La Presse Bisontine 117 - Janvier 2011

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans JANVIER 2011 N° 117 2, 20 €

T.G.V. : J - 365

- Dans les coulisses de la future gare. - Ce que le T.G.V. changera pour les Bisontins. - Les temps de parcours. - Le bilan économique.

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LE DOSSIER en p.19 à 24

ÉCONOMIE

p.34

L’ÉVÉNEMENT p.6 à 7 Musée Courbet : le rapport qui dérange

E-commerce : Un Bisontin sur deux achète sur Internet

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 117 - Janvier 2011

Petit bonheur à quarante mètres de hauteur… Génial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets

Boulevard La droite départementale est muette, étonnamment aphone depuis bientôt six ans. Les élections cantonales ont lieu dans à peine trois mois, il sʼagira de renouveler 18 des 35 cantons du Doubs. Actuellement, le rapport de force gauche- droite est de 20-15 en faveur de la majo- rité départementale. Il suffirait à la droi- te de gagner trois sièges, mais sans en perdre aucun, pour que le Département bascule à nouveau à droite. Hélas pour elle, il semble que le séisme de 2004 ait encore des répliques au sein de la minorité de droite, six ans après. Cʼest en effet une droite mollassonne, atone et sans relief qui de séance en séance subit la conduite des affaires par une gauche qui semble donc bénéficier dʼun véritable boulevard devant elle à lʼhorizon de mars. Lors de la récente séance dans laquelle a été présenté le rapport de la Chambre régionale des comptes relatif à la gestion de lʼinstitut Courbet, le 7 décembre, une nouvelle fois la droite a laissé le champ libre et tout lʼespace de parole au président Jeannerot. Un peu plus tôt, sur lʼaménagement de la voie verte autour du lac de Saint-Point, un dossier cher aux élus de montagne, aucun dʼentre eux nʼa su prendre le relais des multiples voix contestataires qui se sont fait entendre là-haut pour démon- ter le projet ficelé par le Conseil géné- ral. Dernier exemple en date : le consen- sus languissant qui a accompagné le vote du budget primitif 2011, où là enco- re, aucune voix de droite nʼest venue troubler la sérénité du camp de gauche. Une nouvelle occasion manquée qui montre simplement que la droite dépar- tementale nʼa pas de tête. Ni parmi les anciens, ni dans le rang des nouveaux élus. Qui plus est divisée par une incom- préhensible guéguerre intestine, la droi- te départementale nʼa plus de leader depuis le décès de Claude Girard au printemps 2004. Ce nʼest hélas pas un Jean-François Longeot usé par plusieurs années dʼopposition quasi-sourde, ni plus Christine Bouquin au nom de lʼautre groupe minoritaire qui pourra prétendre contester lʼassise du président du Conseil général. Claude Jeannerot boit du petit lait. La droite a moins de trois mois pour changer le breuvage présidentiel en potion amère. Mais il va lui falloir beau- coup dʼimagination pour y parvenir. Un premier pas pourrait consister en lʼélaboration de quelques idées nou- velles pour ce Département. Car ce nʼest pas en reluquant son glorieux passé quʼelle se construira un avenir rieur. Jean-François Hauser Éditorial

Somega et le lycée Montjoux en lumière au Bénin abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

U ne classe du lycée Montjoux de Besan- çon et lʼentreprise bisontine Somega ont mené à bien un projet humanitaire en installant des panneaux photovoltaïques de 30 m 2 sur le toit dʼun internat dʼenfants sourds et muets à Porto-Novo, capitale du Bénin, per- mettant ainsi dʼéviter des coupures électriques nombreuses. Trois semaines durant (du 12 novembre au 2 décembre), les onze lycéens bisontins en ter- minale électrotechnique accompagnés dʼun salarié de lʼentreprise Somega et de son P.D.G. Éric Dubois ont travaillé sans relâche de 6 heures du matin à 11 heures et de 15 heures à 19 heures pour éviter des températures caniculaires. Ils sont revenus en Franche-Comté avec des idées pleins la tête et surtout avec le sentiment du devoir accompli. “Les coupures électriques sont nombreuses au Bénin, rapporte Patrick Perrod, le professeur dʼélectrotechnique à lʼorigine de ce projet humanitaire et pédago-

gique. Grâce à l’installation, l’internat (environ une cinquante d’élèves) n’a plus de coupures” dit le professeur qui reste en lien avec le Bénin pour savoir si la réalisation fonctionne bien. Dernièrement, une coupure a touché toute la ville et seul lʼinternat brillait dans la nuit, sus- citant lʼinterrogation chez les Béninois, puis lʼadmiration. Ce projet humanitaire dont le coût avoisine les 70 000 euros a pu être mené à bien grâce à lʼassociation Asumoes présidée par Pascale Bard (qui soutient cette école de sourds et muets) et lʼentreprise Somega basée à Besan- çon, spécialisée dans les travaux dʼinstallation dʼénergie renouvelable. “Savoir que des enfants sourds et muets puissent être plongés dans le noir assez fréquemment nous a touchés” , explique Éric Dubois, P.D.G. de Somega qui apporté le soutien technique et logistique de son entreprise. Un des salariés sʼest rendu avec les élèves pour assurer lʼinstallation. Une mise aux normes électrique de lʼétablissement a également été menée. La Région Franche-Comté a également apporté son aide financière.

Embarquez à bord d’une nacelle et laissez-vous porter.

Q uʼelle est belle cet- te grande roue qui trône place de la Révolution, avec à son pied le marché de Noël. Ça vaut le coup de patienter quelques minutes le temps que des places se libèrent pour embarquer à bord dʼune nacelle. Et hop, cʼest parti pour un tour ! Dou- cement, on se laisse por- ter jusquʼà quarante mètres de hauteur au-dessus des toits de Besançon. Le point de vue est unique et super- be à la fois. Mais il est sur- tout romantique pour Corin- ne et Stéphane, un couple de Jurassiens de passage dans la capitale régionale qui sʼest offert un petit tour de roue avant de repartir en direction de Poligny.

