La seule dis- cussion se fait par avocats inter- posés. Au 67, chemin de Valen- tin, la famille Scalabrino dit vivre un enfer. Le père de famil- le a menacé d’une grève de la faim pour se faire entendre. Les autres riverains se disent per- sécutés par cette famille aumotif qu’elle est procédurière. Ce que les Scalabrino contestent. “On fait valoir nos droits. Dans ce pays, on peut donc sur une simple déclaration se déclarer pro- priétaire d’une parcelle sans que l’administration ne vérifie le titre de propriété ?” questionne la mère de famille. C’est un épineux dossier autour d’un droit de passage et d’une autorisation de permis de construire délivré à leur voisin sème la zizanie. Pour la famil- le Scalabrino, la largeur de 3,45 m du chemin, trop étroite, ne respecte pas les conditions

de sécurité énoncées dans le P.L.U. “Notre voisin a déposé un permis de construire en 2013 en stipulant au notaire qu’il était le seul propriétaire sur une simple lettre déclarative. Il n’est pas le seul propriétaire et ne jus- tifie aucunement de l’accord de tous les co-indivisaires : c’est ce que nous avons dit au service urbanisme. Il a été omis le quart indivis de la parcelle sur la sec- tion O.S. Numéro 53 chemin de Valentin” pointe Marie-Louise Scalabrino. Elle et son mari ont déposé un recours au tribunal administratif de Besançon et engagent la responsabilité de la Ville.

Joint, le voisin en question pré- fère rappeler qu’une action en justice est en cours. Le voisin préfère ne rien dire mais pré- cise qu’il est dans son bon droit, les actes ayant été validés par le notaire : “Nous avons égale- ment précisé à la mairie que la voie ne servirait pas pour un accès à l’entreprise. Nous avons fourni des preuves” explique ce dernier. L’affaire de l’impasse concerne également d’autres riverains en procès contre les Scalabrino. Le service de l’urbanisme de Besan- çon, impliqué dans ce dossier, n’a pas souhaité réagir puis- qu’une action au tribunal admi- nistratif est menée contre lui. “On s’interroge, pointe Madame Scalabrino. La Ville n’a pas res- pecté le P.L.U. et le change le 7 novembre ! Le premier permis a été retiré. Le second est enta- ché de nullité et on demande l’annulation. Pourquoi le P.L.U. a-t-il évolué ? On veut des réponses. On ne lâchera pas” questionne l’habitante.À la jus- tice de trancher. n E.Ch.

La famille Scalabrino est dans l’impasse.

SOCIÉTÉ Aide aux plus démunis On peut être sans abri mais pas sans amis

Le voisin, gérant d’une casse auto- mobile a reçu son permis de construire pour sa maison. Une des craintes des Scalabrino : que ce dernier utili- se l’impasse pour faire transiter ses clients sur une voie étroite.

La voie est trop étroite.

U n plat chaud, une couverture et des cro- quettes pour leur chien, le tout servi avec un large sourire, il n’en faut pas plus pour réchauffer les cœurs des plus tou- chés par la misère. Tout a commencé avec Bernard, alias Ber- nie, et son chien Ramses. La chance a vou- lu qu’ils croisent la route d’Alicia Fachin dans le parkingMarché-Beaux-arts de Besan- çon, qu’ils squattaient depuis quelque temps. Fervente défenseuse des animaux, c’est dans un réflexe mû par sa seule générosité qu’el- le offre à Bernie et son chien une nuit dans un hôtel. Puis, elle lance un appel aux dons afin d’offrir une caravane à ses deux proté- gés. La nouvelle se répand comme une traî- née de poudre et la somme nécessaire à l’ac- quisition de la caravane est vite réunie. L’idée prend de l’ampleur et l’envie d’aider encore plus de S.D.F. et leurs animaux se fait gran- dissante. Des bénévoles rejoignent Alicia et les statuts de l’association “Sans abri mais pas sans amis” sont déposés quelques mois plus tard, en juin 2015. “Aujourd’hui, nous venons en aide à une ving- taine de personnes régulières, précise Caro- le Marthey, vice-présidente de l’association. Nous effectuons des maraudes les dimanches soir avec des plats chauds, des couvertures et de la nourriture pour les animaux. Été, comme hiver ! Cela permet de créer du lien et d’apporter une aide matérielle et morale. Notre but final, grâce aux dons reçus régu- lièrement, est de trouver un terrain et d’y construire un refuge qui accueillerait les béné- ficiaires et leurs compagnons à quatre pattes. Actuellement, aucun hébergement dans le secteur n’accepte de les recevoir ensemble. Les animaux ne sont pas les bienvenus !” En plus de la dizaine de bénévoles qui gravi- tent autour de l’association, un vétérinaire intervient gracieusement une fois par mois pour soigner les chiens et chats qui auraient besoin de son aide. Grâce aux dons monétaires, l’association peut offrir aux plus démunis une nuit dans Les mal-logés et leurs animaux de compagnie peuvent compter sur la solidarité des bénévoles du collectif “Sans abri mais pas sans amis” à Besançon.

