La Presse Bisontine 117 - Janvier 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 117 - Janvier 2011

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STATIONNEMENT Parking du marché La voiture ventouse bientôt en fourrière Début 2011, une dizaine de véhicules abandonnés dans les parkings bisontins seront enlevés et mis en fourrière.

SOCIÉTÉ Le vendeur de roses Siva est de retour Depuis peu, le sourire et les roses de Siva sont de retour à Besançon où le fameux vendeur indien placé sous le coup d’une expulsion du territoire français vit “presque” normalement.

À en juger par son état dégradé, la voiture garée dans le parking du Marché est abandonnée. D’après la S.A.G.S., la société qui gère cette zone de stationnement, elle est là depuis plus de six mois. Signalé à la mairie, ce véhicule fait actuellement l’objet d’une procédure d’enlèvement. Une démarche encadrée menée en parte- nariat avec la police nationale qui prend du temps. “Il faut identifier le véhicu- le, rechercher le propriétaire et le cas échéant lui demander de l’évacuer. Dans le cas contraire, il part en fourrière” expliquent les services de la ville qui

remarquent que ce phénomène des voi- tures ventouses est nouveau. C’est en essayant de dresser l’historique du véhicule qu’il est possible de déter- miner la raison pour laquelle il est là. Parmi les probabilités, soit le proprié- taire laisse son véhicule à l’emplacement de manière délibérée, soit il est décé- dé, ou alors il peut s’agir aussi d’une voiture volée. “Régulièrement, la S.A.G.S. nous transmet une liste de véhicules sus- pects” poursuit la mairie. Début 2011, la municipalité va enlever des parkings bisontins une dizaine de ces véhicules qui iront finir leur vie en fourrière.

E n langage sanskrit, Siva est celui qui est “bon, gentil, qui porte-bonheur.” Du bonheur, il en a retrouvé le fameux vendeur de roses de Besançon qui a retrou- vé sa ville, ses amis, ses soutiens, mais dont la situation demeure pré- caire sur le plan administratif depuis l’obligation à quitter le territoire français (O.Q.T.F.) prononcée à son encontre depuis le 25 mars 2010. À n’importe quel moment, il peut être arrêté, conduit dans un centre de rétention et renvoyé en Inde. Bien qu’il n’ait toujours pas le pré-

coup prennent de ses nouvelles. Il me semble que les clients achètent plus de ses roses. Peut-être un effet de la solidarité” s’amuse un bar- man bisontin qui voit Siva arriver en Vélocité les jeudis, vendredis et samedis soirs à partir de 22 heures. Son circuit va de la rue Bersot, rue des Granges, place de la Révolution jusqu’à Battant. Si les fleurs de l’Indien ne sont pas encore “collec- tor”, elles ont gagné une nouvelle valeur, sentimentale celle-là. Une véritable campagne de soutien, relayée par les médias, s’était mise en place pour que Siva, de son vrai nom Sivakumar Sivasankaran, obtienne un titre de séjour après avoir été placé 32 jours au centre de rétention de Geispolsheim en Alsace. Il avait ensuite tenté de mettre fin à ses jours puis a vécu une comparution devant le tribu- nal correctionnel de Meaux qu’il l’a condamné à 1 000 euros d’amende avec sursis pour “soustraction à une mesure d’éloignement.” C’était le 30 juin. Les associations le soutenant - Réseau éducation sans frontières en tête - avaient demandé au pré- fet de Franche-Comté Nacer Med-

dah de réexaminer son dossier, au regard de la dernière promesse d’embauche qui lui a été fournie en juin, et de lui accorder un titre de séjour avec une autorisation de tra- vail. Le représentant de l’État était res- té inflexible. Reste à savoir ce que décidera le nouveau préfet Chris- tian Decharrière, ancien directeur de cabinet d’Éric Besson au minis- tère de l’Immigration, nommé en lieu et place de Nacer Meddah. E.Ch. Siva n’a toujours pas de papiers mais est sorti de la clandestinité. Le voilà de retour dans les “restos” avec ses fleurs.

cieux titre de séjour en poche, Siva a choisi de ne plus se cacher : depuis envi- ron trois semaines, il franchit à nouveau les portes des res- taurants et des bars de Besançon propo- sant aux amoureux des fleurs colorées. L’accueil est souvent chaleureux : “Après son expulsion et depuis son retour à Besançon, les clients l’interpellent. Beau-

32 jours au centre de rétention.

Cette voiture en piteux état pose un problème de sécurité.

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