“Franchement, c’est génial. Il faut le faire” sourit Corin- ne, “à condition de ne pas avoir le vertige” enchaîne Sté- phane, serrant contre lui sa compagne. De là-haut, le panorama sur la Boucle et sur les quartiers environnants est charmant. Les photographes apprécie- ront. Pour ceux qui connais- sent la ville, les points de repère sont faciles à trouver entre la flèche du clocher de lʼéglise Saint-Pierre, lʼéglise de la Madeleine, ou encore la Citadelle. La virée dans les airs dure une dizaine de minutes, le temps de faire quelques tours de roue. Avec cette animation qui se suffit à elle seule, le marché de Noël vient de prendre une nouvelle dimension.

Les panneaux photovoltaïques installés par des lycéens bisontins et l’entreprise Somega permettent à un internat du Bénin de produire sa propre électricité.

L’humeur de Philippe

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2010 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.F.A. Vauban, R.F.F., S.N.C.F., Christine Parat, Yves Petit, Ville de Besançon.

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 117 - Janvier 2011

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CULTURE

Corinne Lapp-Dahoui “J’ai depuis longtemps fermé mes oreilles aux critiques”

La question que je pose est : est-ce que l’on veut oui ou non un centre d’art contemporain à Besançon ? Si c’est non, je saurai en tirer les conséquences. L.P.B. : L’avenir du Pavé est menacé ? C.L.-D. : Oui, nous sommes menacés ! Le Pavé est un des 46 centres d’art contemporain français. Ce que l’on demande, ce sont surtout des prises de conscience de la part des collecti- vités dans une période économique instable. Un centre d’art doit être sou- tenu. Il y a de gros efforts à faire à Besançon. En 16 ans, nous avons prou- vé qu’on savait faire les choses et qu’on les fait bien. Je souhaite que l’on ouvre une discussion sur la place de l’art contemporain en Franche-Comté. Nantes a bâti son image sur la créa- tion contemporaine. La biennale de l’Estuaire draine des milliers de per- sonnes. On peut légitimement se poser la question de savoir si l’art ne peut pas être un élément attractif pour un territoire. L.P.B. : La Ville de Besançon ne serait pas suf- fisamment attentive au Pavé qui pourtant par- ticipe à sa promotion à l’étranger. Néanmoins, la municipalité a augmenté le montant de la subvention qui vous est destinée. N’est-ce pas suffisant ? C.L.-D. : Il y a un retard à combler. Nous disposons de 90 m 2 d’exposition. On aurait besoin d’une vraie implanta- tion, d’un lieu pour identifier le Centre d’art contemporain. Nous travaillons beaucoup à l’étranger et en particu- lier en Chine cette année, un pays avec lequel nous avons mis en place des échanges d’artistes. Nous avons fait des résidences aux États-Unis en Uru- guay, au Canada. Notre action contri- bue aussi au rayonnement de Besan- çon et de la Région à l’extérieur. L.P.B. : Comment réagissez-vous aux critiques de ceux qui estiment que le fait que votre mari Yves-Michel Dahoui soit adjoint à la culture à la ville de Besançon, est source d’ambiguïté avec le Pavé ? C.L.-D. : J’ai depuis longtemps fermé mes oreilles à ce genre de critiques. Je comprends qu’il y ait une polémique. Mais je demande aux gens qui l’entretiennent de venir voir comment nous fonctionnons. Qu’ils viennent se rendre compte de la manière dont on travaille, qu’ils puissent juger sur pièces. Propos recueillis par T.C.

L a Presse Bisontine : Le Pavé dans la Mare a depuis longtemps développé un mécénat original avec des entreprises locales. Quel est-il ? Corinne Lapp-Dahoui : Nous sommes un centre d’art contemporain. Notre rôle est de promouvoir des artistes mais aussi de les aider dans une démarche de production d’œuvres. Ce que le public voit du Pavé dans la Mare, ce sont les expositions, mais il y a tout un travail de mécénat que l’on développe avec des entreprises locales. Mon rôle est de mettre l’artiste en relation avec une entreprise qui va pouvoir l’aider dans la fabrication de son œuvre. Il faut trouver le bon artiste qui s’accorde avec la bonne entreprise. Sur deux ans, une quinzaine d’artistes ont travaillé dans des entreprises. L.P.B. : Tout un travail a été réalisé avec l’entreprise bisontine Mantion en particulier qui a accueilli Nicolas Floc’h. Au-delà de la démarche de mécénat, le fait que l’artiste s’installe en résidence dans une entreprise modifie-t-il le comportement des salariés ? C.L.-D. : Il est venu avec un projet exi- geant. Il a été présent de façon régu- lière dans l’entreprise. Le résultat, c’est que cette coopération a révélé des personnalités et une forme de cohé- sion dans l’entreprise. L.P.B. : La France est très en retard sur le prin- cipe de mécénat, contrairement à des pays comme la Suisse. Quel est le problème ? C.L.-D. : En Suisse, c’est le privé qui finance l’art. Il y a des fondations par exemple. Dans les pays du nord, les entreprises sont aussi très présentes. En France, elles ont encore une de La directrice du centre d’art contemporain le Pavé dans la Mare revient sur les difficultés auxquelles est confrontée cette structure. Les attentes sont fortes pour que les collectivités s’intéressent de plus près à la valorisation de l’art contemporain.

Corinne Lapp-Dahoui est fière qu’une œuvre du Pavé dans la Mare signée Nicolas Floc’h soit exposée au Pavillon de la France à Shanghai.

une entreprise avec un budget. Nous ne sommes pas des artistes, mais des professionnels de l’art, des managers . Nous sommes intégrés dans la réali- té économique. Mais notre rôle est d’apporter une touche de rêve dans l’univers qui nous entoure. L.P.B. : Cela ne doit pas être forcément facile d’entrer dans une entreprise quand on se pré- sente en tant que centre d’art contemporain à la recherche de mécènes. Comment réagis- sent vos interlocuteurs ? C.L.-D. : L’argument le plus fréquent c’est “je n’ai pas le temps.” J’ai rare- ment essuyé un “non” ferme et défi- nitif. J’ai eu assez peu d’échecs. Ce qu’il faut, c’est que le chef d’entreprise soit convaincu par le projet qui va deman- der un investissement de sa part. L.P.B. : L’entreprise ne met pas seulement son outil de production à disposition de l’artiste mais elle vous verse également une contri- bution financière. Quelle est la part du mécé- nat dans votre budget ? C.L.-D. : Un tiers du budget provient du mécénat, un tiers des subventions publiques (État, Ville de Besançon (6

crainte vis-à-vis de l’art contemporain. Je ne parle pas des grands groupes qui ont compris ce que l’art pouvait leur rapporter. Les choses ont tendance à changer depuis 2004, date de la loi de défiscalisation sur le mécénat. Cepen- dant, c’est moins une question de défis- calisation que de sensibilité qui pous- se les entrepreneurs à s’engager. Depuis trois ans, je les trouve de plus en plus sensibles. Cela est peut-être lié à la crise. Nous sommes sortis du sponso-