Bernie et Ramses, ceux par qui tout a commencé.

un hôtel, au chaud, loin de toute pression et à l’abri. Parfois, ils se voient remettre une tente ou sont mis en relation avec des par- ticuliers qui leur ouvrent leur porte. Les dons en nature (vêtements, couverture, nourri- ture, croquettes…) sont remis enmain propre lors des maraudes du dimanche soir sur le parking Beaux-arts. Quant aux animaux, en plus d’être soignés par le vétérinaire, ils peu- vent bénéficier d’une stérilisation (chats) et d’une aide au placement dans une famille d’accueil pour les animaux errants. “Sans abri mais pas sans amis” œuvre pour le vivant, sur deux ou quatre pattes. Pour les soutenir, vous pouvez rejoindre leur page Facebook ou faire un don sur leur site www.sans-abri-mais-pas-amis.fr. Vous pou- vez également y trouver une fiche d’adhé- sion si vous souhaitez vous engager active- ment à leurs côtés. n M.R.

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25 février 2017

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La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017

POLITIQUE

La droite en ordre dispersé aux législatives

Françoise Branget “droite dans ses bottes” La candidate investie par Les Républicains pour tenter de reconquérir à la socialiste Barbara Romagnan son siège de députée perdu en 2012 est contestée dans son propre camp, notamment par le maire de Saint-Vit Pascal Routhier qui souhaite se présenter également. Sans parler d’une autre L.R., Annick Jacquemet, également élue à Saint-Vit et collègue de Françoise Branget au Département. Cocasse.

Françoise Branget :

“Il y en a qui disent qu’ils démissionneront d’un mandat après les élections. Moi, je le fais avant.”

L’ ancienne députée du Doubs Françoise Bran- get vient de démis- sionner de son mandat de conseillère régionale de Bour- gogne-Franche-Comté, donnant un signe de plus de la “cohé- rence” dans laquelle elle sou- haite apparaître à quelques mois des législatives. Elle qui est déjà vice-présidente du Département du Doubs souhaite appliquer avant qu’elle en soit contrain- te la loi sur le non-cumul au cas où les législatives de juin lui souriraient. Cette cohérence est pourtant bousculée depuis quelques semaines par la position de Pas- cal Routhier, maire de Saint- Vit et ancien suppléant de la députée Branget entre 2007 et 2012 qui accuse l’ancienne députée bisontine de “renier sa parole.” Selon ce dernier, M me Branget lui aurait affirmé au soir de sa défaite en juin 2012 qu’elle lui laisserait le champ libre la prochaine fois. Fran- çoise Branget s’en défend aujour- d’hui. “Dans l’amertume de la défaite en 2012, j’ai en effet décla- ré publiquement à Pascal “Tu prendras ma place la prochai- ne fois.” Pour autant, ces pro- pos valent-ils promesse ?” avan- ce Françoise Branget. Pour elle, les épisodes qui ont suivi cette défaite lui ont “fait oublier que Pascal Routhier avait encore quelques velléités.” Elle s’en explique : “Pascal a quitté la

