La Presse Bisontine 185 - Mars 2017

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017

POLITIQUE

La droite en ordre dispersé aux législatives

Françoise Branget “droite dans ses bottes” La candidate investie par Les Républicains pour tenter de reconquérir à la socialiste Barbara Romagnan son siège de députée perdu en 2012 est contestée dans son propre camp, notamment par le maire de Saint-Vit Pascal Routhier qui souhaite se présenter également. Sans parler d’une autre L.R., Annick Jacquemet, également élue à Saint-Vit et collègue de Françoise Branget au Département. Cocasse.

Françoise Branget :

“Il y en a qui disent qu’ils démissionneront d’un mandat après les élections. Moi, je le fais avant.”

L’ ancienne députée du Doubs Françoise Bran- get vient de démis- sionner de son mandat de conseillère régionale de Bour- gogne-Franche-Comté, donnant un signe de plus de la “cohé- rence” dans laquelle elle sou- haite apparaître à quelques mois des législatives. Elle qui est déjà vice-présidente du Département du Doubs souhaite appliquer avant qu’elle en soit contrain- te la loi sur le non-cumul au cas où les législatives de juin lui souriraient. Cette cohérence est pourtant bousculée depuis quelques semaines par la position de Pas- cal Routhier, maire de Saint- Vit et ancien suppléant de la députée Branget entre 2007 et 2012 qui accuse l’ancienne députée bisontine de “renier sa parole.” Selon ce dernier, M me Branget lui aurait affirmé au soir de sa défaite en juin 2012 qu’elle lui laisserait le champ libre la prochaine fois. Fran- çoise Branget s’en défend aujour- d’hui. “Dans l’amertume de la défaite en 2012, j’ai en effet décla- ré publiquement à Pascal “Tu prendras ma place la prochai- ne fois.” Pour autant, ces pro- pos valent-ils promesse ?” avan- ce Françoise Branget. Pour elle, les épisodes qui ont suivi cette défaite lui ont “fait oublier que Pascal Routhier avait encore quelques velléités.” Elle s’en explique : “Pascal a quitté la

famille U.M.P. juste après, en 2012.Nous ne nous sommes qua- siment jamais revus depuis. Il avait même eu l’intention de quitter la région et n’a repris sa carte aux L.R. que l’année der- nière. Et au moment où nous devions déposer nos candida- tures au sein du parti, Pascal Routhier n’a pas fait acte de can- didature officielle. J’ai même oublié qu’il pouvait être candi- dat. Son positionnement actuel paraît donc pour le moins éton- nant” observe l’élue qui confie que “dès le début, je ne pensais qu’à revenir aux législatives” , démentant au passage toute intention de se mettre en retrai- te de la politique. “D’autres l’ont affirmé pour moi” sourit-elle, mais “jamais en 5 ans je n’ai quitté le terrain.” Et quand bien même, “si j’avais promis quoi

bat, c’est parce qu’elle estime que “les gens sont profondément déçus de la gauche sur le plan national, et de Barbara Roma- gnan sur le plan local.” Dans ce contexte où le parti Les Républicains a confirmé le 14 janvier dernier à Paris l’in- vestiture de Françoise Branget sur la première circonscription du Doubs, le maire de Saint-Vit réaffirme pourtant qu’il sera candidat, “et en ordre de marche à partir de ce mois de février” disait-il dans les colonnes de notre dernier numéro. La confusion pourrait être entre- tenue par une candidature d’An- nick Jacquemet, élue L.R., mais poussée par certains élus par- mi lesquels le sénateur Jean- François Longeot à se présen- ter sous l’étiquette U.D.I. “Tout cela parce que les sénateurs Gros- perrin et Longeot se font la guer- re. C’est incompréhensible” lâche un cadre du parti. Sur le plan local, Philippe Gonon qui est le référent U.D.I. pour le Doubs semble s’opposer à toute idée de tractation entre l’U.D.I. et L.R. au sujet de cette circons- cription. De son côté, Annick Jacquemet attend que la situa- tion se décante (voir plus loin). La configuration de cette élec- tion législative dans la première circonscription du Doubs (cou- vrant une partie de Besançon et l’Ouest bisontin) sera rendue encore plus complexe par le posi- tionnement d’autres candidats

issus de la droite. Parmi eux, le MoDem Laurent Croizier qui a déclaré le 7 février dernier s’ali- gner dans la course. “Je suis fier d’appartenir à cette génération qui ne se résoudra jamais à res- ter spectatrice du triste spectacle que nous offre la vie politique. Et c’est avec cette force et cette volonté que je souhaite porter la voix des citoyens et influer sur le débat national. Aujourd’hui, nous assistons, impuissants, à la faillite d’une génération d’élus aux logiciels et aux pratiques dépassés, davantage préoccupés par la conquête du pouvoir que par notre quotidien. Je veux incarner cette génération d’élus, rassembleurs, connectés avec son temps qui comprend et saisit les enjeux qui feront la France demain, qui perçoit l’innova- tion, les mutations économiques, technologiques et écologiques comme des opportunités” argu- mente celui qui est conseiller municipal d’opposition à Besan- çon depuis 2014. Une candidature des représen- tants de la mouvance Dupont- Aignan ainsi qu’une autre du mouvement En Marche d’Em- manuel Macron devraient ajou- ter du piment à cette élection, de l’aile gauche à l’aile droite de la droite. À l’extrême, on annonce une candidate Front National en provenance de Saint-Vit également… n J.-F.H.

Annick Jacquemet “ne ferme pas la porte, loin de là” L a première adjointe au maire de Saint-Vit (Pascal Routhier), également vice-présidente du Département (comme Françoi- se Branget) attend encore quelques semaines avant de se positionner. “Je ne ferme pas la porte, loin de là” dit-elle, poussée “par de nombreux collègues élus de mon ex-canton et de mon nou- veau canton, de tous bords, qui me disent que c’est mon tour cet- te fois-ci.” Candidate malheureuse aux dernières sénatoriales, Annick Jacquemet partirait cette fois-ci aux législatives avec l’éti- quette U.D.I., bien que toujours affiliée aux L.R. “Cela ne me déran- ge pas du tout, j’ai toujours été favorable au rapprochement entre les deux formations.” En attendant de clarifier ses intentions “d’ici un mois” , Annick Jacquemet dit vouloir poursuivre son “travail sur le terrain. C’est ce que j’ai toujours fait.” Selon elle, “ce n’est pas parce qu’on est plusieurs à vouloir se présenter qu’on n’est pas légitimes et qu’on va se faire des coups bas.” n

que ce soit à Pas- cal Routhier, ce n’est pas moi qui choisis les candi- dats, c’est une commission au sein des L.R., et cette commission m’a choisie à l’unanimité. Je n’ai appelé per- sonne, fait aucu- ne intervention auprès de qui que ce soit.” Alors si Françoise Bran- get décide de repartir au com-

Les sénateurs Grosperrin et Longeot se font la guerre.

Annick Jacquemet en découdra notamment avec sa “copine” du Département Françoise Branget.

POLITIQUE Législatives, deuxième circonscription Plus clair sur la 2 ème ? Éric Alauzet, député sortant, sera face à Ludovic Fagaut (Les Républicains) ou encore Christophe Lime (Front de gauche). Un élu F.N. et sans doute un macroniste seront sur la ligne de départ.

Christophe Lime (Front de gauche), assis au premier plan à gauche, a dévoilé ses soutiens, dont un certain Guillaume Aldebert.

P as ou peu de dissidences du côté de la seconde circonscription, du Doubs. Éric Alauzet, député sortant, a reçu l’inves- titure du Parti socialiste (P.-S.) pour les législatives de juin pro- chain. Il est candidat à sa suc- cession et bénéficie d’un pacte de non-agression pour celui qui est encore membre du groupe E.E.L.V. mais qui siège au grou- pe P.-S. à l’Assemblée nationa- le. Alauzet ne pourra éluder la critique du bilan “Hollande” com- me est en passe de le faire Ludo- vic Fagaut, investi par Les Répu- blicains et le Centre. “Éric Alauzet a des comptes à rendre

sur la politique des cinq der- nières années” commente Ludo- vic Fagaut. Conseiller départemental, il est le dernier à s’être frotté au jeu des urnes.À 39 ans, le conseiller

de taille, Christophe Lime. Élu de terrain, homme de dossier, l’élu communiste (P.C.F.) est investi pour le Front de gauche. Il a lancé sa campagne samedi 11 février à Besançon en pré- sence de nombreux fidèles et d’élus de villages. Il est candi- dat face à un député sortant “presque socialiste” commente- t-il, “qui a soutenu toutes les décisions du gouvernement qui ont conduit à un demi-million de chômeurs supplémentaires, une baisse du pouvoir d’achat, une augmentation de la pau- vreté, une austérité sur les col- lectivités. Ce n’est pas parce que je suis dans une majorité au sein

municipal d’oppo- sition compte fai- re de la politique “autrement” , mot à la mode. Il ira à la rencontre des habitants dans quelques semaines. Au préalable, il aura adressé un courrier aux élec- teurs. Autre prétendant,

Le bilan du P.-S. à assumer.

de la ville que je suis obligatoi- rement d’accord sur tout” rap- pelle Christophe Lime, candi- dat fidèle à ses principes. Face à ces trois prétendants, le F.N. jouera le rôle d’arbitre.Très implanté dans les communes du plateau ou de l’est bisontin à toutes les élections, il aligne-

ra un candidat.À l’heure où nous bouclions ces lignes, l’investi- ture n’était pas encore connue même si le nom de JulienAcard (conseillermunicipal et conseiller régional) revenait régulière- ment. Côté “EnMarche”, la com- mission nationale d’investitu- re sous la présidence de

Jean-Paul Delevoye doit rendre sa copie d’ici quelques jours.“En Marche” assure qu’il y aura 577 candidats, donc un par circons- cription… À moins que les macronistes décident de ne pas faire trop d’ombre à Éric Alau- zet, ami d’un certain Jean-Louis Fousseret. n

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