La Presse Bisontine 185 - Mars 2017

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017

SPORT

Histoire Le C.P.B., 107 ans qu’il lutte Le Centre pugilistique bisontin - qui a formé Ghani Yalouz - continue son travail de détection et de mixité sociale. Triple champion de France, le C.P.B. du président Max Tudezca remet son titre jeu, en décembre, à la maison.

D imanche 12 février, les huiles étaient là pour inaugurer le nouveau nom du Palais des Sports, désormais baptisé Gha- ni-Yalouz, un athlète qu’on ne présente plus à Besançon. Le lutteur a donné ses lettres de noblesse à sa ville, son sport, en devenant médaillé olympique. À moins que ce ne soit l’inver- se. “Il ne faut pas oublier qu’un garçon comme Ghani, il est ren- tré dans un club qui lui a per- mis d’exprimer son talent, un club qui a organisé pour lui les

ne entre 1980 et 1990 avec les Joël Bozonet, Manuel Agut, Raphaël et Henry Meiss, Phi- lippe Nagy, Didier Taradin, Christophe Deforêt. À l’époque, Claude Cupillard présidait le club âgé cette année de 107 ans ! Pour ce bénévole, reprendre les rênes du club derrière Chris- tophe Deforêt (lui aussi ancien athlète), c’était presque couru d’avance. “La force de ce club, c’est l’investissement” , relate Max. Pourquoi fait-il cela ? “Je rends l’ascenseur au C.P.B. qui m’a tant apporté…Je reçois enco-

champions d’Europe (1995). Il fut le seul le lutteur à avoir gagné un titre de cette importance dans sa ville. Sans les dirigeants, il n’y aurait pas de belles his- toires !” rappelle justement Max Tudezca. Président depuis 7 ans du Club pugilistique bisontin, Max est - également - un pur produit bisontin. Lutteur de haut niveau, formé à Besançon, il a intégré l’I.N.S.E.P. avec son pote Gha- ni Yalouz où ils ont partagé la même chambre. Ils firent les beaux jours de la lutte bisonti-

Max Tudezca, président du Centre pugilistique bisontin dans la salle, rue Bersot.

témoigne le président qui n’ou- blie pas qu’un contingent d’une soixantaine de jeunes de Pla- noise, ou Clairs-Soleils, vient se défouler sur le tapis. “Venir jus- qu’au centre-ville en bus pour

ans à Besançon après avoir connu la guerre dans son pays. Assidu, excellent athlète, il est considéré comme l’un des meilleurs lutteurs de sa géné- ration. Dans quelques mois, il obtiendra sa nationalité fran- çaise. Joli parcours. Avec un budget de 300 000 euros, le C.P.B. est loin de rouler sur l’or. Comme les autres, il a vu ses subventions fondre comme neige au soleil. Le centre pugi- listique a créé un club affaires et compte sur le championnat de France par équipes, organi- sé le 16 décembre prochain au gymnase Ghani-Yalouz. “La fédé- ration est toujours impression- née par le nombre de spectateurs à Besançon” rappelleMax. Preu- ve que la ville demeure une ter- re de lutte. n E.Ch.

re beaucoup, même si c’est du travail” répond le président, qui chapeaute 380 licenciés et 800 adhérents qui profitent de la salle de fitness, rue Bersot. En 107 ans, ce qui n’a pas chan- gé au C.P.B., c’est le lieu, au cœur de la Boucle. Rue Bersot, le C.P.B. a, dans une arrière- cour, sa salle de musculation, ses tapis, ses bureaux. Deux entraîneurs professionnels diri- gent l’équipe première en Divi- sion 1 et les jeunes. Le coach Djelloul Drissi est parvenu avec ses garçons à remporter trois titres de champion de France en 2014, 2015 et 2016. “L’État nous confie samission régalienne puisque nous devons faire de la santé, de l’éducation à la citoyen- neté. Notre but est d’accompa- gner nos jeunes. Le haut niveau, c’est la cerise sur le gâteau”

Les grandes années de la lutte à Besançon, entre 1980 et 1990 avec les Bozonet, Yalouz, Meiss, Defo- rêt, Tudezca, Agut… sous la présidence

eux et sortir de leur quartier, c’est souvent pour ces jeunes une décou- verte. On contri- bue à cet élargis- sement d’esprit et à la mixité socia- le” ajoute Max. L’ancien gosse de Planoise rappelle que le sport est un intégrateur social. Exemple tout trouvé avec Rasoul Almatirov. Tchétchène, il est arrivé à l’âge de 6

“On contribue à cet élargisse- ment d’esprit.”

de Claude Cupillard.