famille U.M.P. juste après, en 2012.Nous ne nous sommes qua- siment jamais revus depuis. Il avait même eu l’intention de quitter la région et n’a repris sa carte aux L.R. que l’année der- nière. Et au moment où nous devions déposer nos candida- tures au sein du parti, Pascal Routhier n’a pas fait acte de can- didature officielle. J’ai même oublié qu’il pouvait être candi- dat. Son positionnement actuel paraît donc pour le moins éton- nant” observe l’élue qui confie que “dès le début, je ne pensais qu’à revenir aux législatives” , démentant au passage toute intention de se mettre en retrai- te de la politique. “D’autres l’ont affirmé pour moi” sourit-elle, mais “jamais en 5 ans je n’ai quitté le terrain.” Et quand bien même, “si j’avais promis quoi

bat, c’est parce qu’elle estime que “les gens sont profondément déçus de la gauche sur le plan national, et de Barbara Roma- gnan sur le plan local.” Dans ce contexte où le parti Les Républicains a confirmé le 14 janvier dernier à Paris l’in- vestiture de Françoise Branget sur la première circonscription du Doubs, le maire de Saint-Vit réaffirme pourtant qu’il sera candidat, “et en ordre de marche à partir de ce mois de février” disait-il dans les colonnes de notre dernier numéro. La confusion pourrait être entre- tenue par une candidature d’An- nick Jacquemet, élue L.R., mais poussée par certains élus par- mi lesquels le sénateur Jean- François Longeot à se présen- ter sous l’étiquette U.D.I. “Tout cela parce que les sénateurs Gros- perrin et Longeot se font la guer- re. C’est incompréhensible” lâche un cadre du parti. Sur le plan local, Philippe Gonon qui est le référent U.D.I. pour le Doubs semble s’opposer à toute idée de tractation entre l’U.D.I. et L.R. au sujet de cette circons- cription. De son côté, Annick Jacquemet attend que la situa- tion se décante (voir plus loin). La configuration de cette élec- tion législative dans la première circonscription du Doubs (cou- vrant une partie de Besançon et l’Ouest bisontin) sera rendue encore plus complexe par le posi- tionnement d’autres candidats

issus de la droite. Parmi eux, le MoDem Laurent Croizier qui a déclaré le 7 février dernier s’ali- gner dans la course. “Je suis fier d’appartenir à cette génération qui ne se résoudra jamais à res- ter spectatrice du triste spectacle que nous offre la vie politique. Et c’est avec cette force et cette volonté que je souhaite porter la voix des citoyens et influer sur le débat national. Aujourd’hui, nous assistons, impuissants, à la faillite d’une génération d’élus aux logiciels et aux pratiques dépassés, davantage préoccupés par la conquête du pouvoir que par notre quotidien. Je veux incarner cette génération d’élus, rassembleurs, connectés avec son temps qui comprend et saisit les enjeux qui feront la France demain, qui perçoit l’innova- tion, les mutations économiques, technologiques et écologiques comme des opportunités” argu- mente celui qui est conseiller municipal d’opposition à Besan- çon depuis 2014. Une candidature des représen- tants de la mouvance Dupont- Aignan ainsi qu’une autre du mouvement En Marche d’Em- manuel Macron devraient ajou- ter du piment à cette élection, de l’aile gauche à l’aile droite de la droite. À l’extrême, on annonce une candidate Front National en provenance de Saint-Vit également… n J.-F.H.

Annick Jacquemet “ne ferme pas la porte, loin de là” L a première adjointe au maire de Saint-Vit (Pascal Routhier), également vice-présidente du Département (comme Françoi- se Branget) attend encore quelques semaines avant de se positionner. “Je ne ferme pas la porte, loin de là” dit-elle, poussée “par de nombreux collègues élus de mon ex-canton et de mon nou- veau canton, de tous bords, qui me disent que c’est mon tour cet- te fois-ci.” Candidate malheureuse aux dernières sénatoriales, Annick Jacquemet partirait cette fois-ci aux législatives avec l’éti- quette U.D.I., bien que toujours affiliée aux L.R. “Cela ne me déran- ge pas du tout, j’ai toujours été favorable au rapprochement entre les deux formations.” En attendant de clarifier ses intentions “d’ici un mois” , Annick Jacquemet dit vouloir poursuivre son “travail sur le terrain. C’est ce que j’ai toujours fait.” Selon elle, “ce n’est pas parce qu’on est plusieurs à vouloir se présenter qu’on n’est pas légitimes et qu’on va se faire des coups bas.” n

que ce soit à Pas- cal Routhier, ce n’est pas moi qui choisis les candi- dats, c’est une commission au sein des L.R., et cette commission m’a choisie à l’unanimité. Je n’ai appelé per- sonne, fait aucu- ne intervention auprès de qui que ce soit.” Alors si Françoise Bran- get décide de repartir au com-

Les sénateurs Grosperrin et Longeot se font la guerre.

Annick Jacquemet en découdra notamment avec sa “copine” du Département Françoise Branget.

POLITIQUE Législatives, deuxième circonscription Plus clair sur la 2 ème ? Éric Alauzet, député sortant, sera face à Ludovic Fagaut (Les Républicains) ou encore Christophe Lime (Front de gauche). Un élu F.N. et sans doute un macroniste seront sur la ligne de départ.

Christophe Lime (Front de gauche), assis au premier plan à gauche, a dévoilé ses soutiens, dont un certain Guillaume Aldebert.

P as ou peu de dissidences du côté de la seconde circonscription, du Doubs. Éric Alauzet, député sortant, a reçu l’inves- titure du Parti socialiste (P.-S.) pour les législatives de juin pro- chain. Il est candidat à sa suc- cession et bénéficie d’un pacte de non-agression pour celui qui est encore membre du groupe E.E.L.V. mais qui siège au grou- pe P.-S. à l’Assemblée nationa- le. Alauzet ne pourra éluder la critique du bilan “Hollande” com- me est en passe de le faire Ludo- vic Fagaut, investi par Les Répu- blicains et le Centre. “Éric Alauzet a des comptes à rendre

sur la politique des cinq der- nières années” commente Ludo- vic Fagaut. Conseiller départemental, il est le dernier à s’être frotté au jeu des urnes.À 39 ans, le conseiller

de taille, Christophe Lime. Élu de terrain, homme de dossier, l’élu communiste (P.C.F.) est investi pour le Front de gauche. Il a lancé sa campagne samedi 11 février à Besançon en pré- sence de nombreux fidèles et d’élus de villages. Il est candi- dat face à un député sortant “presque socialiste” commente- t-il, “qui a soutenu toutes les décisions du gouvernement qui ont conduit à un demi-million de chômeurs supplémentaires, une baisse du pouvoir d’achat, une augmentation de la pau- vreté, une austérité sur les col- lectivités. Ce n’est pas parce que je suis dans une majorité au sein

municipal d’oppo- sition compte fai- re de la politique “autrement” , mot à la mode. Il ira à la rencontre des habitants dans quelques semaines. Au préalable, il aura adressé un courrier aux élec- teurs. Autre prétendant,

Le bilan du P.-S. à assumer.

de la ville que je suis obligatoi- rement d’accord sur tout” rap- pelle Christophe Lime, candi- dat fidèle à ses principes. Face à ces trois prétendants, le F.N. jouera le rôle d’arbitre.Très implanté dans les communes du plateau ou de l’est bisontin à toutes les élections, il aligne-

ra un candidat.À l’heure où nous bouclions ces lignes, l’investi- ture n’était pas encore connue même si le nom de JulienAcard (conseillermunicipal et conseiller régional) revenait régulière- ment. Côté “EnMarche”, la com- mission nationale d’investitu- re sous la présidence de

Jean-Paul Delevoye doit rendre sa copie d’ici quelques jours.“En Marche” assure qu’il y aura 577 candidats, donc un par circons- cription… À moins que les macronistes décident de ne pas faire trop d’ombre à Éric Alau- zet, ami d’un certain Jean-Louis Fousseret. n

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