à 7 % du budget), Conseil général et Conseil régional) et un tiers de pres- tations de service telles que la vente d’œuvres. Je rappelle qu’en 2001-2002, nous vivions à 90 % sur les subven- tions. Nous sommes assez en avance car nous avons pris conscience depuis longtemps que nous devions aller à la recherche de fonds privés. L.P.B. : Dans un contexte de réduction bud- gétaire, comment appréhendez-vous l’année 2011 ? C.L.-D. : Aujourd’hui, le Pavé, c’est 600 000 euros de budget dont 250 000 pour la production d’œuvres. Pour 2011, il va nous manquer de l’argent. L’enjeu est de continuer le mécénat et de struc- ture la vente d’œuvres pour dégager de la trésorerie. L.P.B. : Vous espérez un soutien supplémen- taire des collectivités ? C.L.-D. : Le Pavé a aussi un rôle péda- gogique. On fait un travail d’intérêt général quand on fait connaître l’art dans les écoles. La structure emploie cinq personnes, dont deux emplois aidés qui ne le seront plus en février 2011.

ring sportif, et les entreprises cherchent à se démarquer par des voies différentes. L’art en est une. L.P.B. : Ne passez-vous pas pour de doux rêveurs par- fois aux yeux des indus- triels que vous contactez ? C.L.-D. : Ce qui est incroyable en France, c’est qu’il faille se battre encore pour fai- re admettre que l’art est un vrai métier. Le Pavé dans la Mare est

“600 000 euros de budget.”

A

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BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 117 - Janvier 2011

QUARTIERS Le point sur les aménagements à l’Est Palente-les Orchamps sur de bons rails ? Création d’une salle de convivialité, réaménagement de la place des Tilleuls et naissance d’une antenne sociale mutualisée donneront de l’envergure au quartier. Tout cela avant l’arrivée du tram.

Maël, cinq ans, lit une B.D. de Rintintin à la bibliothèque de Palente. L’espace, trop étriqué, attend la création du pôle socio-culturel.

À l’Est, du nouveau. Jeudi 2 décembre, le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, entouré de ses adjoints, présente aux habitants du quartier de Palente-les Orchamps le futur réaménage- ment dont ce dernier fera l’objet dans les cinq prochaines années. Bien sûr, l’arrivée du tram est sur toutes les lèvres, le maire

assurant “qu’avec le passage du tramway, le quartier va consi- dérablement gagner en attrac- tivité.” Pour Jean-Louis Pharizat, pré- sident de la M.J.C. Palente et membre du conseil consultatif d’habitants, “il est intéressant de savoir que certains projets seront réalisés dans peu de temps comme la future salle de convi-

vialité dont on nous annonce l’ouverture pour mars 2012 pour les associations du quartier dans l’école Jean-Zay.” Comme d’autres, il milite pour une mixi- té au sein du quartier. Les amé- nagements annoncés ont pour objectif de dynamiser un quar- tier coupé socialement en s’appuyant sur la place des Tilleuls comme moteur.

nir l’avenir du quartier. “À la dernière réunion de ce comité, nous n’avons pas été invités” regrette un membre du C.C.H. Pour autant, cela ne l’empêche pas de mener des actions concrètes. Ainsi, au cours du premier trimestre 2011, le C.C.H. Palente-les Orchamps va expé- rimenter le compostage collec- tif dans certains immeubles du quartier (tenus secrets pour le moment) afin de sensibiliser les habitants à la future redevan- ce incitative liée au ramassage et traitement des déchets. Se sentant souvent comme “délais- sés” par rapport à l’Ouest, voilà les Bisontins de l’Est rassurés. Certains habitants ont d’ailleurs demandé à ce que lamairie pren- ne garde au montant des loyers…Celle-ci aurait pris bon- ne note. E.Ch.

Pôle emploi seront regroupés en un seul et même lieu. En matière de voirie, le pro- gramme déjà ancien de prolon- gement de la rue Chopin est à l’étude : il desservira le nouveau quartier des “Planches”, tout comme la voie qui sera créée en

Outre la salle de convivialité, les activités sociales existantes vont bénéficier d’ici 2015 d’un nouveau pôle socio-culturel per- mettant l’agrandissement de la bibliothèque municipale et de la M.J.C. actuellement instal- lées dans les mêmes bâtiments. “Les deux (bibliothèque et M.J.C.) doivent avoir un avenir com- mun” explique le président de laM.J.C.Actuellement à l’étroit, notamment le mercredi lors- qu’elle accueille jusqu’à 500 lec- teurs par jour, la bibliothèque attend avec impatience de nou- veaux locaux. Quant à savoir si elle doit rester avec la M.J.C., rien n’est encore tranché. Avec cette construction, la pla- ce des Tilleuls engage un pro- fond lifting . De son côté, la rue des Cras accueillera une anten- ne sociale mutualisée où les par- tenaires sociaux à l’image de

direction des che- mins des Courtils. Les habitants semblent séduits mais le Conseil consultatif des habitants (C.C.H.), rempla- çant des conseils de quartier, regrette qu’il ne soit pas impliqué dans toutes les études et notam- ment dans le comité de pilota- ge destiné à défi-

“Nous n’avons pas été invités.”

D’ici 2015, un nouveau pôle socio- culturel verra le jour place des Tilleuls.

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L’ÉVÉNEMENT

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que la présentation au Conseil général du rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de l’Institut Gus- tave Courbet, n’a pas fait de vagues. Au lieu d’un débat, auquel on pouvait s’attendre au regard du contenu du document, les élus nous ont offert un silen- ce sur un sujet qui concerne tout autant l’ancienne majorité de droite que la majorité actuelle. Pas une seule question n’a suivi l’intervention du président Claude Jeannerot qui est resté superficiel et consensuel dans son exposé. Visi- blement, personne dans l’assemblée ne souhaitait créer la polémique autour de ce rapport qui pointe pourtant du doigt, entre autres, le manque de rigueur du Conseil général dans l’octroi de subventions versées à l’Institut Courbet, l’association chargée d’animer le musée dont il est propriétaire et qui s’est constitué un pactole sur plusieurs années. État des lieux. MUSÉE COURBET : LE RAPPORT QUI DÉRANGE

EXPOSÉ À propos de l’Institut Courbet Le Conseil général a manqué de vigilance Un rapport de la Chambre régionale des Comptes pointe du doigt des pratiques peu conventionnelles entre le Conseil général et l’Institut Gustave Courbet, l’association en charge de l’animation du musée

La présentation du rapport par le Président

Jeannerot n’a suscité aucune

d’Ornans. Parmi les critiques : un manque de vigilance dans l’octroi de subventions.

réaction de la part des élus, de droite comme de gauche.

L’ entente est cordiale. Le rap- port tout frais de la Chambre Régionale des Comptes n’a pas terni les relations entre le Conseil général du Doubs et l’Institut Gustave Courbet. En revanche, il a permis de clarifier la situation. “Il était nécessaire pour comprendre l’état des lieux” a rappelé le 7 décembre en séan- ce publique, le président Claude Jean- nerot qui a lui-même demandé à la juridiction administrative d’auditer l’association. Les conclusions rendues par la C.R.C. qui a réalisé son contrô- le sur les exercices 1997, et 1999 à 2007 de l’Institut Gustave Courbet, ne sont pas accablantes, mais elles pointent du doigt des pratiques peu conven- tionnelles qui existent entre le Conseil

général et l’Institut. Une des critiques porte sur l’octroi de subventions. “Les relations tissées entre l’association et le Département n’ont pas fait l’objet d’un suivi suffisamment rigoureux pour justifier, notamment, des conditions d’octroi et d’utilisation des subventions publiques” apprend- on dans le rapport.

tôt, mais elle précise “que cette ques- tion est devenue de moindre enjeu.” Depuis 2003, le musée d’Ornans béné- ficie de la qualification du musée de France “qui renforce le régime de pro- tection des collections permanentes” précise la C.R.C. À ce titre, les œuvres resteront prioritairement à résidence à Ornans, peu importe leur proprié- taire. “J’ai la certitude que le patri- moine pictural restera au musée. Pour en sortir, il devra passer entre les mains de la commission du musée de Fran- ce” se félicite Jean-Louis Simon. Ce travail d’analyse rendu par l’autorité de contrôle permet au Conseil géné- ral et à l’Institut Gustave Courbet de redéfinir leur partenariat. “Je propo- se une nouvelle convention pour trois ans avec l’Institut pour dire quel est le rôle de chacun” indique Claude Jean- nerot. Deux projets de convention devaient être présentés le 8 décembre en assemblée au Conseil général. Les membres de l’Institut se réuniront pour en débattre le 18 décembre. Malgré les éléments fournis dans ce rapport, le président du Conseil géné- ral n’a pas l’intention de tourner le dos à cette association dont les bénévoles ont animé le musée jusqu’à présent. Au contraire, il souhaite que l’Institut “reste un partenaire actif du Départe- ment et qu’il puisse prendre une place comparable à l’association des amis du musée des Beaux-arts de Besan- çon.” Cette fois, le Département fera preuve de plus grande vigilance. T.C.

une convention. L’autre point de liti- ge sur lequel la Chambre régionale des Comptes revient largement concerne la propriété des œuvres. Une question essentielle sur laquel- le le Conseil général avait besoin d’être fixé quelques mois avant l’ouverture du nou- veau musée Courbet en juillet 2011. Si la collectivité subven- tionne l’Institut, pour autant elle n’est pas

“un sur-financement de plus de 300 000 euros” qui a contribué à consti- tuer l’augmentation des réserves de l’association. “Les budgets prévision- nels étaient “truqués”. L’Institut sur- estimait ses dépenses et demandait glo- balement le double en subventions de ce dont il avait besoin pour vivre” résu- me Jean-Louis Simon, le secrétaire général de l’association qui a dénon- cé cette pratique et déclenché cette affaire. Il a prévu de démissionner. En procédant ainsi, l’Institut Gusta- ve Courbet s’est constitué un pactole sur le dos de la collectivité. “L’analyse des comptes de l’Institut a fait ressor- tir un résultat régulièrement positif avec des excédents d’exploitation cumu- lés de l’ordre de 970 000 euros, et la progression corrélative des réserves qui ont atteint plus d’un million d’euros” précise le rapport. Cet excédent per- mettait à l’association de poursuivre des acquisitions pour le musée Cour- bet d’Ornans. “Aucune critique quant à l’usage des subventions” rappelle Claude Jeannerot qui avait connais- sance de la situation depuis 2004, mais qui reconnaît n’avoir rien changé. “J’ai reconduit les subventions” en atten- dant la fermeture du Musée Courbet pour travaux pour tout remettre à plat et revoir la convention qui lie la col- lectivité à l’Institut. Le Conseil général a donc manqué de vigilance dans cette affaire. En tant que propriétaire dumusée depuis 1976, il aurait dû être plus attentif à l’action de l’association à laquelle il est lié par

"Protection des collections permanentes.”

En clair, la collectivi- té a versé des aides pendant des années sans s’assurer qu’elles étaient en adéquation avec la mission confiée à l’Institut d’animer le musée. Il en ressort sur la période étudiée

“Un sur- financement de plus de 300 000 euros.”

propriétaire des 52 tableaux exposés au musée. Seize sont la propriété de l’association, et le reste est réparti entre le Département, et les communes d’Ornans et de Saules. La collectivité pouvait donc redouter que l’Institut puisse disposer à l’envie des œuvres dont il est propriétaire pour alimen- ter des expositions ailleurs en France ou à l’étranger. Cela se serait fait au détriment du nouveaumusée d’Ornans dans lequel le Conseil général inves- tit 9 millions d’euros. “La seule fois où nous avons sorti 17 tableaux du musée, nous nous sommes exposés à des cri- tiques de la part des visiteurs” pour- suit Jean-Louis Simon. La Chambre régionale des Comptes lève toute ambiguïté. L’organisme de contrôle confirme en effet la proprié- té des œuvres établie quatre ans plus

Pour Jean-Louis Simon, secrétaire de l’Institut Courbet, ce rapport est important par ce qu’il dénonce.

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EXTRAITS

Les morceaux choisis du rapport de la Chambre des comptes

moyenne de 63%des recettes sur l’ensemble de la période examinée, a progressé sen- siblement depuis 2003. En 2006 et 2007, elle a même atteint 71 % du produit d’exploitation. 4 - Un exercice de prévision des dépenses et recettes mal maîtrisé À titre d’exemple, le budget prévisionnel transmis en juin 2003 auDépartement fai- sait état d’unmontant de dépenses conven- tionnées de 255 600 euros, alors que paral- lèlement les autres dépenses de l’association étaient évaluées à 122 997 euros, d’où une prévision de dépenses de l’ordre de 378 000 euros. Or, le montant des charges de l’association tel qu’il ressort du comp- te de résultat 2003 n’a pas excédé 142 099 euros, soit en définitive seulement 37 % du montant total des dépenses pré- visionnelles. [… Au final, le résultat cumulé des actions conventionnées sur les exercices de 2001 à 2007, se traduit par un excédent de 302 330 euros alors qu’en reprenant année par année les budgets prévisionnels pré- sentés par l’Institut, le résultat cumulé prévisionnel aurait dû faire ressortir un déficit de 9 833 euros.

réglementairement.

1 – Une insuffisance de contrôle du Département Au cours de la période examinée, les sub- ventions du Département dépendaient en grande partie de la sincérité et de la fia- bilité des projets de budget et des bilans préparés par l’Institut dans la mesure où la collectivité territoriale s’appuyait sur ces documents pour décider du montant de ses subventions complémentaires. Or, il ressort des éléments recueillis en cours d’instruction que les budgets prévision- nels, bilans financiers et comptes de l’association ont été bien souvent trans- mis avec retard aux services du Départe- ment par l’Institut Courbet. Pour autant en 2004, le département a pro- cédé au versement des subventions sans faire un préalable de la production des jus- tificatifs requis conventionnellement et

2 - Des marges financières importantes de l’Institut

De 1997 à 2007, les résultats d’exploitation de l’Institut ont atteint la somme de 970 592 euros. Ces excédents ont permis la constitution de réserves qui ont pro- gressé au cours de la même période de 241 653 euros à 1 089 313 euros. L’actif a augmenté de 473 136 euros à 1 505 285 euros de 1997 à 2007. Prépon- dérant, l’actif immobilisé est constitué prin- cipalement d’œuvres d’art dont la valeur comptable a évolué de 289 653 euros en 1997 à 839 215 euros en 2007. 3 Une subvention de 212 814 euros en 2007 La part des subventions publiques, en

POINT DE VUE François Lépine “Nous avons profité d’une situation pour acheter des œuvres” Le président de l’Institut Gustave Courbet admet qu’il y a peut-être eu un manque de vigilance mais que l’intérêt du Musée a toujours prévalu.

MUSÉE

Les travaux s’achèvent à Ornans Courbet et Clésinger pour l’exposition inaugurale Le nouveau musée Courbet ouvrira ses portes début juillet. L’exposition inaugurale est en préparation. Une cinquantaine d’œuvres de deux artistes régionaux seront à découvrir.

L a Presse Bisontine : Il apparaît que l’Institut Courbet ne pourra plus disposer comme il l’entend des œuvres dont il est propriétai- re compte tenu de la qualification de Musée de France. Vous semblez prétendre le contraire, pourquoi ? François Lépine : Ces œuvres ne sont pas dans le patrimoine définitif du musée. Le rap- port de la Chambre régionale des Comptes rappelle que les œuvres nous sont acquises. Nous pouvons en disposer comme nous le désirons. Mais je suis favorable à ce que l’on puisse prêter ces 14 œuvres au Musée Courbet dès son ouverture. J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un prêt et que ces œuvres ne sont pas dans le patrimoine définitif du musée. L.P.B. : Vous pourrez donc disposer des tableaux pour agrémenter des expositions extérieures au Musée d’Ornans ?

L.P.B. : Quid des 300 000 euros d’excédents dont profite l’Institut, évoqués dans le rapport de la Chambre régionale des Comptes ? F.P. : Ces 300 000 euros nous sont acquis. Il n’y aura pas de reversement au Conseil général. Nous continuerons à faire ce que nous avons toujours fait, à savoir acheter des œuvres. Nous sommes bénévoles. Le président Jeannerot a lui-même convenu que si le Département avait dû rémuné- rer un conservateur et du personnel, tout cela lui aurait coûté plus de 300 000 euros. L.P.B. : Ce rapport ne met pas en cause les per- sonnes à la tête de l’Institut, ni le fonctionnement de cette association. Il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. Finalement, vous avez profité d’une situation pour valoriser ce musée ? F.P. : Ce rapport salue le fait qu’il n’y a jamais eu de débordements. C’est vrai qu’il y a un surfinancement. Il faut le recon- naître, nos relations avec le Conseil géné- ral ont peut-être manqué de précision, le Département n’a pas été très rigoureux, et nous avons profité d’une situation pour acheter des œuvres uniquement. Je rap- pelle aussi que le Conseil général a été doté gratuitement d’une collection enri- chie lors d’une médiation qui a eu lieu il y a quatre ans, visant à établir la propriété des œuvres.

L’arrivée des sculptures de Clésinger au nouveau Musée d’Ornans, toujours en travaux, promet d’être spectaculaire.

F.P. : L’important est demon- trer ces collections. Si demain nous souhaitons montrer ces œuvres ailleurs qu’à Ornans, nous devons pouvoir le faire. Les conser- vateurs se mettront d’accord. L’objet de la Convention en préparation au Conseil général établi- ra les modalités de prêt des œuvres.

“Les 300 000 euros nous sont acquis.”

C’ est en juillet 2011 que le pôle muséal (nouveau musée Courbet) ouvri- ra ses portes. L’exposition inaugurale est en pré- paration. Elle va mettre à l’honneur deux artistes qui se sont côtoyés : le peintre franc-comtois et le sculpteur Auguste Clésinger qui est né à Besançon mais qui n’est pas reconnu à la hauteur de son talent dans la région. Pour les besoins de ce rendez-vous culturel majeur, un certain nombre de sculptures de cet artiste du XIX ème siècle seront acheminées duMusée d’Orsay à Paris où il est exposé, vers Ornans. “Je travaille depuis longtemps sur ceprojet avec mes collègues du Musée d’Orsay” explique Frédérique Thomas-

l’installation de certaines œuvres massives de Clésinger s’annonce périlleuse, au point qu’il faille cas- ser certains passages du nouveau musée Courbet. Le coût budget prévisionnel pour cette exposition unique est de “300 000 euros dont 200 000 euros pour letransport desœuvres” pour- suit Frédérique Thomas-Morin qui a hâte de voir ce projet se concrétiser. “Pour Courbet, nous présenterons également desœuvres majeures qui n’ont jamais été vues à Ornans. Nous négocions des prêts auprès du Musée Occidental de Tokyo. D’autres ont été deman- dées à des particuliers en Alle- magne, en Suisse.” “Œuvres croi- sées Courbet-Clésinger” sera à découvrir dès le 1 er juillet.

Morin, conservateur du musée Courbet. Un certain nombre de détails doi- vent être réglés. Il faut tout envi- sager et en particulier le dépla- cement des

Propos recueillis par T.C.

sculptures en marbre de plu- sieurs tonnes. “Quand lesœuvres arriveront à Ornans, ce sera très spectaculai- re” annonce Fré- dérique Thomas- Morin. D’ailleurs, dans les rangs de l’opposition, on murmure que compte tenu de leur taille,

“200 000 euros pour le transport.”

François Lépine et Claude Jeannerot veulent continuer de collaborer dans la sérénité.

BESANÇON

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BESANÇON

20 salariés Gérer sa cave avec une souris

Rens. au 03 81 47 70 40 www.caves-explorer.com

Une société d’informatique bisontine lance “Caves Explorer”, une solution innovante et ludique de gestion de cave, doublée d’un forum sur le vin. Une diversification de plus pour cette entreprise en pointe dans le domaine de la billettique.

G érer sa cave à vin depuis son fauteuil, ou même en faisant ses courses au supermarché, pou- voir vérifier s’il reste du cha- blis pour le fromage ou du châ- teauneuf-du-pape pour la dinde du 24. La société bisontine Aprogsys vient de lancer sur la toile le site caves-explorer.com, convi- vial et très facile d’accès. Les œnologues en herbe et les simples amateurs de vin y trou- veront leur compte facilement. Le portail Internet, tout com- me le logiciel de gestion et l’accès aux fonctionnalités du site sont entièrement gratuits, seuls un lecteur électronique et les “tags” (étiquettes plastiques munies d’une puce) sont à la vente.

L’internaute crée sa cave en quelques clics, il peut ensuite gérer les entrées, les sor- ties, les valeurs, ses commandes et accéder ensui- te à sa cave via Internet. Le portail est dou- blé d’un forum sur lequel les sommeliers amateurs peu- vent échanger sur la qualité des vins qu’ils

faces ou cavistes” ajoute Lau- rent Gachot, responsable du marketing . Créée en 2001, la société Aprog- sys s’est spécialisée dans le déve- loppement de logiciels pour la billettique (transport de voya- geurs). À 80 %, elle travaille en sous-traitance pour les deux leaders mondiaux du secteur, justement basés à Besançon. “C’est un secteur en pleine expan- sion” ajoute Laurent Gachot. De sa fonction première de pres- tataire de services, Aprogsys souhaite désormais se posi- tionner en véritable fournisseur de solutions. Elle le fait par exemple avec ce nouvel outil à destination des amateurs de vins. Elle développe en ce moment d’autres produits à des- tination des collectivités locales, comme l’accès sécurisé aux déchetteries, ou encore pour l’industrie avec notamment ce produit également très récent destiné à suivre la traçabilité des arbres à destination de la filière bois, ou encore cet autre projet de marquage des palettes. “Nous développons aussi en parallèle une activité de “moni- toring”, permettant une sur- veillance précise des structures (matériels roulants, ponts…)” explique Laurent Gachot. La société Aprogsys multiplie les projets de diversification. En ce moment, elle embauche un salarié tous les trois mois. Aprogsys compte 20 collabora- teurs sur son site bisontin des Tilleroyes. J.-F.H.

Aprogsys multiplie les projets de diversification.

L’équipe d’Aprogsys présente son nouveau système de gestion de cave, géré au moyen de “tags”, des étiquettes munies de puces. “In vino Veritag”…

ont en cave, sur les producteurs, les appellations… L’idée des concepteurs, c’est aussi de pous- ser plus loin le concept en le fai- sant vivre financièrement par la publicité que pourront y mettre les vignerons ou les dis- tributeurs. “Le site est dispo- nible depuis quinze jours seu- lement. L’idée était aussi de montrer que notre société est capable de faire autre chose que de la sous-traitance. Le vin fédè- re pas mal de monde, c’est aus- si un moyen de nous ouvrir au grand public” noteVincent Beu- rey, créateur de la sociétéAprog- sys avec deux associés, Cyril Maréchal et Vincent Étienne. Les particuliers sont la première cible de la société à travers ce nouveau produit. Dans un second temps, “nous visons aus- si les professionnels : restaura- teurs, grossistes, grandes sur-

BESANÇON Travaux en cours Un projet commercial

pour le Centre Saint-Pierre

On le disait moribond, mais demain, le Centre Saint-Pierre devrait renouer avec le dynamisme sous l’influence d’un investisseur qui croit au potentiel de cet espace situé sur la route du tram.

T out a commencé quand Chris- tophe Perez, responsable de la société C.P. Invest a cherché des bureaux au centre-ville de Besançon pour héberger son entreprise instal- lée jusque-là parc Lafayette. “J’ai vu qu’il y avait un local à vendre ici. Je m’y suis intéressé. Nous nous sommes installé là début septembre” dit-il. Depuis, il joue un rôle moteur dans le processus de revitalisation du centre Saint-Pierre. Moribond hier, cet espa- ce devrait retrouver dans les prochains mois son dynamisme sous l’influence de cet entrepreneur. Il croit au potentiel de ce centre com- mercial datant de 1977, dont les gale- ries ont été dimensionnées pour accueillir à l’époque 2 500 personnes.

maîtrise d’œuvre et la promotion immo- bilière. Il a engagé la rénovation de ses propres locaux situés au premier étage, lequel est déjà entièrement occu- pé par des activités tertiaires. “Il y a sept cellules, nous en occupons les 2/3” dit-il. Ce n’est qu’un début. Ce profession- nel, qui collabore avec le syndic Urba- nia, a un projet global pour ce site et en particulier pour le rez-de-chaus- sée. Il est en tractation avec différents propriétaires pour racheter des cel- lules commerciales afin d’en avoir la maîtrise. Un travail de longue halei- ne sachant que cet espace compte 47 lots appartenant à 27 propriétaires différents ! S’il parvient à concrétiser son projet, le futur centre Saint-Pierre devrait présenter un visage moins morcelé qu’aujourd’hui. L’idée est de compo- ser l’espace de manière à assurer une mixité entre activités d’affaires, petit commerce et une ou deux grandes enseignes. Le conseil syndical du Centre Saint- Pierre soutien ce professionnel dans sa démarche. “L’arrivée de Christophe Perez dans ces murs nous a boostés . Ça nous redonne le moral. À la hau- teur de nos moyens nous essayons de favoriser les choses. On peut être opti- miste sur ce qui se trame” indique Armand Millet, qui est à la fois repré- sentant du conseil syndical et com- merçant puisqu’il possède l’entreprise de vélo-taxi installée au rez-de-chaus- sée. Il est convaincu que demain le centre sera “une porte d’entrée com- merciale magnifique sur la ville.” Une

nouvelle page de l’histoire du centre Saint-Pierre est en train de se tour- ner. Celle qui s’écrit est teintée d’optimisme. T.C.

Rens. au 06 85 81 97 14

“Son emplacement est idéal. Dans quatre ans, il y aura un arrêt du tram devant la porte. À mon avis, ce centre a été insuffisamment entrete- nu. Les cellules com- merciales se sont vidées peu à peu. Certaines ont été reprises par des gens qui ne font pas de com- merce mais qui les ser- vent pour du stockage par exemple. Demain, si on refait les communs, les sols, les plafonds, les vitrines, je suis sûr que ce centre Saint-Pierre retrouvera son attracti- vité” estime Christophe Perez dont l’entreprise est spécialisée dans la

Christophe Perez, responsable de société C.P. Invest et Armand Millet, représentant du Conseil syndical du centre Saint-Pierre

“Ça nous redonne le moral.”

travaillent main dans la main.

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AFFAIRE Jugement le 7 janvier Transports scolaires : un professionnel en guerre contre le système C’est un nouvel épisode dans le combat judiciaire que l’ex-transporteur Jean-Pierre Macherel mène depuis dix ans. Il tente de démonter que la dispari- tion de sa société peut être liée à des irrégularités dans les appels d’offres relatifs aux transports sco- laires organisés par le Conseil général.

D ix ans de procédure judi- ciaire et une audience au tribunal correctionnel de Besançon qui eu lieu le 1 er décembre. Depuis qu’il a porté plainte contre X, Jean-PierreMache- rel n’a rien lâché, convaincu que seul le recours à la justice per- mettrait de déterminer les raisons qui ont précipité son entreprise à sa perte. En 2001, sa P.M.E. de Trévillers (dans le Haut-Doubs) a mis la clé sous la porte, amputée d’une par- tie de ses ressources qu’elle tirait du transport scolaire organisé par le Conseil général du Doubs. “Sui- te aux appels d’offres de 1999, j’ai perdu quatre circuits sur six, ce qui correspondait à unmanque à gagner de 4,5 millions de francs sur cinq ans” raconte Jean-Pierre Mache- rel qui d’un coup a vu son chiffre d’affaires baisser de 40%. “Ce n’était

plus viable. J’ai fini par tout arrê- ter” dit-il. Ruiné, le chef d’entreprise aurait pu se résigner, tenter de pas- ser à autre chose, mais il a porté plainte supposant qu’il y avait pro- bablement eu un dysfonctionne- ment dans la procédure d’appel d’offres lancée par le Conseil géné- ral. L’enquête qui a suivi lui don- nerait raison. “Il s’agissait d’une procédure de marché négocié. Or le

Jean-Pierre Macherel : “On ne sort pas indemne de dix années de procédure.”

Jocelyn Rigoulot, le directeur de la R.D.T.D. (régie départementale des transports du Doubs) qui était à l’époque des faits à la direction du service des transports scolaires du Département du Doubs, est venu expliquer à la barre cette procé- dure d’appel d’offres. Le tribunal correctionnel l’a entendu comme il a entendu Jean-Pierre Macherel. Le jugement a été mis en délibé- ré, il sera rendu le 7 janvier. L’homme attend beaucoup de cet- te décision de justice estimant avoir

tout perdu dans cette affaire. “J’ai perdu mon emploi. Je n’ai pas eu droit à des indemnités de chôma- ge car j’étais responsable. Le bâti- ment de 780 m 2 de l’entreprise a été vendu aux enchères car je ne par- venais plus à honorer les banques.” À défaut d’avoir pu retrouver un travail stable après avoir mis la clé sous la porte, il a pris sa retrai- te par anticipation. “De 55 à 60 ans, j’ai survécu grâce à des petits bou- lots. Heureusement que ma famil- le était là pour m’épauler. J’ai pris

ma retraite en 2006 à 60 ans avec 39 ans de cotisation. J’aurais dû partir en 2009.” Il espère être dédommagé pour cet- te traversée du désert. Jean-Pier- re Macherel a fait valoir au tribu- nal un certain nombre de préjudices dont le préjudice moral. “On ne sort pas indemne de dix années de pro- cédure dit-il. Dans cette affaire, on m’a fichu en l’air le reste de ma vie professionnelle et par conséquent ma retraite.” À suivre. T.C.

marché n’a jamais été négocié. Si cette procédure avait été respectée, je n’aurais pas perdu mes cir- cuits” affirme Jean- Pierre Macherel. C’est sur la base de cet argument qu’il se bat depuis dix ans. Le 1 er décembre, lors de l’audience qui a duré trois heures,

“J’ai survécu grâce à des petits boulots.”

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SOCIAL

La misère s’amplifie Les Saint-Bernard des S.D.F.

L es bons sentiments n’ont pas toujours bonne presse. Djamel et Damien qui sont aujourd’hui en service“Maraude”sont assez circonspectsvis-à-visdesmédias. Qu’est-ce qui les dérange ? Cette ten- dance journalistique àvouloir s’intéresser aux S.D.F. uniquement quand il com- mence à faire froid et à l’approche des fêtes de Noël. On a tous en tête l’image de l’intervenant avec sa chasuble fluo “Samu social” qui va à la rencontre des S.D.F. un thermos de café à la main. Le cliché s’applique aux grandes agglomérations qui ne sont pas toujours en capacité de proposer un lit aux sans-abri. La “Maraude” bison- tine est plus discrète. Les “agents” sont en civil, sans signes vestimentaires dis- tinctifs. Ils se déplacent dans une peti- te fourgonnette banalisée. “ÀBesançon, la situation est peut-être moins critique. D’une part, on connaît pratiquement tous les S.D.F. D’autre part, on est enco- re en capacité de proposer une solution d’hébergement d’urgence à tout un cha- cun” , explique Djamel qui connaît bien ce milieu pour y intervenir depuis une L’autre visage, moins rutilant, de la capitale franc-comtoise. Chaque jour de l’année, la “Maraude” fait la tournée des squats bisontins ou intervient à l’appel du 115.

Sur la gauche, Abdellatif Akharbach, le directeur de l’accueil de jour reçoit dans sa Bou- tique un public très cosmopolite et parfois joyeux.

Des voitures ventouses dans les parking souterrains servent aussi d'abri.

dotée d’un comité d’animation qui a der- nièrement participé aux éliminatoires de la Coupe duMonde de foot des S.D.F. à Clairefontaine. “On reçoit 80 à 100 personnes différentes par jour. C’est un public hétérogène, de toutes les origines. Il y a des femmes, des jeunes en erran- ce, des gens des pays de l’Est et même des papys retraités qui n’ont plus les moyens de vivre décemment” , explique Abdellatif Akharbach. Le directeur de laBoutique JeanneAnti- de, l’association gestionnaire de cet accueil de jour tient sensiblement le même discours que les préposés à La Maraude. Pas de lien ni d’accueil pos- sible si l’onne fait pas l’effort de se rendre disponible. “Ces gens ont besoin d’être rassurés. À nous de leur montrer qu’il y a une place pour chacun et que chacun doit aussi savoir rester à sa place. Il faut être juste. On essaie de les raccrocher à une réalité qu’on va construire ensemble.” La fréquentation de la Boutique évolue de façon exponentielle aux dires de son directeur. “En 2009, on a reçu 1 394 per- sonnes différentes. On sera cette année au-dessus des 1 500 en sachant de 80 % sont des nouveaux.On sert d’amortisseur social.” Si pour la plupart d’entre nous lemois de décembre est celui des réjouis- sances, il en va tout autrement chez les S.D.F. pour qui le sentiment d’abandon s’amplifie encore à l’approche de Noël. L’avenir de laBoutique s’annonce quand même assez joyeux puisqu’elle sera transférée rue Champrond dans les anciens locaux du fourneau économique. “Il faudra penser à revenir ce printemps”, suggère Djamel. Et pourquoi pas au 31mars quand s’arrête le service de res- tauration social ? À méditer. F.C.

quinzaine d’années. Sans jamais s’en lasser d’ailleurs. La Maraude est rattachée au Service Accueil d’Accompagnement Social (S.A.A.S.) basé rue Champrond dans le quartier Battant. “La Maraude est un dispositif de veille sociale actif toute l’année de 12 heures à 20 heures et jus- qu’à minuit en hiver. Il mobilise les 4 agents d’accueil du S.A.A.S. qui assu- rent ce service à tour de rôle en compa- gnie d’une personne de l’accueil de jour” , indique Laurence Vuillet. La directrice du S.A.A.S. précise d’ailleurs qu’il ne s’agit pas d’un Samu social, lequel fonc- tionne avec du personnel médical. “Trois infirmiers de Novillars sont présents au S.A.A.S. Ils peuvent être sollicités au

besoin par laMaraude.” Sur ce, la tour- née peut débuter.Première étape à l’abri de nuit situé au-dessus du grand par- kingBattant.La structure dispose d’une trentaine de places avec des chambres individuelles ou collectives. Les instal- lations sont pratiquement neuves. Ça sent un peu la chambre d’hôpital mais c’est propre comme un sou neuf. “Une vingtaine de personnes dorment ici en moyenne” , poursuit Djamel aussi franc du collier que sympathique et sincère- ment passionné par sonmétier. La tour- née continue en allant jeter un œil sur quelques squats ou abris bien connus des S.D.F. L’éventail est large. Il s’étend du simple porche au bâtiment inoccu- pé en passant par la voiture ventouse,

les ponts, abris sous roche… De quoi alimenter un guide des hébergements précaires et offrir une tout autre vision de la ville. “On fait fermer certains squats quand ils s’avèrent trop dangereux pour la sécurité.” La Maraude propose, le S.D.F. dispose. Djamel et Fabien ne sont pas là pour expulser ou rapatrier de force les per- sonnes. Ils apportent une présence, une écoute, parfois des conseils. Avec les habitants de la rue, renouer du lien social,c’est toujours un travail de longue haleine.Il faut beaucoup de temps avant de pouvoir amorcer un semblant de pri- se en charge. Djamel cite l’exemple de cette dame qui a squatté pendant des mois dans sa voiture avec son chien.Au départ, elle ne voulait pas entendre par- ler d’abri. À force de dialogue, son sort s’est amélioré,dumoinsmatériellement. Quand ils ne sont pas dans la rue ou au S.A.A.S.pour régler des formalités admi- nistratives ou trouver un hébergement d’urgence, les S.D.F. fréquentent géné- ralement la Boutique ou la Buanderie qui désignent les deux “accueils de jour” bisontins. Détour par la Boutique située avenue Cusenier. L’endroit est assez animé avec un public plutôt cosmopolite. “On leur offre des boissons chaudes, des petits- déjeuners. Il y a des douches, une lave- rie, des postes informatiques.C’est avant tout un lieu convivial pour eux” , résu- me Fabien qui travaille justement dans la boutique. La structure s’est même

Tout est sup- port à abri…

Le service de la Maraude s'effectue toujours par deux. Le binôme visite chaque jour les endroits de la ville susceptibles de servir d'abri aux S.D.F.

Une famille a vécu ici pendant plusieurs semaines.

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