EN BREF

SOCIÉTÉ Plus de 50% des tweets liés à une émission télé Les accros de la télé vont adorer l’idée de ces deux Bisontins À tout juste 23 ans, Lucas Gervais et Alexi Pourret ont décidé de s’attaquer au marché de la social T.V., en proposant une application mobile pour discuter en temps réel des émissions.

Naturalium Le Muséum de la Citadelle de Besançon inaugure en mai prochain son Naturalium, un nouvel espace entièrement consacré à la biodiversité. Installé au cœur d’un monument inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, le Naturalium doit répondre, dans une scénographie immersive et accessible à tous, aux grandes questions et enjeux actuels : comment évolue le vivant ? Quels sont les liens de parentés entre espèces ? Et surtout, qu’est-ce que la biodiversité et quelles sont ses menaces ? Casino Joa Les clients du Casino Joa de Besançon ont entendu les machines à sous chanter fin janvier- début février. Trois clients de l’établissement ont décroché d’importants jackpots pour un montant total de près de 42 000 euros. Le détail des gains : le 31 janvier,

D eviner le coupable avec d’autres téléspectateurs pendant l’en- quête d’Horatio Caine des Experts, ou encore ironiser sur la prestation ratée d’un duo de Danse avec les stars, sera bientôt possible. DAZZ - c’est son nom -, vous permet- tra de réagir en direct sur vos émis- sions préférées. Fini les réactions en chaîne plusieurs jours après sur les réseaux sociaux. C’est une vraie discussion en instan- tané que proposent ces deux jeunes Bisontins sur votre smartphone. “On trouvait dommage que des milliers de personnes regardent les mêmes émis- sions au même moment, sans qu’elles puissent en discuter ensemble” , explique Lucas Gervais, ancien étudiant à l’E.G.C. I.M.E.A. de Besançon. Jusqu’à présent, les outils existants ne permettent qu’une réaction unilatéra- le des téléspectateurs mais pas d’échanges simultanés à la façon d’un

Chat. “Les plateformes comme MyTF1 ou 6play renvoient seulement sur un flux Twitter avec le hashtag de leur émission.” L’application des Bisontins, elle, est dédiée et gagne en clarté : une émis- sion, une page de discussions.À l’issue de la diffusion télévisée, la page ne sera plus disponible des utilisateurs. Un côté

Lucas et Alexi se connaissent depuis l’enfance et ont eu l’idée de cette application en regardant la télé. Ils sont tous deux diplômés en marketing.

connaissance à la façon de contribu- teurs sur le web” , note Alexi, issu du lycée Saint-Jean. Une première ver- sion a été mise en ligne pendant deux mois, en août et septembre 2016, per- mettant des retours positifs de bêta- testeurs. L’application devrait à nou- veau être disponible sur les “stores” dans le courant 2017. “On table sur 5 000 utilisateurs les premiers mois.” Principalement des 15-25 ans, qui sont le cœur de cible. L’objectif de départ : cibler certaines émissions sur les chaînes de grands groupes comme TF1, M6 ou NRJ12 et le créneau horaire de 17 heures àminuit. “Ensuite, on développera des fonction- nalités spécifiques ou des partenariats avec les chaînes” , précisent les deux

entrepreneurs qui envisagent déjà de faire intervenir des personnalités du petit écran. Sortis d’incubation en novembre der- nier, Lucas et Alexi ont fait appel à un prestataire technique externe pour le développement de la version I.O.S. : c’est la société pontissalienne Dexpe- rio qui s’en charge. Deux stagiaires viennent aussi d’être recrutés pour tra- vailler sur la version Android, rejoints par une autre personne fin mars. 60 000 euros ont été investis dont 20 000 euros issus de crowdfunding. Si cette application est ce qui les occu- pe à 100 % aujourd’hui, ils planchent aussi à plus long terme sur la création de contenus numériques. n S.G.

éphémère qui limitera la surenchère des com- mentaires et qui répond bien à la volonté d’ins- tantanéité. On pourra bien sûr aus- si poster ses réactions en photo, participer à des sondages ou rejoindre le “salon”de ses amis. “L’idée, c’est vraiment de créer une communauté sur une émission. Il y a beaucoup de gens passionnés qui pourront partager leur

Disponible dans le courant 2017.

deux jackpots de 20 000 euros et 6 358 euros ont été remportés sur des

machines à sous à 2 euros et 0,20 euro et le 3 février, un jackpot de 15 389 euros a été remporté sur une machine à sous à 1 centime d’euros.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker